vendredi 6 avril 2012
Par Gilles Jobin,
vendredi 6 avril 2012
:: Barratineries
Il y a des non qu'il faut prendre pour des oui, des oui pour des non : à nous de deviner.
L'audace c'est le courage en colère.
Les tyrans ribotent avec le sang.
Une dangereuse lassitude, celle de soi-même.
Les faiblesses de nos amis, quand elles restent orthodoxes, quelle charmante occasion pour nous de leur complaire !
Sainte Thérèse se régalait de la souffrance : puissions-nous seulement nous en contenter !
Même dans l'armoire les uniformes allemands sont des personnages.
Anne Barratin,
Chemin faisant, Ed. Lemerre, Paris, 1894
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jeudi 5 avril 2012
Par Gilles Jobin,
jeudi 5 avril 2012
:: Barratineries
Près d'une affection, la seconde place n'est pas facilement acceptable quand on a eu la première.
La retraite est une solution silencieuse.
L'amitié repose sur deux colonnes : la franchise et la discrétion.
On lutte avec son esprit en l'amusant, avec son coeur en le berçant, avec son corps en le domptant.
Il y a des mots qui valent tout un poème, et des poèmes qui ne valent pas un mot.
Quand la vie dit : « Je ne veux pas, » que répondre? faire la révérence et accepter.
Anne Barratin,
Chemin faisant, Ed. Lemerre, Paris, 1894
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mercredi 4 avril 2012
Par Gilles Jobin,
mercredi 4 avril 2012
:: Barratineries
Les plus honnêtes des tyrans sont dangereux comme les plus innocentes des coquettes.
On peut être maître et tendre, comme on peut être esclave et digne.
Ta langue c'est le lion de la ménagerie ; qu'elle ne t'échappe pas !
Ton malheur fait des heureux ; auras-tu jamais la générosité d'en souffrir moins?
Il y a des gens qui ont l'air mystérieux pour ne rien dire et ne rien penser; c'est un des mille refuges de la bêtise.
Anne Barratin,
Chemin faisant, Ed. Lemerre, Paris, 1894
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mardi 3 avril 2012
Par Gilles Jobin,
mardi 3 avril 2012
:: Barratineries
Otez la justice à la bonté, vous en faites une passion.
On ne reconnaît malheureusement pas le menteur à la lèvre comme le travailleur à l'échiné.
Apprendre à ne se désintéresser de personne, voilà la vraie charité.
Il y a souvent autant de fierté que de générosité à payer généreusement ce qu'on doit.
Quand on est tête de ligne, il faut savoir être tête de courage.
C'est un succès de bon ton que de céder devant un entêté.
Si les vrais amis doivent nous chercher dans la peine, ils doivent savoir nous attendre dans la joie.
Anne Barratin,
Chemin faisant, Ed. Lemerre, Paris, 1894
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lundi 2 avril 2012
Par Gilles Jobin,
lundi 2 avril 2012
:: Barratineries
Après une grande douleur, rien ne nous étonne plus, si ce n'est de l'avoir supportée.
Il est aussi difficile de se faire oublier quand on a de l'argent, que de faire songer à soi quand on n'en a pas.
Le sceptique qui admet des exceptions n'est pas malade jusqu'à la moelle ; et, comme le poitrinaire au premier degré, il peut se guérir dans un chaud milieu.
Que je plains les gens qui ont besoin du silence d'un domestique !
On a beau dire, l'argent, c'est un bon dos de montagne où s'appuyer.
Je remercie ceux que j'ai admirés dans ma vie; je bénis moins ceux que j'ai aimés.
Anne Barratin,
Chemin faisant, Ed. Lemerre, Paris, 1894
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dimanche 1 avril 2012
Par Gilles Jobin,
dimanche 1 avril 2012
:: Barratineries
La souffrance à l'âme chrétienne : Je te veux le matin, je te veux le soir, je te veux à toute heure, je te veux quand je te veux.
Il ne faut jamais vouloir donner aux autres une leçon, même utile, au détriment de qui que ce soit.
Chacun de nous doit tremper son suaire de larmes avant d'en être enveloppé.
C'est toujours amusant d'entendre qui veut éclairer ou instruire plus éclairé ou plus instruit que soi.
Le jour où vous portez fièrement votre douleur, bourdonne dans l'air l'essaim des envieux.
Revenir à la jeunesse, peut-être; à la naïveté, jamais !
Anne Barratin,
Chemin faisant, Ed. Lemerre, Paris, 1894
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samedi 31 mars 2012
Par Gilles Jobin,
samedi 31 mars 2012
:: Barratineries
Ce qu'il y a toujours de plus incontestablement vrai dans l'intérêt qu'on nous montre, c'est le nez de la curiosité.
Il y a des mots qui ordonnent, qui tranchent, qui coupent; d'autres qui font l'effet de lanières sur le coeur humain.
C'est une infériorité du blason que de ne pouvoir être comme l'or vérifié par le titre.
Que de femmes on mettrait bien en pantalon, et que d'hommes en jupon !
Oh! les belles heures, où l'âme est jeune, où le coeur est libre, où l'esprit est frais comme un bouton entr'ouvert ! Aucune poussière ne s'est montrée sur la route, aucune ride sur la joue de l'espérance ; la joie carillonne dans l'air, et la confiance bat de l'aile avec défi.
Anne Barratin,
Chemin faisant, Ed. Lemerre, Paris, 1894
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vendredi 30 mars 2012
Par Gilles Jobin,
vendredi 30 mars 2012
:: Barratineries
Les gens ruinés sont comme les malades, ils n'intéressent pas tous au même titre : ne pas confondre prodigalités et revers.
Jouir seul est presque aussi difficile que souffrir seul : pauvre humanité !
On jouit de sa liberté sans s'en servir.
Les regrets font-ils marcher plus lentement le corbillard et le mort en est-il moins cahoté ?
Il y a de la cruauté à tenter l'ancien coupable.
Ce n'est qu'au retour de Capoue qu'on peut se dire vertueux.
On a de la désinvolture dans l'esprit comme dans le corps.
Anne Barratin,
Chemin faisant, Ed. Lemerre, Paris, 1894
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jeudi 29 mars 2012
Par Gilles Jobin,
jeudi 29 mars 2012
:: Barratineries
Laissons venir les ans, comme Notre-Seigneur laissait venir à lui les petits enfants.
Partout où je vois le bon sens, je me sens en sûreté.
Tous les témoignages ne nous flattent pas, toutes les parures ne nous vont pas.
L'observateur est comme l'armateur : tous les voyages ne l'enrichissent pas.
De vieux yeux avides, de vieilles mains cramponnantes, de vieilles soifs haletantes, je ne sache rien de plus odieux.
On n'est pas plus sûr de trouver la simplicité derrière une fille pauvre que le bonheur derrière une fille riche.
Anne Barratin,
Chemin faisant, Ed. Lemerre, Paris, 1894
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mercredi 28 mars 2012
Par Gilles Jobin,
mercredi 28 mars 2012
:: Barratineries
On jouit plus de son luxe quand on sent qu'il ne vous est pas indispensable.
L'homme qui croit entre en intimité avec son Dieu.
Qu'il y a de puissance dans un regard, de mystère dans un sourire, d'amertume dans une larme !
Le tact a la prudence de l'aïeul et la sensibilité de l'enfant.
Des yeux secs sont souvent plus navrants à voir que des yeux pleins de larmes.
Anne Barratin,
Chemin faisant, Ed. Lemerre, Paris, 1894
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mardi 27 mars 2012
Par Gilles Jobin,
mardi 27 mars 2012
:: Barratineries
Une chose très pénible à constater quand on a beaucoup souffert, c'est d'avoir perdu de sa pitié.
La magie des mots a fait autant que la puissance de la logique.
Faire le tour d'un esprit c'est quelquefois plus difficile que de faire le tour du monde.
Je n'aime pas plus les roses déformées par la culture que je n'aime les jeunes filles émancipées par la société.
Pour dominer une position il faut être fort; pour dominer un homme, ce n'est pas nécessaire.
Tout s'apprend, surtout l'art de vivre.
Le désir qu'une veuve exprime de se remarier ne devrait pas plus se dire qu'un secret de cabinet de toilette.
Anne Barratin,
Chemin faisant, Ed. Lemerre, Paris, 1894
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lundi 26 mars 2012
Par Gilles Jobin,
lundi 26 mars 2012
:: Barratineries
Il ne faut rien aimer, même son pays, plus que son honneur.
Il est aussi antipathique de penser avec certaines gens que de se laisser embrasser par certaines lèvres.
Un coeur tendre a toujours besoin d'adoption.
La mort se met en route tous les matins et tous les soirs, et comme tout se gare à son approche, elle n'a jamais de retard.
De même que les oiseaux aiment tout ce qui chante, les serpents aiment tout ce qui rampe, les loups tout ce qui hurle.
La souffrance est une pourpre pour le saint.
Anne Barratin,
Chemin faisant, Ed. Lemerre, Paris, 1894
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