Jobineries

Blogue de Gilles G. Jobin, Gatineau, Québec.

jeudi 26 juillet 2012

Chemin faisant, page 218

Les points ne sont désagréables qu'à côté des i, mais pas sur les i.

Il y a des choses qu'il ne faut jamais discuter mais prouver.

Il faut qu'une devise nous ressemble, comme il faut qu'une mode nous aille.

L'adjectif change le substantif, comme l'habit change son homme.

La vie est moins bonne à vivre qu'à rêver.

Se lasser, ce n'est pas donner tort à la chose, c'est s'accuser soi-même.

Les bonnes heures, celles où l'on sent la foi nous porter, les vérités éternelles nous soutenir, le bleu du ciel nous abriter!

Anne Barratin, Chemin faisant, Ed. Lemerre, Paris, 1894

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mercredi 25 juillet 2012

Chemin faisant, page 217

La bonne foi est encore plus rare dans les lettres que dans les affaires.

Ne regrettez jamais l'argent dépensé pour connaître l'homme, bien qu'il ne vaille pas grand'chose.

Oh! que l'espoir va vite! Il grimpe plus d'un étage à la fois.

On ne peut pas se passer de l'estime, c'est là son plus grand prix.

La jeunesse a des besoins de dépense comme la fleur des besoins d'air, comme l'oiseau des besoins d'aile.

La jeunesse! un capital difficile à bien placer.

Anne Barratin, Chemin faisant, Ed. Lemerre, Paris, 1894

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mardi 24 juillet 2012

Chemin faisant, page 216

Le matin, le travail est d'or, l'après-midi d'argent.

Le regret de ne pouvoir pas donner a presque la valeur du don.

Les grands rieurs nous ont amusés en nous dissimulant le prix de leurs rires.

Dieu permet toujours à un bon coeur de s'acquitter.

On dirait que la médisance est un engrais, tant elle a quelquefois réussi à ses victimes.

Le chien ronge son os sans le juger, et le cheval traîne son fardeau sans le comparer.

Anne Barratin, Chemin faisant, Ed. Lemerre, Paris, 1894

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lundi 23 juillet 2012

Chemin faisant, page 215

Le mal chronique nous garantit souvent du mal à la mode.

Il y a des notes morales qu'il faut savoir présenter.

La reconnaissance n'a jamais brûlé les doigts à personne.

Le temps est un prophète qu'on n'entend pas prêcher.

Il y a une éducation qui vient du mari, éducation délicate ou grossière dont la femme reste imprégnée toute sa vie.

La raison nous demande tout en une fois ; c'est un de ses torts.

Anne Barratin, Chemin faisant, Ed. Lemerre, Paris, 1894

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dimanche 22 juillet 2012

Chemin faisant, page 214

Il est des sentiments qu'il faut savoir jouer quand on ne les a pas.

Il faut être dans son corps comme devant toujours en sortir, et dans son âme comme devant toujours y rester.

Quand nous touchons aux choses éternelles, Dieu se charge de nous rappeler qu'elles ne nous appartiennent pas.

L'uniforme, une apparence d'égalité.

Un des bonheurs de l'infériorité est de ne rien trouver difficile.

Venger l'ordre, c'est faire respecter ton droit et le mien.

Anne Barratin, Chemin faisant, Ed. Lemerre, Paris, 1894

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samedi 21 juillet 2012

Chemin faisant, page 213

Un protestant comprendra toujours mal une vierge : témoin, Schiller devant Jeanne d'Arc.

Toutes les craintes sont comme la fièvre, sujettes à des accès.

Les promesses sont gaillardes comme les maîtresses d'auberge.

L'entrain est une qualité de l'esprit qui rejaillit sur le corps.

Anne Barratin, Chemin faisant, Ed. Lemerre, Paris, 1894

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vendredi 20 juillet 2012

Chemin faisant, page 210

L'honneur pour soi, la réputation pour les autres.

La dissimulation est un art que nous apprend la vie.

La prudence est une grand'mère dont nous n'aimons pas à ramasser les lunettes.

Une limite sera toujours une tentation.

Rien n'est moins à nous que notre humeur.

Ce n'est pas assez de voir avec ses yeux, il faut voir avec ceux du sens commun.

Anne Barratin, Chemin faisant, Ed. Lemerre, Paris, 1894

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jeudi 19 juillet 2012

Chemin faisant, page 209

On parle esprit aux gens avec lesquels on ne peut parler coeur.

Il est doux de montrer au monde qu'on n'est pas sa dupe.

Les grands horizons provoquent l'interrogation.

La banalité fera toujours la guerre à l'originalité.

Ronge tes poings si tu le veux, c'est ton droit, mais souffre sans témoins.

Ah! la belle chose que le repentir! On est si convaincu de ne plus recommencer !

Quand toutes nos joies sont déjà dans la bière, il n'est pas difficile d'y coucher notre corps.

Anne Barratin, Chemin faisant, Ed. Lemerre, Paris, 1894

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mercredi 18 juillet 2012

Chemin faisant, page 208

Il faut souffler plus d'une fois sur un désir pour l'éteindre.

Que de méprises on commet envers ceux qu'on appelle heureux et envers ceux qu'on appelle fous!

L'adjectif suit la mode comme le ruban.

Un homme qui a rendu sa femme heureuse peut mourir avec une certaine paix.

Il faut toujours être prêt, et pouvoir, comme le soldat, dire à la mort : Présent!

On est drôle pour les autres, quand on l'est; on ne l'est jamais pour soi-même.

Anne Barratin, Chemin faisant, Ed. Lemerre, Paris, 1894

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mardi 17 juillet 2012

Chemin faisant, page 207

Ce n'est jamais la conscience qui nous égare ; c'est l'amour-propre, quand il prend sa place.

La position de l'amie qui reçoit un aveu est aussi pénible que celle de l'amie qui le lui fait.

J'ai vu des humilités qui se rattrapaient si généreusement que, depuis ce temps-là, je suis devenue méfiante pour ceux qui baisent la poussière.

L'idée s'envole de l'esprit comme l'oiseau du nid, pour aller chercher sa vie ailleurs.

Un malheur qu'on ne craint pas pour soi, par exemple l'inconduite d'un fils quand on n'a pas d'enfant, nous semble à peu près supportable.

S'obstiner à pleurer sur sa ruine, c'est préparer un mauvais mortier pour la reconstruction.

Anne Barratin, Chemin faisant, Ed. Lemerre, Paris, 1894

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lundi 16 juillet 2012

Chemin faisant, page 206

La jeunesse questionne et juge sans réflexion: deux irrévérences de l'esprit.

Le monde sera toujours étonné qu'on se passe de lui.

On sent très bien tout ce qui se dit derrière soi.

On n'a jamais passé l'âge des conseils à recevoir tant qu'on porte la carapace humaine.

Il n'est pas défendu de rechercher l'admiration des inférieurs, car l'affection ne peut leur venir que par elle.

L'Italie nous a donné le Carnaval, voilà pourquoi Rome nous a imposé le Carême.

Anne Barratin, Chemin faisant, Ed. Lemerre, Paris, 1894

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dimanche 15 juillet 2012

Chemin faisant, page 205

Les grandes résolutions, comme les grandes armées, sont confiantes en elles-mêmes.

Nos membres sont plus francs que nos sentiments ; ils s'expriment ouvertement quand ils n'en peuvent plus.

Les grandes relations sont comme les grands portefeuilles ; il faut nécessairement y faire entrer plusieurs sortes de valeurs.

La passion survit à la jeunesse, mais elle ferait souvent mieux de mourir avec elle, comme l'enfant avec la mère.

Même la pitié est pleine de partialité.

Avant la neige, la nature semble inquiète : on dirait qu'elle a peur de l'ensevelissement.

Anne Barratin, Chemin faisant, Ed. Lemerre, Paris, 1894

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