Jobineries

Blogue de Gilles G. Jobin, Gatineau, Québec.

dimanche 25 mars 2012

Miette 26: Après la pluie, le beau temps

Le temps

Après la pluie, le beau temps.

Sommaire. — La mère de l'ennui. — Variété des perturbations atmosphériques. — Équitable distribution. — Passage nécessaire. — L'ordre fatal.

L'ennui naquit un jour de l'uniformité.1

Dans sa sollicitude maternelle envers les humains, Dame Nature a, pour les désennuyer, organisé la variété des perturbations atmosphériques. Ne voulant pas que nous soyons constamment trempés ni indéfiniment rôtis, elle nous a équitablement distribué les ondées et les rayons de soleil. Ce qui a fait dire qu'après la pluie le beau temps faisait son apparition : Post nubila, Phaebus : « Après les nuages, Phébus », dieu du jour et du soleil :

On voit après l'épais nuage
De Phébus le riant visage.

Aussi bien rien n'est éternel en ce bas monde, ni la joie, ni la douleur, et, comme l'a dit Quinault2 :

Il faut passer par les peines
Pour arriver aux plaisirs.

Nous pouvons donc conclure avec le spirituel auteur de La Métromanie :3

Tel est, tel fut l'ordre fatal
Qu'ici-bas tout change et varie,
Tantôt en bien, tantôt en mal.
Selon ce décret général,
Après santé vient maladie,
Après sombre hiver, gai printemps,
Après joli temps, triste pluie,
Après celle-ci, le beau temps.


1 Lamotte, Les Amis trop d'accord, fable.
2 [GGJ] Dans Thésée.
3 Piron.

Émile Genest, Miettes du passé, Collection Hetzel, 1913. Voir la note du transcripteur.

Chemin faisant, page 89

On a toujours un désir malicieux embusqué dans quelque coin.

Le public est comme la mer, il gronde sans savoir pourquoi.

Les vallées suivent fidèlement les fleuves, mais les fleuves, j'en suis sûre, ont bien souvent envie de quitter les vallées.

On regrette presque d'avoir dit la vérité quand on ne vous a pas cru.

Le sort du navire est entre les mains de celui qui le dirige, et chacun de nous est capitaine d'un navire.

Pour éviter une scène, faites-la. r

Anne Barratin, Chemin faisant, Ed. Lemerre, Paris, 1894

Lire le premier billet consacré à cette série.