Jobineries

Blogue de Gilles G. Jobin, Gatineau, Québec.

mardi 30 avril 2013

De toutes les Paroisses, page 239

Avant de planter, on pioche ; avant de convaincre, on ébranle.

La distinction nous sauve des ans auxquels elle résiste.

Toutes ces lèvres peintes sont en train de tuer le baiser.

Plaindre, c'est comprendre.

Les rêveurs sont toujours au bord d'un abîme.

Ma force appartient à mes devoirs avant de m'appartenir.

Les répits que laisse la douleur semblent en être la respiration.

Anne Barratin, De toutes les Paroisses, Ed. Lemerre, Paris, 1913

lundi 29 avril 2013

De toutes les Paroisses, page 238

La paresse mitige la méchanceté ; un méchant paresseux est moins redoutable qu'un autre.

J'aime l'ouverture des grands chemins et les confidences des petits.

Toutes les cendres se ressemblent.

Le gros de l'affaire, c'est de savoir se passer des éloges des autres.

Il y a des vieillards si pleins d'urbanité qu'ils ont l'air de demander à la jeunesse la permission de continuer à vivre.

La vie intérieure nous rend gourmands de nous-mêmes.

Anne Barratin, De toutes les Paroisses, Ed. Lemerre, Paris, 1913

dimanche 28 avril 2013

De toutes les Paroisses, page 237

L'effort a toujours le droit d'être content de lui.

Sans trop les craindre, respecte les difficultés.

L'amour est toujours bon à chanter.

Tu ne peux plus croire au bien, pourquoi? - J'ai trop trompé.

La Parque à l'orgueilleux : « Pour tous les hommes j'ai les mêmes ciseaux. »

Un parti pris, c'est un borgne : il ne voit que d'un oeil.

Il faut avoir plus peur de sa vie que de sa mort.

Anne Barratin, De toutes les Paroisses, Ed. Lemerre, Paris, 1913

samedi 27 avril 2013

De toutes les Paroisses, page 236

Les femmes peu frottées de vertu exigent souvent de bonnes moeurs chez leurs femmes de chambre : compensation !

Il ne faut rien avoir de trop épais, pas même la chasteté.

Sachons être prudents sans avoir été brûlés, et sages sans avoir été fous.

On apprécie peu son bonheur, on le gobe.

Comme on est fiévreux, on est aussi quémandeur, par tempérament.

Anne Barratin, De toutes les Paroisses, Ed. Lemerre, Paris, 1913

vendredi 26 avril 2013

De toutes les Paroisses, page 235

Les attentions? de la bonté en miettes.

L'amitié peut avoir un doux crépuscule; l'amour ne connaît que le jour ou la nuit.

La crasse de l'orgueil s'appelle la morgue.

Les phrases toutes faites? le bureau de bienfaisance des esprits bornés.

Une reconstitution me fait peine, tout comme une jambe de bois.

Le bruit est un perturbateur, le son est un ami.

Pour un gouvernement ou pour un particulier, il n'y a que le premier pas qui coûte dans la démoralisation ; ensuite comme on y patine!

Anne Barratin, De toutes les Paroisses, Ed. Lemerre, Paris, 1913

jeudi 25 avril 2013

De toutes les Paroisses, page 234

La musique est le ciel des incrédules.

Mon Dieu, ne punissez pas ceux qui m'ont calomniée, ils m'ont fait si peu de mal !

Un esprit juste est plus malheureux qu'un autre : où fuir?

Les jeunes se regardent, les vieux s'examinent.

Nous sommes généralement sévères pour les fautes que nous ne pouvons plus commettre.

Les hommes valent ce que valent leurs désirs.

Je ne vois pas une quenouille sans en regretter le temps.

Anne Barratin, De toutes les Paroisses, Ed. Lemerre, Paris, 1913

mercredi 24 avril 2013

De toutes les Paroisses, page 233

L'envie ne laisse rien de bon en nous.

Le mépris, ce souffle boréal, nous empêche de maudire.

Avoir respecté la morale nous permet de ne rougir devant aucun regard d'honnête femme et de ne redouter aucune indiscrétion sur notre vie.

Savoir vieillir n'est pas une science, c'est une soumission.

Comme le succès des autres est asphyxiant à certains !

Le pouvoir sert souvent à nous montrer combien sont médiocres ceux qui y sont.

Anne Barratin, De toutes les Paroisses, Ed. Lemerre, Paris, 1913

mardi 23 avril 2013

De toutes les Paroisses, page 232

Tout ce qui coûte mérite.

Il est des cas où la douleur se surpasse elle-même.

La révolte énerve la peine, elle ne l'aide pas.

Heureux celui qui peut se soumettre, il est à moitié chemin de la paix.

Qu'il est facile d'être bon prince avec la médisance, quand elle nous concerne !

Quelques femmes mûres portent dans leur physionomie l'âcreté des hommages perdus.

Quand Dieu refuse la profondeur à une intelligence, il lui dit : Allons, je te ferai poète.

Anne Barratin, De toutes les Paroisses, Ed. Lemerre, Paris, 1913

lundi 22 avril 2013

De toutes les Paroisses, page 231

Nos invités trouvent leur compte dans ce que nous leur offrons, la maîtresse de maison dans ce qu'elle observe.

Le calme est la préface de l'indifférence.

L'emballement, c'est l'effervescence du goût.

Si quelqu'un fait ton éloge avec opiniâtreté, cherche, cherche encore ce qu'il te veut.

Un nid, c'est le secret à plusieurs.

Quand on aime à parler on parle toujours trop.

On se lasserait aussi de la jeunesse, si elle nous en donnait le temps.

Anne Barratin, De toutes les Paroisses, Ed. Lemerre, Paris, 1913

dimanche 21 avril 2013

De toutes les Paroisses, page 230

Les passions ne se guérissent pas; elles se courbaturent et recommencent.

Se garder de l'ennui et n'ennuyer personne, deux soins à prendre.

La pruderie est citadine; on n'est pas prude au village.

Trop craindre, c'est appeler.

Il est toujours regrettable qu'une femme riche soit belle ; elle peut si bien s'en passer pour trouver un mari et être entourée !

Les souffrances de l'amour, comme elles sont chères, pendant et après !

Anne Barratin, De toutes les Paroisses, Ed. Lemerre, Paris, 1913

samedi 20 avril 2013

De toutes les Paroisses, page 229

La crainte hypnotise les faibles et fait réfléchir les forts.

Deux femmes s'aiment à distance; dans le même salon elles se jalousent.

Blondes ou brunes, petites ou grandes, belles ou laides, rassurez-vous, il y a des hommages pour toutes ; ça pousse facilement, comme le persil.

Il y a des illusions qui font sourire jusqu'à la folie ; ce ne sont pas celles que le sort traite le plus mal.

Certains maris à morale facile ne considèrent pas comme une infidélité la faute qu'ils commettent loin de chez eux, en voyage, accusant la nature d'avoir été surprise, sans le consentement du coeur.

Anne Barratin, De toutes les Paroisses, Ed. Lemerre, Paris, 1913

vendredi 19 avril 2013

De toutes les Paroisses, page 228

Comme nous sentons bien que nous ne sommes pas nés pour le plaisir ! il nous laisse altérés.

Quand la moisson orageuse est passée, certaines femmes deviennent d'une pruderie qui leur sert d'enseigne.

Un homme qui pleure impressionne comme un plafond qui craque.

Dans le malheur on ne voit pas que ce qui est ; ce serait pourtant bien assez.

Il est des esprits faits de manoeuvres et de duplicité : ceux qui parlent toujours de franchise et de sincérité.

Tous ces vieux pommadés à outrance, qu'espèrent-ils donc encore du hasard?

Anne Barratin, De toutes les Paroisses, Ed. Lemerre, Paris, 1913

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