Jobineries

Blogue de Gilles G. Jobin, Gatineau, Québec.

mercredi 26 septembre 2012

De toutes les Paroisses, page 23

Pourquoi certains défauts sont-ils si durs à effrayer?

Il me semble que les choses sont loin d'aller mieux depuis que les petits veulent en savoir plus que les grands.

On peut être coupable et encore coupable ; on ne devient méprisable que si l'on a cherché à tromper.

Le coeur est glorieux quand il s'est soumis : preuve que la tâche ne lui est pas facile.

La fécondité est divine : la manne ne tombait pas à cuillerées.

On prend l'habitude d'un air de mépris, comme on prend celle de croiser ses jambes.

Anne Barratin, De toutes les Paroisses, Ed. Lemerre, Paris, 1913

mardi 25 septembre 2012

De toutes les Paroisses, page 22

On ne court pas dans le progrès moral, on chemine.

Le rêve des moutons est sage, il se borne à leur prairie.

On vieillit avec grâce quand un reproche de jeunesse ne murmure pas derrière soi.

N'importe quelle liqueur ne vaut la soif, n'importe quel mets ne vaut l'appétit.

La paix est la meilleure partie de la joie.

Les mondains ne jugent pas, ils répètent et se répètent.

L'arrogance n'est pas plus le courage que la belle parole n'est la vertu.

Anne Barratin, De toutes les Paroisses, Ed. Lemerre, Paris, 1913

lundi 24 septembre 2012

De toutes les Paroisses, page 21

Régale quelquefois ton coeur: ne compte qu'après avoir donné.

Je plains la faiblesse comme je plains un orphelin.

La folie a quelquefois le coeur tendre, en nous délivrant de nous-mêmes.

Les jeunes filles riches ont perdu la modestie de leur argent. À qui la faute ?

On est fait les uns pour les autres, mais qu'il est quelquefois difficile de s'ajuster à certains types !

À grands pas vont les fous, à petits pas vont les sages.

Anne Barratin, De toutes les Paroisses, Ed. Lemerre, Paris, 1913

dimanche 23 septembre 2012

De toutes les Paroisses, page 20

Quand nous sommes contents, alors... surveillons-nous .

Un peu de mépris, comme un peu de sel dans les mets, assaisonne bien tant de choses!

Aimons le bien qu'on nous souhaite comme le bien qu'on nous fait.

L'insomnie, cette plaine désolée où les fantômes dansent lugubrement devant l'esprit.

Il y a des gens qui discernent des nuances dans la probité.

Le secret que tu as surpris exige le même silence que le secret confié.

Anne Barratin, De toutes les Paroisses, Ed. Lemerre, Paris, 1913

samedi 22 septembre 2012

De toutes les Paroisses, page 19

L'esprit reste plus facilement le jeune homme, le sentiment devient plus vite le vieillard.

Si les jeunes naïvetés sont charmantes, les vieilles sont touchantes.

L'amour a de la marchandise à tout prix.

Quand on est bon, on l'est avec tout le monde ; on est plus difficilement humble avec tout le monde.

Les grandes promesses s'essoufflent en chemin.

La charité qui se lasse n'est encore qu'une aspiration à la charité.

Anne Barratin, De toutes les Paroisses, Ed. Lemerre, Paris, 1913

vendredi 21 septembre 2012

De toutes les Paroisses, page 18

On penche la tête... la mort est là.

La mort s'est arrangée de manière à s'éviter toute observation.

L'ambition est comme le chat, qui aime qu'on lui caresse le dos.

Ne vous impressionnez pas de l'air malheureux des retardataires; ils ne changeront jamais.

Si l'amour n'avait pas de caprices, comment contenterait-il tous ses clients?

Les joyeux nuisent souvent à leur patronne, la joie, et peuvent la rendre insupportable.

Anne Barratin, De toutes les Paroisses, Ed. Lemerre, Paris, 1913

jeudi 20 septembre 2012

De toutes les Paroisses, page 17

Le temps est la caisse, l'ordre est le caissier.

Il y a de l'allégresse dans la réflexion : les déductions arrivent, les masques tombent, les exagérations se calment, les proportions naissent, la raison tient le flambeau, on voit clair.

Les dangers nous attendent à chaque carrefour : sortons armés.

L'accueil peut rappeler toutes les saisons.

Regarde devant toi quand tu marches, derrière et devant toi quand tu projettes.

Un désir estropié garde l'envie de courir.

Anne Barratin, De toutes les Paroisses, Ed. Lemerre, Paris, 1913

mercredi 19 septembre 2012

De toutes les Paroisses, page 16

Les grandes douleurs sont des échelons.

L'amitié n'aime que ce qu'elle comprend ; l'amour peut aimer ce qu'il ne comprend pas.

Il y a tant de genres de fleurs, qu'elles rendent sublime la fidélité à une seule.

Les bonnes fées avaient toujours des cadeaux à faire : bonne note pour être bien reçu.

En général, ne crains pas de partir, plutôt d'arriver.

Le souvenir ne peut pas agrandir son trésor, mais il l'embellit.

Heureusement qu'il faut mourir, sans cela que de bêtises de plus on ferait !

Anne Barratin, De toutes les Paroisses, Ed. Lemerre, Paris, 1913

mardi 18 septembre 2012

De toutes les Paroisses, page 15

L'enrouement subit d'un bavard en plein exercice, quelle aubaine !

Chercher Dieu pour le trouver, c'est bien le moins qu'on puisse faire.

On se croit de la veine et on ose ; on se croit de l'habileté et on avance; on se croit du poignet et on provoque.

N'appelle pas la force sans appeler aussi la douceur.

Il y a des âmes nées gitanes, même dans le département de la Seine.

L'homme n'eût jamais pensé profondément sans la douleur.

Anne Barratin, De toutes les Paroisses, Ed. Lemerre, Paris, 1913

lundi 17 septembre 2012

De toutes les Paroisses, page 14

On croirait souvent qu'une longue vie est assurée à l'homme qui projette.

Évite les extrêmes, ou n'y demeure pas.

La bienveillance qui commence a le devoir d'aller plus loin.

Infirmes pour juger, infirmes pour défendre, infirmes pour aimer, infirmes pour souffrir, toujours infirmes !

Tout en n'en connaissant que les promesses, comme il est consolant, l'au-delà !

Ne pas chercher à démentir la louange que nous ne méritons pas : un petit vol au profit de notre vanité.

Anne Barratin, De toutes les Paroisses, Ed. Lemerre, Paris, 1913

dimanche 16 septembre 2012

De toutes les Paroisses, page 13

Une petite fille peut être une femme, un petit garçon ne peut pas être un homme.

Pour préparer ta retraite, diminue tes prétentions.

On ne cherche pas à justifier ce qu'on aime, on aime.

C'est surtout la mort dont le lendemain vaut mieux que la veille.

Ceux qui t'ont fait du mal, laisse-les passer : la vie est large.

Il y a des jours où le devoir a l'air si grognon ! Ne regardons pas sa figure.

L'amoureux implore d'abord la confiance, c'est le prélude.

Anne Barratin, De toutes les Paroisses, Ed. Lemerre, Paris, 1913

samedi 15 septembre 2012

De toutes les Paroisses, page 12

Après avoir perdu toutes leurs feuilles, comme ils ont l'air honteux de leur nudité, les arbres! Ils nous regardent en vaincus.

Il faut souvent reprendre haleine plusieurs fois avant de pouvoir entendre toute la vérité.

On fait souvent des heureux à bien bon marché.

En devenant sage l'Enfant prodigue a dû rester généreux.

Le sacrifice se lasse aussi, sans oser le dire.

Nos beaux amis, nos bons amis, tâchons de n'avoir jamais besoin d'eux, pour ne pas les voir manquer à l'appel.

On arrive toujours au bout, les chemins seuls sont différents.

Anne Barratin, De toutes les Paroisses, Ed. Lemerre, Paris, 1913

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