Jobineries

Blogue de Gilles G. Jobin, Gatineau, Québec.

dimanche 7 juin 2009

Pulsation de la vie

Quatrième de couverture

« Je me demande comment cet ouvrage est arrivé à Guernesey. Peut-être les livres possèdent-ils un instinct de préservation secret qui les guide jusqu'à leur lecteur idéal... »

Janvier 1946. Tandis que Londres se relève douloureusement de la guerre, Juliet, jeune écrivain, cherche un sujet pour son prochain roman. Comment pourrait-elle imaginer que la lettre d'un inconnu, natif de l'île de Guernesey, va le lui fournir ? Au fil de ses échanges avec son nouveau correspondant, Juliet pénètre un monde insoupçonné, délicieusement excentrique ; celui d'un club de lecture au nom étrange inventé pour tromper l'occupant allemand : le « Cercle littéraire des amateurs d'épluchures de patates ». De lettre en lettre, Juliet découvre l'histoire d'une petite communauté débordante de charme, d'humour, d'humanité. Et puis vient le jour où, à son tour, elle se rend à Guernesey...
On en parle beaucoup sur le web, et avec raison, de ce premier livre de mesdames Mary Ann Shaffer et Annie Barrows, nièce de la première.

En le lisant, j'ai pensé aux écrits d'Anna Gavalda et à l'excellent roman (épistolaire aussi) d'Helene Hanff : 84, Charing Cross Road.

J'aime ces romans où l'on sent la vie ondoyer.

mardi 5 mai 2009

La femme en vert

Je termine à l'instant La femme en vert d'Arnaldur Indridason. C'est le deuxième polar de l'auteur et je l'ai lu quasi d'une seule traite. La semaine dernière, j'avais bien apprécié sa Cité des Jarres. Qu'on se le dise : Indridason sait raconter, et on s'attache drôlement à ses personnages.

Le livre tourne autour d'une enquête policière sur un possible meurtre ayant eu lieu il y a déjà plus de cinquante ans.

«Mais La Femme en vert est bien plus qu'un simple roman procédural. On se retrouve agressé, pris à la gorge par l'histoire terrifiante et pourtant concevable d'une femme sur qui son mari use de sévices physiques et moraux, l'abaissant plus bas que terre sous les yeux effrayés et honteux de leurs enfants. Et ce drame ne peut que trouver son dénouement dans le meurtre. La seule question qui se pose est qui sera la victime ?»
Le littéraire.com

Ce commentaire du Littéraire.com est on ne peut plus exact. C'est d'ailleurs le coeur du roman : on veut connaître le sort de cette femme quotidiennement agressée. Pourquoi ? Peut-être à cause de notre sentiment d'impuissance : on sait bien qu'autour de nous, il y a encore des hommes qui battent et humilient leur femme.

En commandant La Voix, que je devrais recevoir la semaine prochaine, je vais continuer à suivre la vie de l'enquêteur Erlendur.

dimanche 3 mai 2009

Que lire ?

Aurélie m'a récemment demandé de lui suggérer des lectures « pas trop compliquées ».

Je ne sais trop ce que sont des lectures compliquées, mais je suppose que des essais du genre La méthode de Morin ou L'Être et le Néant de Sartre en sont.

Par ailleurs, il y a des lectures pas compliquées du tout (genre Arlequin, par exemple) mais qui, à mon avis n'apportent pas tellement de plaisir de lecture non plus.

Voici donc la liste que je lui propose :

F. Kafka : Le procès ou le Château. On « s'amuse » bien à suivre K dans les dédales bureaucratiques et hiérarchiques. Évidemment, il ne s'en sort pas.

H. Hesse : Un très grand auteur. Peut-être faut-il commencer par Siddharta. Mais son chef-d'oeuvre est Le jeu des perles de verre. Pour ma part, je me rappelle avoir savouré Narcisse et Goldmund.

A. Camus : La peste. Vraiment un bon roman.

H. Gougaud : L'inquisiteur ou encore l'Homme à la vie inexplicable.

C. Bobin : Isabelle Bruges.

Le théâtre de Guitry : on s'y amuse follement.

M. Yourcenar. Elle écrit bien cette dame. L'OEuvre au noir est vraiment excellent.

B. Tirtiaux : Le passeur de lumière.

J'aime beaucoup aussi tous les livres de Paasilinna. Mais c'est peut-être parce que ses personnages franchissent la deuxième moitié de la vie. Le Lièvre de Vatanen est vraiment bien. Mais j'ai préféré La cavale du Géomètre, beau livre sur l'amitié et la sénilité.

Les petites livres d'Amélie Nothomb méritent qu'on s'y arrête.

Il faut lire La découverte de la lenteur de Stan Nadolny. Je ne sais s'il est facile à trouver en librairie.

Kundera. Peut-être commencer par La plaisanterie.

Je termine avec Borgès : Fictions ou L'Aleph.

mardi 28 avril 2009

Mélanges

Pas mal ce roman policier d'Arnaldur Indridason. J'ai suffisamment aimé pour commander La femme en vert et La Voix du même auteur. La mode est aux policiers (Wallender, Bosh, etc) à la vie déséquilibrée, et qui n'arrive pas à se consoler de la laideur du monde.

J'ai terminé cette semaine De l'Éducation de Jiddu Krishnamurti. Réflexions intéressantes dont vous trouverez des extraits très prochainement dans mon recueil. Une nouvelle publication vient de paraître du même auteur intitulée Apprendre est l'essentiel de la vie. Évidemment, je l'ai aussi commandée.

Là, je suis en train de lire Pour en finir avec Dieu de Richard Dawkins. Après une cinquantaine de pages, j'avoue me sentir quasiment toujours enragé, comme si de plus en plus je devenais absolument intolérant face aux arguments fallacieux, ridicules et abscons des religions organisées. Je vais continuer ma lecture, mais je me demande si ma pression n'en subira pas un certain effet malsain.

mercredi 22 avril 2009

Projet d'été ?

Et si ce Personnal Google Book Scanner (via un billet sur La Feuille) devenait un projet d'été.

Le problème se situe au niveau de mes capacités manuelles... Mais n'est-ce pas là un bon projet pour essayer de les développer un peu plus ? La motivation, en tout cas, y serait, car cela fait longtemps que je cherche un moyen pas trop cher de me promener avec tous mes livres dans mon ordinateur.

mardi 6 janvier 2009

Ensaio sobre a cegueira

En cherchant du Saramago en librairie, Aurélie et moi n'avons trouvé que L'aveuglement.

- Ils ont changé la page couverture, constatais-je.
- Oui.
- Cinéma oblige, sans doute.
- J'aurai aimé l'avoir dans l'ancienne édition. Maintenant, on a un « BLINDNESS » en gros titre avec « L'aveuglement » entre parenthèses. Pourtant le titre original est en portugais !

C'est tout de même curieux le sentiment de trahison de la part de la littérature. Je sais bien que ce n'est que du marketing. Bien sûr, ce n'est pas l'industrie du cinéma qui dictera mes lectures ; mais je sens tout de même qu'on essaie de nous rendre « Kafka-coupable » d'aimer avant les autres.

dimanche 21 décembre 2008

Jules Payot

[...] la tâche essentielle que doit se fixer une éducation c’est de lutter contre la légèreté d’esprit, contre l’orgueil, contre la paresse, contre les dogmatismes, quels qu’ils soient. L’œuvre capitale, mais difficile, consiste à s’efforcer de faire des esprits libres, capables de ne recevoir « aucune chose pour vraie qu’ils ne la connussent évidemment être telle » et scrupuleux en fait de preuves.
Jules Payot dans La faillite de l'enseignement, 1937. Un extrait ici.

J'ai commandé le livre !

jeudi 11 septembre 2008

Arrivage de septembre

  
  
  


J'aime commander chez Abebooks. Cette semaine, j'ai reçu de libraires canadiens, français et américains les livres ci-dessus.

Le livre d'Averbach et Chein est un classique en récréations mathématiques. Il contient plusieurs centaines de problèmes entièrement résolus.

Le bouquin sur Smalltalk date de 1986. Pourquoi acquérir une telle antiquité ? Les livres en informatique ne vieillissent-ils pas tous très mal ? Généralement parlant, cela est sans doute le cas. Mais en ce qui concerne Smalltalk, on dirait qu'on peut toujours en tirer quelque chose !

Je connais très bien le Recueil d'idées de l'abbé Étienne Blanchard puisque j'en possédais déjà les première, deuxième et quatrième éditions. Celui-ci est évidemment le troisième. J'ai déjà informatisé la première édition et l'un de mes projets est de rendre le tout disponible sur le web. Blanchard a été un important défenseur de la langue française au Québec dans la première moitié du XXe siècle.

Les mille et une pensées d'Alain choisies par André Augé n'est pas une nouveauté puisque le livre a été publié chez L'Harmattan en 2006. Je n'ai pas encore eu le temps de comparer les choix de monsieur Augé avec les miens. Ça viendra !

J.-Edmond Buteau a publié quelques livres à compte d'auteur dont deux recueils de citations (Vivez heureux !, que je possède.) Le livre acheté est un recueil de proverbes. Pas très original, mais on est collectionneur ou on ne l'est pas. Si j'en crois la Bibliothèque nationale du Québec, Buteau est né en 1887. Aucune idée sur la date de son décès.

Je n'ai plus la moindre idée du comment je suis tombé sur le Tribouillois et Rousset. Le Pour et le Contre (1935) est un recueil de 2000 citations dont le classement est assez original : sous un même thème, les auteurs ont groupé des citations illustrant le pour et le contre. Agréable surprise est la bibliographie commentée de recueils de maximes et pensées publiés en français. Une véritable mine d'or. Et certains des commentaires sont hilarants. Voyez par exemple cette entrée :
RONDELET : Réflexions de littérature, de morale et de religion (in-8, Paris, 1881). Professeur de faculté, l'auteur présente cet opuscule comme le résultat de « quarante années de réflexions » : il a mis bien du temps à ne pas faire grand'chose !
Un recueil intéressant en ce sens qu'il laisse une certaine place à plusieurs auteurs rarement cités. Seule déception, les références ne sont pas données.

vendredi 21 mars 2008

À Québec

Cette semaine, j'ai passé quelques jours à Québec à l'occasion de la rencontre des personnes-ressources. Comme mon sentiment n'a pas changé depuis mon dernier billet sur le sujet, je n'en parlerai pas.

Lundi soir, je me suis rendu à la librairie Pantoute sur Saint-Jean. J'aime vraiment cet endroit : les livres sont mis en valeur, la sélection est excellente. Et on n'y trouve pas de gugusses : que des livres.

Toujours est-il que j'ai acheté beaucoup. Beaucoup trop.

D'abord Héloïse de Patrick Cauvin. Délicieuse pièce de théâtre que j'ai dégustée tranquillement dans ma chambre. Vous avez d'ailleurs eu droit à une petite citation. Le tout se passe dans un studio de danse sociale. Lisez-le, ne serait-ce que pour le punch final. Et puis, cela vous donnera peut-être le goût de vous mettre à la danse.

Petite Philosophie du marcheur de Christophe Lamoure est une belle découverte. Je viens tout juste de le terminer et je pense bien me mettre régulièrement à la marche. Il faut absolument que je maigrisse.

De Hubert Haddad, son Nouveau nouveau magasin d'écriture. En quelque sorte, il s'agit ici d'une suite à son Nouveau magasin d'écriture que je ne possède pas encore.

Petit recueil (Vers l'abîme ?) d'articles d'Edgar Morin publié chez L'Herne.

Autre recueil, mais cette fois de Michel Serres : Petites chroniques du dimanche soir, févr. 2007-mars 2007.

La symphonie des nombres premiers (Seuil/Points) Marcus du Sautoy. En épigraphe au chapitre 2 (Les atomes de l'arithmétique) on trouve : « Quand les choses deviennent trop compliquée, il est parfois normal de marquer une pause et de se demander : ai-je posé la bonne question ? » (Enrico Bombieri.)

J'avais attendu qu'il paraisse en poche avant de l'acheter. C'est chose faite : Un homme heureux d'Arto Paasilinna.

Antigone d'Henry Bauchau m'avait subjugué. En voyant Le Boulevard périphérique sur l'étagère, je n'ai pu résister. Le monsieur, né en 1913, n'est plus très jeune et il me semble être bon de lire un homme qui a encore certainement beaucoup à nous transmettre.

À cause de son titre, je me suis laissé tenté par Le Jour où Albert Einstein s'est échappé de Joseph Bialot. En quatrième de couverture, on apprend que l'auteur s'est lancé dans l'écriture à l'âge de 55 ans.

Je ne lis à peu près pas de poésie. Mais je me rappelais avoir avoir déposé ici une de ses citations. Donc, à la vue de Coeur Creuset, carnets 1997-2004, de Paul Chamberland, j'ai acheté.

Évidemment, j'ai aussi fait un petit tour chez les bouquinistes. J'y ai trouvé les deux premiers tomes du Journal d'un démiurge d'André Moreau. Tiens, que devient-il ? On n'en entend plus beaucoup parler.

De Robert Merle, Les hommes protégés. Écrit en 74, voici la quatrième de couverture :
« À la suite d'une épidémie d'encéphalite qui ne trappe que les hommes, les femmes les remplacent dans leurs rôles sociaux, et c'est une Présidente, Sarah Bedford, féministe dure, qui s'installe à la Maison-Blanche. Le Dr. Martinelli, qui recherche un vaccin contre l'encéphalite, est enfermé avec d'autres savants à Blueville, dans une « zone protégée » qui les tient à l'abri de l'épidémie mais dans un climat de brimades, d'humiliations et d'angoisse. Martinelli acquiert vite la conviction que son vaccin ne sera pas utilisé, du moins sous l'Administration Bedford. C'est paradoxalement chez les femmes qu'il trouvera ses alliées les plus sûres et par les femmes qu'il sera libéré. Mais, une fois Bedford remplacée à la Maison-Blanche par une féministe modérée, Martinelli saura-t-il s'adapter à une société où les hommes ne jouent plus qu'un rôle subalterne? »

Je n'ai jamais lu Philippe Sollers. Pour 1$, j'ai acheté Une curieuse solitude, roman de jeunesse semble-t-il.

Pour 1$ aussi, Laurence Cossé et Le coin du voile.

Finalement, je suis tombé sur un très beau livre de gravures vénitiennes de la Renaissance : Le siècle de Titien.

Toujours des bouquinistes, mais cette fois d'Abebooks, le facteur m'a livré trois livres de Georges Elgozy : Le Fictionnaire ou précis d'indéfinitions, L'esprit des mots ou l'antidictionnaire et De l'humour.

Mardi soir, Aurélie, qui étudie en littérature à l'Université Laval, m'a rejoint et nous avons passé un souper très agréable. En la quittant pour retourner à l'hôtel, j'avais le coeur tout léger. Il est tellement bon de sentir ses enfants heureuses.

vendredi 7 mars 2008

Lectures de mars

J'aime le relâche de mars. S'installer confortablement, et lire, lire et lire.

Quatre livres cette semaine.

Bobin et sa Dame blanche est un genre de biographie très... hum... bobinesque d'Émily Dickinson. À lire si, comme moi, vous aimez le style de Bobin.

Puis, très très différent, le dernier roman de Mankell, Profondeurs. Attention, ce n'est pas un polar. À la mi-livre, je me suis surpris à me dire « Mais où diable l'auteur veut-il en venir ?  J'aime bien Mankell, mais j'avoue avoir eu un peu de mal avec ce texte.

Et puis, un petit deux heures à lire une pièce de Marcel Aymé, Maxibules. Une scène sans artifice, sans décors. Et un personnage (Bordeur) qui parle de l'auteur, du metteur en scène, et qui joue plusieurs personnages.

J'aime énormément le philosophe Georges Picard. Déjà trois livres lus depuis fin janvier. Et dans Tous fous, une foule de réflexions tout aussi riches les unes que les autres. Par exemple :
L'esprit est décidément géomètre. Il est arpenteur et comptable. Il ne peut se passer de mesures, de jauges, d'étalons et, pour finir, de podiums. Encore que l'on voie ce qu'il y a de faux, voire de ridicule, dans des classifications portant sur des matières inappréhendables en termes quantitatifs, c'est avec une sorte de passion maniaque que l'on s'y livre à la première occasion. Je me défends de trop classer, conscient de l'inanité d'établir des hiérarchies intellectuelles, non seulement soumises un jour ou l'autre à révision, mais dérisoires, mystificatrices et apportant un faux confort de l'esprit qui risque de réduire la pensée à une réitération de poncifs. Il n'est pas facile de résister à ce ridicule : si j'y réussis néanmoins, c'est par l'agacement de voir autour de moi des gens et les médias se livrer à la fureur de donner des notes, des appréciations, des numéros à tout, à tous et à tout propos. Si l'on objecte qu'il n'y a pas de folie à faire état de préférences, je veux bien l'admettre jusqu'au point au-delà duquel l'esprit, prenant la partie pour le tout, chavire dans une interprétation totalement subjective des valeurs, oubliant qu'il n'est pas dieu le père, mais un myrmidon perdu dans un univers humain dont il ne connaît pas la trillionième partie. (p. 107)

qui fait un lien avec le Mankell, car son personnage principal est une espèce de géomètre de la mer, dont l'obsession est justement la mesure. Et puis, comment ne pas lier avec tous ces sites qui passent leur temps à en catégoriser d'autres; où encore, et cela fait actuellement la manchette, ces sites qui notent les enseignants. Tiens, à propos de la chose, une autre de ses phrases :
Notre époque démocratique a ceci d'amusant, qu'elle fournit une pâture à peu près inépuisable à la mauvaise humeur des gens de bons sens. Mais elle a aussi ceci d'intéressant qu'elle donne à chacun la liberté d'y être indifférent. (p.103)


Et vous, qu'avez-vous lu d'intéressant récemment ?

mercredi 5 mars 2008

Grappillage

Cela faisait plusieurs mois que je n'avais pas fait la chose : des heures à bouquiner dans les librairies de la région. Acheter des livres c'est se croire immortel, pensant qu'on aura toujours le temps de les lire.

Premier arrêt : Le Loisir des Usagers dans le secteur Hull.

Pour connaître la pensée d'Alain par Georges Pascal, Bordas 1957. Le livre n'est pas dans une très belle forme, mais appuyé par des centaines de citations, l'auteur semble faire un bon tour du philosophe.

J'ai aussi mis la main sur deux livres de la collection Play Bac (Marabout, 1992) : 1000 questions sur les écrivains et 1000 questions sur les oeuvres. On ne sait jamais : ils me serviront peut-être à créer des jeux-questionnaires dans Scratch.

J'ai fait l'acquisition de La constance du jardinier de John Le Carré. Je crois qu'on en a fait un film. Et, chez Folio, j'ai acheté Le métier de lire de Bernard Pivot.

J'ai trouvé Dieu d'Albert Jacquard. Quelques notes à l'intérieur de son ancien possesseur, notes qui stoppent à la page 24. L'aurait-il trouvé plate?

J'ai acheté le tome 4 du théâtre complet de Brecht, chez L'Arche. Je possède déjà un autre livre de cette série. Et puis, toujours dans la section théâtre, Les Maxibules de Marcel Aymé (nrf), Théâtre 1 et 2 d'Arthur Adamov (nrf) et finalement, chez GF, Théâtre de Clara Gazul de Mérimée.

Tout de même une belle récolte pour moins de 55$.

Je suis ensuite passé chez La librairie du Soleil avec l'intention d'y prendre La Dame blanche de Bobin. Curieusement, il n'était pas sur le promontoire des nouveautés. J'en ai aussi profité pour prendre Le Libraire, revue distribuée gratuitement un peu partout au Québec.

Après hésitation, je décidai de revenir sur mes pas, et de passer chez Réflexion aux Galeries de Hull. Et, oh surprise ! j'y ai trouvé un nouveau Saramago : Les intermittences de la mort (éd. du Seuil, évidemment). Curieusement, je ne l'ai vu nulle part ailleurs. Aussitôt que je termine le dernier Mankell (Profondeurs - j'en suis à la moitié), j'attaque ce roman qui promet énormément : dans une ville, la mort n'existe plus...

Puisque j'avais bien aimé La théorie des nuages de Stéphane Audeguy, j'ai acheté son Petit éloge de la douceur, un tout petit Folio à 4$. Comme toutes les autres librairies, la section Philosophie n'est pas très nourrie, mais on y trouve des livres qu'ils n'ont pas ailleurs. C'est ainsi que je suis tombé sur Le trésor des paradoxes (pas donné.... près de 50$) de Philippe Boulanger et Alain Cohen publié chez Belin. Les auteurs en citent une tonne d'autres, alors comment résister?

Ma seule difficulté avec cette librairie, c'est l'un de ses libraires. Il parle très fort. Une fois, je l'ai entendu sermonner une des employées qui avait mal classé un livre. Avec les clients, on l'entend de très loin donner son opinion, comme s'il voulait démontrer à tous sa grande érudition...

Je suis ensuite passé chez Renaud-Bray de Gatineau. Voilà une librairie que je n'aime pas vraiment. Comme partout ailleurs, il y a plein de gugusses, mais la manière dont sont placés les livres ne les met pas en valeur. Cependant, leur section Sciences contient généralement des choses intéressantes. Et comme je cherchais plusieurs livres autour des maths publiés dans la collection Points (du Guedj, entre autres), je fus un peu déçu de ma visite, et j'en suis ressorti bredouille.

Dernier arrêt : Archambault. Là aussi, je n'aime pas vraiment la section librairie. Il me semble qu'il y manque de chaleur. Je sais, c'est un peu ridicule. Et le promontoire nouveautés est remplie de vieilleries. Mais j'y ai tout de même trouvé Les Énigmes mathématiques du 3e millénaire de Keith Devlin. Son seul défaut, la reliure très instable de la collection poche chez les éditions Le Pommier.

dimanche 10 février 2008

Pour l'éducation

Je termine la lecture de l'excellent essai Pour l'éducation du philosophe Fernando Savater. Quelques extraits ci-dessous. Vous en trouverez un peu plus sur Au fil de mes lectures dans les prochains jours.

La véritable éducation ne consiste pas seulement à enseigner à penser, mais aussi à apprendre à penser sur ce qui se pense, et ce temps de réflexion - qui marque avec le plus de netteté notre saut évolutif par rapport à d'autres espèces - exige que nous prenions conscience de notre appartenance à une communauté d'êtres pensants. (p. 43)

« Peu importe, à la limite, ce qu'on enseigne, pourvu que la curiosité, le goût d'apprendre aient été éveillés. Comment faire entrer des lobbies disciplinaires dans une telle logique ? Comment leur faire entendre que l'objectif visé est général et non pas spécialisé, que l'important n'est pas ce qu'on apprend mais la façon de l'apprendre, car il ne sert à rien de prouver que, dans l'absolu, telle ou telle science est formatrice, encore faut-il savoir si la façon de l'enseigner assure bien ce développement intellectuel, et cela tient autant à la manière qu'à la matière. Or les disciplines commencent par raisonner en termes d'heures, de coefficients et de postes. » (François de Closets, cité par Savater, p. 145)

Les humains ne sont pas des problèmes ou des équations, ce sont des histoires : des contes, pas des comptes. (p. 170)

«La rencontre décisive entre l'enfant et les livres se produit sur les bancs de l'école. Si elle se produit dans une situation créative, où c'est la vie qui compte et non l'exercice scolaire, alors pourra naître le goût de la lecture, qui n'est pas inné, car ce n'est pas un instinct. Si au contraire elle se produit dans une situation bureaucratique, si le livre reste lettre morte parce que réduit au rôle de simple instrument d'exercices (passages recopiés, résumés, analyses grammaticales, etc.), étouffé par le mécanisme traditionnel "interrogation-appréciation", alors il ne pourra en sortir qu'une technique de la lecture, mais pas vraiment le goût de la lecture. Les enfants sauront lire, mais ils ne liront que par obligation. Et en dehors de cette obligation, ils se réfugieront dans les bandes dessinées - même s'ils seront capables de lectures plus complexes et plus riches - , sans doute pour l'unique raison que les bandes dessinées n'ont jamais été "contaminées" par l'école.» (Gianni Rodari, Grammaire de l'imagination, cité par Savater, p. 172)

[...] l'éducation est une antifatalité, pas une programmation visant à nous permettre de supporter notre sort - pour mieux te manger, dirait le loup pédagogiquement déguisé en grand-mère. (p. 186)

Toutes les cultures peuvent fusionner les unes dans les autres, aucune ne surgit d'une essence idiosyncrasique qui ne doive ou ne puisse se mêler aux autres, les contaminer. Cette contagion des cultures les unes par les autres, c'est exactement ce qu'on appelle la civilisation ; et ce que l'éducation doit chercher à transmettre. (p. 194)

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