Je viens de passer deux jours à Québec. J'en ai profité pour faire ma tournée des librairies.

Chez un bouquiniste, j'avais réservé le Propos de O. L. Barenton, confiseur de Detoeuf. C'était ma deuxième visite en deux ans chez ce libraire qui a, pour le moins, des opinions très arrêtées (Il n'y a plus de lecteurs! Il n'y a plus de libraires ! Les politiciens sont tous des imbéciles qui ont à peine 90 de QI! L'éducation est le grand crime du siècle ! etc.) Il m'a dit que la seule chose qu'il lui restait à faire était le suicide.
- Mais, cher monsieur, vous m'aviez dit la même chose il y a deux ans déjà. Pourtant, vous êtes toujours là...
Et j'ai quitté le magasin.

Plus loin, dans une rue perpendiculaire à Cartier, un autre bouquiniste. J'y ai trouvé le théâtre d'Aristophane en deux volumes, et le théâtre de Terence aussi en deux volumes publiés chez Garnier-Frères.

Au Comptoir du livre, sur St-Jean, j'ai trouvé quasi à l'état de neuf, Le Prophète de Gibran dans l'édition Casterman, celle que je préfère. Bel achat qui ira rejoindre ma copie qui date de 1970 et tombe en morceaux...

J'ai aussi acheté Stallone d'Emmanuèle Berheim, petit livre de 50 pages que j'ai eu le temps de lire en attendant le début d'un atelier auquel je devais assister. J'aime beaucoup les personnages principaux des romans de Bernheim.

J'ai aussi mis la main sur quatre petits volumes de la collection Noms de Dieux : Colette Nys-Mazure (Les ombres et les jours), Henry Bauchau (La blessure qui guérit), Paul Ricoeur (L'unique et le singulier) et Catherine Clément (Éprouver mais n'en rien savoir). Finalement, j'ai déniché pour quelques dollars Le Violon du fou de Selma Lagerlöf, chez Actes Sud.

Évidemment, impossible d'être à Québec sans rendre visite à ma librairie préférée : la Librairie Pantoute.

Sur le promontoire des nouveautés, j'ai trouvé le tout nouveau Saramago avec un titre à la Kundera : La Lucidité. La quatrième de couverture est prometteuse :
Au lendemain des élections municipales organisées dans la capitale sans nom d'un pays sans nom, la stupeur s'empare du gouvernement: 83 % des électeurs ont voté blanc. Incapables de penser qu'il puisse s'agir d'un rejet démocratique et citoyen de leur politique, les dirigeants soupçonnent une conspiration organisée par un petit groupe de subversifs, voire un complot anarchiste international. Craignant que cette " peste blanche " ne contamine l'ensemble du pays, le gouvernement évacue la capitale. L'état de siège est décrété et un commissaire de police chargé d'éliminer les coupables - ou de les inventer. Aussi, lorsqu'une lettre anonyme suggère un lien entre la vague de votes blancs et la femme qui, quelques années auparavant, a été la seule à ne pas succomber à une épidémie de cécité, le bouc émissaire est tout trouvé. La presse se déchaîne. La machine répressive se met en marche. Et, contre toute attente, éveille la conscience du commissaire.
Je vais le lire dans les prochaines semaines.

J'ai aussi acheté le très beau livre de Philippe Claudel : Le monde sans les enfants que j'ai eu le temps de lire dans ma chambre d'hôtel. N'hésitez pas à vous le procurer. Il s'agit de vingt courtes histoires sur le thème des enfants. Un petit bijou.

Finalement, je n'ai pu résister aux Euphorismes de Grégoire (G. Lacroix). En payant, le libraire m'a indiqué que c'était un joyeux petit livre. Voyez l'euphorisme 682 :

Viagra : la seule aide véritable à la réinsertion.

Ou encore :

Pour la femme, rien ne se perd rien de secret. (n. 155)
Faire un régime me pèse (n. 146)
La compagnie de gens qui se croient cultivés peut être source d'un ennui de grande qualité. (n. 787)