Via S.O.S...S.E.S, j'apprends qu'un nouveau Pennac paraîtra très bientôt : Chagrin d'école, un récit autobiographique. Je relaie aussi son entrevue accordée Journal du Dimanche. Un extrait :
JDD : Et quelle était votre méthode [d'enseignement du français], pour que ça réussisse ?
DP : On commence par une petite dictée, tous les matins. On n'en fait pas un drame, on la corrige lentement, ensemble. Tu ne sais pas ce qu'est un adjectif démonstratif ? Je vais te l'expliquer. Tu l'auras oublié demain ? Je te l'expliquerai de nouveau. Et puis on va plonger dans la langue : apprendre des textes par coeur. Des longs et des courts, comme cette phrase de Woody Allen : « Le loup et l'agneau partageront la même couche mais l'agneau ne dormira pas beaucoup. » On va l'apprivoiser, la langue, cet animal revêche qui te fait si peur. On va la dompter. Et, de textes simples en « grands » textes, voilà qu'un jour, celui qui n'a jamais rien su réciter se met à jouir de ses facultés mnémoniques. Celui qui a toujours eu zéro en dictée obtient de vraies notes. Le cancre brise sa coquille. Il sort la tête ! Libéré de la fatalité du zéro ! Peu à peu il maîtrise la langue. Elle l'emplit, l'oxygène, le nettoie. Il est comme libéré d'un charme. Il s'installe dans l'estime de soi. La joie de cette éclosion ! La tête qu'il fait ! Un émerveillement absolu.

On y trouve aussi cette grande vérité :
À chaque fois que nous professeurs écrivons dans un carnet de notes « Manque de bases », nous voulons dire « Ce n'est pas de ma faute ».

Dans le lien donné plus haut, on trouve les premières pages du livre non pas sur l'école! Tout le monde s'occupe de l'école, éternelle querelle des Anciens et des Modernes: ses programmes, son rôle social, ses finalités, l'école d'hier, celle de demain... Non, un livre sur le cancre! Sur la douleur de ne pas comprendre, et ses dégâts collatéraux.

Je sens que je vais me régaler.