Jobineries

Blogue de Gilles G. Jobin, Gatineau, Québec.

samedi 6 avril 2013

De toutes les Paroisses, page 215

Cachez le plus possible vos défaites à vos domestiques : pour qu'ils respectent le maître, il doit être infaillible.

Tâchons d'excuser tant que le bon sens le permet.

Désirer, c'est fermenter.

Une femme qui a un amant en prête facilement un à toutes les autres femmes.

Parler d'amour, c'est souvent vouloir faire prendre le feu.

Anne Barratin, De toutes les Paroisses, Ed. Lemerre, Paris, 1913

vendredi 5 avril 2013

De toutes les Paroisses, page 214

Réussir fait naître en nous de charmantes amabilités de passage.

Sans droits, l'exigence s'en crée.

Mériter la louange nous empêche de la rechercher.

La joie menace.

Un prétexte a besoin d'esprit, et beaucoup en manquent.

On devient plus sûrement vieux que sage.

Et quand tous les méchants se ligueraient, et quand toutes les calomnies s'associeraient, ils ne feraient ni reculer ni trembler la vérité.

Anne Barratin, De toutes les Paroisses, Ed. Lemerre, Paris, 1913

jeudi 4 avril 2013

De toutes les Paroisses, page 213

Le charme est varié comme les rêves.

Une injustice victorieuse qui baisse la tête nous montre un peu de décence, mais celle qui la lève !

Les astres même obéissent.

Qu'importe qu'ici-bas on ait eu plus ou moins de bonheur? Le principal, c'est de s'en aller confiant.

Le souvenir : la présence vue au travers d'un crêpe.

Il y a des pourpres honteuses et il y a de saintes guenilles.

Anne Barratin, De toutes les Paroisses, Ed. Lemerre, Paris, 1913

mercredi 3 avril 2013

De toutes les Paroisses, page 212

Cacher le bien que l'on fait, c'est en laisser jouir toute son âme.

Un coin appelle l'intimité.

On se dessèche en jugeant trop.

Les circonstances font les catastrophes; le coeur, les drames.

La vraie candeur éblouit.

La bienséance chez certaines gens est entrée dans la bête ; ils la gardent au milieu des plus noires actions.

On se tait aussi par pitié.

Anne Barratin, De toutes les Paroisses, Ed. Lemerre, Paris, 1913

mardi 2 avril 2013

De toutes les Paroisses, page 211

La main de l'amour ou de l'amitié essuie les jeunes larmes ; les vieilles tombent.

Parler sans savoir ce qu'on dit, et rire sans savoir pourquoi, deux habituelles expressions de la sottise.

D'étrange on devient hétéroclite.

Il y a des gens qui sont bons, ou qui ont de bons moments, non par bonté, par esprit; mais cela ne dure pas longtemps.

Les amours viles s'accommodent du soupçon.

On a moins d'amour à convaincre que d'amour à se faire écouter.

Anne Barratin, De toutes les Paroisses, Ed. Lemerre, Paris, 1913

lundi 1 avril 2013

De toutes les Paroisses, page 210

Affecter la simplicité, comme c'est afficher qu'on ne l'a pas !

On trouve toujours un sujet pour parler de soi.

Ne dérange pas le penseur, il aime certainement mieux sa société que la tienne.

Savoir être vaincu, c'est déjà une victoire.

Que la demande est aisée à certaines gens, comme le compliment à d'autres !

Que de sagesse il y a dans une douce tristesse !

Mettre de la bonne volonté à son bonheur, se convaincre qu'il ne se fait pas tout seul.

Anne Barratin, De toutes les Paroisses, Ed. Lemerre, Paris, 1913

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