Citations ajoutées le 10 février 2002

Thomas Bernhard

  1. Il nous faut être seul et abandonné de tous, si nous voulons aborder un travail de l'esprit !
    (Béton, trad. Gilberte Lambrichs, p.10, Gallimard nrf, 1985)
     
  2. [...] jamais, à aucun moment, nous ne savons si nous avons besoin de quelqu'un ou si nous n'avons besoin de personne ou si nous avons besoin en même temps de quelqu'un et de personne, et parce que jamais, au grand jamais, nous ne savons ce dont nous avons effectivement besoin [...]
    (Béton, trad. Gilberte Lambrichs, p.34, Gallimard nrf, 1985)
     
  3. La soi-disant générosité humaine est une pure et simple imposture et celui qui proclame, voire soutient le contraire, est un raffiné piétineur d'hommes ou un impardonnable imbécile. Aujourd'hui nous avons affaire pour quatre-vingt-dix pour cent à ces raffinés piétineurs d'hommes et dix pour cent à ces impardonnables imbéciles.
    (Béton, trad. Gilberte Lambrichs, p.45, Gallimard nrf, 1985)
     
  4. Amitié, quel mot lépreux ! Chaque jour, et jusqu'à l'écoeurement, les gens l'ont à la bouche, et il est complètement déprécié, au moins aussi déprécié que le mot amour, mortellement piétiné.
    (Béton, trad. Gilberte Lambrichs, p.56, Gallimard nrf, 1985)
     
  5. [..] cette phrase [« j'espère que je ne vous dérange pas »] est l'une des phrases les plus hypocrites qui soient.
    (Béton, trad. Gilberte Lambrichs, p.72, Gallimard nrf, 1985)
     
  6. Que nous exigions toujours ce qu'il y a de plus élevé, de plus approfondi, de plus fondamental, de plus exceptionnel, là où il n'y a tout de même rien d'autre à constater que les choses les plus basses et les plus superficielles et les plus ordinaires, rend effectivement malade. Cela ne fait pas avancer l'être humain, cela le tue. Nous voyons la décadence là où nous attendons le progrès, nous voyons le désespoir là où nous avons espoir, c'est là notre faute, notre malheur. Nous exigeons toujours tout là où, naturellement, il n'y a que peu à exiger, cela nous déprime. Nous voulons voir l'être humain au pinacle et il échoue déjà dans les bas-fonds, en fait nous voulons tout atteindre et, en fait, nous n'atteignons rien.
    (Béton, trad. Gilberte Lambrichs, p.88, Gallimard nrf, 1985)
     
  7. Que deviendrait-on sans la musique, sans Mozart !
    (Béton, trad. Gilberte Lambrichs, p.107, Gallimard nrf, 1985)
     
  8. Chacun veut vivre, personne ne veut être mort, tout le reste est mensonge.
    (Béton, trad. Gilberte Lambrichs, p.113, Gallimard nrf, 1985)
     
  9. [...] sa géniale imperfection.
    (Béton, trad. Gilberte Lambrichs, p.123, Gallimard nrf, 1985)
     

  
Arto Paasilinna

  1. Un écrit lié au temps est comme un sentier dans la neige : on ne s'en sert qu'en hiver ; le printemps l'emporte et en été il n'existe plus, on n'en a pas besoin, alors on l'oublie.
    (Prisonniers du paradis, trad. Antoine Chalvin, p.9, Folio n°3084)