Musique et cinéma réunis, s'ajoutant au pouvoir exceptionnel des images sur la vie intime, augmentent d'autant l'impact, auprès de la jeunesse tout spécialement, de ce qui pourrait être un grand art. Dans les faits toutefois, ainsi que le constate Alvin Kernan [In Plato's Cave, 1999] l'image télévisuelle est restée simplette : what you see is what you get. Cinquante ans de télévision n'ont pas rendu jusqu'à présent « un seul écrivain, ni même aucun directeur, célèbre - elle n'a fait que des stars. Ses oeuvres sont éphémères, vues un instant sur l'écran et puis, sauf pour les reprises, disparues pour toujours, jamais appelés à vivre de longues vies sur des rayons de bibliothèque. Sa substance est l'image visuelle et l'oralité, non le mot imprimé plus abstrait, et elle n'encourage dès lors pas la complexité intellectuelle - l'ironie, l'ambiguïté, le paradoxe - ni la structure élaborée des idées qui caractérise les livres imprimés. »
Thomas De Koninck, La crise de l'éducation, Fides 2007