Jobineries

Blogue de Gilles G. Jobin, Gatineau, Québec.

vendredi 1 juillet 2005

Mankell

Lu d'une seule traite ce petit dernier (publié en français) du Suédois Henning Mankell. En fait, L'homme qui souriait est le quatrième de sa série policière ( 8 livres) consacrée à Kurt Wallander. Il faut savoir qu'il y a une espèce de mode, dans le polar, qui consiste à prendre un personnage (détective, policier ou autre) et à suivre son évolution au travers ses aventures. Ce n'est pas du tout semblable aux Poirot/Miss Marple d'Agatha Christie dont on ne sait à peu près rien de leur vie personnelle, ces derniers n'étant que des résolveurs (problem solver) appartenant au monde des Who Done It.

Bien que tous les Mankell se lisent indépendamment les uns des autres, je vous suggère une lecture chronologique selon l'ordre de parution suédoise, et non pas suivant les années des traductions françaises.

Au début du roman, Wallander a presque 50 ans et songe sérieusement à remettre sa démission. Mais l'assassinat d'un ami venu lui de demander de l'aide quelques jours auparavant reporte sine die cette décision. L'homme qui souriait nous tient en haleine jusqu'à la dernière page. D'après moi, la finale est tirée par les cheveux, mais le livre a fait son boulot : nous donner une belle distraction de quelques heures. Une jolie lecture d'été, c'est à lire si vous êtes un fan de Mankell.

Citations tirées de mes lectures de Mankell.

samedi 25 juin 2005

Le double

La lecture d'un Saramago est toujours en expérience unique. L'auteur écrit généralement sans paragraphe et où tous les dialogues sont en quelque sorte sur une même phrase. Par exemple : « Bonjour, dit-il, Tiens, bonjour, Je vous interromps, demanda-t-il, Non, non, quelle idée, je jetais juste un deuxième coup d'oeil, j'ai pratiquement tout corrigé, Comment vont-ils, Qui, Vos élèves, Comme d'habitude, couçi-couça, ni bien ni mal, Exactement comme nous quand nous avions leur âge, dit le mathématicien avec un sourire. » La virgule agit comme un tiret, mais cela donne vraiment l'impression de suivre, en bon observateur, la conversation. Autre caractéristique intéressante : il arrive que l'auteur, Saramago lui-même, interrompe son histoire pour parler à son lecteur : Saramago nous accompagne dans le livre. Pour faire un peu court, le thème du double constitue la trame du roman : un professeur d'histoire découvre dans un film loué à un club vidéo son double parfait. Double qui vit dans la même ville que lui. Il partira en quête de son identité, pensez-vous? Oui et non. C'est un peu plus complexe que ça : Notre bon professeur sait très bien qui il est. La découverte de son double (où est-ce lui qui est le double de l'autre) chamboulera sa vie, mais sans provoquer vraiment une crise identitaire. Excellent roman.

lundi 6 juin 2005

Gourio : Apnée

Apnée de Jean-Marie Gourio fait partie de cette catégorie de livres dont je ne sais trop qu'en penser. En résumé, c'est l'histoire d'une femme, Chantal, dont la petite fille de 6 ans se fait violer et tuer par son voisin. Vingt-quatre ans plus tard, elle attend le meurtrier à la sortie de prison : « je ne veux pas me venger, je veux que cet homme me rende mon enfant, elle est à moi, il me l'a prise, il doit me la rendre... » Tout le livre est un voyage dans la tête de cette femme. Évidemment, on peut facilement condamner l'espèce de morbidité maladive de Chantal. Cependant, je crois que s'il m'arrivait de perdre une de mes enfants ou mon petit-fils, il me semble que j'aurais de la misère à m'en remettre « normalement ». Le livre décrit donc une possible survie à cette horreur.

Il vaut aussi la peine de lire ce petit livre de 154 pages pour le style extrêmement efficace de l'auteur : pas un seul point final dans ce livre, pas un seul paragraphe, tout est séparé par des virgules, et, parfois, Chantal se remémore ou récite des poèmes. C'est extrêmement efficace : on ne peut interrompre facilement la lecture pour vaquer à ses occupations quotidiennes. On doit presque le lire d'une traite. Prévoyez donc de vous installer dans une bulle de quelques heures, et prévenez les gens de ne point vous déranger.

À conseiller, même si je ne sais trop qu'en penser...

jeudi 14 avril 2005

Panoram@th/Panoraplate

J'ai reçu aujourd'hui un exemplaire gratuit de Panoram@th, manuel de mathématique pour la première secondaire de Cadieux, Gendron et Ledoux publié chez CEC.
Comme j'ai une prédilection particulière pour les nombres entiers, j'ai immédiatement sauté aux pages dédiées à ce savoir.
L'introduction est une situation-problème (?!?) où on nous dévoile les opinions que les peuples ou certains penseurs avaient des nombres négatifs.
Ce qui me choque est l'affirmation que « ce n'est pas un hasard si l'on qualifie les nombres entiers positifs de nombres naturels ». C'est là une grave erreur qui risque de mêler grandement les élèves. Pour moi, 2 (naturel) n'est pas +2 (entier). Dans le 2 naturel, l'enfant doit y voir cette idée qui entoure tous les ensembles de 2 éléments. Par exemple, 2 fenêtres, 2 dollars, 2 briques, etc. C'est ainsi qu'on développe l'idée du nombre naturel. Alors que +2 représente une tout autre idée. Dans +2, on groupe tous les ensembles dont on sait qu'il peut y avoir un opposé (ici, -2). Par exemple, +2 pour deux pas à droite, (-2 représentant 2 pas à gauche), +2 pour monter de deux marches, -2 descendre de deux marches, etc. Donc +2 est conceptuellement très différent de 2. Par exemple dans 2 fenêtres, il ne viendrait pas à l'idée d'écrire que nous avons +2 fenêtres. Cela serait tout simplement incohérent car l'idée de -2 fenêtre(s) n'existe pas. Cela dit, plus tard dans le cheminement de l'enfant, lorsqu'on abordera l'idée de sous-ensemble, on peut à ce moment-là faire découvrir que le sous-ensemble de Z composé des nombres positifs possède les mêmes propriétés que l'ensemble des naturels. Ce sont les propriétés opérationnelles (associativité, commutativité, etc.) qui sont semblables, non pas les nombres ! En résolution de problème, ce discernement est très important, car l'élève doit déterminer le contexte dans lequel se déroule le probleme et, par là, justifier l'ensemble des nombres à employer pour le résoudre.

Trois pages plus loin, dans la section Calepin des savoirs, on définit les entiers positifs comme des naturels affublés d'un signe plus ! Et dans l'encart supérieur, sans rien justifier, on mentionne qu'on n'est pas obligé de mettre le plus. Les auteurs n'hésitent pas une seconde, quelques lignes plus bas, à nous envoyer une belle droite numérique où tout est en ordre. (Dans un billet futur qui est actuellement en cours de rédaction - un dialogue entre un prof et un élève - , je démontrerai l'incohérence de cette approche.) Pédagogiquement parlant, je suis tout à fait contre le fait d'enlever ce signe positif quand on est élève débutant avec la manipulation des entiers. Il faut au contraire toujours le garder pour bien signifier que l'univers dans lequel on travaille est celui des nombres entiers et non celui des naturels.
Un peu plus loin, page 133, on mentionne comment soustraire des entiers. Là, je suis tout à fait heureux, car les auteurs illustrent bien que soustraire c'est réellement enlever des éléments à un ensemble. Mais les illustrations se contentent de montrer des soustractions naturellement possibles du genre :
+5 - +2 = +3
-5 - -2 = -3
C'est sur l'autre page que tout ce gâche, car les auteurs ne semblent pas avoir réfléchi aux cas très réels du genre :
-2 - -5 ou +2 - +5.
On nous envoie alors la belle règle sortie d'on ne sait trop où qui stipule que soustraire, c'est additionner l'opposé.

Une chose est certaine, jamais je ne conseillerai d'acheter ce livre. Il contient tout ce que j'exècre en matière de manuel de maths. Notez que ce n'est pas particulier à ce livre : presque tous les manuels que j'ai consultés sont un galimatias d'inepties et de laxisme intellectuel au regard des nombres entiers.

mercredi 13 avril 2005

L'ombre du vent

Je viens de terminer L'Ombre du vent de Carlos Ruiz Zafón, publié chez Grasset en 2004. C'est une traduction de l'espagnol par François Maspero. L'auteur a remporté le prix Planeta 2004 et prix du meilleur livre étranger 2004. C'est en fait la réflexion suivante qui m'a poussé vers le bouquin :

«J'avais besoin d'un livre comme celui là.
Un livre où l'on me parlerait d'autres livres.
Où l'on m'inventerait un cimetière de livres oubliés.
Un livre rempli de lumière.
Pour éclairer mes froides journées d'hiver.»
Le monde d'Allie

Un cimetière de livres oubliés... drôlement attirant...
En fait, ce cimetière n'est quasi pas visité, et j'avoue que toutes mes attentes tournaient autour de ce lieu étrange. À la dernière page, j'ai associé mon sentiment de lecteur au cosinus (de 0 à 2pi) : 150 première pages assez intéressantes, un creux pour les 200 suivantes, et reprise très marquée de mon intérêt pour les 150 dernières. Évidemment, les jolies phrases du livre se retrouveront sur Au fil de mes lectures en fin de semaine. Un petit avant-goût :

Elle s'éloigna dans l'obscurité [...] traînant son ombre comme un voile nuptial. (p. 277)

[...] garde tes rêves [...]. Tu ne peux jamais savoir à quel moment tu en auras besoin. (p.308)

- De quoi souffre-t-il?
- Je pourrais vous dire que c'est du coeur, mais il meurt de solitude. Les souvenirs sont pires que des balles.
(p. 461)
Un livre peut changer une vie. Si ce thème vous intéresse le moindrement, le livre de Zafón est pour vous. Mais attendez qu'il sorte en poche ou alors, achetez-le chez le bouquiniste.

Pour aller plus loin :
Critiques sur Le club des rats de biblio-net
Les lauréats du Prix Planeta
Le résumé du livre chez Pantoute.

dimanche 3 avril 2005

100 meilleures œuvres littéraires

« Classic. » A book which people praise and don't read.
Mark Twain


Vous ne savez pas quoi lire? Rendez-vous pour une explication sur l'établissement d'un palmarès des 100 meilleures œuvres littéraires jamais écrites. J'en ai lu plusieurs de cette liste et j'avoue qu'aucun ne n'a déçu. Je suis particulièrement content de voir le Saramago sélectionné : L'aveuglement m'avait vraiment bouleversé.
Pourquoi ne pas prendre l'habitude d'acheter au moins un des livres listés lors de chacune de vos visites chez le libraire ? Vous pourrez d'ailleurs dénicher facilement la plupart de ces livres, à des prix intéressants, chez tous les bons bouquinistes.
À cinq œuvres par années, vingt ans à tout lire... Vaut mieux commencer immédiatement !
Œuvre Auteur Pays
Le Monde s'effondre Chinua Achebe Nigeria
Les Contes d'Andersen Andersen Danemark
Orgueil et préjugés Jane Austen Angleterre
Le Père Goriot Honoré de Balzac France
Molloy, Malone meurt, L'Innombale Trilogie de Samuel Beckett Irlande
Le Decameron Jean Boccace Italie
Fictions Jorge Luis Borges Argentine
Les Hauts de Hurle-Vent Emily Bronte Angleterre
L'Étranger Albert Camus France
Les poèmes de Paul Celan Paul Celan Roumanie
Voyage au bout de la nuit Louis-Ferdinand Céline France
Don Quichotte Miguel de Cervantes Espagne
Les Contes de Cantorbéry Goeffrey Chaucer Angleterre
Nostromo Joseph Conrad Angleterre
La Divine Comédie Dante Alighieri Italie
De grandes espérances Charles Dickens Angleterre
Jacques le fataliste Denis Diderot France
Berlin Alexanderplatz Alfred Doblin Allemagne
Crime et Châtiment Fedor M. Dostoïevski Russie
L'Idiot Fedor M. Dostoïevski Russie
Les Démons Fedor M. Dostoïevski Russie
Les Frères Karamazov Fedor M. Dostoïevski Russie
Middlemarch George Eliot Angleterre
Homme invisible, pour qui chantes-tu? Ralph Ellison États-Unis
Médée Euripide Grèce
Absalon!, Absalon! William Faulkner États-Unis
Le Bruit et la Fureur William Faulkner États-Unis
Madame Bovary Gustave Flaubert France
Une éducation sentimentale Gustave Flaubert France
Romancero Gitan Federico Garcia Lorca Espagne
Cent ans de solitude et
L'Amour au temps du choléra
Gabriel Garcia Marquez Colombie
Faust, une tragédie Johann Wolfgang von Goethe Allemagne
Âmes mortes Nikolai Gogol Russie
Le Tambour Guenter Grass Allemagne
The Devil to Pay in the Backlands Joao Guimaraes Rosa Brésil
La Faim Knut Hamsun Norvège
Le Vieil Homme et la Mer Ernest Hemingway États-Unis
L'Iiade et l'Odyssée Homère Grèce
Maison de poupée Henrik Ibsen Norvège
Le Livre de Job   Israël
Ulysse James Joyce Irlande
Le Procès et Le Château Franz Kafka Rép. tchèque
L'Anneau de Sakuntala Kalisada Inde
Le Grondement de la montagne Yasunari Kawabata Japon
La Storia Elsa Morante Italie
Zorba le Grec Nikos Kazantzakis Grèce
Amants et fils DH Lawrence Angleterre
Le Livre du peuple Halldor K. Laxness Islande
Les poèmes de Leopardi Giacomo Leopardi Italie
Le Carnet d'or Doris Lessing Angleterre
Fifi Brindacier Astrid Lindgren Suède
Diary of a Madman et Other Stories Lu Xun Chine
Children of Gebelawi Mahfouz Égypte
Mahabharata   Inde
Les Buddenbrook Thomas Mann Allemagne
La Montagne magique Thomas Mann Allemagne
Moby Dick Herman Melville États-Unis
Essais Montaigne France
Beloved Toni Morrison États-Unis
The Tale of Genji Genji Shikibu Murasaki Japon
L'Homme sans qualités Robert Musil Autriche
Lolita Vladimir Nabokov Russie/
États-Unis
Njaals Saga   Islande
1984 George Orwell Angleterre
Le Livre de l'intranquillité Fernando Pessoa Portugal
Les Contes d'A.E Poe Edgar Allan Poe États-Unis
À la recherche du temps perdu Marcel Proust France
Gargantua et Pantagruel François Rabelais France
Pedro Paramo Juan Rulfo Mexique
Les Métamorphoses Ovide Italie
Mathnawi Jalal ad-din Rumi Iran
Enfants de minuit Salman Rushdie Inde/Angleterre
The Orchard Sheikh Musharrif ud-din Sadi Iran
Season of Migration to the North Tayeb Salih Soudan
L'Aveuglement Jose Saramago Portugal
Hamlet William Shakespeare Angleterre
Le Roi Lear William Shakespeare Angleterre
Othello William Shakespeare Angleterre
Oedipe Roi Sophocle Grèce
Le Rouge et le Noir Stendhal France
Vie et Opinions de Tristam Shandy Laurence Sterne Irlande
La Conscience de Zeno Italo Svevo Italie
Les Voyages de Gulliver Jonathan Swift Irlande
Guerre et Paix Leo Tolstoï Russie
Anna Karenina Leo Tolstoï Russie
La Mort d' Ivan Illitch Leo Tolstoï Russie
Récits divers Anton P. Tchekhov Russie
Les Mille et une Nuits   Inde/Iran/Iraq/
Égypte
Huckleberry Finn Mark Twain États-Unis
Ramayana Valmiki Inde
L'Énéide Virgile Italie
Feuilles d'herbe Walt Whitman États-Unis
Mrs Dalloway Virginia Woolf Angleterre
Promenade au phare Virginia Woolf Angleterre
Les Mémoires d'Hadrien Marguerite Yourcenar France

lundi 21 février 2005

Plier l'Univers


Ce billet de François Guité m'a rappelé cet excellent livre de Peter Engel, Folding the Universe, Origami from Anglefish to Zen, Vintage 1989. Engel relie l'origami, la musique, les fractales, le Zen et l'architecture. On a même droit à la preuve mathématique* que la courbe de Kock (voir figure ci-contre) est de dimension 1,2618.
Le livre contient une trentaine de projets très bien décrits, mais qui demandent énormément de patience. Ce scorpion, par exemple, se crée/construit en près de 75 étapes !
Une lecture fascinante que je vous conseille vivement.

Le bouquin semble être disponible en format poche chez Amazon.com.

* S'abstenir si les exposants ou les logarithmes vous effraient.

jeudi 20 janvier 2005

Nouvel arrivage

De la librairie La Canopée, via Abebooks.fr, Figure I, Seuils et Palimpsestes tous trois de Genette et La fleur du temps qui est le journal 1983-1987 de Claude Roy. Les livres sont en parfaite condition. C'est à se demander s'ils étaient vraiment chez un bouquiniste !

Je feuillette, je glane... Tout indique que je vais lire de front le Roy et Seuils.

Glanures
« Les produits de l'art et ceux de la nature n'ont d'autre raison d'être, d'autre dignité que d'illustrer un langage : la réalité n'est qu'un ornement du discours. » (Figures I, p. 175)

« L'hypertexte, c'est bien connu, attire l'hypertexte. » (Palimpsestes, p.522)

« De ce même fait (que l'épigraphe est une citation), il suit que son attribution pose deux questions en principe distinctes, mais dont aucune n'est aussi simple qu'il n'y paraît : qui est l'auteur, réel ou putatif, du texte cité ? qui choisit et propose ladite citation ? J'appellerai le premier l'épigraphé, le second l'épigrapheur, ou destinateur de l'épigraphe (son destinataire - sans doute le lecteur du texte - étant si l'on y tient l'épigraphaire). » (Seuils, p.153)

Les glanures ci-dessous sont tirées du Claude Roy.

« Ma bêtise ne me saute aux yeux qu'en me relisant : encore faut-il avoir écrit. » (p.101)
« Le voyageur voit. Le touriste toure. » (p. 144)
« L'honnêteté : la plus rare aujourd'hui, c'est celle qui consiste à écouter et comprendre ce que dit vraiment l'autre ou l'adversaire, au lieu de réfuter une caricature. » (p.205)
« Sur une tombe, la prière d'une sauterelle vaut celle d'un évêque. » (p.289)
« Le silence éternel de ces espaces infinis me repose du bruit de la télévision. » (p.342)
« Professeurs qui entrent dans un poème comme dans un moulin. » (p. 354)

jeudi 13 janvier 2005

Glanages

Je ne reçois presque plus de courrier réel. Mais cette semaine fut un peu particulière : trois petits colis livresques.

D'abord, deux livres, une gracieuseté des éditions AMG2 (France). C'est la première fois qu'un éditeur m'envoie des livres. J'ai cependant déjà reçu des bouquins envoyés directement par l'auteur. Dans ce colis, deux romans de SF : Ecce Norifumi et Morituri Norifumi de Jean-Marc Rivet. Lorsque j'étais à l'Université, j'ai lu énormément de SF. J'en ai deux ou trois cents ici. Depuis, plus rien ou presque. Ces deux romans me permettront de me remettre dans le genre. Merci M. Benoit !

Le second colis contenait un tout petit livre de 191 pages : La philosophie en 1500 citations dans la collection les abc du bac, Fernand Nathan 1963. J'ai acheté ce livre chez Book Dispensary via Abebooks.fr. Ce recueil de citations est divisé en chapitres, puis en sections. Par exemple, le chapitre 19 a pour titre Sensation et perceptions et contient les sections Perception et jugement avec une vingtaine de citations et la section Perception et forme avec 10 citations. Au lieu d'être groupées par mot concept/clé, les citations le sont par rubriques du programme de philosophie de 1960 en France. Les références exactes ne sont malheureusement pas toujours données.
Glanures
[Dans la section La culture, au sens humaniste.] «Instruction : des pierres dans un sac. Culture : une graine dans un pot.» (Chapelan, cité par Foulquié, Dictionnaire de la langue philosophique.)

[Section De l'émotion à la passion] «J'entends vibrer ta voix dans tous les bruits du monde.» (Éluard)

[Section L'État] «Vivre sa vie, c'est toujours gâcher la vie des autres.» (Herriot, Notes et Maximes.)
La quatrième de couverture contient plusieurs titres de cette collection dont, entre autres, Le Français en 1500 citations. Mais ma recherche du livre sur le web est restée infructueuse...

Toujours via Abebooks.fr, mais cette fois de la librairie À la bonne occasion de Québec, trois livres. D'abord, de Philippe Soupault, L'amitié, coll. notes et maximes, publié chez Hachette en 1965. Cette collection (notes et maximes) ne semble plus disponible en librairie. Il faut être assez chanceux pour la trouver chez un bouquiniste. Je possède cependant La conversation, d'André Maurois dont vous trouverez des citations ici.
Glanure

«On peut feindre l'amour, mais il est impossible de feindre l'amitié.» (p. 35).
Soupault est l'un des fondateurs du mouvement surréaliste.

Comme j'ai souvent rencontré plusieurs citations d'Édouard Herriot, j'étais à l'affut de son Notes et Maximes (tiens, tiens, le titre de la collection précédente) publié chez Hachette (tiens, tiens, l'éditeur du livre précédent), et, fantastiquement, À la bonne occasion en avait une copie. Herriot fut un politicien semble-t-il important en France dans la première moitié du 20e siècle. Google vous informera sur le personnage.
Glanures

«Dieu est une asymptote.»

«L'erreur des hommes sensibles dans la vie publique : ils pèsent à la balance de précision ce qu'il faudrait peser à la bascule.»

«Savoir ce que l'on veut, vouloir ce que l'on sait.»

«La pensée est comme la flamme ; elle ne se diminue pas en se communiquant.»
Finalement, mais non le moindre, l'Essai sur la psychologie de l'invention dans le domaine mathématique de Jacques Hadamard chez Albert Blanchard, 1959. J'ai lu ce livre dans les années 70, lorsque j'étais à l'Université Laval (sans doute emprunté à la bibliothèque du Vachon). Il est traduit de l'anglais par sa fille Jacqueline. Je ne sais pourquoi Hadamard n'a pas écrit directement son livre en français. Mes quelques recherches sur cette question n'ont pas abouti. Toujours est-il qu'en page 114, on y trouve cette très jolie phrase : «On a pu écrire depuis que la voie la plus courte et la meilleure entre deux vérités du domaine réel passe souvent par le domaine imaginaire.» Palle Jorgensen s'est interrogé sur cette phrase.

mercredi 12 janvier 2005

Le journal

« Cette bibliographie offre, par ordre chronologique, du XVe siècle à nos jours, un peu plus d'une centaine de pistes de lecture. Elle a été réalisée par Catherine Bogaert et Philippe Lejeune pour leur livre Un journal à soi (Textuel, 2003). Ils ont autorisé la Bibliothèque qui les en remercie à la reproduire.
Il s'agit de journaux en langue française : des classiques du genre, des textes présentés dans leur livre, et d'un échantillonnage de journaux représentant les situations ordinaires de la vie. D'autres choix auraient pu être faits, tant le domaine est riche. Pour chaque journal, ils indiquent l'édition originale (quand le lieu n'est pas mentionné, il s'agit de Paris), puis, entre crochets, éventuellement, une édition récente disponible en bibliothèque ou en librairie.
 »
Un journal à soi

J'ajouterais à cette bibliographie d'auteurs francophones, Le théâtre des opérations, Journal métaphysique et polémique 1999 de Maucice G. Dantec.
Je veux retenir que l'ancêtre du blogue, c'est le journal format papier. Le néologisme joueb (journal web = web log) n'a pas eu la faveur populaire. C'est compréhensible : joueb est un mot... tellement... blah.

mardi 28 décembre 2004

Deux lectures, deux impressions

Je viens de terminer deux petits livres.

Les Chevaliers du Subjonctif d'Erik Orsenna et Histoire d'une Mouette et du Chat qui lui apprit à voler de Luis Sepúlveda.

Comme j'avais bien apprécié La Grammaire est une chanson douce d'Orsenna, c'est avec beaucoup de joie que j'entrepris la lecture des Chevaliers. J'ai cependant été fort déçu. J'ai trouvé l'histoire mal ficelée et je ne sais pas du tout où voulait en venir l'auteur. Il y a cependant plusieurs jolies phrases qui se retrouveront sur Au fil de mes lectures au courant de la semaine.

Quant au Sepúlveda, chapeau ! Ce conte, car c'est véritablement un conte, est d'une construction impeccable. On tombe en amour avec les «personnages » (des chats, des mouettes, un poète...) mais surtout, on apprécie le message sur la différence : « Il est très facile d'accepter et d'aimer ceux qui nous ressemblent, mais quelqu'un de différent c'est très difficile, et tu nous as aidés à y arriver. » (p.88) Un excellent livre sur la communication, la coopération et l'importance de respecter ses engagements.

dimanche 26 décembre 2004

Bibliopathie

Sur ma liste des prochains achats : Ajouté, au courant de la journée :
  • Parce qu'ici, on en parle, La structure des révolutions scientifiques de Thomas Kuhn. Je n'aurai sans doute pas besoin de le commander car il est en librairie au Renaud-Bray de Gatineau.

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