Jobineries

Blogue de Gilles G. Jobin, Gatineau, Québec.

vendredi 21 mars 2008

À Québec

Cette semaine, j'ai passé quelques jours à Québec à l'occasion de la rencontre des personnes-ressources. Comme mon sentiment n'a pas changé depuis mon dernier billet sur le sujet, je n'en parlerai pas.

Lundi soir, je me suis rendu à la librairie Pantoute sur Saint-Jean. J'aime vraiment cet endroit : les livres sont mis en valeur, la sélection est excellente. Et on n'y trouve pas de gugusses : que des livres.

Toujours est-il que j'ai acheté beaucoup. Beaucoup trop.

D'abord Héloïse de Patrick Cauvin. Délicieuse pièce de théâtre que j'ai dégustée tranquillement dans ma chambre. Vous avez d'ailleurs eu droit à une petite citation. Le tout se passe dans un studio de danse sociale. Lisez-le, ne serait-ce que pour le punch final. Et puis, cela vous donnera peut-être le goût de vous mettre à la danse.

Petite Philosophie du marcheur de Christophe Lamoure est une belle découverte. Je viens tout juste de le terminer et je pense bien me mettre régulièrement à la marche. Il faut absolument que je maigrisse.

De Hubert Haddad, son Nouveau nouveau magasin d'écriture. En quelque sorte, il s'agit ici d'une suite à son Nouveau magasin d'écriture que je ne possède pas encore.

Petit recueil (Vers l'abîme ?) d'articles d'Edgar Morin publié chez L'Herne.

Autre recueil, mais cette fois de Michel Serres : Petites chroniques du dimanche soir, févr. 2007-mars 2007.

La symphonie des nombres premiers (Seuil/Points) Marcus du Sautoy. En épigraphe au chapitre 2 (Les atomes de l'arithmétique) on trouve : « Quand les choses deviennent trop compliquée, il est parfois normal de marquer une pause et de se demander : ai-je posé la bonne question ? » (Enrico Bombieri.)

J'avais attendu qu'il paraisse en poche avant de l'acheter. C'est chose faite : Un homme heureux d'Arto Paasilinna.

Antigone d'Henry Bauchau m'avait subjugué. En voyant Le Boulevard périphérique sur l'étagère, je n'ai pu résister. Le monsieur, né en 1913, n'est plus très jeune et il me semble être bon de lire un homme qui a encore certainement beaucoup à nous transmettre.

À cause de son titre, je me suis laissé tenté par Le Jour où Albert Einstein s'est échappé de Joseph Bialot. En quatrième de couverture, on apprend que l'auteur s'est lancé dans l'écriture à l'âge de 55 ans.

Je ne lis à peu près pas de poésie. Mais je me rappelais avoir avoir déposé ici une de ses citations. Donc, à la vue de Coeur Creuset, carnets 1997-2004, de Paul Chamberland, j'ai acheté.

Évidemment, j'ai aussi fait un petit tour chez les bouquinistes. J'y ai trouvé les deux premiers tomes du Journal d'un démiurge d'André Moreau. Tiens, que devient-il ? On n'en entend plus beaucoup parler.

De Robert Merle, Les hommes protégés. Écrit en 74, voici la quatrième de couverture :
« À la suite d'une épidémie d'encéphalite qui ne trappe que les hommes, les femmes les remplacent dans leurs rôles sociaux, et c'est une Présidente, Sarah Bedford, féministe dure, qui s'installe à la Maison-Blanche. Le Dr. Martinelli, qui recherche un vaccin contre l'encéphalite, est enfermé avec d'autres savants à Blueville, dans une « zone protégée » qui les tient à l'abri de l'épidémie mais dans un climat de brimades, d'humiliations et d'angoisse. Martinelli acquiert vite la conviction que son vaccin ne sera pas utilisé, du moins sous l'Administration Bedford. C'est paradoxalement chez les femmes qu'il trouvera ses alliées les plus sûres et par les femmes qu'il sera libéré. Mais, une fois Bedford remplacée à la Maison-Blanche par une féministe modérée, Martinelli saura-t-il s'adapter à une société où les hommes ne jouent plus qu'un rôle subalterne? »

Je n'ai jamais lu Philippe Sollers. Pour 1$, j'ai acheté Une curieuse solitude, roman de jeunesse semble-t-il.

Pour 1$ aussi, Laurence Cossé et Le coin du voile.

Finalement, je suis tombé sur un très beau livre de gravures vénitiennes de la Renaissance : Le siècle de Titien.

Toujours des bouquinistes, mais cette fois d'Abebooks, le facteur m'a livré trois livres de Georges Elgozy : Le Fictionnaire ou précis d'indéfinitions, L'esprit des mots ou l'antidictionnaire et De l'humour.

Mardi soir, Aurélie, qui étudie en littérature à l'Université Laval, m'a rejoint et nous avons passé un souper très agréable. En la quittant pour retourner à l'hôtel, j'avais le coeur tout léger. Il est tellement bon de sentir ses enfants heureuses.

vendredi 7 mars 2008

Lectures de mars

J'aime le relâche de mars. S'installer confortablement, et lire, lire et lire.

Quatre livres cette semaine.

Bobin et sa Dame blanche est un genre de biographie très... hum... bobinesque d'Émily Dickinson. À lire si, comme moi, vous aimez le style de Bobin.

Puis, très très différent, le dernier roman de Mankell, Profondeurs. Attention, ce n'est pas un polar. À la mi-livre, je me suis surpris à me dire « Mais où diable l'auteur veut-il en venir ?  J'aime bien Mankell, mais j'avoue avoir eu un peu de mal avec ce texte.

Et puis, un petit deux heures à lire une pièce de Marcel Aymé, Maxibules. Une scène sans artifice, sans décors. Et un personnage (Bordeur) qui parle de l'auteur, du metteur en scène, et qui joue plusieurs personnages.

J'aime énormément le philosophe Georges Picard. Déjà trois livres lus depuis fin janvier. Et dans Tous fous, une foule de réflexions tout aussi riches les unes que les autres. Par exemple :
L'esprit est décidément géomètre. Il est arpenteur et comptable. Il ne peut se passer de mesures, de jauges, d'étalons et, pour finir, de podiums. Encore que l'on voie ce qu'il y a de faux, voire de ridicule, dans des classifications portant sur des matières inappréhendables en termes quantitatifs, c'est avec une sorte de passion maniaque que l'on s'y livre à la première occasion. Je me défends de trop classer, conscient de l'inanité d'établir des hiérarchies intellectuelles, non seulement soumises un jour ou l'autre à révision, mais dérisoires, mystificatrices et apportant un faux confort de l'esprit qui risque de réduire la pensée à une réitération de poncifs. Il n'est pas facile de résister à ce ridicule : si j'y réussis néanmoins, c'est par l'agacement de voir autour de moi des gens et les médias se livrer à la fureur de donner des notes, des appréciations, des numéros à tout, à tous et à tout propos. Si l'on objecte qu'il n'y a pas de folie à faire état de préférences, je veux bien l'admettre jusqu'au point au-delà duquel l'esprit, prenant la partie pour le tout, chavire dans une interprétation totalement subjective des valeurs, oubliant qu'il n'est pas dieu le père, mais un myrmidon perdu dans un univers humain dont il ne connaît pas la trillionième partie. (p. 107)

qui fait un lien avec le Mankell, car son personnage principal est une espèce de géomètre de la mer, dont l'obsession est justement la mesure. Et puis, comment ne pas lier avec tous ces sites qui passent leur temps à en catégoriser d'autres; où encore, et cela fait actuellement la manchette, ces sites qui notent les enseignants. Tiens, à propos de la chose, une autre de ses phrases :
Notre époque démocratique a ceci d'amusant, qu'elle fournit une pâture à peu près inépuisable à la mauvaise humeur des gens de bons sens. Mais elle a aussi ceci d'intéressant qu'elle donne à chacun la liberté d'y être indifférent. (p.103)


Et vous, qu'avez-vous lu d'intéressant récemment ?

mercredi 5 mars 2008

Grappillage

Cela faisait plusieurs mois que je n'avais pas fait la chose : des heures à bouquiner dans les librairies de la région. Acheter des livres c'est se croire immortel, pensant qu'on aura toujours le temps de les lire.

Premier arrêt : Le Loisir des Usagers dans le secteur Hull.

Pour connaître la pensée d'Alain par Georges Pascal, Bordas 1957. Le livre n'est pas dans une très belle forme, mais appuyé par des centaines de citations, l'auteur semble faire un bon tour du philosophe.

J'ai aussi mis la main sur deux livres de la collection Play Bac (Marabout, 1992) : 1000 questions sur les écrivains et 1000 questions sur les oeuvres. On ne sait jamais : ils me serviront peut-être à créer des jeux-questionnaires dans Scratch.

J'ai fait l'acquisition de La constance du jardinier de John Le Carré. Je crois qu'on en a fait un film. Et, chez Folio, j'ai acheté Le métier de lire de Bernard Pivot.

J'ai trouvé Dieu d'Albert Jacquard. Quelques notes à l'intérieur de son ancien possesseur, notes qui stoppent à la page 24. L'aurait-il trouvé plate?

J'ai acheté le tome 4 du théâtre complet de Brecht, chez L'Arche. Je possède déjà un autre livre de cette série. Et puis, toujours dans la section théâtre, Les Maxibules de Marcel Aymé (nrf), Théâtre 1 et 2 d'Arthur Adamov (nrf) et finalement, chez GF, Théâtre de Clara Gazul de Mérimée.

Tout de même une belle récolte pour moins de 55$.

Je suis ensuite passé chez La librairie du Soleil avec l'intention d'y prendre La Dame blanche de Bobin. Curieusement, il n'était pas sur le promontoire des nouveautés. J'en ai aussi profité pour prendre Le Libraire, revue distribuée gratuitement un peu partout au Québec.

Après hésitation, je décidai de revenir sur mes pas, et de passer chez Réflexion aux Galeries de Hull. Et, oh surprise ! j'y ai trouvé un nouveau Saramago : Les intermittences de la mort (éd. du Seuil, évidemment). Curieusement, je ne l'ai vu nulle part ailleurs. Aussitôt que je termine le dernier Mankell (Profondeurs - j'en suis à la moitié), j'attaque ce roman qui promet énormément : dans une ville, la mort n'existe plus...

Puisque j'avais bien aimé La théorie des nuages de Stéphane Audeguy, j'ai acheté son Petit éloge de la douceur, un tout petit Folio à 4$. Comme toutes les autres librairies, la section Philosophie n'est pas très nourrie, mais on y trouve des livres qu'ils n'ont pas ailleurs. C'est ainsi que je suis tombé sur Le trésor des paradoxes (pas donné.... près de 50$) de Philippe Boulanger et Alain Cohen publié chez Belin. Les auteurs en citent une tonne d'autres, alors comment résister?

Ma seule difficulté avec cette librairie, c'est l'un de ses libraires. Il parle très fort. Une fois, je l'ai entendu sermonner une des employées qui avait mal classé un livre. Avec les clients, on l'entend de très loin donner son opinion, comme s'il voulait démontrer à tous sa grande érudition...

Je suis ensuite passé chez Renaud-Bray de Gatineau. Voilà une librairie que je n'aime pas vraiment. Comme partout ailleurs, il y a plein de gugusses, mais la manière dont sont placés les livres ne les met pas en valeur. Cependant, leur section Sciences contient généralement des choses intéressantes. Et comme je cherchais plusieurs livres autour des maths publiés dans la collection Points (du Guedj, entre autres), je fus un peu déçu de ma visite, et j'en suis ressorti bredouille.

Dernier arrêt : Archambault. Là aussi, je n'aime pas vraiment la section librairie. Il me semble qu'il y manque de chaleur. Je sais, c'est un peu ridicule. Et le promontoire nouveautés est remplie de vieilleries. Mais j'y ai tout de même trouvé Les Énigmes mathématiques du 3e millénaire de Keith Devlin. Son seul défaut, la reliure très instable de la collection poche chez les éditions Le Pommier.