Jobineries

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1. Le dimanche 28 janvier 2007 à 13:35, par André :: email

Bon matin Gilles,

Il y a plusieurs années, au Québec, il y avait dans les écoles plusieurs communautés d'apprentissage où enseignants et élèves s'en donnaient à coeur joie avec LOGO et Hypertalk (le langage d'Hypercard). Je crois que, peu à peu, ces environnements pédagogiques ont été délaissés pour exploiter d'autres facettes des technologies et qu'ils ont été perçus comme moins nécessaires, moins pertinents.

Je crois que Squeak qui, soit dit en passant, est intégré à la suite d'applications de l'ordinateur XO, est une belle façon de renouer avec les défis intellectuels et le plaisir de créer qu'apporte la programmation.

Je connais quelques enseignants au primaire qui seraient très réceptifs à utiliser e-toys avec leurs élèves. Je suis très heureux de voir un tel atelier présenté à l'AQUOPS.

2. Le dimanche 28 janvier 2007 à 14:16, par Pierre Lachance :: email :: site

Bonjour Gilles et André.

Moi aussi j'ai bien hâte de voir s'il y aura des inscriptions pour découvrir un tel environnement. Je ne sais trop pourquoi, mais je suis optimiste. Certians (peut être plusieurs) participants à ce colloque sont en manque de nouveautés je crois.

André, les enseignants que tu connais et qui voudraient explorer Squeak peuvent se rendre sur cette page de notre communauté: recitmst.qc.ca/squeaki/wa...

3. Le dimanche 28 janvier 2007 à 14:23, par Gilles G. Jobin :: email :: site

LOGO est génial. Mais il n'a pas vraiment "levé" dans nos écoles. Il y a certainement plusieurs raisons dont l'une est sans doute le fait que dans nos classes, on ne donne pas à l'élève le temps d'apprendre, seulement celui d'assimiler pour mieux régurgiter aux examens. Or "résoudre des problèmes" demande énormément de temps : on préfère donc donner des petites recettes avec lesquelles l'élève pourra au moins résoudre certains types de problèmes.
LOGO, SQUEAK font partie d'un autre univers. Peut-être qu'avec un programme axé sur le développement de compétences verra-t-on apparaître des outils de ce genre dans nos écoles? C'est en tout cas en ce sens que je dirigerai l'atelier. Quant à moi, Squeak est à la logique ce que les blogues sont au français et les wikis au travail collaboratif : des outils ouverts permettant à un esprit de s'accomplir. Ce qui me fait un peu peur avec tous ces outils ouverts, c'est qu'on les rende "scolaires", un peu comme on a fait avec LOGO : des recettes que l'élève doit suivre pour qu'il puisse "faire des affaires plates d'école..."

4. Le dimanche 28 janvier 2007 à 14:56, par Gilles G. Jobin :: email :: site

Encore moi pour relater un fait vécu cette semaine.

Je suis dans une classe de 4e année en train d'initier (c'était notre première rencontre) les élèves à Squeak. Après ma présentation générale de base (les tiroirs, la construction d'un objet, le script basique qui fait avancer l'objet), les élèves expérimentent.

Je circule et réponds aux questions : c'était vraiment la première fois que les enfants touchaient à Squeak...
Une main levée. Je m'approche.
- Wow, elle est jolie ta voiture !
- Oui, mais j'aimerais qu'elle avance, comme l'exemple que vous nous avez donné au début du cours.
- Oh! Tu veux tirer un brique. Fais apparaître le halo.
L'enfant s'exécute rapidement. Je suis toujours ébahi par la rapidité avec laquelle ils absorbent la technicité.
- Ok. Maintenant clique sur le petit oeil. On appelle ça le visualiseur.
Pendant ce temps, quelques élèves s'étaient déplacés vers notre ordinateur. Il y en avait quatre ou cinq qui nous entouraient. L'enseignante nous observait à distance. Mais je sentais son regard interrogateur sur nous.
- Tu vois, il y plein de possibilités qui viennent d'apparaître et...
- Oh ! je vois "dessin avance 5".
- Exact. On appelle ça une brique. Tu peux la tester en cliquant sur le point d'exclamation à gauche.
En cliquant, la voiture avançait. Les élèves riaient. J'avais leur complète attention...
- Ok. Maintenant on voudrait que cela se fasse tout seul, bien attendu. Donc, tu dois donner l'ordre à la voiture d'avancer. Pour cela tire la brique dans le monde.
L'élève a toujours la main sur la souris. Je lui indique verbalement comment réaliser la chose.
- Bravo. On appelle ça un script. Tu vois l'espèce d'horloge au centre de la tuile? Clique dessus pour exécuter le script.
Des wow surgissent autour de nous. Mais c'est là que l'extraordinaire se produit.
- Hum... mais j'aimerais AUSSI que la voiture puisse RECULER.
Je jubilais. Cet élève n'est qu'en quatrième année. Si je me fie aux savoirs "essentiels" (quel concept ridicule!) du programme, j'aurais dû arrêter ici pour lui signaler qu'il va apprendre comment faire dans un an ou deux car c'est là qu'on apprend les nombres entiers. Mais, voyez-vous, pour moi, les maths sont un outil pour résoudre plein de problèmes. Or ici, l'enfant avait un réel problème : faire reculer sa voiture. Du problème provenant de l'élève même ÉMERGEAIT un besoin mathématique.
Et oui, avec tous ses copains qui entouraient l'ordinateur, cet élève a vu CONCRÈTEMENT à quoi pouvaient servir les nombres négatifs... Quant aux savoirs essentiels de quatrième année, on s'en fout...

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