Jobineries

Blogue de Gilles G. Jobin, Gatineau, Québec.

dimanche 4 mars 2007

SLO 2007



Je suis allé faire un tour au Salon du livre de l'Outaouais. Je suis toujours un peu déçu par cette foire. Un salon du livre, c'est comme une grande librairie bourrée de clients ajoutée de quelques tables où des auteurs signent des dédicaces.

C'est le côté non convivial du magasinage qui m'achale : on peut difficilement se déplacer sans frapper une autre personne. Et si on s'arrête devant une étagère, on est constamment dérangé par d'autres visiteurs qui nous poussent dans le dos.

J'ai trouvé quelques livres de ma liste dont : Entretiens de Cioran, De la liberté de J. Stuart Mill et L'homme ralenti de J.M. Coetzee. J'ai aussi acheté un Cossery à qui je veux bien donner une seconde chance, ma première lecture de l'auteur m'ayant laissé un étrange (dé)goût. J'essaierai donc Les couleurs de l'infamie. Je suis aussi tombé sur un petit 10|18 à couverture rigide (!) avec un titre qui m'a immédiatement attiré : De l'art de dire des conneries de H. G. Frankfurt. Le titre anglais est peut-être plus parlant : « On Bullshit ». Question de se garder dans l'atmosphère en cette période électorale !

J'ai vu énormément d'enfants farfouiller dans les livres et faire la ligne pour avoir l'autographe de leurs auteurs préférés. C'est réjouissant tout ça.

Pour ma part, j'en ai profité pour abonner Stébou à sa première revue littéraire.

lundi 19 février 2007

Poudoupoudoupoudou

À des milliers de kilomètres de l'endroit où vous vous trouvez, dans un pays, une ville, une librairie parmi tant d'autres, un libraire ouvrit les yeux.
Il venait d'entendre le poudoupoudoupoudou de la porte d'entrée de sa librairie.


Je suis tombé tout à fait par hasard sur ce petit livre de Régis de Sá Moreira. Paru en 2004, le livre est maintenant disponible en format poche. Certains bouquins doivent se lire d'une traite. Le Libraire est de ceux-là. Sa librairie est toujours ouverte. Et notre libraire, qui ne vend que des livres qu'il a déjà lus, reçoit des clients, toutes sortes de clients : des témoins de Jéhova, différentes femmes, le dalaî-Lama, des enfants, un jeune homme qui rachète un livre qu'il a déjà donné pour le redonner à la même personne, un Jacques le Fataliste, un spécialiste, etc. Ces rencontres sont courtes, mais toujours étonnantes.
« De son côté, le libraire envoyait régulièrement des clients au bar-tabac d'en face.
- Bonjour, je cherche le rayon développement personnel.
- C'est de l'autre côté de la rue, juste en face... »
Le libraire a aussi une curieuse manie : il arrache parfois une page d'un livre qu'il envoie a un de ses frères ou une de ses soeurs. Sans plus. Imaginez-vous recevoir dans une enveloppe cette page, sans plus d'explication. Voici un extrait intérressant que j'ai d'ailleurs ajouté sur Au fil de mes lectures.
Il était arrivé que le libraire avait lu une page d'un livre, page qu'il avait aussitôt arrachée, et qui n'était autre qu'un des enseignements dispensés par le tsar Andrei au jeune prince Andrei, son petit-fils :

« Lorsque vous écrivez une lettre, Prince, ou un message, quoi que ce soit que vous adressez à quelqu'un, lorsque vous l'avez terminé, que vous en êtes satisfait, demandez-vous toujours si vous pourriez l'envoyer au même moment à quelqu'un d'autre. Si vous n'auriez qu'à changer le nom, l'adresse. Si oui, oubliez cette lettre. Ça n'en est pas une. Vous racontez votre vie, Prince, vous n'écrivez pas à quelqu'un. Recommencez ou abandonnez.

Lorsque vous serez bien familier de cette pratique, que plus jamais vous n'enverrez de lettres qui n'en sont pas, et cela prendra du temps, une décision s'ouvrira à vous. Pesez-la avant de la prendre car elle est de conséquence. Mais vous la soupçonnez déjà, n'est-ce pas. Déjà, vous commencez à vous dire : Et si j'agissais de même avec mes paroles ?

Imaginez, Prince. À chaque phrase que vous allez dire, que vous formulez, si vous vous demandiez : Pourrais-je la dire en ce même moment à quelqu'un d'autre ? et si, au cas où effectivement vous le pourriez, vous ne la disiez pas. Et si vous taisiez...

Rares seraient sans doute vos paroles. »

Le libraire n'avait pas même fini la lecture de la page qu'il l'avait déjà arrachée pour l'envoyer à l'un de ses frères. La page qui se terminait ainsi :

« Mais il peut se passer autre chose, mon cher Prince. Il peut se passer qu'en changeant le nom, l'adresse, ou la personne, vous vous rendiez compte par hasard que c'était à quelqu'un d'autre que vous étiez sur le point d'écrire, ou de parler. Et qu'une fois ce nouveau nom, cette nouvelle adresse, cette nouvelle personne découverte, vous ne puissiez plus en changer.

Alors là, surtout, envoyez.

Alors là, surtout, parlez.

Car vous n'aurez jamais été si courageux. »

(P.154)

lundi 15 janvier 2007

Challenge ABC 2007 : Bosco

La montagne embaumait. Je ne résistai plus. Je passai le pont. (p.41)


J'ai entamé mon Challenge 2007 avec le Bosco (1888-1976).

Ce roman écrit en 1937 est souvent catégorisé dans la section jeunesse, sans doute à cause des éléments de fantastique qui le composent. L'Âne Culotte raconte quelques mois dans la vie d'un jeune garçon de 12 ans. L'histoire se passe dans un village provençal français. Il y existe un mystérieux domaine caché où vit un vieil original venu on ne sait d'où. Ce dernier ne descend jamais au village, mais à l'occasion il y envoie son âne Culotte.

J'avais choisi Henri Bosco comme digne représentant de mon B parce que Gaston Bachelard le cite énomément dans La flamme d'une chandelle. En fait, il paraît qu'il le cite dans à peu près toutes ses poétiques.

Quelques citations se trouveront bientôt sur Au fil de mes lectures dont celle-ci :

Du moment qu'on raisonne, on est perdu. Dès qu'on examine une loi, on en viole le mystère. Il faut obéir sans discuter aux ordres des Puissances supérieures, si l'on ne veut se trouver un beau jour, seul, égaré dans ce pays terrible de la liberté, où l'on ne peut plus compter que sur soi-même, c'est-à-dire un peu sur le démon. Car alors on passe le pont, on le franchit fatalement [...]

Prochaine lettre : A avec Mortimer Adler.

mercredi 27 décembre 2006

L'élégance du hérisson

[...] elle a l'élégance du hérisson : à l'extérieur, elle est bardée de piquants, une vraie forteresse, mais j'ai l'intuition qu'à l'intérieur, elle est aussi simplement raffinée que les hériissons, qui sont des petites bêtes faussement indolentes, farouchement solitaires et terriblement élégantes.


Après avoir terminé certains livres, on ressort parfois avec l'impression d'être un peu meilleur. L'élégance du hérisson est parmi ceux-là. Roman à deux voix, celle d'une concierge de 54 ans et d'une jeune fille brillante de 12 ans. Deux voix qui se cachent. Roman dans lequel il est question de Husserl, de grammaire, de pluie, de chats, de films, de pauvres et de riches, d'amitié et encore d'amitié. Roman sur la solitude, sur l'observation, sur Tolstoï. Roman sur l'adéquation. Roman sur l'art. Mais surtout, peut-être, un roman sur la beauté du monde. Et moi, qui adore Satie, à la fin du bouquin, on en entend...

Comme, de plus, Muriel Barbery a une belle plume, je ne peux que vous conseiller très fortement la lecture de l'Élégance du Hérisson. N'attendez pas qu'il paraisse en poche : faites-vous immédiatement du bien !

En terminant, ne vous fiez pas à la banderole ridicule qui orne le livre : « le QI de la concierge ». Il n'y a vraiment aucun rapport avec le texte, et je me demande bien comment Gallimard a pu laisser passer une telle ineptie.
Lianes
Citations sur Au fil de mes lectures.
Site web (blogue) de l'auteur.

jeudi 7 décembre 2006

Le Magasin

(hint, hint...)

Trouvé chez Clarabel le potentiel d'un joli cadeau : Le Nouveau magasin d'écriture d'Hubert Haddad. Il est disponible chez Gallimard-Montréal !

dimanche 3 décembre 2006

Challenge ABC 2007 : liste finale



A :Adler, M., Comment lire les grands auteurs
B : Bosco, H., L'Âne culotte
C : Chapelan, M., Lire et écrire
D : Ducharme, R., L'Avalée des avalés
E : Eça de Queirós, 202, Champs Élysées
F : Fénelon, Télémaque
G : Gontcharov, I., Oblomov
H : Huysmans, J. K., À rebours
I : Irving, J., L'OEuvre de Dieu, la part du Diable
J : Jankélévitch, V., La Musique et l'Ineffable.
K : Kafka, Le Procès
L : La Harpe, Théâtre
M : Marcotte, G., Les livres et les jours
N : Nivoix, Paul, Ève toute nue
O : Onfray, M., Traité d'athéologie
P : Pessoa, Le livre de l'Intranquillité
Q : Quinault, Le Mère coquette (Pìèce du XVIII)
R : Rabelais, F., Gargantua
S : Savater, F., Pour l'Éducation
T : Tirtiaux, Les sept couleurs du vent
U : Updike, John, Épouse-moi
V : Vincenot, H., Le Pape des Escargots
W : Woolf, V., La promenade au phare
X : Xiaolong, Qiu, Mort d'une héroïne rouge
Y : Yourcenar, Théâtre
Z : Zorn, F., Mars

Pour participer à ce défi, voyez le site qui lui est consacré.

samedi 2 décembre 2006

Les Jeux du sens



Sincères remerciements à l'auteur Raymond Tschumi qui m'a fait parvenir son dernier ouvrage Les Jeux du sens publié chez l'Âge d'Homme. M. Tschumi cite Au Fil de mes Lectures en page 32. Ce crois que c'est la première fois que mon site reçoit une telle mention dans un livre.

jeudi 30 novembre 2006

À Québec

Je viens de passer deux jours à Québec. J'en ai profité pour faire ma tournée des librairies.

Chez un bouquiniste, j'avais réservé le Propos de O. L. Barenton, confiseur de Detoeuf. C'était ma deuxième visite en deux ans chez ce libraire qui a, pour le moins, des opinions très arrêtées (Il n'y a plus de lecteurs! Il n'y a plus de libraires ! Les politiciens sont tous des imbéciles qui ont à peine 90 de QI! L'éducation est le grand crime du siècle ! etc.) Il m'a dit que la seule chose qu'il lui restait à faire était le suicide.
- Mais, cher monsieur, vous m'aviez dit la même chose il y a deux ans déjà. Pourtant, vous êtes toujours là...
Et j'ai quitté le magasin.

Plus loin, dans une rue perpendiculaire à Cartier, un autre bouquiniste. J'y ai trouvé le théâtre d'Aristophane en deux volumes, et le théâtre de Terence aussi en deux volumes publiés chez Garnier-Frères.

Au Comptoir du livre, sur St-Jean, j'ai trouvé quasi à l'état de neuf, Le Prophète de Gibran dans l'édition Casterman, celle que je préfère. Bel achat qui ira rejoindre ma copie qui date de 1970 et tombe en morceaux...

J'ai aussi acheté Stallone d'Emmanuèle Berheim, petit livre de 50 pages que j'ai eu le temps de lire en attendant le début d'un atelier auquel je devais assister. J'aime beaucoup les personnages principaux des romans de Bernheim.

J'ai aussi mis la main sur quatre petits volumes de la collection Noms de Dieux : Colette Nys-Mazure (Les ombres et les jours), Henry Bauchau (La blessure qui guérit), Paul Ricoeur (L'unique et le singulier) et Catherine Clément (Éprouver mais n'en rien savoir). Finalement, j'ai déniché pour quelques dollars Le Violon du fou de Selma Lagerlöf, chez Actes Sud.

Évidemment, impossible d'être à Québec sans rendre visite à ma librairie préférée : la Librairie Pantoute.

Sur le promontoire des nouveautés, j'ai trouvé le tout nouveau Saramago avec un titre à la Kundera : La Lucidité. La quatrième de couverture est prometteuse :
Au lendemain des élections municipales organisées dans la capitale sans nom d'un pays sans nom, la stupeur s'empare du gouvernement: 83 % des électeurs ont voté blanc. Incapables de penser qu'il puisse s'agir d'un rejet démocratique et citoyen de leur politique, les dirigeants soupçonnent une conspiration organisée par un petit groupe de subversifs, voire un complot anarchiste international. Craignant que cette " peste blanche " ne contamine l'ensemble du pays, le gouvernement évacue la capitale. L'état de siège est décrété et un commissaire de police chargé d'éliminer les coupables - ou de les inventer. Aussi, lorsqu'une lettre anonyme suggère un lien entre la vague de votes blancs et la femme qui, quelques années auparavant, a été la seule à ne pas succomber à une épidémie de cécité, le bouc émissaire est tout trouvé. La presse se déchaîne. La machine répressive se met en marche. Et, contre toute attente, éveille la conscience du commissaire.
Je vais le lire dans les prochaines semaines.

J'ai aussi acheté le très beau livre de Philippe Claudel : Le monde sans les enfants que j'ai eu le temps de lire dans ma chambre d'hôtel. N'hésitez pas à vous le procurer. Il s'agit de vingt courtes histoires sur le thème des enfants. Un petit bijou.

Finalement, je n'ai pu résister aux Euphorismes de Grégoire (G. Lacroix). En payant, le libraire m'a indiqué que c'était un joyeux petit livre. Voyez l'euphorisme 682 :

Viagra : la seule aide véritable à la réinsertion.

Ou encore :

Pour la femme, rien ne se perd rien de secret. (n. 155)
Faire un régime me pèse (n. 146)
La compagnie de gens qui se croient cultivés peut être source d'un ennui de grande qualité. (n. 787)

dimanche 19 novembre 2006

Challenge ABC 2007 : liste préliminaire

La volonté trouve, la liberté choisit.
Trouver et choisir, c'est penser.
Victor Hugo


Je me donne encore quelques semaines avant de fixer définitivement mes choix du Challenge 2007. En ce moment, je songe à la liste donnée un peu plus bas. Fort probablement que les titres uniques se retrouvant sous une lettre seront de mon défi.

Le livre de Mortimer Adler date de 1964 et chaque fois que je le feuillette, j'y trouve des pages intéressantes. Alors pourquoi ne pas le lire en entier ?

À part La flamme d'une chandelle, je n'ai rien lu du côté rêverie chez Bachelard. Le Bosco est sur ma liste, car, justement, Bachelard y fait référence dans La flamme... Le Beckett attend depuis plusieurs mois. Le choix sera difficile.

Je possède 5 Chapelan. Je vais sans doute commencer par son Lire et Écrire.

Peu de Québécois sur ma liste. Mais je vais me faire un point d'honneur de lire le Ducharme. Il y a aussi, dans les M, le Gilles Marcotte qui me tente énormément. Et le Canadien Findley dans les F. Mais ce dernier est en forte compétition avec Fénelon.

Ésope et Eça de Queirós? Fort probablement ce dernier. Avec le Huysman, j'aurai un petit aperçu de la fin du 19e siècle.

Gontcharov est un classique. Le Guitton aussi, mais d'un tout autre ordre.

Les trois H me tentent. L'essai de Handy m'apprendra beaucoup. Le Horace est aussi un incontournable.

Comment choisir entre Illich et Irving? Peut-être ne vaut-il pas mieux ne pas choisir et les lire tous les deux?

Jankélévitch est un philosophe inclassable. Et puis, c'était un amoureux du piano. Pour Kafka, ce sera une relecture. Probablement que je vais commencer par Le Procès.

J'ai du théâtre sur cette liste : La Harpe et Quinault sont du 18è siècle. Quant au Nivoix, c'est une vieille pièce des années 20. Je possède les deux volumes publiés chez Gallimard du Théâtre de Yourcenar. Et Yourcenar, ça commence par un Y!

J'aime l'écriture de Mercier. Il est en forte compétition avec le déjà mentionné Marcotte.

Onfray est un philosophe incontournable. Comme plusieurs me le conseillent, autant en profiter!

Dans les P, mon coeur balance vers Pessoa. Mais je journal de Pavese m'attire énormément aussi. Quant à l'essai de Pena-Ruiz, il me permettrait de mieux comprendre l'influence des mythes dans notre société.

Rabelais ou Robidoux? Rabelais sans doute. Je pense lire le Robidoux aux toilettes.

Dans les S, trois auteurs. Savater et son essai sur l'éducation. J'ai aussi deux autres livres de lui qui m'attendent. J'avais commencé la lecture du Witt mais abandonné après une trentaine de pages, m'y ennuyant. Pourquoi ne pas réessayer de le lire? Quant au classique Le Rouge et le Noir, c'est là qu'on y trouve l'expression Chien de lisard...

Taine ou Tirtiaux. Probablement Taine, que je n'ai jamais lu.

Dans les U, Updike. Il a beaucoup écrit. J'opte pour Épouse-moi.

Le Vincenot est un cadeau de Monique. Il attend depuis quasi 10 ans sur une étagère. C'est dans ce livre qu'on trouve cette belle phrase que j'aimerais bien ajouter à ma collection :
Ce qui compte ce n'est ni le chandelier ni le cierge, ce n'est ni l'or ni la cire : ce qui compte, c'est la flamme du cierge ! le bois que tu touches, mon fils, n'est plus du bois, c'est de l'âme !
Woolf ou Warhol ? Je ne sais pas encore.

Le Xiaolong est le seul polar de ma liste.

J'avais déjà commencé sans la terminer la lecture de Zorn.

Liste préliminaire

A
Adler, M., Comment lire les grands auteurs

B
Bachelard, G., L'eau et les rêves
Beckett, S., Molloy
Bosco, H., L'Âne culotte

C
Chapelan, M., Lire et écrire

D
Ducharme, R., L'Avalée des avalés

E
Ésope, Fables.
Eça de Queirós, 202, Champs Élysées

F
Fénelon, Télémaque
Findley, T., Pilgrim

G
Guitton, J., Le travail intellectuel
Gontcharov : Oblomov

H
Handy, C. Le temps des paradoxes
Horace, Épîtres
Huysmans, J. K., À rebours

I
Irving, J., L'OEuvre de Dieu, la part du Diable
Illich : La perte des sens

J
Jankélévitch, V., La Musique et l'Ineffable.

K
Kafka, Le Procès
Kafka, Le Château

L
La Harpe, Théâtre

M
Mercier, L. S. Dictionnaire d'un polygraphe
Marcotte, G., Les livres et les jours

N
Nivoix, Paul, Ève toute nue

O
Onfray, M., Le désir d'être un volcan

P
Pena-Ruiz, H., Le roman du monde
Pavese, Le métier de vivre
Pessoa, Le livre de l'Intranquillité

Q
Quinault, Le Mère coquette (Pìèce du XVIII)
Quignard, P., La Haine de la musique

R
Rabelais, F., Gargantua
Robidoux, L.-P., Feuilles Volantes

S
Savater, F., Pour l'Éducation
Sharpe, T., Witt 1
Stendhal, Le Rouge et le Noir

T
Taine, Pages choisies
Tirtiaux, Les sept couleurs du vent

U
Updike, John, Épouse-moi

V
Vincenot, H., Le Pape des Escargots

W
Woolf, V., La promenade au phare
Warhol, Ma philosophie de A à B et vice-vera

X
Xiaolong, Qiu, Mort d'une héroïne rouge

Y
Yourcenar, Théâtre

Z
Zorn, F., Mars

samedi 11 novembre 2006

Quatre jours

Le système de livraison postale m'intriguera toujours. Le lundi 6 novembre, j'ai commandé chez la librairie Paroles d'Avignon en France le Lire et Écrire de Maurice Chapelan. Il était dans ma boîte vendredi.


C'est dans ce livre qu'on trouve la citation très connue :
Instruction : des pierres dans un sac. Culture : une graine dans un pot.
Peu savent toutefois qu'elle continue ainsi :
Si grand le sac et nombreuses les pierres, rien n'y pousse. Si modeste la graine et petit le pot, cela germe, croît et fleurit. Et c'est parce que les esprits sont ou des sacs ou des pots, qu'il arrive qu'on rencontre plus de culture chez un cordonnier de village que sous la toque d'un professeur en Sorbonne.
Glanés dans le bouquin, ces quelques autres extraits :
Je lis, élis, relie et relis.
Les meilleurs livres sont ceux que nous choisissons parce que nous avons le sentiment que leur auteur nous a choisis : ils nous parlent à l'oreille.
J'écris pour me surprendre, c'est-à-dire à la fois pour me découvrir et pour m'étonner.
Le plus difficile est de faire sourire, surtout de ce sourire des yeux qui est la marque du contentement de la raison.
Presque rien n'a été assez bien dit.

dimanche 5 novembre 2006

Mes vieilleries

La plupart de mes dimanches matin sont réservés à la mise à jour d'Au fil de mes lectures. Difficile sans doute d'imaginer le boulot que cela implique : je viens d'ajouter 53 citations/extraits, et cela m'a demandé un gros cinq heures.

Cette maintenance est toujours fastidieuse : transcrire les citations, corriger les erreurs, recorriger les erreurs, numériser les jaquettes, installer le tout dans la base de données, vérifier, revérifier, et finalement officialiser les ajouts...

Mais la joie de voir le résultat sur le web compense largement le côté ennuyeux de la mise à jour.

Aujourd'hui, j'ai ajouté des citations de très vieux livres.

D'abord, la pièce Pénélope de l'Abbé Genest, publié dans une très belle collection (que j'ai acquis très récemment - 38 livres qui ont vu le jour en 1810) des pièces du second ordre publiées au 17e et 18e siècle. À une ou deux pièces par semaine, cela devrait me prendre deux ans à passer au travers...

Ces auteurs tels Genest, Chénier, Arnault, De Belloy, Soumet, Poinsinet, Saurin, La Harpe, etc. sont quasi oubliés aujourd'hui. Ils n'ont peut-être pas écrit des chefs d'oeuvres (pensez à Racine, Corneille, Molière, Voltaire), mais certains vers méritent certainement de ne pas sombrer dans un total oubli.

Lecture aussi d'un bouquin publié en 1883 : L'art de former une bibliothèque, de Jules Richard. J'en avais parlé un petit peu ici. 160 pages délicieuses qui contiennent quelques jolis mots :
Au jeu, on ne gagne pas toujours ; avec les femmes la vieillesse arrive avant la satiété. Il y a bien aussi la table ! Mais quand on a bu et mangé pendant deux heures, il faut s'arrêter. La pêche ! La chasse ! dira-t-on. - Pour la pêche, il faut de la patience et... du poisson ; pour la chasse, il faut des jambes et du gibier.
Pour le livre, il ne faut que le livre.
ou encore :
Voici bientôt trente ans que j'aime les livres, que je m'en occupe, que je les palpe et que j'en achète. [...] Je ne suis pas un savant, je suis un fervent.
Je me sens un peu comme ce monsieur Richard relativement aux citations : non pas savant. Fervent.

Finalement, et cela est une grande découverte, le livre très difficile à trouver d'Édouard Fournier (1819-1880) L'esprit des autres, 438 pages. Je possède la huitième édition chez E. Dentu parue en 1886. Ma copie est extrêmement mal en point, le livre ayant selon toutes les apparences survécu de peu à un incendie. Les pages sont inégalement coupées, et elles tiennent tout juste à la reliure.

Mais quel livre ! Tout à fait génial pour quiconque s'intéresse à l'art de la citation, et la rigueur que cela demande. Écoutons Fournier, vers la fin du livre :
Les citateurs, quelquefois, dénaturent les phrases de manière à les rendre complètement méconnaissables. Joignez à cela qu'ils ne disent jamais où ils les ont prises pour les défigurer ainsi, et par là jugez des peines sans nombre qu'il faut se donner pour faire ce que je tente ici, c'est-à-dire pour restituer avec bons certificats le signalement de ces pauvres estropiées, dresser leur état civil et les renvoyer clopin-clopant à leur adresse.
Et ici :
[...] quoi qu'on fasse, tout ce qu'on dit a toujours été dit déjà. On le dit mieux quelquefois, souvent plus mal ; voilà tout. Il n'est pas d'idée sans famille, de pensée orpheline, de même qu'il n'est pas d'enfant sans père ni sans mère, prolem sine matre creatam, comme Ovide le dit encore (Metam., lib. II).
J'ai relevé plusieurs extraits et les plagiaires sauront en reprendre quelques-uns. Ce texte contient cependant une mine de renseignements dont je n'ai pas fini de me repaître. À lire les notes associées à plusieurs choix d'Othon Guerlac dans ses Citations Françaises (1930), je ne suis pas le premier qui s'inspirera des trouvailles d'Édouard Fournier.

jeudi 2 novembre 2006

Challenge ABC 2007

Voilà une bonne idée : en 2007, lire un auteur par lettre de l'alphabet, auteur que préférablement vous n'avez jamais lu. Et bloguer la chose !

L'initiative est intéressante et je suis excité juste à l'idée de construire ma liste ! La plupart des gens s'accordent sur l'importance de la lecture. Alors, pourquoi ne pas relever ce défi ? Il vous amènera à lire au moins vingt-six livres dans l'année.

On pourrait sans doute étendre jusqu'à l'école ce concept : demander à tous les intervenants scolaires et aux élèves de se constituer une liste. On pourrait compiler le tout sur un blogue collectif de l'école.

Mais... Mais j'ai tellement peur d'entendre des trucs du genre

- C'est beaucoup pour les enfants, 26 livres !
Il ne faut jamais sous-estimer les enfants. D'ailleurs, ils peuvent choisir de petits livres ! Et, il me semble qu'aider les élèves à choisir un auteur serait une activité délicieuse.

- J'ai peu le temps à accorder à la lecture.
On a tous peu de temps. Une demi-heure par jour (au couché, par exemple) vous permet de lire environ 25 pages. Ce qui, en un an, nous amène à 9000 pages. Un roman ordinaire en compte 250. Ce qui donne 36 livres... Allez! cette petite demi-heure que vous perdez à suivre Virginie ou le Loft, investissez-la dans quelques livres.

- Un blogue collectif sur la lecture ? Non merci.
Pourtant, consulter la liste des lectures du directeur d'école, de la secrétaire, des enseignants, du concierge, des responsables en garderies, etc. permettrait de mieux connaître les collègues, et de parler d'autres choses que de Star Académie dans la salle du personnel.

Allez mes amis, un petit effort : en 2007, donnez-vous le plaisir de lire. Et partagez-le !

J'ai découvert ce Challenge grâce au blogue d'Allie.

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