Jobineries

Blogue de Gilles G. Jobin, Gatineau, Québec.

samedi 2 juin 2012

Chemin faisant, page 160

Il faut être plus indépendant de fond que de forme.

Le bruit des feuilles mortes, quelle douce mélodie !

J'étais heureuse quand je croyais à tous les yeux qui pleurent. O vie, pourquoi m'as-tu enlevé cette félicité!

Vigoureusement aimer, c'est vigoureusement vivre.

Croyez-moi, mes amies, n'invitez personne à votre enterrement : on en trouvera la morte plus charmante; on vous saura gré de cette attention.

Supporte ce que tu dois, aime qui tu peux.

Anne Barratin, Chemin faisant, Ed. Lemerre, Paris, 1894

Lire le premier billet consacré à cette série.

Miette 45 : Être le dindon de la farce

Le jeu

Être le dindon de la farce.

Sommaire. - Le sifflet et la « roue ». - Sur les tréteaux.

Vous êtes-vous parfois, au cours d'une promenade à la campagne, arrêté devant une troupe de dindons ? Vous êtes-vous amusé à siffler? Tout aussitôt les dindons de s'arrêter sur place, redresser la tête, prendre un air important et majestueux, étaler les plumes de leur queue et autrement dit, faire la roue, puis glousser éperdument.

Avaient-ils l'air assez sots et stupides !

C'est en souvenir de cette attitude que, dans les comédies ou farces du moyen âge, on dénommait pères-dindons, sur les tréteaux, les pères trompés et bernés par de vilains fils et de perfides valets.

Pour abréger et n'être pas moins bien compris on appelait tout court : les dindons de la farce, les personnages constamment bafoués au cours de la pièce.

Le nom en est resté à ceux qui sont dupes dans une affaire ; souhaitons qu'on ne puisse jamais dire de nous : il est le dindon de la farce.

Émile Genest, Miettes du passé, Collection Hetzel, 1913. Voir la note du transcripteur.