Citations ajoutées le 17 mai 2004

  
Edgar Morin

  1. [...] mon meilleur conseiller, mon ami mortel, le temps.
    (Le vif du sujet, p.10, Points/Seuil n°137)
     
  2. Dans cette vie, les « relations » étouffent la relation avec autrui. Les connaissances font diminuer les amitiés. On perd progressivement de vue ceux avec qui on aimerait être, pour se trouver coagulé parmi ceux avec qui on doit faire un travail [...]
    (Le vif du sujet, p.15, Points/Seuil n°137)
     
  3. [...] cette phrase de T. S. Eliot [...] : Where is the wisdom we lost in knowledge, where is the knowledge we lost in information. Je préfère me la traduire, plutôt que « où est la sagesse » etc, par : « Quelle est la sagesse que nous perdons dans la connaissance, quelle est la connaissance que nous perdons dans l'information ? »
    [GGJ - Edgar Morin se demande où il a lu cette phrase. Elle provient de The Rock, 1934.]

    (Le vif du sujet, p.23, Points/Seuil n°137)
     
  4. Ainsi, nous vivons dans l'accélération, dans la hâte folle d'accomplir et d'empêcher la proliférante désintégration... Celui qui n'a pas vécu l'expérience de la hâte n'a peut-être jamais ressenti le frisson tourbillonnaire du cosmos. Mais celui qui vit hâtivement ignore, lui, l'expérience fondamentale de la wisdom. Peut-être faut-il vivre dans la hâte, pour en sortir...
    (Le vif du sujet, p.24, Points/Seuil n°137)
     
  5. Mais pourquoi chercher la solution ? Je tombe dans le vice que je dénonce depuis quelques années : chercher la formule, la solution. Je sais pourtant que ce n'est pas elle qu'il faut chercher, mais des orientations ; que le but, c'est le chemin.
    Difficile, lent, d'assimiler totalement ce que l'on sait.

    (Le vif du sujet, p.26, Points/Seuil n°137)
     
  6. [...] il y a une énigme de la raison, mais il n'y a pas de raison à l'énigme.
    (Le vif du sujet, p.27, Points/Seuil n°137)
     
  7. Entre ces deux fléaux le désordre et l'organisation, le monde essaie de vivre.
    (Le vif du sujet, p.29, Points/Seuil n°137)
     
  8. Chaque nouvelle découverte de microphysique, génétique, astronomie, est une nouvelle fenêtre sur le mystère : nous nous retrouvons dans une nacelle de plexiglas naviguant dans l'abîme... Jamais les sciences n'ont été à ce point métaphysiquées, poétiques, profondes...
    (Le vif du sujet, p.33, Points/Seuil n°137)
     
  9. Énergie, matière, particules sont des petites réifications commodes. Ce qui émerge : des équations. Les mathématiques rendent compte du réel, mais ne le fondent pas.
    (Le vif du sujet, p.36, Points/Seuil n°137)
     
  10. Le génie d'un Proust est d'être à la fois incantatoire et précis.
    (Le vif du sujet, p.43, Points/Seuil n°137)
     
  11. Les grands discours philosophiques sont à la fois rigoureux et poétiques.
    (Le vif du sujet, p.43, Points/Seuil n°137)
     
  12. Le premier dupé est soi-même. On s'auto-justifie, c'est-à-dire qu'on se convainc de sa bonne foi.
    (Le vif du sujet, p.44, Points/Seuil n°137)
     
  13. J'ai fait la chasse aux sorcelleries, moi pour qui le monde est sorcier.
    (Le vif du sujet, p.49, Points/Seuil n°137)
     
  14. La santé mentale est plutôt une forme d'ébriété, parce que dans l'essence de vivre, il y a de l'ivresse.
    (Le vif du sujet, p.50, Points/Seuil n°137)
     
  15. La saine pensée est connectante.
    (Le vif du sujet, p.53, Points/Seuil n°137)
     
  16. L'attachement au processus conduit à reconnaître l'irréversibilité du temps, la singularité du phénomène, et à privilégier ce qui est devenir, genèse, développement, crise.
    L'attachement à la structure conduit à la formulation de lois ou de modèles, à l'architecture conceptuelle et, au-delà, au remplacement des mots, trop mous ou vagues, par des formules mathématiques.[...]
    La « saine » dialectique s'efforce de structurer le processus et d'inscrire la structure dans le processus ; elle tend à relationner deux types de pensée qui, livrés chacun à eux-mêmes, s'excluent.

    (Le vif du sujet, p.55, Points/Seuil n°137)
     
  17. La dialectique est un art, non une logique. C'est l'efficacité de la pensée qui assume les systèmes de pensée contraires, non par amalgame éclectique ou confusionnel, mais par tensions polarisantes.
    (Le vif du sujet, p.56, Points/Seuil n°137)
     
  18. [...] tout regard suppose un point aveugle dans la rétine ; tout système porte sa zone de cécité, contrepartie nécessaire de la zone qu'il élucide.
    (Le vif du sujet, p.58, Points/Seuil n°137)
     
  19. Quand on a l'obsession de réfuter une idée, c'est contre soi qu'on veut la réfuter. Si on ne répond pas aux vrais arguments d'autrui, et qu'on en cherche seulement les défauts superficiels, c'est qu'on sent ces arguments terriblement valables.
    Certes, je suis conscient du fait que la polémique, qui ferme l'esprit, peut aussi l'aiguiser. La polémique est un aspect du jeu dialectique « de la vérité ». Je ne propose pas la mort de la polémique. Je pose plutôt la nécessité de l'auto-polémique. Ne sommes-nous pas à nous-mêmes notre meilleur ennemi ? Oui, il faut une pensée toujours en lutte, aiguisée, hors du fourreau, mais contre l'ennemi intérieur ; il faut concevoir ce qu'il y a de juste dans une objection, en même temps qu'on fonce pour découvrir ce qu'il y a de faux.

    (Le vif du sujet, p.58, Points/Seuil n°137)
     
  20. La pensée ne doit être ni sorcière (agitant un maître-mot), ni souricière (voulant faire entrer la vérité dans une trappe conceptuelle), mais sourcière.
    (Le vif du sujet, p.60, Points/Seuil n°137)
     
  21. La pensée est la communication intelligente entre l'en deçà et l'au-delà de l'intelligence.
    (Le vif du sujet, p.61, Points/Seuil n°137)
     
  22. Distinguer sans isoler, mêler sans confondre.
    (Le vif du sujet, p.63, Points/Seuil n°137)
     
  23. Le plus loin nous est plus intimement proche que le plus près. Le plus loin dans le passé, l'homme archaïque, c'est aussi l'homme fondamental : le plus loin dans le futur, l'anticipation, nous dirige à sa façon vers l'homme fondamental. Le lointain communique avec le profond.
    (Le vif du sujet, p.68, Points/Seuil n°137)
     
  24. Qu'y a-t-il à l'origine des grandes inventions ? Des rêves...
    (Le vif du sujet, p.79, Points/Seuil n°137)
     
  25. [...] rien d'important ne se définit par ses frontières [...]
    (Le vif du sujet, p.88, Points/Seuil n°137)
     
  26. [...] l'amour est devenu la vraie religion de l'individualisme privé moderne.
    (Le vif du sujet, p.88, Points/Seuil n°137)
     
  27. Les autorités (littéraires, scientifiques, politiques) ne se trompent que sur ce qui est fondamental. Elles apprécient correctement tout ce qui est secondaire.
    (Le vif du sujet, p.91, Points/Seuil n°137)
     
  28. [...] ouvrir chaque phrase et trouver le suc de la pensée.
    (Le vif du sujet, p.98, Points/Seuil n°137)
     
  29. [...] il faut accepter l'idée du perdu ; accepter le perdu, le passé perdu, le rêve perdu, les amours perdues, les amis perdus, la vie perdue...
    (Le vif du sujet, p.99, Points/Seuil n°137)
     
  30. À la différence des romans, qui ne valent que s'ils constituent une oeuvre, certains films ne valent que pour un moment unique, séquence ou image.
    (Le vif du sujet, p.100, Points/Seuil n°137)
     
  31. [...] une imperturbable aptitude au bonheur.
    (Le vif du sujet, p.102, Points/Seuil n°137)
     
  32. L'esprit humain est le plus admirable gadget à justifier n'importe quoi qui ait été jamais créé dans le cosmos.
    (Le vif du sujet, p.107, Points/Seuil n°137)
     
  33. L'indifférence, ce gel de l'âme.
    (Le vif du sujet, p.111, Points/Seuil n°137)
     
  34. Le tabou n'est pas une interdiction de nommer. C'est une interdiction de concevoir qui, si elle est efficace, entraîne l'impossibilité de concevoir.
    (Le vif du sujet, p.116, Points/Seuil n°137)
     
  35. Le mourrant est-il si calme parce que ce n'est pas lui qui s'éteint au réel, c'est le réel qui s'éteint à lui, devient fantôme, et s'évanouit ?
    (Le vif du sujet, p.136, Points/Seuil n°137)
     
  36. Avec la civilisation, on passe du problème de l'homme des cavernes au problème des cavernes de l'homme.
    (Le vif du sujet, p.139, Points/Seuil n°137)
     
  37. [...] toute foi est aussi une mauvaise foi, car la foi a quelque chose de mauvais, dans sa tendance même à refouler et occulter le doute, dans son aptitude à fabriquer des faux pour prouver le vrai, dans sa propension au fanatisme. Mais toute foi est en même temps une bonne foi, au niveau de l'adhérence à sa vérité. Aussi finalement toute foi est une bonne-mauvaise foi.
    (Le vif du sujet, p.162, Points/Seuil n°137)
     
  38. Une des meilleures choses au monde, la proximité d'une amitié lointaine.
    (Le vif du sujet, p.174, Points/Seuil n°137)
     
  39. La résignation à l'emmerdement est un des premiers acquis de l'éducation.
    (Le vif du sujet, p.177, Points/Seuil n°137)
     
  40. [...] l'autocritique qui devrait être antidote copernicien et einsteinien contre l'égocentrisme (l'einsteinisme étant ici la relativisation de la notion de moi.)
    (Le vif du sujet, p.212, Points/Seuil n°137)
     
  41. J'aimerais faire des analyses de pensée, comme on fait des explications de textes en classe. Du reste, c'est ce qu'il faudrait faire en classe.
    (Le vif du sujet, p.226, Points/Seuil n°137)
     
  42. [...] le plus important ce n'est pas un savoir général qui s'est accumulé (cela certes, s'appuie sur et conduit à un savoir général), c'est l'expérience singulière qui s'est décantée.
    (Le vif du sujet, p.226, Points/Seuil n°137)
     
  43. Racisme
    Ils ne savent pas que c'est leur infériorité mentale qu'ils démontrent lorsqu'ils veulent prouver leur supériorité raciale.

    (Le vif du sujet, p.229, Points/Seuil n°137)
     
  44. Toute prose a sa poésie.
    (Le vif du sujet, p.232, Points/Seuil n°137)
     
  45. La réussite peut masquer la renonciation. La réussite est la forme dégradée, et parfois la fausse monnaie carriériste, de l'épanouissement de soi. Celui qui dit « j'ai réussi » est un pauvre diable qui a besoin de se rassurer.
    (Le vif du sujet, p.243, Points/Seuil n°137)
     
  46. Audiberti : « Les gens se dépêtrent comme ils peuvent de ce qu'ils pensent être leur devoir et qui est peut-être leur fatigue ou leur destin. »
    (Le vif du sujet, p.244, Points/Seuil n°137)
     
  47. [...] la retraite, euphémisme du mot déroute...
    (Le vif du sujet, p.247, Points/Seuil n°137)
     
  48. [...] il y a des petits bonshommes qui deviennent de grands hommes par effet de cette prodigieuse puissance de métamorphose qu'est le pouvoir. [...]
    La plupart de ces titans sont des nains agrandis, oui, mais la plupart des humains sont des géants rabougris.

    (Le vif du sujet, p.250, Points/Seuil n°137)
     
  49. Certaines grossièretés sont l'ultime refuge de la pudeur.
    (Le vif du sujet, p.258, Points/Seuil n°137)
     
  50. Tous les acquis de compréhension modernes concernent le plasma des choses tandis que le noyau s'obscurcit. Le progrès de la conscience, c'est aussi le progrès de l'incompréhensibilité du noyau des choses, de l'envers des choses. Le progrès de notre époque, c'est aussi de progresser dans cette incompréhensibilité, d'entrer toujours plus profond dans le tunnel, dans le blackout, sans torches, sans lune, avec seulement le fourmillement des lucioles.
    (Le vif du sujet, p.265, Points/Seuil n°137)
     
  51. L'insuffisance profonde d'un discours, c'est qu'il prétend à la totalité et à la cohérence, et tôt ou tard, il trahit son insuffisance et son incohérence. Les fragments eux sont au diapason de ce que peut espérer la pensée de l'homme : une saisie fragmentaire de la totalité ou de la vérité ; ce sont des illuminations de la pensée, que le discours va ternir en croyant sertir, et qu'il va enchaîner dans son enchaînement.
    (Le vif du sujet, p.166, Points/Seuil n°137)
     
  52. [...] rien de plus émouvant que la mouvante géographie d'un visage en gros plan qui dévoile sans les révéler les secrets d'une existence ; et si l'on songe à quel point peuvent nous toucher le ton et la voix des inconnus qui cherchent à exprimer leur être, l'on comprend que le jargon actuel de la critique littéraire privilégie ces mots : « un ton », « une voix ».
    (Le vif du sujet, p.273, Points/Seuil n°137)
     
  53. Ce n'est pas la vérité qui est nue, c'est la recherche de la vérité qui est strip-teaseuse.
    (Le vif du sujet, p.278, Points/Seuil n°137)
     
  54. L'écrivain exerce à la fois une fonction inspirée et une profession artisanale. Le génie au niveau du verbe, le talent au niveau du langage. Chacun aspire au génie et se contente du talent.
    (Le vif du sujet, p.300, Points/Seuil n°137)
     
  55. Quand quelqu'un dit « je vous plains », cela veut dire « je suis heureux de vous faire souffrir en vous disant que je vous plains ».
    (Le vif du sujet, p.302, Points/Seuil n°137)
     
  56. Les grands fourbes sont ceux qui savent admirablement jouer de leur sincérité.
    (Le vif du sujet, p.302, Points/Seuil n°137)
     
  57. Parfois la connaissance, ce « baiser » entre l'homme et les choses, est un coït analogue au connaître biblique, et l'enfant de ce mariage est une vérité.
    (Le vif du sujet, p.317, Points/Seuil n°137)
     
  58. Le merveilleux et l'horrible sont entre-accroupis dans le noyau de toutes choses...
    (Le vif du sujet, p.334, Points/Seuil n°137)
     
  59. La vie, grande nécrophage.
    (Le vif du sujet, p.338, Points/Seuil n°137)
     
  60. Voilà le grand paradoxe : la recherche du fondement de l'imaginaire conduit au réel, mais la recherche des fondements du réel conduit à l'imaginaire.
    (Le vif du sujet, p.342, Points/Seuil n°137)
     
  61. Les sciences sont devenues aujourd'hui les rayons X du réel, puisqu'elles en font apparaître quasi radiographiquement la structure mathématique et qu'elles en dissolvent la substance, réduite à l'ombre impalpable.
    (Le vif du sujet, p.343, Points/Seuil n°137)
     
  62. [...] la féconde formule de Joseph Gabel : « Le réel n'est réel que saturé de valeurs. »
    (Le vif du sujet, p.345, Points/Seuil n°137)
     
  63. Dieu, en fait, pour l'homme, achève le monde plus qu'il ne le crée ; il comble l'insupportable lacune, le trou béant dans sa logique et dans son être.
    (Le vif du sujet, p.350, Points/Seuil n°137)
     
  64. [Elle] m'aida à devenir homme, long processus qui me permet maintenant d'éviter d'être adulte.
    (Le vif du sujet, p.360, Points/Seuil n°137)
     
  65. Qu'il est long de s'arracher à l'infantilisme (non l'enfance), aux troubles adolescents (non l'adolescence) : aussi long que de se découvrir soi-même, d'adhérer à ses élans véritables, de les libérer (et voilà dans quel sens le vieillir rejoint le rajeunir).
    (Le vif du sujet, p.370, Points/Seuil n°137)
     
  66. Mais qu'est-ce que la connaissance sinon un échange où nous restituons par le langage ce que le monde nous a donné ?
    (Le vif du sujet, p.372, Points/Seuil n°137)
     

  
Pascal Bruckner

  1. [En parlant de la Suisse]
    [...] la nation maternelle par excellence, le téton de l'Europe qui répand alentour miel, chocolat et torrents de lait.

    (Les Voleurs de beauté, p.12, Livre de Poche n°14626)
     
  2. [...] l'esprit des frontières, ces zones d'échanges et de tensions où une culture s'esquisse, où une autre s'estompe.
    (Les Voleurs de beauté, p.13, Livre de Poche n°14626)
     
  3. Le charme : cette part de romanesque qu'une personne propage autour d'elle et qui la rend à nulle autre pareille.
    (Les Voleurs de beauté, p.61, Livre de Poche n°14626)
     
  4. Le dragueur est le cousin du mendiant, il répond comme lui au principe de l'espérance statistique : il s'attache aux nombres, jamais aux personnes. Sur dix femmes qu'il aborde, une au moins, il le sait, consentira à prendre un café avec lui. Et sur dix qui boiront en sa compagnie, ce serait bien le diable si une ou deux, de guerre lasse, n'acceptait d'aller plus loin. Il ne séduit pas, il harcèle, emporte la place à la fatigue.
    (Les Voleurs de beauté, p.72, Livre de Poche n°14626)
     
  5. Le mensonge [...] est la politesse qu'on doit aux autres pour ne pas les ennuyer.
    (Les Voleurs de beauté, p.73, Livre de Poche n°14626)
     
  6. Le miracle de l'amour, c'est de resserrer le monde autour d'un être qui vous enchante, l'horreur de l'amour, c'est de resserrer le monde autour d'un être qui vous enchaîne.
    (Les Voleurs de beauté, p.81, Livre de Poche n°14626)
     
  7. À vingt ans la beauté est une évidence, à trente-cinq une récompense, à cinquante un miracle.
    (Les Voleurs de beauté, p.134, Livre de Poche n°14626)
     
  8. [...] contrairement à l'adage célèbre, la beauté n'est pas une promesse de bonheur mais une certitude de désastre. Les êtres beaux, hommes ou femmes, sont des dieux descendus parmi nous et qui nous narguent de leur perfection. Là où ils passent, ils sèment la division, le malheur et renvoient chacun à sa médiocrité. La beauté est peut-être une lumière mais qui approfondit la nuit ; elle nous soulève très haut et nous dépose ensuite si bas qu'on regrette de l'avoir approchée.
    (Les Voleurs de beauté, p.134, Livre de Poche n°14626)
     
  9. La beauté est un fragment d'éternité que le temps finit toujours par détruire.
    (Les Voleurs de beauté, p.146, Livre de Poche n°14626)
     
  10. Le couple est la capitalisation des griefs que chacun fait payer à l'autre avec intérêts.
    (Les Voleurs de beauté, p.170, Livre de Poche n°14626)
     
  11. C'est l'avantage des grands bouleversements : ils inhibent les émotions habituelles, font paraître dérisoire ce qui terrifie le commun des mortels.
    (Les Voleurs de beauté, p.173, Livre de Poche n°14626)
     
  12. Le touriste ne croit aux choses qu'après les avoir transformées en clichés.
    (Les Voleurs de beauté, p.175, Livre de Poche n°14626)
     
  13. L'imperfection est tellement plus séduisante que la morne régularité. Une figure émouvante, c'est un assemblage de défauts harmonieusement répartis !
    (Les Voleurs de beauté, p.212, Livre de Poche n°14626)
     
  14. [...] une douleur surmontée, c'est presque une joie de gagnée.
    (Les Voleurs de beauté, p.235, Livre de Poche n°14626)
     
  15. La force d'un récit ne réside pas dans sa conformité aux faits mais dans les ruptures qu'il provoque.
    (Les Voleurs de beauté, p.242, Livre de Poche n°14626)
     

Lucien Besnard

  1. Il y a certains adversaires qu'il importe de n'affronter... qu'à son heure... et subtilement armé !
    (Dans l'ombre du harem, p.6, Le Petite Illustration, 11 juin 1927)