Jobineries

Blogue de Gilles G. Jobin, Gatineau, Québec.

samedi 7 juillet 2012

Chemin faisant, page 197

Personne ne doit pouvoir te faire dire ce que tu ne veux pas dire.

Dieu n'a pas été moins bon en nous donnant l'ombre que le soleil.

L'expiation est un terrain à Dieu ; il le prête au pécheur dont il veut se faire un ami.

Un homme célébré se croit facilement le mérite d'un homme célèbre.

Le coup de fouet est utile aux êtres et aux choses ; il faut savoir se le donner quand d'autres ne nous le donnent pas.

C'est dans le dernier adieu qu'est la difficulté du dernier voyage.

Anne Barratin, Chemin faisant, Ed. Lemerre, Paris, 1894

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vendredi 6 juillet 2012

Chemin faisant, page 196

La tentation a aussi ses privilégiés.

On devient stoïque à force de larmes, et bon marcheur à force d'ampoules.

Le savoyard a fait connaître la marmotte, et la marmotte a poétisé le savoyard.

Le coeur aime qu'on lui parle de lui.

On aime ses économies autrement que ses rentes.

On jouit complètement de ses petits-enfants, comme d'un usufruit, sans en avoir la responsabilité.

Anne Barratin, Chemin faisant, Ed. Lemerre, Paris, 1894

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mardi 3 juillet 2012

Chemin faisant, page 193

Ceux qui me défendent me font souvent plus de peine que ceux qui m'attaquent.

Corriger sans humilier, panser sans meurtrir.

Un devoir mécontent est un vieux grognard qui ne désarme pas.

Il faut exprimer de sa vie, comme d'une grappe, tout le suc qui peut en sortir.

En Allemagne, la jeunesse est plus vigoureuse que jeune, elle a la force plus que l'élan.

N'est pas imposant qui veut.

Les choses douces sont comme les enfants sages ; elles reposent.

Anne Barratin, Chemin faisant, Ed. Lemerre, Paris, 1894

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lundi 2 juillet 2012

Chemin faisant, page 192

Ah! le peu que nous sommes! Un être ne fait rien dans l'ensemble des êtres, et une corde brisée dérange un violon.

La présence d'esprit vaut un grand capitaine.

Le parti-pris vit les oreilles bouchées.

Un vieux révolutionnaire est moins intéressant qu'une vieille breloque.

Que de gens ont vécu de vanités ne pouvant vivre par le coeur.

C'est bien simple de reculer sa chaise, et cependant c'est montrer beaucoup d'esprit.

Anne Barratin, Chemin faisant, Ed. Lemerre, Paris, 1894

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dimanche 1 juillet 2012

Chemin faisant, page 191

L'imprimerie a mis une borne entre la barbarie et nous.

Rien de plus piteux qu'une vieille guirlande.

Le bon sens s'en va gentiment quand personne ne veut le comprendre.

Quand tout ne vieillit pas ensemble, coeur et esprit, âme et désirs, gare à la bagarre!

Une question nous juge, une réponse nous mesure.

Bah! le dernier homme ne sera encore qu'un homme rappelant le grand-père Adam.

Anne Barratin, Chemin faisant, Ed. Lemerre, Paris, 1894

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