Citations ajoutées le 12 avril 2009

Chevalier de Méré

  1. La morale ne nous ôte pas les inclinations naturelles, non plus que les passions. Mais elle corrige les vicieuses et en forme des vertus.
    (Maximes, sentences et réflexions morales et politiques (1), p.1, Graphie moderne par G. Jobin, Étienne du Castin (Paris), 1687)
     
  2. C'est la raison qui persuade les vertus comme la foi établit la religion et la loi le devoir.
    (Maximes, sentences et réflexions morales et politiques (2), p.2, Graphie moderne par G. Jobin, Étienne du Castin (Paris), 1687)
     
  3. La raison n'est pas toujours ce qui persuade ; il est de l'adresse de gagner les esprits suivant le faible de leur opinion.
    (Maximes, sentences et réflexions morales et politiques (3), p.2, Graphie moderne par G. Jobin, Étienne du Castin (Paris), 1687)
     
  4. Nous paraissons assez courageux quand tout nous vient à souhait, mais le moindre déplaisir fait voir ce que nous sommes.
    (Maximes, sentences et réflexions morales et politiques (4), p.2, Graphie moderne par G. Jobin, Étienne du Castin (Paris), 1687)
     
  5. Il n'est pas juste, dit Platon, que les Dieux changent les ordres secrets et inconnus de leur providence pour nous satisfaire ; c'est à nous en vivant bien de rendre heureuse notre destinée ; une vie exempte de reproche l'est toujours de malheur.
    (Maximes, sentences et réflexions morales et politiques (5), p.3, Graphie moderne par G. Jobin, Étienne du Castin (Paris), 1687)
     
  6. La véritable morale sert à ne souffrir du mal que ce qui est mal sans y mêler une douleur imaginaire, et à ne goûter du bien que ce qui est bien sans y faire entrer des douceurs qui ne furent jamais.
    (Maximes, sentences et réflexions morales et politiques (6), p.4, Graphie moderne par G. Jobin, Étienne du Castin (Paris), 1687)
     
  7. La considération de ce qui est honnête et de ce qui ne l'est pas doit faire toute l'étude et toute la conduite de notre vie.
    (Maximes, sentences et réflexions morales et politiques (7), p.4, Graphie moderne par G. Jobin, Étienne du Castin (Paris), 1687)
     
  8. La plupart de ceux qui s'efforcent de se distinguer du côté de l'honnêteté sont plus excités par les agréments qui en sont inséparables que par la satisfaction de n'avoir rien à se reprocher.
    (Maximes, sentences et réflexions morales et politiques (8), p.5, Graphie moderne par G. Jobin, Étienne du Castin (Paris), 1687)
     
  9. Tous les hommes sont imparfaits et le plus accompli, c'est celui qui a moins de défaut.
    (Maximes, sentences et réflexions morales et politiques (9), p.5, Graphie moderne par G. Jobin, Étienne du Castin (Paris), 1687)
     
  10. Il y a des gens qui aiment mieux demeurer dans leurs défauts que de se donner la peine de les corriger.
    (Maximes, sentences et réflexions morales et politiques (10), p.6, Graphie moderne par G. Jobin, Étienne du Castin (Paris), 1687)
     
  11. Pour réparer la perte du temps passé, il faut bien employer le présent et ne souhaiter l'avenir que pour en faire un bon usage.
    (Maximes, sentences et réflexions morales et politiques (11), p.6, Graphie moderne par G. Jobin, Étienne du Castin (Paris), 1687)
     
  12. Une grande dignité est une grande servitude.
    (Maximes, sentences et réflexions morales et politiques (12), p.6, Graphie moderne par G. Jobin, Étienne du Castin (Paris), 1687)
     
  13. Il faut aimer sa réputation plus que sa propre vie ; celle-ci est malheureuse si l'autre n'est grande.
    (Maximes, sentences et réflexions morales et politiques (13), p.7, Graphie moderne par G. Jobin, Étienne du Castin (Paris), 1687)
     
  14. L'honneur n'est pas toujours le prix du mérite ; il est aussi souvent le partage du crime que la récompense de la vertu.
    (Maximes, sentences et réflexions morales et politiques (14), p.7, Graphie moderne par G. Jobin, Étienne du Castin (Paris), 1687)
     
  15. Les vertus éclatantes font l'éclat des honnêtes gens comme la fleur fait la lutte des fruits qui la portent.
    (Maximes, sentences et réflexions morales et politiques (15), p.7, Graphie moderne par G. Jobin, Étienne du Castin (Paris), 1687)
     
  16. Les maux tournent en biens aux personnes vertueuses et les vicieuses souvent changent les biens en maux.
    (Maximes, sentences et réflexions morales et politiques (16), p.8, Graphie moderne par G. Jobin, Étienne du Castin (Paris), 1687)
     
  17. C'est une extrême folie de ne vouloir point ce que Dieu veut et de vouloir ce qu'il ne veut pas.
    (Maximes, sentences et réflexions morales et politiques (17), p.8, Graphie moderne par G. Jobin, Étienne du Castin (Paris), 1687)
     
  18. Les hommes sont d'ordinaire aussi curieux de savoir la vie d'autrui que négligents de corriger la leur propre.
    (Maximes, sentences et réflexions morales et politiques (18), p.8, Graphie moderne par G. Jobin, Étienne du Castin (Paris), 1687)
     
  19. Le Ciel pour mieux châtier les coupables les laisse régner quelque temps.
    (Maximes, sentences et réflexions morales et politiques (19), p.9, Graphie moderne par G. Jobin, Étienne du Castin (Paris), 1687)
     
  20. Ce n'est pas la crainte de la peine qui doit rendre l'homme bon, mais l'amour de la justice.
    (Maximes, sentences et réflexions morales et politiques (20), p.9, Graphie moderne par G. Jobin, Étienne du Castin (Paris), 1687)
     
  21. La perfection de la justice consiste à aimer beaucoup les choses grandes et peu les petites.
    (Maximes, sentences et réflexions morales et politiques (21), p.9, Graphie moderne par G. Jobin, Étienne du Castin (Paris), 1687)
     
  22. Il ne faut jamais rien faire dont on puisse avoir regret ; celui qui doit suivre son action se rend deux fois coupable avant que de l'être une seule.
    (Maximes, sentences et réflexions morales et politiques (22), p.10, Graphie moderne par G. Jobin, Étienne du Castin (Paris), 1687)
     
  23. On excuse les fautes qui se commettent sans y penser quoi que c'en soit une nouvelle et même très grande que de n'y penser pas.
    (Maximes, sentences et réflexions morales et politiques (23), p.10, Graphie moderne par G. Jobin, Étienne du Castin (Paris), 1687)
     
  24. Celui qui pense à tout ce qu'il fait ne fait jamais rien qu'à propos ; le malheur du succès vient d'ordinaire de n'y pas avoir pensé.
    (Maximes, sentences et réflexions morales et politiques (24), p.11, Graphie moderne par G. Jobin, Étienne du Castin (Paris), 1687)
     
  25. Un homme d'honneur ne fait jamais rien qui ne soit digne d'être fait en public ; soit qu'il ait des témoins ou qu'il n'en ait pas, sa présence le justifie partout des reproches qu'on lui pourrait faire.
    (Maximes, sentences et réflexions morales et politiques (25), p.11, Graphie moderne par G. Jobin, Étienne du Castin (Paris), 1687)
     
  26. Caton se prenait toujours à témoin lui-même contre lui-même pour ne rien faire indigne de lui. Comme son nom était son espion domestique, il lui faisait prendre garde à tout ce qu'il faisait pour en éviter la censure.
    (Maximes, sentences et réflexions morales et politiques (25), p.12, Graphie moderne par G. Jobin, Étienne du Castin (Paris), 1687)
     
  27. Il faut toujours épargner les défauts d'autrui et jamais les siens.
    (Maximes, sentences et réflexions morales et politiques (26), p.12, Graphie moderne par G. Jobin, Étienne du Castin (Paris), 1687)
     
  28. Le fruit de la faute est la douleur et celui des bonnes actions le plaisir.
    (Maximes, sentences et réflexions morales et politiques (27), p.13, Graphie moderne par G. Jobin, Étienne du Castin (Paris), 1687)
     
  29. Les grands ne sauraient rendre leurs fautes illustres quoi qu'ils pensent quelquefois les rendre excusables ; elles ne sont jamais plus laides que lorsqu'elles approchent de la grandeur. On peut ailleurs les cacher, mais elles paraissent avec toutes leurs difformités dans un lieu qui est regardé de tout le monde.
    (Maximes, sentences et réflexions morales et politiques (28), p.13, Graphie moderne par G. Jobin, Étienne du Castin (Paris), 1687)
     
  30. Quand un homme ne veut plus faire de faute, le repentir de celles qu'il a faites lui sert d'excuse et de lumière pour n'en plus commettre.
    (Maximes, sentences et réflexions morales et politiques (29), p.14, Graphie moderne par G. Jobin, Étienne du Castin (Paris), 1687)
     
  31. Ce qui paraît générosité n'est souvent qu'une ambition déguisée qui méprise de petits intérêts pour aller à de plus grands.
    (Maximes, sentences et réflexions morales et politiques (27), p.14, Graphie moderne par G. Jobin, Étienne du Castin (Paris), 1687)
     
  32. Une âme se peut dire généreuse quand elle prend plus de plaisir à donner qu'à recevoir.
    (Maximes, sentences et réflexions morales et politiques (31), p.15, Graphie moderne par G. Jobin, Étienne du Castin (Paris), 1687)
     
  33. Une belle âme ne tient jamais compte de ses bienfaits ; l'oubli en augmente le mérite et le souvenir en diminue la gloire.
    (Maximes, sentences et réflexions morales et politiques (32), p.15, Graphie moderne par G. Jobin, Étienne du Castin (Paris), 1687)
     
  34. La vraie générosité consiste à faire plaisir sans espérance de revanche.
    (Maximes, sentences et réflexions morales et politiques (33), p.15, Graphie moderne par G. Jobin, Étienne du Castin (Paris), 1687)
     
  35. Quand le coeur devance la main à nous faire un présent, nous en recevons deux à la fois et nous en sommes doublement redevables.
    (Maximes, sentences et réflexions morales et politiques (34), p.16, Graphie moderne par G. Jobin, Étienne du Castin (Paris), 1687)
     
  36. Comme le zèle est beaucoup plus considérable que l'action qui le suit, c'est à lui à qui nous en devons la première reconnaissance.
    (Maximes, sentences et réflexions morales et politiques (35), p.16, Graphie moderne par G. Jobin, Étienne du Castin (Paris), 1687)
     
  37. Il faut recevoir les choses avec le même esprit qu'on les donne et moins considérer leur valeur que la manière de les donner.
    (Maximes, sentences et réflexions morales et politiques (36), p.16, Graphie moderne par G. Jobin, Étienne du Castin (Paris), 1687)
     
  38. S'il y a de la gloire a faire un présent, il y en a souvent davantage à le refuser.
    (Maximes, sentences et réflexions morales et politiques (37), p.17, Graphie moderne par G. Jobin, Étienne du Castin (Paris), 1687)
     
  39. Celui qui ne pense qu'à recevoir oublie aisément les choses qu'il a reçues ; il cesse d'en tirer du plaisir quand il en jouit et ayant toutes ses pensées dans l'avenir, il se croit malheureux au milieu de toutes ses richesses.
    (Maximes, sentences et réflexions morales et politiques (38), p.17, Graphie moderne par G. Jobin, Étienne du Castin (Paris), 1687)
     
  40. La plupart des bienfaits ressemblent aux fleurs qui n'ont d'odeur qu'autant qu'elles ont de nouveauté. Elles cessent d'être agréables sitôt qu'elles ne sont plus nouvelles.
    (Maximes, sentences et réflexions morales et politiques (39), p.18, Graphie moderne par G. Jobin, Étienne du Castin (Paris), 1687)
     
  41. Il y a de la différence entre les bienfaiteurs et celui qui reçoit le bienfait: que le premier ne s'en doit point souvenir ni le second en perdre jamais la mémoire.
    (Maximes, sentences et réflexions morales et politiques (40), p.18, Graphie moderne par G. Jobin, Étienne du Castin (Paris), 1687)
     
  42. Il y a des manières d'accorder les grâces qui sont plus insupportables que le refus.
    (Maximes, sentences et réflexions morales et politiques (41), p.19, Graphie moderne par G. Jobin, Étienne du Castin (Paris), 1687)
     
  43. Les bienfaits accompagnés d'orgueil sont souvent payés de haine.
    (Maximes, sentences et réflexions morales et politiques (42), p.19, Graphie moderne par G. Jobin, Étienne du Castin (Paris), 1687)
     
  44. L'orgueil ne réussit jamais mieux que quand il se couvre de modestie.
    (Maximes, sentences et réflexions morales et politiques (43), p.19, Graphie moderne par G. Jobin, Étienne du Castin (Paris), 1687)
     
  45. Ceux qui font profession de mépriser la vaine gloire se glorifient souvent de ce mépris avec encore plus de vanité.
    (Maximes, sentences et réflexions morales et politiques (44), p.20, Graphie moderne par G. Jobin, Étienne du Castin (Paris), 1687)
     
  46. L'orgueilleux a le malheur de déplaire à tout le monde et de ne plaire qu'à lui-même.
    (Maximes, sentences et réflexions morales et politiques (45), p.20, Graphie moderne par G. Jobin, Étienne du Castin (Paris), 1687)
     
  47. L'orgueil est une enflure de coeur qui ne gâte pas moins toutes les bonnes qualités de l'esprit que l'enflure de l'estomac altère toutes les bonnes dispositions du corps.
    (Maximes, sentences et réflexions morales et politiques (46), p.20, Graphie moderne par G. Jobin, Étienne du Castin (Paris), 1687)
     
  48. L'orgueil des grands est de même nature que celui des riches ; l'idée qu'il nous donne de nous=même n'est qu'une fausse idée de mérite et de grandeur.
    (Maximes, sentences et réflexions morales et politiques (47), p.21, Graphie moderne par G. Jobin, Étienne du Castin (Paris), 1687)
     
  49. L'orgueil ne saurait avoir de plus juste châtiment que le mépris qui s'en fait. Et sans inventer des supplices pour le punir, il suffit de l'abandonner à lui-même pour le rendre malheureux.
    (Maximes, sentences et réflexions morales et politiques (48), p.21, Graphie moderne par G. Jobin, Étienne du Castin (Paris), 1687)
     
  50. L'envie ordinairement détruit tout ce qu'elle ne peut acquérir.
    (Maximes, sentences et réflexions morales et politiques (49), p.22, Graphie moderne par G. Jobin, Étienne du Castin (Paris), 1687)
     
  51. L'envie est une passion honteuse qui ne peut compatir avec la générosité.
    (Maximes, sentences et réflexions morales et politiques (50), p.22, Graphie moderne par G. Jobin, Étienne du Castin (Paris), 1687)
     
  52. L'envie est un feu qui dessèche et qui porte avec soi le châtiment de l'envieux ; il ne laisse reposer ni le jour ni la nuit. C'est comme une fièvre étique qui mine peu à peu et qu'il est difficile de chasser quand on a souffert qu'elle se soit enracinée.
    (Maximes, sentences et réflexions morales et politiques (51), p.22, Graphie moderne par G. Jobin, Étienne du Castin (Paris), 1687)
     
  53. La prodigalité est un vice pompeux et magnifique ; l'avarice en est un lâche et sordide ; le premier est la marque des grandes fortunes et le second des viles et des abjectes ; Themistocle commanda à son valet d'amasser une bourse qu'il rencontra à ses pieds parce qu'il n'était pas Themistocle.
    (Maximes, sentences et réflexions morales et politiques (52), p.23, Graphie moderne par G. Jobin, Étienne du Castin (Paris), 1687)
     
  54. Quelques passions que l'avare ait pour les biens, il ne laisse pas d'en connaître la bassesse ; il tâche d'en déguiser l'indignité sous le nom d'une honnête économie et après qu'il se l'est persuadé à lui-même, il voudrait bien le persuader aux autres.
    (Maximes, sentences et réflexions morales et politiques (53), p.24, Graphie moderne par G. Jobin, Étienne du Castin (Paris), 1687)
     
  55. Ce ne sont pas les biens qui rendent l'homme riche, mais le bon usage qu'il en fait.
    (Maximes, sentences et réflexions morales et politiques (54), p.25, Graphie moderne par G. Jobin, Étienne du Castin (Paris), 1687)
     
  56. L'intérêt est cause que les hommes ne sont pas aussi scrupuleux sur l'honnêteté qu'ils le devraient être.
    (Maximes, sentences et réflexions morales et politiques (55), p.25, Graphie moderne par G. Jobin, Étienne du Castin (Paris), 1687)
     
  57. Rien ne nuit tant aux personnes de qualité que le trop d'attachement aux biens.
    (Maximes, sentences et réflexions morales et politiques (56), p.25, Graphie moderne par G. Jobin, Étienne du Castin (Paris), 1687)
     
  58. L'on est toujours assez riche quand on est content de peu.
    (Maximes, sentences et réflexions morales et politiques (57), p.26, Graphie moderne par G. Jobin, Étienne du Castin (Paris), 1687)
     
  59. Une grande fortune est moins à désirer qu'une médiocre ; comme l'esprit se perd dans le luxe, il se forme dans la frugalité.
    (Maximes, sentences et réflexions morales et politiques (58), p.26, Graphie moderne par G. Jobin, Étienne du Castin (Paris), 1687)
     
  60. Celui qui préfère la pauvreté aux richesses de ce monde se peut dire plus heureux que le plus riche de tous les hommes.
    (Maximes, sentences et réflexions morales et politiques (59), p.26, Graphie moderne par G. Jobin, Étienne du Castin (Paris), 1687)
     
  61. La condition des pauvres donne moins d'inquiétude que celle des riches. Ceux-ci doivent craindre au lieu que les autres n'ont qu'à espérer.
    (Maximes, sentences et réflexions morales et politiques (60), p.27, Graphie moderne par G. Jobin, Étienne du Castin (Paris), 1687)
     
  62. Le sage suit tout ce que le peuple estime, tout ce que le hasard donne et tient pour suspects tous les présents de la fortune.
    (Maximes, sentences et réflexions morales et politiques (61), p.27, Graphie moderne par G. Jobin, Étienne du Castin (Paris), 1687)
     
  63. Comme la fortune est sujette à beaucoup de révolutions, il y a peu d'événements sur lesquels on ne doive être préparé.
    (Maximes, sentences et réflexions morales et politiques (62), p.27, Graphie moderne par G. Jobin, Étienne du Castin (Paris), 1687)
     
  64. Un grand coeur ne se dénie jamais, ni dans la bonne ni dans la mauvaise fortune ; l'une et l'autre le touche si peu qu'il est impossible d'en connaître l'atteinte.
    (Maximes, sentences et réflexions morales et politiques (63), p.28, Graphie moderne par G. Jobin, Étienne du Castin (Paris), 1687)
     
  65. Les grandes adversités sont pour les grands hommes ; elles accablent les lâches et encouragent les généreux.
    (Maximes, sentences et réflexions morales et politiques (64), p.28, Graphie moderne par G. Jobin, Étienne du Castin (Paris), 1687)
     
  66. Les hommes vertueux pâtissent ordinairement plus que les méchants. La fortune favorise les lâches et persécute les héros.
    (Maximes, sentences et réflexions morales et politiques (65), p.29, Graphie moderne par G. Jobin, Étienne du Castin (Paris), 1687)
     
  67. Il n'est rien de si aisé que de prêcher la patience aux affligés quand on est dans la prospérité, mais rien de si difficile à pratiquer du moment que l'on est dans la même peine.
    (Maximes, sentences et réflexions morales et politiques (66), p.29, Graphie moderne par G. Jobin, Étienne du Castin (Paris), 1687)
     
  68. Un bon pilote doit s'accommoder au changement des vents ; et un sage à la fortune.
    (Maximes, sentences et réflexions morales et politiques (67), p.30, Graphie moderne par G. Jobin, Étienne du Castin (Paris), 1687)
     
  69. Les malheurs mous mettent à l'épreuve aussi bien que la bonne fortune. Il faut que le moins autant de prudence quand elle nous favorise que de courage quand elle devient notre ennemie.
    (Maximes, sentences et réflexions morales et politiques (68), p.30, Graphie moderne par G. Jobin, Étienne du Castin (Paris), 1687)
     
  70. Le souvenir des maux est agréable à ceux qui les ont passés et ajoute quelques douceurs aux félicités dont ils jouissent.
    (Maximes, sentences et réflexions morales et politiques (69), p.31, Graphie moderne par G. Jobin, Étienne du Castin (Paris), 1687)
     
  71. Les maux de l'imagination n'ont d'entrée dans l'esprit qu'autant que la faiblesse leur en veut donner.
    (Maximes, sentences et réflexions morales et politiques (70), p.31, Graphie moderne par G. Jobin, Étienne du Castin (Paris), 1687)
     
  72. La crainte aguerrit contre les maux et en évite la surprise.
    (Maximes, sentences et réflexions morales et politiques (71), p.31, Graphie moderne par G. Jobin, Étienne du Castin (Paris), 1687)
     
  73. Le temps qui apporte des remèdes aux maux les rend quelquefois incurables.
    (Maximes, sentences et réflexions morales et politiques (72), p.32, Graphie moderne par G. Jobin, Étienne du Castin (Paris), 1687)
     
  74. Une belle vie fait mépriser la mort et une belle mort fait mépriser la vie.
    (Maximes, sentences et réflexions morales et politiques (73), p.32, Graphie moderne par G. Jobin, Étienne du Castin (Paris), 1687)
     
  75. La crainte de la mort fait oublier tous les maux et toutes les incommodités de la vie.
    (Maximes, sentences et réflexions morales et politiques (74), p.32, Graphie moderne par G. Jobin, Étienne du Castin (Paris), 1687)
     
  76. Si la mort paraît effroyable aux riches, elle doit bien consoler les malheureux.
    (Maximes, sentences et réflexions morales et politiques (75), p.33, Graphie moderne par G. Jobin, Étienne du Castin (Paris), 1687)
     
  77. La crainte de la mort est plus sensible que la mort même.
    (Maximes, sentences et réflexions morales et politiques (76), p.33, Graphie moderne par G. Jobin, Étienne du Castin (Paris), 1687)
     
  78. La nécessité de mourir n'est supportable qu'à celui qui la regarde comme telle. Quand la soumission de l'esprit devance l'exécution de la loi, on la subit sans peine.
    (Maximes, sentences et réflexions morales et politiques (77), p.33, Graphie moderne par G. Jobin, Étienne du Castin (Paris), 1687)
     
  79. Il faut songer quelquefois à la mort parce que cette seule pensée est capable de nous apprendre à bien vivre.
    (Maximes, sentences et réflexions morales et politiques (78), p.34, Graphie moderne par G. Jobin, Étienne du Castin (Paris), 1687)
     
  80. L'importance de la vie ne doit pas se mesurer sur le temps, mais sur l'étude qu'il faut de bien vivre pour bien mourir.
    (Maximes, sentences et réflexions morales et politiques (79), p.34, Graphie moderne par G. Jobin, Étienne du Castin (Paris), 1687)
     
  81. La bonté de la vie fait la bonté de la mort.
    (Maximes, sentences et réflexions morales et politiques (80), p.35, Graphie moderne par G. Jobin, Étienne du Castin (Paris), 1687)
     
  82. Il faut vivre comme l'on voudrait avoir vécu lorsqu'on sera prêt de mourir.
    (Maximes, sentences et réflexions morales et politiques (81), p.35, Graphie moderne par G. Jobin, Étienne du Castin (Paris), 1687)
     
  83. C'est mal vivre que de commencer toujours à vivre parce que la vie est toujours imparfaite et qu'il n'y a point d'apparence qu'un homme qui commence à vivre se puisse préparer à mourir.
    (Maximes, sentences et réflexions morales et politiques (82), p.35, Graphie moderne par G. Jobin, Étienne du Castin (Paris), 1687)
     
  84. De toutes les lois, celle de mourir est la seule inviolable et qui ne souffre point d'exception.
    (Maximes, sentences et réflexions morales et politiques (83), p.36, Graphie moderne par G. Jobin, Étienne du Castin (Paris), 1687)
     
  85. L'étude du temps est la plus utile de toutes: elle nous enseigne le moyen d'en faire un bon usage et c'est de là que dépendent tous les biens ou tous les maux de la vie.
    (Maximes, sentences et réflexions morales et politiques (84), p.36, Graphie moderne par G. Jobin, Étienne du Castin (Paris), 1687)
     
  86. Rien n'est plus précieux que le temps et c'est à quoi l'on pense le moins. Quand on l'a une fois perdu, on ne le recouvre jamais ; un nouveau gain peut réparer une vieille perte, mais celle du temps est irréparable.
    (Maximes, sentences et réflexions morales et politiques (85), p.37, Graphie moderne par G. Jobin, Étienne du Castin (Paris), 1687)
     
  87. Le choix d'un bon livre n'est pas moins difficile que la lecture en est agréable. Le meilleur de tous est celui qui convient le mieux à notre profession.
    (Maximes, sentences et réflexions morales et politiques (86), p.37, Graphie moderne par G. Jobin, Étienne du Castin (Paris), 1687)
     
  88. Une grande bibliothèque est un honteux ornement de cabinet quand toute la science de son propriétaire est dans les livres.
    (Maximes, sentences et réflexions morales et politiques (87), p.38, Graphie moderne par G. Jobin, Étienne du Castin (Paris), 1687)
     
  89. Trois choses font un savant et habile homme  ;: la lecture, la conversation et la rêverie ; l'une enrichit la mémoire, l'autre polit son esprit et la dernière forme son jugement.
    (Maximes, sentences et réflexions morales et politiques (88), p.38, Graphie moderne par G. Jobin, Étienne du Castin (Paris), 1687)
     
  90. La philosophie naturelle nous fait savants ; la morale nous rend sages ; l'histoire judicieux, la poésie agréables ; la rhétorique éloquents ; la cosmographie éclairés et l'étude des saintes lettres pieux et dévots.
    (Maximes, sentences et réflexions morales et politiques (89), p.39, Graphie moderne par G. Jobin, Étienne du Castin (Paris), 1687)
     
  91. La philosophie ne nous apprend pas seulement toutes les sciences ; elle nous montre encore à triompher des disgrâces de la mauvaise fortune et à souffrir sans murmurer les faiblesses de la nature qui font de véritables maux.
    (Maximes, sentences et réflexions morales et politiques (90), p.39, Graphie moderne par G. Jobin, Étienne du Castin (Paris), 1687)
     
  92. Arriston de Chio disait que ceux qui quittaient la philosophie pour s'adonner aux mathématiques ressemblaient aux amoureux de Pénélope qui ne pouvant jouir d'abord de leurs maîtresses courtisaient les servantes.
    (Maximes, sentences et réflexions morales et politiques (91), p.40, Graphie moderne par G. Jobin, Étienne du Castin (Paris), 1687)
     
  93. La nature judicieuse en tout ce qu'elle fait a mis plus de gloire où il y a plus de dangers ; comme les sciences, plus elles sont difficiles et plus elles donnent de réputation.
    (Maximes, sentences et réflexions morales et politiques (92), p.40, Graphie moderne par G. Jobin, Étienne du Castin (Paris), 1687)
     
  94. Celui qui ne veut pas se hasarder ne doit pas songer à s'élever.
    (Maximes, sentences et réflexions morales et politiques (93), p.41, Graphie moderne par G. Jobin, Étienne du Castin (Paris), 1687)
     
  95. La vertu n'a point de condition affectée ; tel est d'une basse naissance, qui par des actions héroïques s'élève au comble des grandeurs.
    (Maximes, sentences et réflexions morales et politiques (94), p.41, Graphie moderne par G. Jobin, Étienne du Castin (Paris), 1687)
     
  96. Il faut être hardi pour devenir heureux.
    (Maximes, sentences et réflexions morales et politiques (95), p.42, Graphie moderne par G. Jobin, Étienne du Castin (Paris), 1687)
     
  97. Qui a de la bravoure le fait paraître en son temps ; un coeur généreux s'expose au danger dans les occasions et il ne le recherche point lorsqu'elles ne se présentent pas.
    (Maximes, sentences et réflexions morales et politiques (96), p.42, Graphie moderne par G. Jobin, Étienne du Castin (Paris), 1687)
     
  98. Le moyen d'arriver à la gloire est d'être tel que l'on veut paraître.
    (Maximes, sentences et réflexions morales et politiques (97), p.42, Graphie moderne par G. Jobin, Étienne du Castin (Paris), 1687)
     
  99. La valeur qui n'a jamais souffert d'attaque ne mérite guère de louanges, mais celui qui s'est exposé courageusement au péril et qui en est sorti victorieux ne peut être assez loué.
    (Maximes, sentences et réflexions morales et politiques (98), p.43, Graphie moderne par G. Jobin, Étienne du Castin (Paris), 1687)
     
  100. Un grand coeur doit être insensible à tout ce qui ne regarde pas ou le devoir, ou la gloire.
    (Maximes, sentences et réflexions morales et politiques (99), p.43, Graphie moderne par G. Jobin, Étienne du Castin (Paris), 1687)
     
  101. La crainte cherche le mal pour s'en affliger avant qu'il soit arrivé ; elle ne s'entretient que d'illusions et de fantômes ; la hardiesse au contraire ne s'étonne jamais: elle se nourrit d'espérance et trouve son divertissement dans les rencontres et dans les périls.
    (Maximes, sentences et réflexions morales et politiques (100), p.44, Graphie moderne par G. Jobin, Étienne du Castin (Paris), 1687)
     
  102. La crainte est le plus grand de tous les maux ; pendant que les autres ont quelques intervalles, celui-ci dure toujours.
    (Maximes, sentences et réflexions morales et politiques (101), p.44, Graphie moderne par G. Jobin, Étienne du Castin (Paris), 1687)
     
  103. Il ne faut jamais craindre que les maux qu'on peut éviter ; l'amertume de ceux qui sont inévitables s'augmente par la peur que nous en avons.
    (Maximes, sentences et réflexions morales et politiques (102), p.45, Graphie moderne par G. Jobin, Étienne du Castin (Paris), 1687)
     
  104. Il n'est pas de la peur comme des autres passions: celui qui en a le moins en donne toujours le plus.
    (Maximes, sentences et réflexions morales et politiques (103), p.45, Graphie moderne par G. Jobin, Étienne du Castin (Paris), 1687)
     
  105. Qui veut attaquer son ennemi doit témoigner beaucoup de résolution en sa présence ; une contenance ferme l'étonne, un regard fixe et assuré l'ébranle ; une parole hardie et bien soutenue le ruine à moitié ; et de cette manière l'on est presque aussitôt victorieux que vaillant.
    (Maximes, sentences et réflexions morales et politiques (104), p.45, Graphie moderne par G. Jobin, Étienne du Castin (Paris), 1687)
     
  106. Trois choses se trouvent rarement dans une même personne: la prudence dans les entreprises, la fermeté dans l'exécution et l'intrépidité dans les périls.
    (Maximes, sentences et réflexions morales et politiques (105), p.46, Graphie moderne par G. Jobin, Étienne du Castin (Paris), 1687)
     
  107. Comme l'imprudence est la source de toutes les disgrâces de la vie, la prudence en fait tout le bonheur.
    (Maximes, sentences et réflexions morales et politiques (106), p.47, Graphie moderne par G. Jobin, Étienne du Castin (Paris), 1687)
     
  108. Celui qui commence une affaire sans jugement ne doit pas être surpris si elle finit sans succès.
    (Maximes, sentences et réflexions morales et politiques (107), p.47, Graphie moderne par G. Jobin, Étienne du Castin (Paris), 1687)
     
  109. L'imprudent qui ne fait qu'une faute mérite une excuse ; celui qui pèche pour la seconde fois doit souffrir double peine: l'une pour son crime et l'autre pour son indiscrétion.
    (Maximes, sentences et réflexions morales et politiques (108), p.47, Graphie moderne par G. Jobin, Étienne du Castin (Paris), 1687)
     
  110. Comme une faute ouvre souvent le pas à une autre, quelquefois aussi elle sert d'instruction à l'homme ; parce qu'en lui découvrant son faible, elle lui apprend à le fortifier.
    (Maximes, sentences et réflexions morales et politiques (109), p.48, Graphie moderne par G. Jobin, Étienne du Castin (Paris), 1687)
     
  111. Ce n'est pas assez que d'avoir de la prudence pour entreprendre: il faut du bonheur pour réussir.
    (Maximes, sentences et réflexions morales et politiques (110), p.48, Graphie moderne par G. Jobin, Étienne du Castin (Paris), 1687)
     
  112. Le temporisement assaisonne les résolutions et mûrit les secrets au lieu que la précipitation ruine toutes les affaires.
    (Maximes, sentences et réflexions morales et politiques (111), p.49, Graphie moderne par G. Jobin, Étienne du Castin (Paris), 1687)
     
  113. Il faut penser à loisir et exécuter promptement.
    (Maximes, sentences et réflexions morales et politiques (112), p.49, Graphie moderne par G. Jobin, Étienne du Castin (Paris), 1687)
     
  114. La diligence qui n'est point dirigée par la lenteur n'a pas toujours un succès favorable.
    (Maximes, sentences et réflexions morales et politiques (113), p.49, Graphie moderne par G. Jobin, Étienne du Castin (Paris), 1687)
     
  115. La modestie est une gêne au voluptueux et le travail un supplice au fainéant. Le délicat plaint le laborieux et l'ignorant celui qui étudie.
    (Maximes, sentences et réflexions morales et politiques (114), p.50, Graphie moderne par G. Jobin, Étienne du Castin (Paris), 1687)
     
  116. L'homme qui étudie pour passer le temps est un curieux qui travaille en vain et qui perdra le temps et l'étude ; mais celui qui étudie pour apprendre se rendra savant et habile homme.
    (Maximes, sentences et réflexions morales et politiques (115), p.50, Graphie moderne par G. Jobin, Étienne du Castin (Paris), 1687)
     
  117. De savoir parler et agir est une qualité fort nécessaire à l'homme. La science qui ne se produit pas en acte et qui ne se communique point est inutile. Et d'être seulement pour soi, c'est vouloir n'être pour personne.
    (Maximes, sentences et réflexions morales et politiques (116), p.51, Graphie moderne par G. Jobin, Étienne du Castin (Paris), 1687)
     
  118. Quelque facilité que l'on ait à s'exprimer, il faut toujours dire beaucoup de choses en peu de mots, et se souvenir que la conversation n'est pas comme un état monarchique où un seul a droit de parler, mais comme une espèce de république où tous ceux qui la composent peuvent dire ce qu'ils pensent.
    (Maximes, sentences et réflexions morales et politiques (117), p.52, Graphie moderne par G. Jobin, Étienne du Castin (Paris), 1687)
     
  119. C'est un grand défaut dans la conversation que d'y vouloir toujours briller et s'y faire plus écouter que les autres.
    (Maximes, sentences et réflexions morales et politiques (118), p.52, Graphie moderne par G. Jobin, Étienne du Castin (Paris), 1687)
     
  120. Parle peu et à ton rang, dit le Sage. Écoute beaucoup et ne répond qu'à propos.
    (Maximes, sentences et réflexions morales et politiques (119), p.52, Graphie moderne par G. Jobin, Étienne du Castin (Paris), 1687)
     
  121. Tous ceux qui parlent peu parlent bien parce qu'ils songent longtemps à ce qu'ils doivent dire.
    (Maximes, sentences et réflexions morales et politiques (120), p.53, Graphie moderne par G. Jobin, Étienne du Castin (Paris), 1687)
     
  122. On ne condamne jamais le silence de personne, mais tout le monde se plaint de ceux qui parlent trop.
    (Maximes, sentences et réflexions morales et politiques (121), p.53, Graphie moderne par G. Jobin, Étienne du Castin (Paris), 1687)
     
  123. Périclès et Pisistratus furent insupportables à leur siècle parce que l'un se rendait trop importun par ses grands discours et l'autre fatiguait tout le monde du long récit de ses victoires.
    (Maximes, sentences et réflexions morales et politiques (122), p.53, Graphie moderne par G. Jobin, Étienne du Castin (Paris), 1687)
     
  124. L'entretien des personnes d'autorité doit tenir plus du philosophe que de l'orateur ; on perd le temps par le délai lorsqu'il doit plutôt être employé dans les pensées que dans les paroles et dans le précieux que dans le magnifique.
    (Maximes, sentences et réflexions morales et politiques (123), p.54, Graphie moderne par G. Jobin, Étienne du Castin (Paris), 1687)
     
  125. Tout le monde écrit à sa manière et chacun croit avoir raison. Pour moi, j'estime qu'il faut écrire comme l'on parle et parler comme l'on voudrait écrire ; que le discours soit d'un style vif et coupé ; que les pensées soient plutôt liées par le sens que par les paroles ; et que la netteté, la délicatesse et la force soient les trois Grâces qui règnent dans tout le raisonnement.
    (Maximes, sentences et réflexions morales et politiques (124), p.55, Graphie moderne par G. Jobin, Étienne du Castin (Paris), 1687)
     

Anne Barratin

  1. Faire ce qu'on veut, ce n'est agréable que si quelqu'un veut vous en empêcher.
    (Un oncle (Alice, sc.1) in OEuvres posthumes, p.4, Alphonse Lemerre, 1920)
     
  2. [...] la neige des ans.
    (Un oncle (Alice, sc. 1) in OEuvres posthumes, p.7, Alphonse Lemerre, 1920)
     
  3. C'est savoir aimer que de savoir dire la vérité.
    (Le bridge (Johny, sc.4) in OEuvres posthumes, p.53, Alphonse Lemerre, 1920)
     
  4. On ne se connaît vraiment pas, avant d'avoir fait un bridge ensemble.
    (Le bridge (Suzanne, sc. 4) in OEuvres posthumes, p.54, Alphonse Lemerre, 1920)
     
  5. Il y a des choses qu'on aime à s'entendre répéter.
    (Fantaisie de veuve (Madame Dessarche) in OEuvres posthumes, p.66, Alphonse Lemerre, 1920)
     
  6. Est-ce qu'on prend jamais une femme au mot ? Monsieur, la soumission est sans charme ; il faut la contradiction à l'amour ; dois-je vous l'apprendre ?
    (Fantaisie d'une veuve (Madame Dessarche) in OEuvres posthumes, p.68, Alphonse Lemerre, 1920)
     
  7. Trop de respect en amour, c'est de l'amour frigorifique.
    (Fantaisie d'une veuve (Madame Dessarche) in OEuvres posthumes, p.68, Alphonse Lemerre, 1920)
     
  8. Mon bonheur me suffit. En courant aux dignités, on se casse le cou.
    (Les boeufs (Madame Durlot, acte 1, sc. 1) in OEuvres posthumes, p.80, Alphonse Lemerre, 1920)
     
  9. [...] les années ont grêlé sur moi.
    (Les boeufs (Monsieur Durlot, acte 1, sc. 2) in OEuvres posthumes, p.82, Alphonse Lemerre, 1920)
     
  10. Il n'y a pas de choix, il y a des rencontres.
    (Les boeufs (Monsieur Durlot, acte 2, sc. 4) in OEuvres posthumes, p.95, Alphonse Lemerre, 1920)
     
  11. Il est difficile d'être sobre en admiration.
    (Une mère (Le Prince, sc. 5) in OEuvres posthumes, p.134, Alphonse Lemerre, 1920)
     
  12. C'est en se piquant qu'on songe à l'épine.
    (Pensées in OEuvres posthumes, p.181, Alphonse Lemerre, 1920)
     
  13. Crois avec amour, aime avec délice, accepte avec pudeur.
    (Pensées in OEuvres posthumes, p.181, Alphonse Lemerre, 1920)
     
  14. Ne te laisse pas ronger par un regret : c'est le travail du remords.
    (Pensées in OEuvres posthumes, p.181, Alphonse Lemerre, 1920)
     
  15. Comme les fleurs, certaines visites nous laissent des parfums.
    (Pensées in OEuvres posthumes, p.182, Alphonse Lemerre, 1920)
     
  16. Le calme est la récompense de la soumission.
    (Pensées in OEuvres posthumes, p.182, Alphonse Lemerre, 1920)
     
  17. La simplicité n'est pas une science, c'est un don.
    (Pensées in OEuvres posthumes, p.182, Alphonse Lemerre, 1920)
     
  18. Qu'on est heureux de naître bon ! La bonté que l'on acquiert n'est jamais aussi tendre que celle que l'on a en naissant.
    (Pensées in OEuvres posthumes, p.182, Alphonse Lemerre, 1920)
     
  19. On n'a souvent pas de raison pour aimer ; ayons-en pour croire !
    (Pensées in OEuvres posthumes, p.182, Alphonse Lemerre, 1920)
     
  20. Les grandes miséricordes sont comme les océans : elles ne se souviennent pas, elles engloutissent.
    (Pensées in OEuvres posthumes, p.182, Alphonse Lemerre, 1920)
     
  21. On vit strictement en soi ; on ne peut vivre largement qu'en les autres.
    (Pensées in OEuvres posthumes, p.183, Alphonse Lemerre, 1920)
     
  22. Ne redoute pas les parfois, ils sont tolérants.
    (Pensées in OEuvres posthumes, p.183, Alphonse Lemerre, 1920)
     
  23. Avoir de l'ordre et l'apprendre aux hommes, c'est les aimer.
    (Pensées in OEuvres posthumes, p.183, Alphonse Lemerre, 1920)
     
  24. Savoir mal, c'est la pire des ignorances.
    (Pensées in OEuvres posthumes, p.183, Alphonse Lemerre, 1920)
     
  25. J'ai confiance dans tout ce qui commence doucement.
    (Pensées in OEuvres posthumes, p.183, Alphonse Lemerre, 1920)
     
  26. Le contentement naît et vit dans la modération.
    (Pensées in OEuvres posthumes, p.183, Alphonse Lemerre, 1920)
     
  27. La faute meurt dans son pardon.
    (Pensées in OEuvres posthumes, p.184, Alphonse Lemerre, 1920)
     
  28. Même si elle s'est trompée d'adresse, une bonne action ne doit pas donner de regrets.
    (Pensées in OEuvres posthumes, p.184, Alphonse Lemerre, 1920)
     
  29. Les conséquences se cachent pour nous laisser libres.
    (Pensées in OEuvres posthumes, p.184, Alphonse Lemerre, 1920)
     
  30. Les craintes ont fait quelquefois plus de mal que les réalités qui les justifiaient.
    (Pensées in OEuvres posthumes, p.184, Alphonse Lemerre, 1920)
     
  31. La véritable émotion est sans voix.
    (Pensées in OEuvres posthumes, p.184, Alphonse Lemerre, 1920)
     
  32. Tu ne peux pas m'obliger à t'aimer ; tu peux m'obliger à te respecter.
    (Pensées in OEuvres posthumes, p.184, Alphonse Lemerre, 1920)
     
  33. Comme l'admiration nous conserve jeunes !
    (Pensées in OEuvres posthumes, p.185, Alphonse Lemerre, 1920)
     
  34. La dignité garde son rang, la hauteur l'exagère.
    (Pensées in OEuvres posthumes, p.185, Alphonse Lemerre, 1920)
     
  35. C'est encore plus rare de savoir agréablement parler aux jeunes quand on est vieux, qu'aux vieux quand on est jeune.
    (Pensées in OEuvres posthumes, p.185, Alphonse Lemerre, 1920)
     
  36. Au-dessous de la mesure commence le danger.
    (Pensées in OEuvres posthumes, p.185, Alphonse Lemerre, 1920)
     
  37. Des craintes, il faut peut-être en avoir d'inutiles pour en avoir assez de nécessaires.
    (Pensées in OEuvres posthumes, p.185, Alphonse Lemerre, 1920)
     
  38. Avoir modestement raison, c'est le grand succès.
    (Pensées in OEuvres posthumes, p.185, Alphonse Lemerre, 1920)
     
  39. Être aimable, c'est être sain.
    (Pensées in OEuvres posthumes, p.186, Alphonse Lemerre, 1920)
     
  40. Soyez délicat, vous saurez être discret.
    (Pensées in OEuvres posthumes, p.186, Alphonse Lemerre, 1920)
     
  41. Détester, c'est commencer à s'empoisonner.
    (Pensées in OEuvres posthumes, p.186, Alphonse Lemerre, 1920)
     
  42. On ne peut pas être utile aux autres sans bons sens.
    (Pensées in OEuvres posthumes, p.186, Alphonse Lemerre, 1920)
     
  43. Donnez à votre générosité un petit air de bonheur, il en doublera le prix.
    (Pensées in OEuvres posthumes, p.186, Alphonse Lemerre, 1920)
     
  44. Une vieillesse sans remords n'est plus une charge à porter.
    (Pensées in OEuvres posthumes, p.186, Alphonse Lemerre, 1920)
     
  45. Le bonheur nous flatte, malgré notre modestie.
    (Pensées in OEuvres posthumes, p.186, Alphonse Lemerre, 1920)
     
  46. Aie quelques pensées choisies auxquelles tu t'arrêteras de temps en temps, comme on s'arrête devant certains points de vue qu'on aime.
    (Pensées in OEuvres posthumes, p.187, Alphonse Lemerre, 1920)
     
  47. Une pénétration un peu aiguë s'excuse si l'on y sent l'intérêt du coeur.
    (Pensées in OEuvres posthumes, p.187, Alphonse Lemerre, 1920)
     
  48. Le temps bâille au plaisir et sourit au travail.
    (Pensées in OEuvres posthumes, p.187, Alphonse Lemerre, 1920)
     
  49. Ce qu'on ne peut pas reprocher à la souffrance, c'est le manque de variété.
    (Pensées in OEuvres posthumes, p.187, Alphonse Lemerre, 1920)
     
  50. Il faut avoir été renversé par l'impossible pour avoir le droit de dire : Je ne peux pas.
    (Pensées in OEuvres posthumes, p.187, Alphonse Lemerre, 1920)
     
  51. Avec un certain idéal, on est poète ; avec trop d'idéal, on est fou.
    (Pensées in OEuvres posthumes, p.187, Alphonse Lemerre, 1920)
     
  52. Dans la contradiction, c'est moins la raison que l'humeur qui parle.
    (Pensées in OEuvres posthumes, p.188, Alphonse Lemerre, 1920)
     
  53. L'innocence provoque plus de respect, le repentir plus d'admiration.
    (Pensées in OEuvres posthumes, p.188, Alphonse Lemerre, 1920)
     
  54. L'immobilité de la montagne a l'air de s'amuser de la mobilité de l'eau.
    (Pensées in OEuvres posthumes, p.188, Alphonse Lemerre, 1920)
     
  55. La joie s'use moins qu'elle ne se brise.
    (Pensées in OEuvres posthumes, p.188, Alphonse Lemerre, 1920)
     
  56. Examiner, c'est chercher ; scruter, c'est insister.
    (Pensées in OEuvres posthumes, p.188, Alphonse Lemerre, 1920)
     
  57. Les vieux ne peuvent s'embellir que par l'oubli d'eux-mêmes.
    (Pensées in OEuvres posthumes, p.188, Alphonse Lemerre, 1920)
     
  58. Ceux qui luttent vivent ; les autres se promènent dans la vie.
    (Pensées in OEuvres posthumes, p.189, Alphonse Lemerre, 1920)
     
  59. Le souvenir a besoin de mélancolie pour avoir tout son parfum.
    (Pensées in OEuvres posthumes, p.189, Alphonse Lemerre, 1920)
     
  60. L'amitié n'est pas un soleil, c'est une jolie lune qui éclaire surtout le soir de la vie.
    (Pensées in OEuvres posthumes, p.189, Alphonse Lemerre, 1920)
     
  61. La raison dans la générosité est une dure obligation.
    (Pensées in OEuvres posthumes, p.189, Alphonse Lemerre, 1920)
     
  62. Ayons de la vie le sentiment qu'elle est un prêt, nous l'emploierons mieux.
    (Pensées in OEuvres posthumes, p.189, Alphonse Lemerre, 1920)
     
  63. Il ne suffit pas de croire ni d'aimer, il faut aimer le bon et croire le vrai.
    (Pensées in OEuvres posthumes, p.189, Alphonse Lemerre, 1920)
     
  64. On obtient la faveur, on gagne le crédit.
    (Pensées in OEuvres posthumes, p.190, Alphonse Lemerre, 1920)
     
  65. Ah ! le bonheur des amis, quelle jolie vague bleue, sur le coeur !
    (Pensées in OEuvres posthumes, p.190, Alphonse Lemerre, 1920)
     
  66. Le silence dans la souffrance, c'est l'homme fort ; la sérénité dans la souffrance, c'est le saint.
    (Pensées in OEuvres posthumes, p.190, Alphonse Lemerre, 1920)
     
  67. Le souhait est plus patient que le désir.
    (Pensées in OEuvres posthumes, p.190, Alphonse Lemerre, 1920)
     
  68. La persévérance fait avec la patience un pacte silencieux.
    (Pensées in OEuvres posthumes, p.190, Alphonse Lemerre, 1920)
     
  69. Ta sagesse ne serait pas ma sagesse, mais la tienne.
    (Pensées in OEuvres posthumes, p.190, Alphonse Lemerre, 1920)
     
  70. L'homme ne peut pas être sans défauts, mais il est perdu s'il les aime.
    (Pensées in OEuvres posthumes, p.191, Alphonse Lemerre, 1920)
     
  71. On tolère la finesse, on méprise la ruse.
    (Pensées in OEuvres posthumes, p.191, Alphonse Lemerre, 1920)
     
  72. Les reproches à soi-même ne sont jamais trop méchants.
    (Pensées in OEuvres posthumes, p.191, Alphonse Lemerre, 1920)
     
  73. Les rêves ont rarement la vie longue, mais ils l'ont intense.
    (Pensées in OEuvres posthumes, p.191, Alphonse Lemerre, 1920)
     
  74. Un pas en avant, un pas en arrière ; on se détache, on se rattache... Combien de fois avant le vrai détachement ?
    (Pensées in OEuvres posthumes, p.191, Alphonse Lemerre, 1920)
     
  75. La patience ne meurt pas toujours de mort subite : souvent aussi elle est longtemps malade avant de mourir.
    (Pensées in OEuvres posthumes, p.191, Alphonse Lemerre, 1920)
     
  76. L'hypocrisie s'habille des vêtements d'autrui.
    (Pensées in OEuvres posthumes, p.192, Alphonse Lemerre, 1920)
     
  77. Pour être intéressants, nos regrets ne doivent pas se tourner en réclamations.
    (Pensées in OEuvres posthumes, p.192, Alphonse Lemerre, 1920)
     
  78. Je m'éloigne des gens encombrés d'amis. Que faire autour d'eux, sinon, comme dans les incendies, la chaîne ?
    (Pensées in OEuvres posthumes, p.192, Alphonse Lemerre, 1920)
     
  79. Il y a des jours où le bonheur semble avoir l'envie d'entrer chez nous ; mais, par prudence, avant d'ouvrir la porte, attendez qu'il frappe.
    (Pensées in OEuvres posthumes, p.192, Alphonse Lemerre, 1920)
     
  80. Une idée juste n'a pas besoin d'être gaie pour réjouir.
    (Pensées in OEuvres posthumes, p.192, Alphonse Lemerre, 1920)
     
  81. Attendre très peu des autres, et leur donner tout ce qu'on peut, quand même.
    (Pensées in OEuvres posthumes, p.193, Alphonse Lemerre, 1920)
     
  82. La vraie reconnaissance se passe du don ; l'intention lui suffit.
    (Pensées in OEuvres posthumes, p.193, Alphonse Lemerre, 1920)
     
  83. L'homme qui aime a le coeur plein d'étincelles, celui qui espère a le coeur plein de parfums.
    (Pensées in OEuvres posthumes, p.193, Alphonse Lemerre, 1920)
     
  84. La vie rit quelquefois avec nous, mais elle ne plaisante jamais.
    (Pensées in OEuvres posthumes, p.193, Alphonse Lemerre, 1920)
     
  85. Les préjugés : des sottises héréditaires.
    (Pensées in OEuvres posthumes, p.193, Alphonse Lemerre, 1920)
     
  86. La pourpre a sa vermine.
    (Pensées in OEuvres posthumes, p.193, Alphonse Lemerre, 1920)
     
  87. J'ai vu des gens passant pour très modestes écouter leurs louanges derrière la porte.
    (Pensées in OEuvres posthumes, p.194, Alphonse Lemerre, 1920)
     
  88. L'excentricité n'est qu'une pauvreté du goût.
    (Pensées in OEuvres posthumes, p.194, Alphonse Lemerre, 1920)
     
  89. Ne te dis pas le plus fort, montre que tu l'es.
    (Pensées in OEuvres posthumes, p.194, Alphonse Lemerre, 1920)
     
  90. On ne tue pas son coeur, mais on le ferme.
    (Pensées in OEuvres posthumes, p.194, Alphonse Lemerre, 1920)
     
  91. Ce qui s'atténue dans un coeur affligé, ce sont les préférences : on aime à peu près tout le monde de la même manière.
    (Pensées in OEuvres posthumes, p.194, Alphonse Lemerre, 1920)
     
  92. Le fard : l'hypocrisie que tout le monde devine.
    (Pensées in OEuvres posthumes, p.194, Alphonse Lemerre, 1920)
     
  93. On ne corrige personne, à peine soi-même... Que cela n'empêche pas d'essayer !
    (Pensées in OEuvres posthumes, p.195, Alphonse Lemerre, 1920)
     
  94. On ne juge ni dans l'amour ni dans la haine.
    (Pensées in OEuvres posthumes, p.195, Alphonse Lemerre, 1920)
     
  95. Ce n'est pas si facile d'être une grande canaille ! Ne jetons pas trop facilement cette appellation.
    (Pensées in OEuvres posthumes, p.195, Alphonse Lemerre, 1920)
     
  96. On peut aimer et détester dans la même heure.
    (Pensées in OEuvres posthumes, p.195, Alphonse Lemerre, 1920)
     
  97. Le pain des morts : notre souvenir.
    (Pensées in OEuvres posthumes, p.195, Alphonse Lemerre, 1920)
     
  98. Mourons avec grâces, embellissons la mort.
    (Pensées in OEuvres posthumes, p.195, Alphonse Lemerre, 1920)
     
  99. La complaisance est bien souvent une indifférence.
    (Pensées in OEuvres posthumes, p.196, Alphonse Lemerre, 1920)
     
  100. Une belle part de la vie : avoir plus d'amitié que d'amour.
    (Pensées in OEuvres posthumes, p.196, Alphonse Lemerre, 1920)
     
  101. Je n'aime pas le vieillard trop vivant : tout choque hors de saison.
    (Pensées in OEuvres posthumes, p.196, Alphonse Lemerre, 1920)
     
  102. L'économie fait des prodiges, tout bas.
    (Pensées in OEuvres posthumes, p.196, Alphonse Lemerre, 1920)
     
  103. L'invraisemblable peut quelquefois être raisonnable.
    (Pensées in OEuvres posthumes, p.196, Alphonse Lemerre, 1920)
     
  104. La richesse promet plus de moyens d'être heureux qu'elle ne donne de bonheurs.
    (Pensées in OEuvres posthumes, p.196, Alphonse Lemerre, 1920)
     
  105. L'amour sage est plus méritant que touchant.
    (Pensées in OEuvres posthumes, p.197, Alphonse Lemerre, 1920)
     
  106. Comment l'ennui, dégoûté de tout, ne peut-il pas arriver à être dégoûté de lui-même ?
    (Pensées in OEuvres posthumes, p.197, Alphonse Lemerre, 1920)
     
  107. On ne console pas une vraie douleur, on lui parle.
    (Pensées in OEuvres posthumes, p.197, Alphonse Lemerre, 1920)
     
  108. Tout se paie : la possession par l'inquiétude.
    (Pensées in OEuvres posthumes, p.197, Alphonse Lemerre, 1920)
     
  109. Comme un orgueilleux a l'espoir facile !
    (Pensées in OEuvres posthumes, p.197, Alphonse Lemerre, 1920)
     
  110. On ne paie jamais que sa part, en payant la mort.
    (Pensées in OEuvres posthumes, p.197, Alphonse Lemerre, 1920)
     
  111. Le bon exemple invite ; le mauvais exemple appelle.
    (Pensées in OEuvres posthumes, p.197, Alphonse Lemerre, 1920)
     
  112. Une lecture n'entre pas dans l'esprit si elle n'est pas suivie de réflexion.
    (Pensées in OEuvres posthumes, p.198, Alphonse Lemerre, 1920)
     
  113. On ne change pas son caractère ; on le redresse un peu, c'est tout.
    (Pensées in OEuvres posthumes, p.198, Alphonse Lemerre, 1920)
     
  114. Ne répandez ni trop d'allégresse ni trop de douleur si vous voulez aider les autres.
    (Pensées in OEuvres posthumes, p.198, Alphonse Lemerre, 1920)
     
  115. Quand le pardon s'approche, le coeur s'élargit.
    (Pensées in OEuvres posthumes, p.198, Alphonse Lemerre, 1920)
     
  116. Élevons nos pensées, nos actions les suivront.
    (Pensées in OEuvres posthumes, p.198, Alphonse Lemerre, 1920)
     
  117. La sévérité à forme douce, c'est le triomphe de la justice.
    (Pensées in OEuvres posthumes, p.198, Alphonse Lemerre, 1920)
     
  118. Réjouir vaut mieux qu'étonner.
    (Pensées in OEuvres posthumes, p.198, Alphonse Lemerre, 1920)
     
  119. Un bonheur non payé nous regarde subitement de travers.
    (Pensées in OEuvres posthumes, p.199, Alphonse Lemerre, 1920)
     
  120. On cultive l'énergie, on hérite du courage.
    (Pensées in OEuvres posthumes, p.199, Alphonse Lemerre, 1920)
     
  121. Le patient a au moins autant de vertu que le brave.
    (Pensées in OEuvres posthumes, p.199, Alphonse Lemerre, 1920)
     
  122. Ne refuse pas sans entendre, n'accorde pas dans examiner.
    (Pensées in OEuvres posthumes, p.199, Alphonse Lemerre, 1920)
     
  123. La finesse croit généralement trop en elle.
    (Pensées in OEuvres posthumes, p.199, Alphonse Lemerre, 1920)
     
  124. La raison nous ordonne et le coeur nous oblige.
    (Pensées in OEuvres posthumes, p.199, Alphonse Lemerre, 1920)
     
  125. On part plus souvent content qu'on ne revient content.
    (Pensées in OEuvres posthumes, p.199, Alphonse Lemerre, 1920)
     
  126. Tout ce qu'on a souffert revient quand on souffre.
    (Pensées in OEuvres posthumes, p.200, Alphonse Lemerre, 1920)
     
  127. Le riche oisif, s'il eût été pauvre, aurait été oisif également.
    (Pensées in OEuvres posthumes, p.200, Alphonse Lemerre, 1920)
     
  128. Que j'admire la nature d'avoir su garder des secrets à elle !
    (Pensées in OEuvres posthumes, p.200, Alphonse Lemerre, 1920)
     
  129. Un excellent caractère est toujours un produit de la volonté.
    (Pensées in OEuvres posthumes, p.200, Alphonse Lemerre, 1920)
     
  130. La colère ne s'atténue pas avant d'avoir produit chez nous de la honte.
    (Pensées in OEuvres posthumes, p.200, Alphonse Lemerre, 1920)
     
  131. On peut être noble en toutes choses, même dans les actions de médiocre importance.
    (Pensées in OEuvres posthumes, p.200, Alphonse Lemerre, 1920)
     
  132. Notre grandeur se mesure à notre humilité.
    (Pensées in OEuvres posthumes, p.200, Alphonse Lemerre, 1920)
     
  133. Le jugement ne se laisse pas imposer, il voit.
    (Pensées in OEuvres posthumes, p.201, Alphonse Lemerre, 1920)
     
  134. La jalousie est une excellente police.
    (Pensées in OEuvres posthumes, p.201, Alphonse Lemerre, 1920)
     
  135. On peut sentir sa force sans être vaniteux.
    (Pensées in OEuvres posthumes, p.201, Alphonse Lemerre, 1920)
     
  136. Achète ta santé, ton bonheur : ils t'en seront bien plus chers.
    (Pensées in OEuvres posthumes, p.201, Alphonse Lemerre, 1920)
     
  137. Pèse avant de dire oui ; prie avant de dire non.
    (Pensées in OEuvres posthumes, p.201, Alphonse Lemerre, 1920)
     
  138. On n'est pas longtemps vertueux sans vigilance.
    (Pensées in OEuvres posthumes, p.201, Alphonse Lemerre, 1920)
     
  139. Le temps perdu a ses rancunes, que plus tard il nous montre.
    (Pensées in OEuvres posthumes, p.201, Alphonse Lemerre, 1920)
     
  140. Beaucoup de coeur ne va pas sans quelque esprit ; beaucoup d'esprit va sans coeur.
    (Pensées in OEuvres posthumes, p.202, Alphonse Lemerre, 1920)
     
  141. N'éteins pas la lampe du passé pour lire son histoire.
    (Pensées in OEuvres posthumes, p.202, Alphonse Lemerre, 1920)
     
  142. On n'a généralement pas l'esprit de son bonheur.
    (Pensées in OEuvres posthumes, p.202, Alphonse Lemerre, 1920)
     
  143. On apprend à souffrir encore plus facilement qu'à se taire.
    (Pensées in OEuvres posthumes, p.202, Alphonse Lemerre, 1920)
     
  144. Aimer, c'est donner et désirer donner encore.
    (Pensées in OEuvres posthumes, p.202, Alphonse Lemerre, 1920)
     
  145. L'injustice nous oblige à croire.
    (Pensées in OEuvres posthumes, p.202, Alphonse Lemerre, 1920)
     
  146. Le coeur doit être l'élève de la raison.
    (Pensées in OEuvres posthumes, p.202, Alphonse Lemerre, 1920)
     
  147. Chacun son goût : J'aime mieux les gens qui se distinguent par la moralité de leur vie que par leurs semons.
    (Pensées in OEuvres posthumes, p.203, Alphonse Lemerre, 1920)
     
  148. Un bavard peut ne pas être un méchant, mais il en fait souvent la besogne.
    (Pensées in OEuvres posthumes, p.203, Alphonse Lemerre, 1920)
     
  149. Oublier le bien qu'on fait, c'est aussi indispensable que de la faire.
    (Pensées in OEuvres posthumes, p.203, Alphonse Lemerre, 1920)
     
  150. On s'acclimate à la souffrance en la taisant.
    (Pensées in OEuvres posthumes, p.203, Alphonse Lemerre, 1920)
     
  151. Notre absence nous fait gagner avant de nous faire perdre.
    (Pensées in OEuvres posthumes, p.203, Alphonse Lemerre, 1920)
     
  152. La modération est le commencement de la vertu.
    (Pensées in OEuvres posthumes, p.203, Alphonse Lemerre, 1920)
     
  153. La prudence est gênante, mais elle est sûre.
    (Pensées in OEuvres posthumes, p.203, Alphonse Lemerre, 1920)
     
  154. Un beau matin enivre, un beau soir adoucit.
    (Pensées in OEuvres posthumes, p.204, Alphonse Lemerre, 1920)
     
  155. La fécondité, c'est la fortune du talent ; mais, comme l'argent doit être prudemment placé, elle doit être rigoureusement surveillée.
    (Pensées in OEuvres posthumes, p.204, Alphonse Lemerre, 1920)
     
  156. Ce que la force ne gagne pas, souvent peut le gagner la persévérance.
    (Pensées in OEuvres posthumes, p.204, Alphonse Lemerre, 1920)
     
  157. La persévérance, c'est le bon entêtement.
    (Pensées in OEuvres posthumes, p.204, Alphonse Lemerre, 1920)
     
  158. Réussir nous dispense d'avoir à nous expliquer.
    (Pensées in OEuvres posthumes, p.204, Alphonse Lemerre, 1920)
     
  159. Poètes et chanteurs, sachez vous taire avant qu'il n'y ait plus en vous que ce squelette : le métier.
    (Pensées in OEuvres posthumes, p.204, Alphonse Lemerre, 1920)
     
  160. La femme sait mieux donner que prêter.
    (Pensées in OEuvres posthumes, p.205, Alphonse Lemerre, 1920)
     
  161. La femme court au sacrifice ; l'homme y marche.
    (Pensées in OEuvres posthumes, p.205, Alphonse Lemerre, 1920)
     
  162. La naturalisation : une insulte aux morts, un crime autorisé.
    (Pensées in OEuvres posthumes, p.205, Alphonse Lemerre, 1920)
     
  163. Reculons l'impossible le plus loin possible.
    (Pensées in OEuvres posthumes, p.205, Alphonse Lemerre, 1920)
     
  164. Saurait-il plaindre, l'homme qui n'aurait jamais eu à se repentir ?
    (Pensées in OEuvres posthumes, p.205, Alphonse Lemerre, 1920)
     
  165. On pleure aussi ses larmes dans celles des autres.
    (Pensées in OEuvres posthumes, p.205, Alphonse Lemerre, 1920)
     
  166. L'exactitude est le scrupule de la bonne éducation.
    (Pensées in OEuvres posthumes, p.205, Alphonse Lemerre, 1920)