Jobineries

Blogue de Gilles G. Jobin, Gatineau, Québec.

vendredi 19 avril 2013

De toutes les Paroisses, page 228

Comme nous sentons bien que nous ne sommes pas nés pour le plaisir ! il nous laisse altérés.

Quand la moisson orageuse est passée, certaines femmes deviennent d'une pruderie qui leur sert d'enseigne.

Un homme qui pleure impressionne comme un plafond qui craque.

Dans le malheur on ne voit pas que ce qui est ; ce serait pourtant bien assez.

Il est des esprits faits de manoeuvres et de duplicité : ceux qui parlent toujours de franchise et de sincérité.

Tous ces vieux pommadés à outrance, qu'espèrent-ils donc encore du hasard?

Anne Barratin, De toutes les Paroisses, Ed. Lemerre, Paris, 1913

jeudi 18 avril 2013

De toutes les Paroisses, page 227

Ah! que nos défauts aiment à en rencontrer de semblables !

La vulgarité gagne facilement ce qu'elle approche.

On s'accuse, oui, mais, repentant, en même temps on s'excuse.

Tout ce qui est éphémère est bruyant.

L'éloge intoxique.

Ceux qui sont restés naïfs restent jeunes, les ans les respectent.

Le devoir accompli laisse une fraîcheur qui dure.

Anne Barratin, De toutes les Paroisses, Ed. Lemerre, Paris, 1913

mercredi 17 avril 2013

De toutes les Paroisses, page 226

Il est des esprits qui ne vivent que de soupçons, comme il est des gens qui ne vivent que de contrebande.

L'ami nous répète tout le mal qu'on a dit de nous, par amitié.

Quand on n'a plus envie des choses, comme on en est généreux !

C'est beau de voir le pré se r'habiller à neuf. Est-ce aussi beau de voir se consoler le veuf?

Ce n'est que par l'ironie que certains esprits connaissent la gaîté, gaîté un peu triste comme la lumière d'une lampe.

Ce n'est pas d'écrire comme celui-ci ou comme celui-là; c'est d'avoir sa propre patte.

Anne Barratin, De toutes les Paroisses, Ed. Lemerre, Paris, 1913

mardi 16 avril 2013

De toutes les Paroisses, page 225

On peut être très modeste et connaître l'avantage de la belle situation que l'on possède.

Le flirt est une des allumettes de la coquetterie.

La plus belle expression de l'homme, c'est le courage.

Les compliments ne font que confirmer ce que nous pensions de nous-mêmes.

Dites à une femme qu'elle a les plus beaux yeux de la terre ; pour tout étonnement, elle vous répondra qu'elle a aussi de belles épaules.

L'être susceptible s'ébrèche comme la porcelaine, à chaque contact.

Anne Barratin, De toutes les Paroisses, Ed. Lemerre, Paris, 1913

lundi 15 avril 2013

De toutes les Paroisses, page 224

Tu pourras me salir, mais m'avilir, jamais.

Comme tous les gens délicats ont, d'une manière ou d'une autre, le besoin de s'acquitter!

Ne dévore pas la vie, vis-la.

Apprends à bien faire ce que tu n'aimes pas à faire.

Comme il y a peu de gens qui veuillent se fâcher avec la fortune !

On prospère aussi en bêtise.

Sois même sobre des choses permises.

Anne Barratin, De toutes les Paroisses, Ed. Lemerre, Paris, 1913

dimanche 14 avril 2013

De toutes les Paroisses, page 223

Certains êtres sont si bien placés près d'autres : les arrogants près de ceux qui savent répondre.

On pense en robe de chambre avec les intimes de sa pensée.

Le rire de complaisance n'est qu'une jolie grimace.

Il faut pouvoir respecter tous ceux que l'on fréquente.

Les uns en s'en allant emportent de notre coeur, les autres de notre poésie, ceux-ci de notre admiration, ceux-là de notre force, hélas!

L'incertain s'amuse de nous; il s'éloigne, il s'approche, il nous touche, il nous échappe, et notre coeur suit ces divers mouvements.

Anne Barratin, De toutes les Paroisses, Ed. Lemerre, Paris, 1913

samedi 13 avril 2013

De toutes les Paroisses, page 222

Ne crois jamais être à tes dernières larmes.

Vieillir sans croire, oh! quelle sombre nuit!

La souffrance honteuse, que nous sentons double par le coeur et l'amour-propre, Dieu sait toujours la récompenser.

Pour savoir bien dépenser, il faut que tu contentes ton âme, la mesure, ta situation et la générosité.

Répondre à la crainte par le mépris, c'est l'oeuvre du courage.

La parole gâchée, c'est du pain qu'on émiette.

Anne Barratin, De toutes les Paroisses, Ed. Lemerre, Paris, 1913

vendredi 12 avril 2013

De toutes les Paroisses, page 221

Comme il est faible, l'homme qui se croit fort!

Les légères amours malheureuses n'ont d'autre pitié que la leur.

Qu'il faut plaindre ceux qui ne sentent pas leur immortalité, qui ne te connaissent pas, mon Dieu, et qui n'ont pas le bonheur d'espérer en Toi !

L'Église, c'est l'union du Temps et de l'Éternité.

Comme la poussière des grandes routes, la vanité est aveuglante.

La joie de la conscience n'est jamais bruyante, elle est discrète, c'est un chant en mineur.

Anne Barratin, De toutes les Paroisses, Ed. Lemerre, Paris, 1913

jeudi 11 avril 2013

De toutes les Paroisses, page 220

Faisons vite ce qui nous coûte : différer ne nous acquitte pas.

Les grands hommes sont-ils plus nombreux qu'autrefois, ou les fait-on à meilleur compte?

Une femme ne veut pas souffrir de la jalousie de son mari, mais elle veut qu'il soit capable d'en avoir.

Avec quel mépris on dit d'une femme non jolie : « Mais elle est bonne », comme si c'était si commun de l'être !

Nous prenons souvent l'obstination pour de la fermeté, et tranquillement nous y demeurons. La fermeté, écoute l'avis contraire, l'obstination n'écoute rien.

Anne Barratin, De toutes les Paroisses, Ed. Lemerre, Paris, 1913

mercredi 10 avril 2013

De toutes les Paroisses, page 219

Il y a quelque chose de plus beau que les honneurs qu'on obtient, c'est de les mériter.

Personne n'a osé s'appeler Jésus.

La politique fait bien des fautes, mais comme elle se les pardonne !

La morgue, c'est l'orgueil qui s'outre.

Un artiste qui n'a pas un bout d'article favorable sur lui à vous montrer, un savant qui ose douter, un duc qui oublie son duché, rares gens!

On ne pleure pas avec son amant ; quand une grande douleur arrive à une femme, elle revient pleurer près de son mari.

Anne Barratin, De toutes les Paroisses, Ed. Lemerre, Paris, 1913

mardi 9 avril 2013

De toutes les Paroisses, page 218

Le détachement s'arrache morceau par morceau.

Dans les rêves de l'amour les sens et l'idéal mêlent leur conversation.

Parlez beaucoup à l'enfant de sa conscience pour qu'il sache, homme, rester sous sa domination.

Le mal est comme l'eau : pour pénétrer il ne lui faut qu'une toute petite fissure.

La mort prend comme on prend son bien, avec autorité.

Il y a quelque chose de plus beau que la mode, c'est la décence.

Anne Barratin, De toutes les Paroisses, Ed. Lemerre, Paris, 1913

lundi 8 avril 2013

De toutes les Paroisses, page 217

Le mépris contemple tranquillement ce qui se passe du haut de ses petits yeux gris.

Comme les souffrances physiques ou morales ont vite fait de nous réconcilier avec la mort !

Respecte la pureté, au nom de tes enfants.

On dirait que la pitié écorche l'orgueil, tant il la craint.

La confiance en soi donne des forces, oui, mais encore plus des illusions.

On a une balance particulière pour se peser, une glace particulière pour se voir.

Anne Barratin, De toutes les Paroisses, Ed. Lemerre, Paris, 1913

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