Henry Miller
1891-1980
  1. C'est parfois l'échec qui est le meilleur gage de succès et souvent un retard s'avère plus utile qu'un progrès. Nous sommes rarement en mesure de nous rendre compte à quel point le négatif sert à produire le positif, à quel point le mal engendre le bien.
    (Peindre c'est aimer à nouveau, Livre de Poche n° 3640, trad. G. Belmont, p.12)
     
  2. [...] une oreille, cet étrange appendice du visage!
    (Peindre c'est aimer à nouveau, Livre de Poche n° 3640, trad. G. Belmont, p.19)
     
  3. Peindre, c'est se remettre à aimer. Pour voir comme le peintre voit, il faut regarder avec les yeux de l'amour. Son amour à lui n'a rien de possessif: le peintre est obligé de partager ce qu'il voit. Le plus souvent, il nous fait voir et sentir ce que nous ignorons ou ce contre quoi nous sommes immunisés. Sa manière d'approcher le monde vise à nous dire que rien n'est vil ou hideux, que rien n'est banal, plat ou indigeste si ce n'est notre propre puissance de vision. Voir n'est pas seulement regarder; ce qu'il faut, c'est regarder-voir; c'est pénétrer du regard et observer.
    (Peindre c'est aimer à nouveau, Livre de Poche n° 3640, trad. G. Belmont, p.23)
     
  4. Les seuls artistes à qui je céderais mes murs, ce sont les enfants. Pour moi, les oeuvres des enfants ont leur place à côté des chefs-d'oeuvre des grands maîtres.
    (Peindre c'est aimer à nouveau, Livre de Poche n° 3640, trad. G. Belmont, p.32)
     
  5. L'oeuvre d'un enfant ne manque jamais de nous provoquer, d'en appeler à nous, parce qu'elle est pénétrée et imprégnée de cette assurance quasi magique qui naît d'une approche directe et spontanée des objets.
    (Peindre c'est aimer à nouveau, Livre de Poche n° 3640, trad. G. Belmont, p.33)
     
  6. Il ne suffit pas seulement d'aimer ce que l'on fait, il faut encore savoir comment faire l'amour.
    (Peindre c'est aimer à nouveau, Livre de Poche n° 3640. p.64)
     
  7. La meilleure façon de tuer un artiste est sûrement de lui donner tout ce dont il a besoin.
    (Peindre c'est aimer à nouveau, Livre de Poche n° 3640, trad. G. Belmont, p.67)
     
  8. Je crois sincèrement que l'artiste véritable préfère toujours donner son oeuvre, et non la vendre. Un bon artiste doit avoir un peu de folie en lui, si l'on entend par folie une incapacité exagérée à s'adapter. L'individu qui peut s'adapter à notre monde démentiel est ou bien un homme insignifiant ou bien un sage. Dans le premier cas, il est immunisé contre l'art, et dans le second, il est au-delà de lui.
    (Peindre c'est aimer à nouveau, Livre de Poche n° 3640, trad. G. Belmont, p.67)
     
  9. Il suffit d'un ami, si c'est un homme de foi, pour faire des miracles.
    (Peindre c'est aimer à nouveau, Livre de Poche n° 3640, trad. G. Belmont, p.82)
     
  10. Personne n'acquiert le génie; c'est un don de Dieu. Mais on peut acquérir la patience, le courage, la sagesse, la compréhension.
    (Peindre c'est aimer à nouveau, Livre de Poche n° 3640, trad. G. Belmont, p.84)
     
  11. Etre soi-même, rien que soi-même, c'est inouï. Mais comment y arriver, comment y parvenir? Ah! c'est ça l'astuce, ça le plus difficile de tout. Le scabreux, c'est justement que cela ne demande pas d'effort. Le tout, c'est de ne pas vouloir être ceci ou cela, ni grand ni petit, ni habile ni maladroit...tu me suis? Tu agis selon ce qui se présente. Mais de bonne grâce, bien entendu. Parce qu'il n'y a pas une chose qui n'ait son importance. Pas une.
    (Le sourire au pied de l'échelle, Livre de Poche n° 3640, trad. G. Belmont, p.120)
     
  12. La joie est pareille à un fleuve: rien n'arrête son cours.
    (Le sourire au pied de l'échelle, Livre de Poche n° 3640, trad. G. Belmont, p.148)
     
  13. Le cirque est un petit bout d'arène close, propre à l'oubli. Un temps plus ou moins bref, il nous permet de ne plus penser à nous, de nous dissoudre dans l'émerveillement et la félicité, d'être transportés de mystère.
    (Le sourire au pied de l'échelle, Livre de Poche n° 3640, trad. G. Belmont, p.149)