Jobineries

Blogue de Gilles G. Jobin, Gatineau, Québec.

mardi 31 juillet 2012

Chemin faisant, page 223

L'avenir ! la longue route sur laquelle les événements préparent leur chevauchée.

Un amant nous permet bien moins d'être laides que féroces.

Les suppositions sont comme les brouillards ; elles enveloppent le fait comme eux la lumière.

La pudeur du sexe doit lui survivre.

Il est aussi difficile de lire dans la physionomie d'un nouvel an que dans le visage d'un nouveau-né.

Il y aura toujours des printemps nouveaux, des feuilles fraîches et des jolies femmes : pas de grèves à craindre de ce côté.

Anne Barratin, Chemin faisant, Ed. Lemerre, Paris, 1894

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lundi 30 juillet 2012

Chemin faisant, page 222

Mettons-nous bien dans la tête que nos années ne sont pas une chaire à prêcher.

Il y a des figures qui ont absolument l'air d'être ravagées par l'impression.

Le désir est comme le brocanteur; il sait faire l'article.

Peu de gens sont appelés à rajeunir le monde et à faire trembler ses vieux gonds.

Pour peu que nous soyons quelqu'un, un ennemi nous enrichit.

On vieillit avec grâce quand on a peu abusé de la jeunesse.

Anne Barratin, Chemin faisant, Ed. Lemerre, Paris, 1894

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dimanche 29 juillet 2012

Chemin faisant, page 221

Un sac de pommes de terre a rendu plus de services que beaucoup de lois.

L'entrée de notre salon doit toujours être une préférence.

Un être content de soi est plus assourdissant qu'une fanfare.

Il n'y a que le vice qui coûte ; sans lui la vie ne serait pas chère.

Une Italienne s'autorise de son soleil comme d'autres de leur naissance ou de leur patrimoine ; et cependant le soleil n'a encore donné de rentes à personne.

Dans l'adversité on ne craint aucune contagion ; si peu de gens nous approchent !

Anne Barratin, Chemin faisant, Ed. Lemerre, Paris, 1894

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samedi 28 juillet 2012

Chemin faisant, page 220

La plus belle fille du monde ne peut donner que ce qu'elle a: doit-elle même le donner?

La timidité nous quitte quelquefois un peu tôt.

Écouter un Français qui parle, c'est devenir son ami.

Que c'est bon un départ qui ne fait pas mal! Il y en a de si poignants !

La honte est la lumière de la faute.

Quand on va faire devant moi l'éloge de certaines gens ou de certaines choses, je suis prise de crainte, tant j'ai peur qu'on ne le fasse pas à mon goût!

Anne Barratin, Chemin faisant, Ed. Lemerre, Paris, 1894

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vendredi 27 juillet 2012

Chemin faisant, page 219

Le monde met tout aux enchères.

Les grandes promesses sont comme certains beaux yeux, on s'y noie.

Une grande douleur n'est pas traîtresse, au moins ; une grande joie peut toujours l'être.

J'entends dire : Elle a tant d'esprit qu'elle ne se fâche de rien. Est-ce de l'esprit?

Il est des susceptibilités que l'éducation nous enlève et d'autres qu'elle nous donne.

L'oubli va encore plus vite que le temps.

Anne Barratin, Chemin faisant, Ed. Lemerre, Paris, 1894

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jeudi 26 juillet 2012

Chemin faisant, page 218

Les points ne sont désagréables qu'à côté des i, mais pas sur les i.

Il y a des choses qu'il ne faut jamais discuter mais prouver.

Il faut qu'une devise nous ressemble, comme il faut qu'une mode nous aille.

L'adjectif change le substantif, comme l'habit change son homme.

La vie est moins bonne à vivre qu'à rêver.

Se lasser, ce n'est pas donner tort à la chose, c'est s'accuser soi-même.

Les bonnes heures, celles où l'on sent la foi nous porter, les vérités éternelles nous soutenir, le bleu du ciel nous abriter!

Anne Barratin, Chemin faisant, Ed. Lemerre, Paris, 1894

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mercredi 25 juillet 2012

Chemin faisant, page 217

La bonne foi est encore plus rare dans les lettres que dans les affaires.

Ne regrettez jamais l'argent dépensé pour connaître l'homme, bien qu'il ne vaille pas grand'chose.

Oh! que l'espoir va vite! Il grimpe plus d'un étage à la fois.

On ne peut pas se passer de l'estime, c'est là son plus grand prix.

La jeunesse a des besoins de dépense comme la fleur des besoins d'air, comme l'oiseau des besoins d'aile.

La jeunesse! un capital difficile à bien placer.

Anne Barratin, Chemin faisant, Ed. Lemerre, Paris, 1894

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mardi 24 juillet 2012

Chemin faisant, page 216

Le matin, le travail est d'or, l'après-midi d'argent.

Le regret de ne pouvoir pas donner a presque la valeur du don.

Les grands rieurs nous ont amusés en nous dissimulant le prix de leurs rires.

Dieu permet toujours à un bon coeur de s'acquitter.

On dirait que la médisance est un engrais, tant elle a quelquefois réussi à ses victimes.

Le chien ronge son os sans le juger, et le cheval traîne son fardeau sans le comparer.

Anne Barratin, Chemin faisant, Ed. Lemerre, Paris, 1894

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lundi 23 juillet 2012

Chemin faisant, page 215

Le mal chronique nous garantit souvent du mal à la mode.

Il y a des notes morales qu'il faut savoir présenter.

La reconnaissance n'a jamais brûlé les doigts à personne.

Le temps est un prophète qu'on n'entend pas prêcher.

Il y a une éducation qui vient du mari, éducation délicate ou grossière dont la femme reste imprégnée toute sa vie.

La raison nous demande tout en une fois ; c'est un de ses torts.

Anne Barratin, Chemin faisant, Ed. Lemerre, Paris, 1894

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dimanche 22 juillet 2012

Chemin faisant, page 214

Il est des sentiments qu'il faut savoir jouer quand on ne les a pas.

Il faut être dans son corps comme devant toujours en sortir, et dans son âme comme devant toujours y rester.

Quand nous touchons aux choses éternelles, Dieu se charge de nous rappeler qu'elles ne nous appartiennent pas.

L'uniforme, une apparence d'égalité.

Un des bonheurs de l'infériorité est de ne rien trouver difficile.

Venger l'ordre, c'est faire respecter ton droit et le mien.

Anne Barratin, Chemin faisant, Ed. Lemerre, Paris, 1894

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samedi 21 juillet 2012

Chemin faisant, page 213

Un protestant comprendra toujours mal une vierge : témoin, Schiller devant Jeanne d'Arc.

Toutes les craintes sont comme la fièvre, sujettes à des accès.

Les promesses sont gaillardes comme les maîtresses d'auberge.

L'entrain est une qualité de l'esprit qui rejaillit sur le corps.

Anne Barratin, Chemin faisant, Ed. Lemerre, Paris, 1894

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vendredi 20 juillet 2012

Chemin faisant, page 210

L'honneur pour soi, la réputation pour les autres.

La dissimulation est un art que nous apprend la vie.

La prudence est une grand'mère dont nous n'aimons pas à ramasser les lunettes.

Une limite sera toujours une tentation.

Rien n'est moins à nous que notre humeur.

Ce n'est pas assez de voir avec ses yeux, il faut voir avec ceux du sens commun.

Anne Barratin, Chemin faisant, Ed. Lemerre, Paris, 1894

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