Jobineries

Blogue de Gilles G. Jobin, Gatineau, Québec.

samedi 2 mars 2013

De toutes les Paroisses, page 180

Une courte, mais une des meilleures prières : Mon Dieu, chassez-moi de moi-même!

Heureux ceux qui conservent dans la vieillesse une certaine teinte de candeur, cette jeunesse de l'âme!

Le pays des aïeux, c'est encore plus que le nôtre, c'est le leur.

Interroge discrètement un retour : qui sait ce qu'il rapporte? Les chemins peuvent avoir été des conseillers mauvais.

Nous avons toujours de la mémoire pour les fautes d'autrui. Nous aurions toujours mieux fait à leur place.

Salue en passant la vieille maison : elle a vu des douleurs.

Anne Barratin, De toutes les Paroisses, Ed. Lemerre, Paris, 1913

vendredi 1 mars 2013

De toutes les Paroisses, page 179

Ah ! pourquoi vertueux et agréables ne vont-ils pas toujours ensemble !

Les parties d'un entier regardent toujours si l'une d'elles n'est pas plus favorisée que l'autre.

Le beau temps a quelquefois l'air exalté, tant il est beau.

Une belle haie excuse le désordre.

On s'habitue à recevoir, et la gêne est souvent plus grande à celui qui donne qu'à celui qui reçoit.

La paresse déjeune avec le sommeil et soupe avec la faim.

Anne Barratin, De toutes les Paroisses, Ed. Lemerre, Paris, 1913

jeudi 28 février 2013

De toutes les Paroisses, page 178

Si tu veux que ta tendresse dure, sache pourquoi tu aimes.

La dureté de l'exil nous diminue les fautes de l'exilé.

Un jaloux peut ne pas être un méchant, il en tient l'emploi.

C'est toujours le lendemain qu'on charge de sa résolution nouvelle.

Une longue vie a besoin de s'excuser par l'aumône et le sacrifice.

Quand on ne devient pas meilleur en vieillissant, comme on devient pire !

Anne Barratin, De toutes les Paroisses, Ed. Lemerre, Paris, 1913

mercredi 27 février 2013

De toutes les Paroisses, page 177

La beauté et la pauvreté espèrent bien de ne pas rester longtemps ensemble.

Ne fais attendre que l'arrogant.

Quand le coeur a été trop prompt, il appelle souvent l'esprit pour arranger ses affaires.

Les désirs hurlent quand on les nourrit.

Un vieillard gai est agréable à voir, comme un sarment qui flambe.

Ne méprise pas sans entendre : les excuses particulières sont là.

Le peuple n'a pas de confiance à donner ; il n'a que des engoûments.

Anne Barratin, De toutes les Paroisses, Ed. Lemerre, Paris, 1913

mardi 26 février 2013

De toutes les Paroisses, page 176

On peut tout faire par complaisance, mais tout coûte.

Que j'ai peu d'admiration pour le style joaillerie, et qu'il me laisse froide !

Le mensonge honteux se rachète un peu, mais l'autre !

Quand on sait voir, c'est en regardant les autres qu'on commence à se sentir vieillir.

Les autre et soi : la fraternité des deux antipodes.

On n'ose même plus dire qu'on a du bon sens.

Anne Barratin, De toutes les Paroisses, Ed. Lemerre, Paris, 1913

lundi 25 février 2013

De toutes les Paroisses, page 175

Au moins, en promettant, ayons l'intention de tenir.

Sous le nom de sincérité, nous savons dire tant de choses qui nous sont agréables !

On a facilement la menace à la bouche quand on n'est capable d'aucune fermeté.

Ah! qu'il était joli, ce petit banc de pierre avec son dossier de verdure, que quelques jeunes pervenches traversaient! De grands sapins majestueux semblaient le protéger, il avait l'air d'attendre son aventure, sa rencontre, et d'en être impatient.

Laisse entrer du ciel dans tes actions, on peut en mettre dans toutes.

Anne Barratin, De toutes les Paroisses, Ed. Lemerre, Paris, 1913

dimanche 24 février 2013

De toutes les Paroisses, page 174

Si tu veux rire du péril, attends d'y être.

Se tenir le plus loin possible de la tentation, c'est la plus juste marque de confiance qu'on puisse se donner à soi-même.

Prends-toi pour peu, et tu te prendras encore pour trop.

On ne joue jamais avec les choses sérieuses sans qu'elles appellent leur tonnerre.

Il y a des gens dont la présence est si nécessaire pour se souvenir d'eux !

O fortune, que de gâteries tu nous permets ! Récompenser, quel délice !

Anne Barratin, De toutes les Paroisses, Ed. Lemerre, Paris, 1913

samedi 23 février 2013

De toutes les Paroisses, page 173

Il doit être humble, celui qui aime à pardonner.

Un regard qui plaint vaut une main qui se tend.

On ne guérit bien que de ce qu'on méprise : ne dorlotez pas votre mélancolie si vous voulez la vaincre.

Tout peut s'accepter avec un grain de tendresse ou de poésie.

On est souvent traqué par la vérité et obligé de lui rendre les armes.

La vraie bonté ne se laisse pas battre; on recommence, elle recommence.

Anne Barratin, De toutes les Paroisses, Ed. Lemerre, Paris, 1913

vendredi 22 février 2013

De toutes les Paroisses, page 172

La vie s'irrite si nous prenons ses prêts pour des dons.

La caresse et le mensonge ont les mêmes besoins d'appeler leurs semblables.

En croyant on se sent plus assis, plus rebondissant quand on espère.

Le courage est un grand vainqueur, même vaincu.

Il y a des mémoires qui ressemblent à certaines boutiques : tout s'y trouve, rien n'y frappe.

En élevant un enfant, erreur de chercher à créer un type ; développer ce qui existe.

Anne Barratin, De toutes les Paroisses, Ed. Lemerre, Paris, 1913

jeudi 21 février 2013

De toutes les Paroisses, page 171

L'amabilité nous permet toujours de garder notre rang; elle a ses poids et ses mesures.

On s'avoue colère avec gentillesse, gourmand avec satisfaction, paresseux avec délices... vaniteux, jamais.

Porter la paix dans ses paroles, dans ses exemples, la respecter où elle existe, la faire entrer où elle n'est pas, c'est bien travailler !

Que de projets de travail fait un paresseux dans son fauteuil !

On a rarement de la patience de reste, mais il suffit d'en avoir assez.

Il faut faire honneur à tout ce qu'on a reçu.

Anne Barratin, De toutes les Paroisses, Ed. Lemerre, Paris, 1913

mercredi 20 février 2013

De toutes les Paroisses, page 170

Aie l'air d'être persuadé, pour abréger le discours qui t'ennuie.

Une bêtise marche, trotte, galope jusqu'à ce qu'un esprit courageux la prenne à la bride.

Un peu de tout, un peu de bonté, un peu d'esprit, un peu de malice, un peu d'attention font un homme facile à vivre.

La politesse se contente en satisfaisant les autres.

On retrouve la faiblesse de l'homme dans le prêtre, dans l'ami, dans le juge; c'est affligeant.

Un silence prolongé humilie le bavard et le lasse.

Anne Barratin, De toutes les Paroisses, Ed. Lemerre, Paris, 1913

mardi 19 février 2013

De toutes les Paroisses, page 169

Châtiment de pouvoir tout avoir : n'avoir envie de rien.

Que de désillusions se cachent derrière une femme jeune et belle, entièrement détachée de son physique !

Où le coeur a passé reste un sourire ou une goutte de sang.

C'est souvent difficile de pouvoir soi-même se pardonner.

Que de rêves ne sont que de justes réclamations pour le bonheur !

N'attends pas la mort en condamné, attends-la dans les bras de l'espérance.

Anne Barratin, De toutes les Paroisses, Ed. Lemerre, Paris, 1913

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