Jobineries

Blogue de Gilles G. Jobin, Gatineau, Québec.

lundi 16 janvier 2012

Estéban et Gmail

Estéban a maintenant son adresse Gmail. Ça m'a permis de clavarder un peu ce matin, avant son départ pour l'école.
À sept ans et demi, j'espère qu'il pourra un jour avoir un accès permanent à l'Internet pendant qu'il est à l'école. Auquel cas, nous, ses magnifiques grands-parents, pourrons lui donner un coup de main à distance si jamais il le juge utile !

Inverser la formation

Dernier paragraphe trouvé dans un billet chez Thot Cursus :

Alors, faut-il former les enseignants aux Tice ou les laisser se former eux-mêmes ? Les deux, mon capitaine. la formation formelle pour un socle commun de compétences, l'autoformation pour la créativité, le goût de l'expérimentation, le partage d'expériences. Et, bien sûr, le développement de l'envie d'en savoir toujours plus.


À mon avis, c'est l'inverse qu'il faut faire : laisser les gens apprendre par eux-même comment mettre du gras dans un traitement de texte, comment se créer un compte Twitter, comment joindre une pièce à un courriel, etc. tout ça s'apprend très bien seul. Les livres pour les nuls (pédagogiquement bien faits) le démontrent.

Comme formateur au TICE, ce qu'il faut, c'est amener les apprenants à utiliser leur créativité, les amener à partager leurs expériences et leur donner le temps d'expérimenter. C'est directement en lien avec mon précédent billet sur la fonction enseignante.

C'est ce que je reproche aux formations sur le TBI : on «enseigne» où trouver la bibliothèque d'images, comment lever ou descendre le rideau, comment changer les couleurs du crayon... alors que tout ça, on le trouve dans la documentation. Pourquoi diable perdre un temps fou avec ces peccadilles ? Il me semble que l'apprenant pourrait prendre une journée pédagogique pour auto-apprendre le fonctionnement de base, non ?

Mais l'argument1 est toujours le même : comment voulez-vous apprendre à peindre si vous ne connaissez pas vos couleurs ? Et bien, continuez à apprendre vos couleurs ; moi je préfère peindre, partager ma peinture, et m'associer à des personnes que je juge assez compétentes pour m'aider à progresser dans ce que je suis ou dans ce que je pourrais être comme artiste.

1 J'entends aussi très souvent cet autre argument : « Lire la documentation ? Yack...! j'aime pas vraiment lire.... viens me l'expliquer à la place, ça va aller plus vite. »

Chemin faisant, page 17

Il n'est pas de grand cœur sans abandon, ni de grand caractère sans retenue.

Deux choses difficiles aux artistes, forcer le silence par le succès ou savoir s'en passer.

Pourquoi ne pas appeler le sexe masculin le sexe-loi ?

Un niais vit sans voir, un sot voit sans comprendre.

La justice a le droit de me faire souffrir et ne me laisse que celui de l'en louer.

Le souvenir est un cimetière où les morts se tiennent debout.

Ce qui glorifie le talent c'est qu'il est synonyme de persévérance.

Anne Barratin, Chemin faisant, Ed. Lemerre, Paris, 1894

Lire le premier billet consacré à cette série.

Citations quotidiennes 16.01.12

[...] lorsqu'on nous assène une vérité, si nous n'en doutons pas, elle n'est plus une vérité.
Le doute fonde la vérité. Et ce fait paradoxal est fondamental.
Gérard Israël (Le mal d'incertitude (Marie de Solemne), p.47, Éd. Dervy, 2002)

De même que la notion de liquide, de solide ou de gaz est une notion macroscopique - avec un petit nombre de molécules, quelques unités, la question de savoir si elles forment un gaz ou un liquide n'a aucun sens -, de même la notion de mémoire perd sans doute son sens quand on a affaire à un petit nombre de neurones.
Bernard Derrida (Transitions de phases, p.226, in La Complexité, vertiges et promesses, Le Pommier/Poche, 2006)

[...] en proportion de leur nombre, les Écossais et les Irlandais - les Celtes - fournissent plus d'artistes. Mais c'est peut-être que , leur pays étant plus pauvre, ils consacrent plus de temps à penser au lieu de gagner de l'argent.
Pierre Mille (dans la préface du livre de Chesterton Le club des métiers bizarres, éd. Gallimard)

Mon coeur est fait comme celui de tout le monde. De quoi le vôtre s'avise-t-il de n'être fait comme celui de personne ?
Marivaux (Le jeu de l'amour et du hasard, p.17, Éd. des Loisirs, 1947)

La femme la plus vertueuse est disposée favorablement pour ceux qui sont sensibles à sa beauté, la plus dévote pour ceux qu'elle induit en tentation.
Sénac de Meilhan (Considérations sur l'esprit et les moeurs in OEuvres philosophiques et littéraires, Vol. 1, p.207, Graphie moderne par Gilles Jobin, 1795)

Voir Au fil de mes lectures.