Très intéressant le roman Un soir au club de Christian Gailly. Son personnage central est un retraité du jazz (et de la boisson) depuis 10 ans. Mais une courte visite à un club, jumelée à un accident opportun changera sa vie. Sommes-nous toujours le même? Voilà une question à laquelle Gailly, subrepticement, s'attaque.

J'ai toujours de la difficulté à entendre du Jazz. J'ai beau parfois écouter les émissions de Péan ou de Vigeant à Radio-Canada, je demeure avec une grande incompréhension du genre. Un passage dans le Gailly vient peut-être m'expliquer mon malaise :
«Or dans le jazz il n'y a pas de beauté. Du swing, certes, de l'émotion, de la joie et de la danse dans le corps, voire de la rage, tristesse ou gaîté mais pas de beauté, je regrette.» (p.119)

En écoutant du Bach, du Handel ou du Scarlatti, je vibre toujours à cette beauté musicale. Sans doute recherchais-je une semblable esthétique dans le jazz, alors que la quête devrait peut-être s'orienter dans une tout autre direction.