Jobineries

Blogue de Gilles G. Jobin, Gatineau, Québec.

samedi 12 janvier 2013

De toutes les Paroisses, page 131

La sagesse est froide et n'est bonne que le lendemain.

Il est des livres où l'on respire de l'âme.

La simplicité sacre la grandeur.

L'envie n'a pas de bonheur parce qu'elle n'a pas d'amour.

L'élégance vient des proportions.

Une âme à genoux est toujours belle à voir.

La douceur qui succède à l'énergie n'est souvent qu'une fatigue.

Anne Barratin, De toutes les Paroisses, Ed. Lemerre, Paris, 1913

vendredi 11 janvier 2013

De toutes les Paroisses, page 130

Les chagrins qui ne savent pas aller à l'église doivent être bien désemparés.

Il est des êtres qui ne savent parler que de leurs affaires, comme si chacun n'avait pas les siennes.

L'esprit pointu est quelquefois mal servi par sa pointe

On est souvent vaniteux d'une confidence, puis on s'aperçoit qu'elle a fait le tour du quartier et qu'elle se colporte en omnibus.

Il y a des gens qui ont l'air si endimanchés dans la douceur !

Comme on est mal à son aise dans une vertu d'emprunt ! des souliers qui gênent.

Anne Barratin, De toutes les Paroisses, Ed. Lemerre, Paris, 1913

jeudi 10 janvier 2013

De toutes les Paroisses, page 129

Heureusement, il n'est pas défendu à un mariage commencé par intérêt de bifurquer sur la route de l'amour.

La manière de porter la faute indique son avenir en nous.

Le travail fait des héros qui n'inscrivent leurs noms sur aucune colonne.

Les sourires méprisent les rires, et vice versa.

On est fier d'avoir de la reconnaissance, tant on serait honteux de ne pas la sentir.

Ah ! comme chacun a besoin de sa chacune !

Anne Barratin, De toutes les Paroisses, Ed. Lemerre, Paris, 1913

mercredi 9 janvier 2013

De toutes les Paroisses, page 128

Les femmes laides sont généralement encore plus décolletées que les autres.

Moment très agréable quand toutes les timidités sont passées, qu'il ne reste plus que les réserves.

La nature ne demande pas, elle exige.

Ne t'appesantis pas sur les maux que tu ne connais pas; ils se préparent peut-être à frapper à la porte.

Aie de la bonté de reste : ou trouve toujours à l'employer.

L'obéissance est terrestre, la soumission est divine.

Anne Barratin, De toutes les Paroisses, Ed. Lemerre, Paris, 1913

mardi 8 janvier 2013

De toutes les Paroisses, page 127

La femme laide est un hommage de la nature à la beauté.

Il est des coeurs qui semblent créés pour être l'autel du sacrifice.

Simplifier sa vie, c'est apprécier le prix du temps.

C'est le refus obstiné de cerlaines faveurs qui en fait le grand prix.

Le grand amour finit souvent par des larmes ; ses jours de fête sont comptés.

Il y a des femmes qu'on invite pour leurs bijoux. Comme c'est flatteur !

Anne Barratin, De toutes les Paroisses, Ed. Lemerre, Paris, 1913

lundi 7 janvier 2013

De toutes les Paroisses, page 126

Rien n'est sacré pour le vrai mondain; il joue avec l'honneur des autres, et pour quelle récompense: faire rire!

Un modeste ignorant, quelle supériorité il a sur les quarts de savants!

Un simple parfum peut faire tressaillir en nous de profonds souvenirs.

N'ayons pas d'attachement pour les objets s'ils ne rappellent aucun souvenir; tout attachement rendra la mort plus difficile.

Que de grands noms tombent en ruines par leur héritiers !

Toujours sentir devant qui l'on parle : ce qui est bien dit ici est mal dit là.

Anne Barratin, De toutes les Paroisses, Ed. Lemerre, Paris, 1913

dimanche 6 janvier 2013

De toutes les Paroisses, page 125

L'esprit ne peut que momentanément donner l'apparence du savoir; grattez un peu.

Comme il y a des gens qui prennent donc vite du galon !

La femme qui manque de douceur a manqué sa vocation.

L'exaltation nous fait tout croire, affirmer; c'est le cheval emporté, elle va jusqu'à ce qu'elle bute.

On ne peut pas aimer sans trembler, puisque alors on ne peut plus souffrir que dans ce qu'on aime.

Ce que l'on dit prouve si peu ce que l'on vaut !

Anne Barratin, De toutes les Paroisses, Ed. Lemerre, Paris, 1913

samedi 5 janvier 2013

De toutes les Paroisses, page 124

Dans le mariage la femme attend toujours l'occasion de prendre l'autorité que la légèreté du mari lui donne.

Le génie sème, le travail laboure.

Le poète a besoin de parler de lui ; ce qu'il en dit nourrit généralement ses plus beaux vers.

Si la beauté pouvait trembler, elle tremblerait devant la grâce.

Courageux ceux qui voudraient recommencer la vie, ou, plutôt, insouciants.

Dans la jeunesse on interroge les vivants, dans la vieillesse on interroge les morts.

Anne Barratin, De toutes les Paroisses, Ed. Lemerre, Paris, 1913

vendredi 4 janvier 2013

De toutes les Paroisses, page 123

La plupart des femmes séduites y ont mis tant de bonne volonté !

Les fleurs sans parfum me font toujours l'effet de subir une condamnation.

Le soin est une partie du culte.

Il y a des gens qui empèsent tout ce qu'ils disent et tout ce qu'ils font, qui donnent de l'importance à tout, qui appuient sur tous les détails, qui se pâment sur les riens, qui interrogent les hasards, qui s'accrochent aux plus petites circonstances... ils n'oublient que les grands problèmes et les grandes choses qui passent.

L'habileté peut nous être utile ; elle nous fait craindre mais non aimer : elle est hostile au coeur.

Anne Barratin, De toutes les Paroisses, Ed. Lemerre, Paris, 1913

jeudi 3 janvier 2013

De toutes les Paroisses, page 122

Tout bien calculé, laisse partir ce qui veut partir.

Il y a des choses qui s'en vont gracieusement, d'autres douloureusement, d'autres enfin au pas de course.

Que la Providence a bien pensé en donnant la tristesse au vieillard, qu'elle aide à tout quitter!

Pour se contenter de ce qui reste, ne faisons pas toujours l'inventaire de ce qu'il y avait.

Le peu embarrasse souvent plus que le manque.

Anne Barratin, De toutes les Paroisses, Ed. Lemerre, Paris, 1913

mercredi 2 janvier 2013

De toutes les Paroisses, page 121

N'oublie pas ton âge, même si tu ne le sens pas.

Une bonne émotion, quoi de meilleur? sentir son coeur traversé par un rayon bleu, et rester muet sous la joie.

Qu'elle est belle, la franchise... quand cependant elle a été un peu à l'école !

La beauté devient facilement statue, alors on se refroidit à son approche, elle ne descend plus au coeur, elle n'est plus que la fête des yeux.

La laideur un peu humble, qui a l'air de demander pardon à la vie et grâce à l'amour, elle nous conquiert.

On n'a pas besoin d'être l'auteur d'une belle action pour en jouir; le bien honore tous les gens de bien.

Anne Barratin, De toutes les Paroisses, Ed. Lemerre, Paris, 1913

mardi 1 janvier 2013

De toutes les Paroisses, page 120

Patience! À entendre les grand'mères, nous n'aurons que des génies dans l'avenir.

On ne demande pas beaucoup d'esprit à la fortune ; et comme généralement elle s'en dispense !

Ce qu'on aimerait surtout à avoir, c'est ce qu'on ne peut pas avoir.

L'esprit de lutte a de l'haleine, du nerf, du jarret, de l'audace, de la crinière, le thorax large, les hanches solides, il sait faire front à la résistance et se tient ferme dans l'action, il peut être vaincu, mais non soumis.

Comptons sur nos doigts les bonheurs reçus, pour ne pas en oublier un seul dans notre reconnaissance.

Anne Barratin, De toutes les Paroisses, Ed. Lemerre, Paris, 1913

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