mardi 31 janvier 2012
Par Gilles Jobin,
mardi 31 janvier 2012
:: Barratineries
Pour aimer il faut un coeur, pour consoler il faut une âme et un coeur.
Le temps est le tunnel qui conduit au grand jour.
Oui ! promesses humaines, c'est vous qui nous avez appris le mensonge et la duplicité.
Souviens-toi d'occuper ton esprit, de conduire ton coeur, de respecter ta raison.
Craindre après la chute c'est être sage, craindre avant la chute c'est être saint.
Chaque douleur que je supporte me laisse dans l'âme un orgueil inconscient dont mon humilité ne rougit pas.
Anne Barratin,
Chemin faisant, Ed. Lemerre, Paris, 1894
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lundi 30 janvier 2012
Par Gilles Jobin,
lundi 30 janvier 2012
:: Barratineries
Il faut se sentir d'aplomb sur sa morale, comme un cavalier sur son étrier.
Mets le ciel dans ta vie, pour retrouver ta vie dans le ciel.
Il faut, dans toutes nos actions, donner tant pour cent à la mort, et lui faire en sus quelques cadeaux.
Il y a de ces âmes qui font à notre âme ce que le bruit de l'eau fait à notre corps fatigué; même de loin elles nous rafraîchissent.
L'espérance et le souvenir m'ont trompée tous les deux, sans que j'aie pu me corriger ni de me souvenir ni d'espérer.
Les miettes deviennent bonnes quand on n'a plus de morceaux.
Anne Barratin,
Chemin faisant, Ed. Lemerre, Paris, 1894
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dimanche 29 janvier 2012
Par Gilles Jobin,
dimanche 29 janvier 2012
:: Barratineries
Être bon n'est un mérite que quand on est né méchant.
Les larmes sont comme le collier de perles : moins il y en a, plus on y croit.
On revient de bien des choses, mais on revient encore plus de bien des gens.
La plus riche de toutes les vertus : le détachement.
Ne nous fait pas souffrir qui veut.
Pour être bien rempli, chaque jour de notre vie doit avoir entrevu le dernier.
Il faut considérer la joie comme une étrangère, et la peine comme une fille de la maison.
Anne Barratin,
Chemin faisant, Ed. Lemerre, Paris, 1894
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samedi 28 janvier 2012
Par Gilles Jobin,
samedi 28 janvier 2012
:: Barratineries
On est généralement plus content d'avoir dit la vérité que de l'avoir entendue.
Tous les bonheurs se paient, si tous les malheurs ne se méritent pas.
C'est le cœur qu'on tend souvent au collier, et pas toujours le cou.
Pourquoi craint-on sa conscience? Parce que c'est un créancier.
Les larmes, en confondant les castes, démentent les préjugés.
Qu'il y a de genres de solitudes produites par cet état unique : être seul !
Anne Barratin,
Chemin faisant, Ed. Lemerre, Paris, 1894
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vendredi 27 janvier 2012
Par Gilles Jobin,
vendredi 27 janvier 2012
:: Barratineries
Même quand on croit avoir conquis le bonheur, il faut savoir le perdre.
Qu'est-ce que le découragement? Une intermittence de l'espérance.
Le cœur n'a pas besoin d'attendre le soir pour avoir fait sa journée.
On est encore riche avec des regrets, puisqu'il y a des remords.
Il est encore plus consolant de voir le vice puni que la vertu récompensée.
Tous les bonheurs qui se connaissent, comme toutes les vertus qui s'ignorent, ont chance de durer.
Anne Barratin,
Chemin faisant, Ed. Lemerre, Paris, 1894
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jeudi 26 janvier 2012
Par Gilles Jobin,
jeudi 26 janvier 2012
:: Barratineries
Ne sois pas chose, ô femme! même dans les mains de celui que tu aimes ; sois être.
Aimer et jouer l'indifférence, le plus difficile de tous les jeux.
Il ne faut que trois violettes pour parfumer une chambre, il ne faut qu'un regard pour changer le cours d'une vie.
Chaque amoureux croit prendre un brevet d'invention.
Si la beauté nous donne des succès, l'intelligence nous donne des revanches.
Les heures nous restent pour pleurer les instants.
Anne Barratin,
Chemin faisant, Ed. Lemerre, Paris, 1894
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mercredi 25 janvier 2012
Par Gilles Jobin,
mercredi 25 janvier 2012
:: Barratineries
L'homme qui nous oublie nous rend souvent un signalé service.
L'Amour à l'Amitié : Ote-toi de là que je m'y mette ! Mets-toi là que je m'en aille !
Quelle est la femme qui n'a pas rêvé d'habiter quelques instants l'âme de son mari?
En vieillissant il faut s'arranger de ce qui reste, sans songer à ce qu'il y avait.
Si j'étais jeune, je dirais : Le bouquet que tu m'offres, à qui pensais-tu quand tu l'as cueilli ?
Flair de femme se trompe encore moins que palais de gourmand.
La physionomie est comme l'atout de la laideur; la nature semble lui dire : Tâche avec cela de gagner ta partie.
Anne Barratin,
Chemin faisant, Ed. Lemerre, Paris, 1894
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mardi 24 janvier 2012
Par Gilles Jobin,
mardi 24 janvier 2012
:: Barratineries
Il y a bien des manières d'être jolie, il n'y a qu'une manière d'être digne.
Il faut être aimée à son goût, et louée au goût des autres.
Être prise pour son argent, et encore quand on en a pour son argent !
La coquette grignote l'amour.
Le bruit des pas qu'on aime est le plus cher des bruits.
En amour, toi et moi forment un pronom de la même personne.
Vaut-il mieux être la première ou la dernière fleur du papillon ?
Anne Barratin,
Chemin faisant, Ed. Lemerre, Paris, 1894
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lundi 23 janvier 2012
Par Gilles Jobin,
lundi 23 janvier 2012
:: Barratineries
Quand une femme a permis la seconde liberté, elle a autorisé la dernière.
Est-ce par oubli que la plupart des veuves se remarient, ou par souvenir?
Les hommes sont comme les enfants ; ils sentent quelquefois le besoin d'aller dîner à la cuisine.
Certains hommages donnent la sensation d'un gigot après dîner.
Une femme qui n'a peur de rien, est aussi antipathique qu'un homme qui a peur de tout.
Simplement jeune, franchement vieille, doucement belle, discrètement riche.
Anne Barratin,
Chemin faisant, Ed. Lemerre, Paris, 1894
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dimanche 22 janvier 2012
Par Gilles Jobin,
dimanche 22 janvier 2012
:: Barratineries
Le spectacle d'une force qui faiblit n'afflige que les grandes âmes ; elle console les petites.
Les gens qui font de l'égoïsme d'ensemble, s'entendent comme d'excellents musiciens.
La nature nous donnant quelquefois toutes les tendresses, nous demande toutes les forces.
Il y a bien moins de manières d'être honnête femme que d'être bon mari.
Il est des âmes qui attirent et font peur; elles donnent la sensation d'un précipice.
Le bonheur n'est pas plus une question de mérite que l'amour n'est une question de beauté.
Anne Barratin,
Chemin faisant, Ed. Lemerre, Paris, 1894
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samedi 21 janvier 2012
Par Gilles Jobin,
samedi 21 janvier 2012
:: Barratineries
Un homme qui rêve, c'est généralement le feu qui commence à prendre à la maison.
Les Anglais ont inventé le mot « shocking » pour les autres plus que pour eux-mêmes, les inventeurs ne profitant pas toujours de leurs inventions.
Les compagnons du rêve sont comme les compagnons de la débauche ; au réveil, on leur en veut toujours un peu.
Que tu le veuilles ou que tu ne le veuilles pas, si je suis estimable je t'impose l'estime.
Il y a de ces choses qu'on dit pour qu'elles ne nous soient jamais redites; c'est à l'amitié de les sentir et de les respecter.
On espère quelquefois moins par espérance que par besoin d'espérer.
Anne Barratin,
Chemin faisant, Ed. Lemerre, Paris, 1894
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vendredi 20 janvier 2012
Par Gilles Jobin,
vendredi 20 janvier 2012
:: Barratineries
Sagesse ne veut pas plus dire cheveux blancs que cheveux blancs sagesse.
Un rêve est un capital placé sur la déception.
Quand la tâche ne nous grandit pas, elle nous écrase.
Mets ton or près de ton cœur, et tu verras combien peu il a le pouvoir de consoler.
Il est des gens qui ont peur d'un souvenir comme d'un mort : plutôt craindre une espérance comme un vivant.
Les patiences accumulées, comme les rivières endiguées, produisent les plus grands débordements.
Les philosophes sont bien plus facilement amoureux que les amoureux philosophes.
Anne Barratin,
Chemin faisant, Ed. Lemerre, Paris, 1894
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