Photo sur Nuit BlancheBobin mène sa carrière d'écrivain loin des feux de la rampe. Je ne crois pas qu'il ait été nominé pour un prix littéraire quelconque. Mais qu'en aurait-il à en faire, de ce prix? Il possède son lot de lecteurs indéfectibles (dont je fais partie) et cela doit lui être bien suffisant. Toujours est-il qu'il vient de publier un beau petit livre ayant pour thème sa «relation» avec son Creusot natal. Prisonnier au berceau est agrémenté de plus d'une vingtaine de photos ou d'images noir et blanc.

Les lecteurs d'Au fil de mes lectures savent combien j'affectionne Bobin. C'est un poète de l'intériorité, de la lumière, de la beauté. Comment, par exemple, ne pas apprécier un auteur qui nous lance des phrases du genre «[...] rien ne sera jamais aussi vaste qu'un visage ouvert par l'étonnement d'aimer.» Plus loin, une anecdote avec son père : «Quand il me vit, d'abord il ne me reconnut pas. [Son père était atteint de la maladie d'Elzeimer -GGJ] Puis le crêpe de la maladie s'enflamma, ses yeux s'ouvrirent sur moi, son soulagement rajeunit ses traits et il avait un visage d'enfant crédule quand il me demanda : "Comment as-tu fait pour me retrouver?" Cette parole, je l'entends chaque fois que je rencontre vraiment quelqu'un.»

Le message de Chistian Bobin est complexe de simplicité : Le paradis c'est d'être là...

Liane : Le livre chez Mercure de France.