Journalisme

Le journal tient pour vrai tout ce qui est probable.
Honoré de Balzac

Note du transcripteur.
Illusions perdues : Un grand homme de province à Paris.
Autrefois, on lisait le journal pour se renseigner, pour s'ins­truire ; on le lit, aujourd'hui, pour se mettre en colère.
Emile Faguet

Note du transcripteur.
La citation exacte, tirée de «Le petit verre» est :
«Ainsi s'est formée toute une classe de lecteurs, pour qui, sans qu'elle le sache, le journal est un succédané de l'alcool, et l'alcool un véhicule de la politique. Par ce fait d'être toujours un peu animé en lisant son journal, on a pris l'habitude et le besoin d'ouvrir un journal pour se donner un quart d'heure d'animation. Autrefois, on lisait pour se renseigner, quelques-uns .même pour s'instruire; aujourd'hui, tout un public, assez considérable, lit uniquement pour se mettre en colère.» (Le Figaro, supplément littéraire, décembre 1894.)
Les libelles contre les grands sont des grains de sable qui ne peuvent aller jusqu'à eux; mais les libelles contre de sim­ples citoyens sont des cailloux qui leur cassent quelquefois la tête.
Voltaire

Note du transcripteur.
Lettre è M. de Maupeou, 1773.
La plupart des abonnés d'un journal trouvent plus com­mode et plus facile de se faire l'écho de leur journal que de faire de lui l'écho de leur pensée. Le rôle de la presse de­vrait cependant être de répéter, et l'emploi de souffleur appartient au public.
Comte de Nugent

Note du transcripteur.
Maximes et pensées choisies (1882).
Un vrai journaliste aime son métier comme la sentinelle aime sa faction, sur le rempart, devant l'ennemi.
L. Fleury

Note du transcripteur.
Historiens, poètes et romanciers par Cuvillier-Fleury, Paris 1865. Citation exacte :
J'aime ce métier de publiciste que j'ai exercé, avant février 1848, comme accessoire d'occupations plus absorbantes; — après février, comme mon principal emploi, à une époque où le plus obscur soldat n'était pas de trop, dans le rang, pour la défense de la société menacée; — et je l'aime encore aujourd'hui, cet ingrat métier, pour le bien que j'y puis faire, pour le mal que je puis empêcher, comme la sentinelle aime sa faction sur le rempart, devant l'ennemi. Nous avons tous, écrivains de la presse quotidienne, des principes engagés dans notre action, des opinions à confesser devant le public, notre seul maître, si nous nous respectons.
Les journalistes font, pour les événements contemporains, ce que font les commentateurs pour les textes de l'antiquité: ils parviennent à obscurcir les points les plus clairs.


Note du transcripteur.
«Pensées diverses» du Comte de Nugent dans Revue Britannique, vol. 1.
Étienne Blanchard, Recueil d'idées, 1928, 1929, 1941, 1947. Voir le premier billet.
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