Jobineries

Blogue de Gilles G. Jobin, Gatineau, Québec.

mercredi 11 janvier 2012

Prostitution des politiciens

La politique, ça passe, mais les politiciens, j’en ai ma claque.

Deux transfuges ces derniers jours et j’avoue avoir été profondément choqué.

Prenons le cas Rebello. Je ne connais pas le monsieur. Et je n’ai aucune carte de membre d’aucun parti politique (mes lévriers non plus, d’ailleurs !).

Quand un député quitte son parti pour joindre un autre parti, je me sens trahi. Car ma seule possibilité comme citoyen dans un pays démocratique d’exprimer mes idées politiques est de voter pour un candidat (et son parti) qui s’approche de ces dernières.

Un député qui change de parti insulte et bafoue ce principe et, à mon sens, ne mérite pas de garder son siège à l’Assemblée nationale ; il devrait avoir le courage politique de démissionner et de se représenter sous sa nouvelle bannière.

Mais non, il préfère gagner son salaire en simulant d’avoir des principes. C’est ce qu’on appelle de la prostitution : se vendre au plus offrant en le faisant jouir.

Et parlons-en du jouisseur ! Ce qui est à mon avis encore plus rageant dans cette histoire, c’est celui qui accueille ce «fakeux» les bras ouverts, en l’affichant comme un trophée de plus dans sa collection personnelle. Si ce chef avait des couilles, il dirait à ce déserteur : « Démissionne et présente-toi sous ma bannière. Gagne la confiance de tes électeurs. » Mais M. Legault, qui nous lance qu’il veut faire de la politique autrement (faites-moi rire !), fait exactement comme tout politicien retors et sournois : il se flatte de ses prises ridicules et grotesques. Et la preuve qu’il fait comme tous les autres ? Bob Rae a accepté aussi sa nouvelle recrue. J’ai même entendu madame St-Denis lancer une ineptie du genre : « J’espère que mes électeurs comprendront. » Pffft ! Si tu veux vérifier la compréhension de tes électeurs, ma belle, aie le courage de te présenter aux urnes sous ton nouveau chapeau, et tu verras bien si j’ai compris ou pas !

Cynisme ? Bien sûr. Mais de grâce, je ne suis plus capable d’entendre les politiciens se plaindre que d’autres politiciens l’alimentent, ce cynisme. Car, voyez-vous, j’ai raison de l'être, et le seul moyen de modifier cela, chers politiciens, c’est en étant profondément (et non superficiellement) honnêtes avec moi.

Chemin faisant, page 12

Le caprice est le revolver de la coquette.

Ce qu'il y a de dangereux, c'est ce qu'on ne voit pas venir.

Il y a des gens qu'on aime et qu'on ne supporte pas.

L'ennui n'est admissible qu'en société.

Si vous voulez punir un bavard, devancez-le.

Un des torts de la jeunesse, c'est qu'on ne puisse pas en faire cadeau.

Les feuilles mortes du cœur s'appellent déceptions.

Anne Barratin, Chemin faisant, Ed. Lemerre, Paris, 1894

Lire le premier billet consacré à cette série.

Citations quotidiennes 11.01.12

Qu'est-ce que la liberté ? Une vieille idole en morceaux.
Marcel Azaïs (Le chemin des gardies, p.113, Nouvelle librairie nationale, 1926)

Le penchant fut toujours un mal inévitable.
Thomas Corneille (le Comte d'Essex, acte 4, sc. 1 (Comte d'Essex), 1678)

[...] un livre sur l'avenir ne peut nous intéresser que si les prophéties ont l'apparence de choses dont la réalisation peut se concevoir.
Aldous Huxley (Le meilleur des mondes (Préface), trad. Jules Castier , p.12, Livre de poche, n°346|347)

Non, il n'est rien de tel que la simple nature.
Collin D'Harleville (les Châteaux en Espagne, acte 3, sc. 2 (M. de Florville), 1789)

Une démonstration véritablement juste forme un équilibre harmonieux entre la souplesse et une solidité à toute épreuve. Il existe tout un tas de démonstrations qui, même si elles ne sont pas fausses, sont ennuyeuses, grossières et irritantes. Vous comprenez ? De la même façon que personne n'est capable d'expliquer pourquoi les étoiles sont belles, c'est difficile d'exprimer la beauté des mathématiques.
Yoko Ogawa (La formule préférée du professeur, trad. Rose-Marie Makino-Fayolle , p.27, Babel n°860)

Voir Au fil de mes lectures.