Citations ajoutées le 11 janvier 2004

  
Joseph Joubert

  1. Relis ce que tu as lu si tu veux l'entendre.
    (Carnets t.2, p.580, nrf/Gallimard, 1994)
     
  2. Tout n'est pas saint dans les saints, ni lumière dans les hommes éclairés.
    (Carnets t.2, p.582, nrf/Gallimard, 1994)
     
  3. Le plus grand besoin d'un peuple est d'être gouverné et son plus grand bonheur d'être bien gouverné.
    (Carnets t.2, p.583, nrf/Gallimard, 1994)
     
  4. La paix de l'âme vaut mieux que la curiosité et que toutes les autres ambitions.
    (Carnets t.2, p.583, nrf/Gallimard, 1994)
     
  5. Les meilleures pensées sont celles qui, pour paraître belles, n'ont pas besoin de la beauté de l'expression.
    (Carnets t.2, p.584, nrf/Gallimard, 1994)
     
  6. Rien ne rapetisse l'homme comme les petits plaisirs.
    (Carnets t.2, p.588, nrf/Gallimard, 1994)
     
  7. L'innocence a ses dédommagements
    (Carnets t.2, p.588, nrf/Gallimard, 1994)
     
  8. En toutes choses et entre toutes choses, il y a des limbes, des entre-deux ; même entre les vers et la prose ; entre la poésie et la simple éloquence, entre le négligé et le soigné, l'artificiel et le naturel, l'ordinaire et le singulier.
    (Carnets t.2, p.588, nrf/Gallimard, 1994)
     
  9. Il y a des choses dont on ne peut bien parler que par écrit, qu'on ne peut bien savoir que lorsqu'on songe à les écrire et qu'on ne peut cependant songer à écrire que lorsqu'on les sait par avance.
    (Carnets t.2, p.592, nrf/Gallimard, 1994)
     
  10. Je méprise cet homme par synthèse ; ne me questionnez donc pas par analyse.
    (Carnets t.2, p.592, nrf/Gallimard, 1994)
     
  11. Malheur à qui se trompe tard ! Il ne se détrompera pas.
    (Carnets t.2, p.611, nrf/Gallimard, 1994)
     
  12. Qu'est-ce que définir ? C'est décrire, c'est dessiner avec des mots ce que l'esprit seul aperçoit ; c'est donner des extrémités à ce qui n'en a pas pour l'oeil ; c'est peindre ce qu'on ne peut voir ; c'est circonscrire en un espace qui n'a pas de réalité un objet qui n'a pas de corps. Et qu'est-ce que bien définir ? C'est représenter nettement l'idée que tous les esprits se font en eux et malgré eux de l'objet dont on veut parler, quand ils y pensent au hasard.
    (Carnets t.2, p.616, nrf/Gallimard, 1994)
     
  13. Celui qui a inventé l'imprimerie a immortalisé l'écriture.
    (Carnets t.2, p.618, nrf/Gallimard, 1994)
     
  14. La littérature des peuples commence par les fables et finit par les romans.
    (Carnets t.2, p.620, nrf/Gallimard, 1994)
     
  15. On supporte toujours facilement une puissance qu'on espère pouvoir exercer un jour.
    (Carnets t.2, p.621, nrf/Gallimard, 1994)
     
  16. Il n'y a point d'autorité aussi constamment, aussi entièrement et aussi généralement respectée que celle qui naît du mérite véritable et reconnu.
    (Carnets t.2, p.621, nrf/Gallimard, 1994)
     
  17. Ne vous exagérez pas les maux de la vie et n'en méconnaissez pas les biens, si vous cherchez à vivre heureux.
    (Carnets t.2, p.623, nrf/Gallimard, 1994)
     
  18. Le talent va où est la voix de la louange... C'est la sirène qui l'égare.
    (Carnets t.2, p.626, nrf/Gallimard, 1994)
     
  19. Excelle et tu vivras.
    (Carnets t.2, p.627, nrf/Gallimard, 1994)
     

Miguel de Unamuno

  1. [...] les mots soulignés ou écrits en italique m'agacent et me mettent de mauvaise humeur. C'est une insulte au lecteur, c'est le prendre pour un imbécile que lui dire :« Fais attention, mon ami, fais attention, ici il y a une intention ! » C'est pour cela que j'ai un jour conseillé à quelqu'un d'écrire ses articles entièrement en italique afin que le public se rendît bien compte que tout était intentionnel, du commencement jusqu'à la fin. En somme, c'est la pantomime des choses écrites ; on veut ainsi suppléer par un geste à la ressource de l'accent et de l'intonation.
    (Brouillard, trad. Noémie Larthe, p.11, Terre de Brume, 2003)
     
  2. Un peuple qui prend plaisir aux courses de taureaux, qui trouve de la variété et de la finesse dans ce spectacle ultra simple, est vite jugé au point de vue de sa mentalité.
    (Brouillard, trad. Noémie Larthe, p.13, Terre de Brume, 2003)
     
  3. Il y a [...] des opinions qui ne méritent qu'un sourire.
    (Brouillard, trad. Noémie Larthe, p.17, Terre de Brume, 2003)
     
  4. Les gens affairés sont ceux qui disent qu'ils travaillent, et qui ne font que s'étourdir et étouffer la pensée.
    (Brouillard, trad. Noémie Larthe, p.20, Terre de Brume, 2003)
     
  5. La manie de voyager vient de la topophobie, et non pas de la philotopie ; celui qui voyage beaucoup ne cherche pas le lieu où il arrive, il fuit plutôt celui qu'il laisse.
    (Brouillard, trad. Noémie Larthe, p.20, Terre de Brume, 2003)
     
  6. Le meilleur art mnémotechnique, c'est encore d'avoir un calepin dans sa poche.
    (Brouillard, trad. Noémie Larthe, p.21, Terre de Brume, 2003)
     
  7. Le hasard est le rythme profond du monde, le hasard est l'âme de la poésie !
    (Brouillard, trad. Noémie Larthe, p.26, Terre de Brume, 2003)
     
  8. La vie, c'est justement cela, le brouillard. La vie est une nébuleuse.
    (Brouillard, trad. Noémie Larthe, p.26, Terre de Brume, 2003)
     
  9. Les femmes savent toujours quand on les regarde, même sans les voir, et quand on les voit, sans les regarder.
    (Brouillard, trad. Noémie Larthe, p.28, Terre de Brume, 2003)
     
  10. Le monde est un kaléidoscope. C'est l'homme qui met de la logique. L'art suprême, c'est celui du hasard.
    (Brouillard, trad. Noémie Larthe, p.39, Terre de Brume, 2003)
     
  11. Qu'est-ce qu'être amoureux, si ce n'est croire qu'on l'est ?
    (Brouillard, trad. Noémie Larthe, p.71, Terre de Brume, 2003)
     
  12. Il n'y a pas de propriété plus sûre que celle qui est sans mur ni clôture, à la portée de tout le monde.
    (Brouillard, trad. Noémie Larthe, p.76, Terre de Brume, 2003)
     
  13. Qu'est-ce que le monde réel, sinon le sommeil que nous rêvons tous, le rêve commun ?
    (Brouillard, trad. Noémie Larthe, p.83, Terre de Brume, 2003)
     
  14. Marie-toi avec la femme qui t'aimera, quand bien même ne l'aimerais-tu pas. Il vaut mieux se marier pour que l'on conquière votre amour que pour conquérir celui de l'autre.
    (Brouillard, trad. Noémie Larthe, p.89, Terre de Brume, 2003)
     
  15. L'âme est une source qui ne se manifeste que par les larmes. Tant qu'on n'a pas pleuré vraiment, on ne sait pas si l'on a une âme.
    (Brouillard, trad. Noémie Larthe, p.97, Terre de Brume, 2003)
     
  16. L'amour, c'est une histoire de livres, quelque chose qu'on a inventé pour en parler et écrire dessus. Billeversées de poètes. Ce qui est positif, c'est le mariage. Le code civil ne parle pas de l'amour, mais du mariage. L'amour... tout ça c'est de la musique.
    (Brouillard, trad. Noémie Larthe, p.100, Terre de Brume, 2003)
     
  17. Nous ne faisons rien d'autre que mentir et nous donner de l'importance. La parole a été faite pour exagérer toutes nos sensations et impression... peut-être même pour les croire.
    (Brouillard, trad. Noémie Larthe, p.120, Terre de Brume, 2003)
     
  18. L'amour probablement naît en même temps que la jalousie, c'est la jalousie qui nous révèle l'amour. Pour autant qu'une femme soit éprise d'un homme, ou qu'un homme soit épris qu'une femme, ils ne s'en rendent bien compte, ils ne s'avouent à eux-mêmes qu'ils le sont, ils ne s'éprennent réellement l'un de l'autre, si ce n'est lorsque lui voit qu'elle regarde un autre homme ou lorsqu'elle le voit regarder une autre femme. S'il n'y avait au monde qu'un seul homme et qu'une seule femme, sans autre société, il serait impossible qu'ils s'éprissent l'un de l'autre.
    (Brouillard, trad. Noémie Larthe, p.120, Terre de Brume, 2003)
     
  19. La meilleure diplomatie est de n'en pas avoir [...]
    (Brouillard, trad. Noémie Larthe, p.124, Terre de Brume, 2003)
     
  20. Il y a des occasions où les pires injures sont celles qui s'infligent sans le vouloir.[...] Les pires grossièretés sont celles que l'on dit involontairement et la grossièreté par excellence est d'être distrait en présence de quelqu'un. C'est [...] ce que l'on nomme sottement les oublis involontaires, comme s'il était possible d'oublier volontairement quelque chose. Ordinairement, l'oubli volontaire est une grossièreté.
    (Brouillard, trad. Noémie Larthe, p.124, Terre de Brume, 2003)
     
  21. Allez à Paris avec une femme, c'est emporter une morue en allant en Islande !
    (Brouillard, trad. Noémie Larthe, p.127, Terre de Brume, 2003)
     
  22. Les hommes de parole disent d'abord une chose, puis la pensent, enfin la font, que le résultat soit bon ou mauvais.
    (Brouillard, trad. Noémie Larthe, p.129, Terre de Brume, 2003)
     
  23. L'oeuvre humaine est collective... Rien qui ne soit collectif ne sera solide et durable.
    (Brouillard, trad. Noémie Larthe, p.153, Terre de Brume, 2003)
     
  24. Nous autres érudits, nous surveillons les moindres trouvailles des uns et des autres afin d'empêcher qu'un autre nous devance...
    (Brouillard, trad. Noémie Larthe, p.154, Terre de Brume, 2003)
     
  25. - [...] il revient au même d'étudier une ou plusieurs femmes. L'important, c'est d'approfondir celle dont vous entreprenez l'étude.
    - Ne vaudrait-il pas mieux en prendre deux ou même plus, pour en faire une étude comparative ? Vous savez combien les comparaisons sont à la mode...
    - En effet, la science est comparaison : mais en ce qui touche les femmes, il n'est pas besoin de comparer. Celui qui en connaît une, une seulement, il les connaît toutes... il connaît la Femme.

    (Brouillard, trad. Noémie Larthe, p.155, Terre de Brume, 2003)
     
  26. [Les femmes] répondent rarement à ce qu'on leur demande, mais plutôt à ce qu'elles croyaient qu'on allait leur demander.
    (Brouillard, trad. Noémie Larthe, p.158, Terre de Brume, 2003)
     
  27. Le seul laboratoire de psychologie féminine ou de « gynépsychologie » est le mariage.
    (Brouillard, trad. Noémie Larthe, p.165, Terre de Brume, 2003)
     
  28. Oui, douter, c'est penser.
    (Brouillard, trad. Noémie Larthe, p.165, Terre de Brume, 2003)
     
  29. Ainsi quand on cherche des raisons pour se justifier, on ne fait autre chose que de justifier Dieu.
    (Brouillard, trad. Noémie Larthe, p.166, Terre de Brume, 2003)
     
  30. [...] ce qui libère le plus dans l'art, c'est qu'il vous fait douter de votre propre existence.
    (Brouillard, trad. Noémie Larthe, p.189, Terre de Brume, 2003)
     
  31. Celui qui crée, se crée et celui qui se crée, meurt.
    (Brouillard, trad. Noémie Larthe, p.198, Terre de Brume, 2003)
     

Michael Connelly

  1. Le Times était le Saint-Graal du journalisme.
    (Le Poète, trad. Jean Esch, p.89, Seuil/Points n°P534)
     
  2. Une chance que personne ne puisse connaître nos pensées les plus secrètes. Nous apparaîtrions tels que nous sommes, à savoir des imbéciles manipulateurs et prétentieux.
    (Le Poète, trad. Jean Esch, p.167, Seuil/Points n°P534)
     
  3. Tout a une cause. Parfois, la cause est plus haïssable que la conséquence, pourtant, c'est souvent la conséquence qu'on abomine.
    (Le Poète, trad. Jean Esch, p.433, Seuil/Points n°P534)
     
  4. La connaissance des secrets d'autrui est un pouvoir enivrant.
    (Le Poète, trad. Jean Esch, p.513, Seuil/Points n°P534)