Jobineries

Blogue de Gilles G. Jobin, Gatineau, Québec.

dimanche 2 décembre 2007

L'ADIGECS se manifeste enfin

J'avais déploré le silence béat de plusieurs intervenants du scolaire, entre autres les directeurs généraux des CS, au regard des propos déplorables de notre Ministre de l'Éducation.

Mais l'ADIGECS (l'Association des directeurs généraux des commissions scolaires) vient de faire parvenir une lettre à la Ministre dans laquelle l'association réaffirme haut et fort les principes du renouveau pédagogique. Une lecture que je vous suggère fortement. C'est ici. J'ai bien hâte de voir la réplique de Mme Courchesne.

Finkielkraut

Extrait d'une entrevue d'Alain Finkielkraut accordée au quotidien Le Devoir :
L.D. Vous avez entre autres une formation de professeur de français. Vous enseignez à l'École polytechnique, mais si vous exerciez votre profession auprès d'adolescents, au secondaire par exemple, que feriez-vous pour appliquer les idées arendtiennes ?

A.F. Je ferais ce que d'autres professeurs tentent déjà de faire. J'enseignerais la littérature.

L.D. À partir de quel âge ?

A.F. Il ne faut pas l'enseigner avant le collège, soit vers l'âge d'onze ou douze ans, même si on peut, dans l'enseignement primaire, leur faire toucher du doigt la beauté.

L.D. Apprendre certains poèmes et des fables, par exemple ?

A.F. Oui. Et par les dictées où se déploie une belle langue. Cela me fait penser à une phrase de Leo Strauss: « Les Grecs avaient une belle expression pour désigner la vulgarité. Ils l'appelaient apeirokalia : manque d'expérience des belles choses. » J'essaierais donc, si j'étais professeur dans l'enseignement secondaire, de donner à mes élèves l'expérience des belles choses. Pour cela, je devrais résister à cette espèce de relativisme culturel devenu dominant, qui consiste à dire que tout est opinion et que la beauté ne relève que du jugement subjectif. Non, le sens de l'enseignement, c'est de résister à ce que j'appelle l'absolutisme égalitaire. Il est très important, dans un monde toujours plus enlaidi, de donner très tôt aux élèves l'expérience des belles choses, de leur rappeler notamment que, demain, ils seront des travailleurs et des consommateurs mais qu'ils ne seront pas que cela.