Jobineries

Blogue de Gilles G. Jobin, Gatineau, Québec.

jeudi 19 janvier 2012

Chemin faisant, page 20

Une activité inoccupée souffre plus qu'une paresse qui s'emploie.

Folie réussie ne justifie pas la folie.

Être grand, c'est avoir dépassé le niveau de la faiblesse sans l'avoir oublié.

Ne prenons pas nos dons pour des mérites, prenons plutôt nos mérites pour des dons.

Ne blâmons que ce qui est mal, et non ce qui est étrange; l'étrange a parfois tant souffert !

De la jeunesse de reste, c'est souvent plus gênant qu'une vieillesse précoce.

Anne Barratin, Chemin faisant, Ed. Lemerre, Paris, 1894

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mercredi 18 janvier 2012

Chemin faisant, page 19

Il y a des yeux qui demandent et d'autres qui prennent.

Il faut quelquefois être indiscret pour être assez affectueux.

Considère l'humanité comme un malade pour t'étonner peu et supporter beaucoup.

Nous prenons quelquefois les gens en horreur en raison de ce que notre imprudence leur a confié.

Que de gens, pour se plaindre, n'attendent que la complaisance d'un écho !

Les conquérants veulent des témoins, voilà pourquoi les conquêtes sur nous-même nous affriandent peu.

Il vaut mieux chanter avec son esprit qu'avec son cœur, parce qu'en chantant le cœur peut finir par se prendre au sérieux.

Anne Barratin, Chemin faisant, Ed. Lemerre, Paris, 1894

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mardi 17 janvier 2012

Chemin faisant, page 18

La vraie tolérance consiste à voir large sans perdre la mesure.

On n'apprend pas à sentir, donc on n'apprend pas le tact.

Est-il plus facile de vaincre une antipathie que de maîtriser une sympathie ?

Une antipathie commune nous lie presque autant qu'une sympathie partagée

Une indiscrétion permise : la pénétration.

Il y a le littérateur et le littérâtre, comme il y a l'homme beau et le bellâtre.

Une des bonnes jouissances d'Adam : avoir pensé dans un monde tout neuf et tout silencieux.

Anne Barratin, Chemin faisant, Ed. Lemerre, Paris, 1894

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lundi 16 janvier 2012

Chemin faisant, page 17

Il n'est pas de grand cœur sans abandon, ni de grand caractère sans retenue.

Deux choses difficiles aux artistes, forcer le silence par le succès ou savoir s'en passer.

Pourquoi ne pas appeler le sexe masculin le sexe-loi ?

Un niais vit sans voir, un sot voit sans comprendre.

La justice a le droit de me faire souffrir et ne me laisse que celui de l'en louer.

Le souvenir est un cimetière où les morts se tiennent debout.

Ce qui glorifie le talent c'est qu'il est synonyme de persévérance.

Anne Barratin, Chemin faisant, Ed. Lemerre, Paris, 1894

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dimanche 15 janvier 2012

Chemin faisant, page 16

Un titre ressemble à une perruque ; il faut qu'il soit posé droit.

Il est bien difficile d'être adroit dans le malheur, mais il n'est pas rare d'être maladroit dans le bonheur.

Comme toutes les courses, la vie est surtout difficile à finir.

Vous êtes un original pour tous ceux qui ne peuvent vous suivre.

On espère devant une jeune figure, mais on pense devant une vieille.

J'aime la fleur qui cherche son terrain, le baiser qui choisit sa joue.

Anne Barratin, Chemin faisant, Ed. Lemerre, Paris, 1894

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samedi 14 janvier 2012

Chemin faisant, page 15

Le bon désir qui ne décuple pas nos forces est comme le fruit qui sèche au lieu de mûrir.

Chaque fois que nous nous faisons servir, prenons garde d'abaisser notre semblable et d'avilir en lui notre dignité.

Ce qui est encore plus lourd que de s'ennuyer c'est de voir s'ennuyer les autres.

Quelque chose doit être plus exigeant que nous-même, c'est notre dignité.

Si notre inexactitude n'est point corrigée par l'exactitude d'autrui, elle ne le sera jamais.

Charmer, c'est conquérir sans bruit.

Anne Barratin, Chemin faisant, Ed. Lemerre, Paris, 1894

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vendredi 13 janvier 2012

Chemin faisant, page 14

Il faut se juger à jeun, et juger les autres après dîner.

Bien agir se passe de bien penser, mais non bien penser de bien agir.

Un marché aux fleurs me fait toujours l'effet d'un champ de rêves humains.

J'irai bâiller à Londres, souper à Madrid, rire à Paris, discuter à Munich, dépenser à Pétersbourg, pleurer à Rome, oublier à Venise, aimer partout où je trouverai un cœur à aimer.

On n'est jamais assez petit chez les autres ni assez grand chez soi.

L'esprit a la foi, le cœur a l'amour.

Anne Barratin, Chemin faisant, Ed. Lemerre, Paris, 1894

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jeudi 12 janvier 2012

Chemin faisant, page 13

Il faut avoir l'air de ne savoir que ce qu'on nous dit.

Plaire n'est jamais si doux que déplaire à certaines gens.

Il est de ces bonheurs qui défient le rêve.

On vendait un jour de l'esprit sur le marché d'Athènes, mais tous s'en trouvant, personne ne se présenta pour en acheter.

Le goût est à l'art ce que le jugement est à l'esprit.

La seule phrase que le bavard ne puisse dire : Je ne sais pas.

Un homme sans opinion : un logement toujours prêt aux mauvais locataires.

Anne Barratin, Chemin faisant, Ed. Lemerre, Paris, 1894

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mercredi 11 janvier 2012

Chemin faisant, page 12

Le caprice est le revolver de la coquette.

Ce qu'il y a de dangereux, c'est ce qu'on ne voit pas venir.

Il y a des gens qu'on aime et qu'on ne supporte pas.

L'ennui n'est admissible qu'en société.

Si vous voulez punir un bavard, devancez-le.

Un des torts de la jeunesse, c'est qu'on ne puisse pas en faire cadeau.

Les feuilles mortes du cœur s'appellent déceptions.

Anne Barratin, Chemin faisant, Ed. Lemerre, Paris, 1894

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mardi 10 janvier 2012

Chemin faisant, page 11

Le hasard a sauvé plus de gens que la prudence.

Un beau matin est une promesse, un beau soir est une bénédiction.

Le fait sauve souvent l'intention.

L'espérance et le souvenir ne se nuisent pas plus que deux jumeaux sur les mêmes genoux.

Les projets sont les relais du chemin.

Le cœur de l'enfant est comme ces montagnes où le mineur va mettre la pioche; que donnera-t-il ? de l'or, de l'argent, ou du cuivre ?

Les convenances sociales sont des sottises qui ont fait leur chemin.

Anne Barratin, Chemin faisant, Ed. Lemerre, Paris, 1894

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lundi 9 janvier 2012

Chemin faisant, page 10

Ce n'est qu'en touchant l'ortie qu'on sait qu'elle pique.

Imposer aux grands et se faire respecter des petits.

On a de la voix sans portée, comme on a de l'esprit sans autorité.

On a l'aplomb de ses millions bien avant d'en avoir l'esprit.

Si les châteaux croulent, les ruines se relèvent : le temps marche pour détruire et pour venger.

Il y a des choses si dures à entendre et si douces à dire !

Rien de plus insupportable qu'un chasseur, si ce n'est son lièvre.

Anne Barratin, Chemin faisant, Ed. Lemerre, Paris, 1894

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dimanche 8 janvier 2012

Chemin faisant, page 9

Reprocher à quelqu'un de ne plus nous aimer, c'est chercher querelle à qui n'entend plus.

Que j'aime à voir les belles nappes vertes de la vallée ! Il me semble que le soleil vient de mettre le couvert pour les indigents.

Il suffit d'un sourire pour nous dévoiler, d'un mot pour nous peindre.

La puissance sans la justice est aussi dangereuse que le plaisir sans la raison.

Oh! pourquoi puis-je moins croire, puisque je puis autant aimer?

Anne Barratin, Chemin faisant, Ed. Lemerre, Paris, 1894

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