Jobineries

Blogue de Gilles G. Jobin, Gatineau, Québec.

vendredi 7 décembre 2012

De toutes les Paroisses, page 95

Si les réformateurs pensaient à se réformer, comme ce serait édifiant !

La femme se soumet, tant qu'elle aime.

La foi est la patrie des douleurs.

L'heureuse mère d'une fille expie souvent tout son bonheur, par son gendre.

Il y a une douceur trop sucrée, qui sent l'hypocrisie.

On oublie ce qu'on a appris, on n'oublie jamais ce qu'on a deviné.

En amour, on se vole à qui mieux mieux.

Anne Barratin, De toutes les Paroisses, Ed. Lemerre, Paris, 1913

jeudi 6 décembre 2012

De toutes les Paroisses, page 94

Ils meurent en beauté, nos amis les arbres, dorés et empourprés.

Si la beauté a ses jours, l'esprit a ses moments; la bonté seule est de toutes les heures.

Malade bien souvent, comme il est long à mourir, le coeur !

La mort n'est belle que dans le silence.

Avec quelle facilité on oublie ce qu'on a fait souffrir !

On peut toujours consoler un vaniteux par sa marotte.

Faire la paix autour de soi, coûte que coûte.

Anne Barratin, De toutes les Paroisses, Ed. Lemerre, Paris, 1913

mercredi 5 décembre 2012

De toutes les Paroisses, page 93

Ne jugeons pas le pauvre malade : il est possédé.

Une humeur douce ne va généralement pas avec beaucoup d'imagination.

Sentir vite, c'est surtout souffrir plus que les autres.

À tout ce qui n'est pas un franc coquin, la candeur impose.

Expier ne doit pas nous faire oublier.

On n'a pas le temps de se haïr à Paris ; la haine n'y est pas noire, elle y est grise.

Anne Barratin, De toutes les Paroisses, Ed. Lemerre, Paris, 1913

mardi 4 décembre 2012

De toutes les Paroisses, page 92

La femme croit au pressentiment, sa sensibilité l'y pousse.

Il y aura toujours des duchesses, des comtesses, mais la grande dame est en train de mourir.

En fait de malices, l'amour en remontrerait à la malice elle-même.

La bizarrerie cache souvent des peines bien lourdes.

Il ne faut pas connaître sa valeur, sans quoi on l'outre.

L'amour aide à comprendre tant de choses où l'esprit ne suffirait pas.

Anne Barratin, De toutes les Paroisses, Ed. Lemerre, Paris, 1913

lundi 3 décembre 2012

De toutes les Paroisses, page 91

Peu de succès grise, beaucoup donne à réfléchir.

Nous pourrions souvent voir, mais nous n'avons pas le courage de lever les stores.

Il y a bien des manières d'avoir trente ans.

Certains hommes, comme les moutons, ont si peu l'air de regretter l'esprit qu'ils n'ont pas !

C'est toujours un peu niais pour une femme de jurer sur la fidélité de son mari.

L'arriviste! ce nouvel animal qui sait flatter, ramper, faire mille grimaces avec sa queue et lécher toutes les bottes.

Anne Barratin, De toutes les Paroisses, Ed. Lemerre, Paris, 1913

dimanche 2 décembre 2012

De toutes les Paroisses, page 90

Le Français se reconnaît beaucoup de raisons pour s'aimer, et il n'y manque pas.

Je ne trouve pas que la dignité du mari trompé perde à croire sa femme toujours pure; trop de confiance n'est qu'un malheur.

Heures d'illusions, légères comme des fluides, douces comme des cassolettes qui s'ouvrent !

On est généralement payé de la même monnaie.

On souffre surtout de ses égaux.

Il faut supporter facilement ses dépenses; le luxe ne doit coûter ni inquiétude ni insomnie.

Anne Barratin, De toutes les Paroisses, Ed. Lemerre, Paris, 1913

samedi 1 décembre 2012

De toutes les Paroisses, page 89

Être beau, un heureux superflu; être bon, un strict nécessaire.

Perds la vie sans crainte, tu en retrouveras une autre.

La vieillesse nous ferait croire qu'on a connu toute une famille d'années : les parents, les enfants, et les petits-enfants.

Comme elle peut être saine, l'indifférence!

Si l'on pouvait arracher certains feuillets de la vie, elle serait belle ; mais il faut les tourner tous.

Touchant dans la misère, l'amour est si bien chez lui dans le luxe !

Anne Barratin, De toutes les Paroisses, Ed. Lemerre, Paris, 1913

vendredi 30 novembre 2012

De toutes les Paroisses, page 88

Use bien les jours, respecte les heures, jouis des moments.

Aime l'humanité, surtout pour ce qu'elle souffre.

L'humilité s'approche de la louange avec crainte, du blâme avec acquiescement.

La vie a fait la douleur, l'homme a fait le remords.

N'analyse pas un cadeau, il est son maître.

Maladies de la volonté : en manquer ou en trop avoir.

Anne Barratin, De toutes les Paroisses, Ed. Lemerre, Paris, 1913

jeudi 29 novembre 2012

De toutes les Paroisses, page 87

L'amant est fait pour tromper, c'est sa vocation.

Aime à donner, pour donner assez.

C'est surtout la douleur qu'il faut habiller de simplicité ; les atours la défigurent.

Gouverner sa sensibilité un peu comme un enfant : lui défendre et lui permettre.

Ah! comme une bonne réponse nous aère et nous soulage !

On court toujours risque en aimant, mais, sans aimer, on meurt.

Quand une fois la confiance a quitté une place, comme elle y revient difficilement! elle a delà rancune.

Anne Barratin, De toutes les Paroisses, Ed. Lemerre, Paris, 1913

mercredi 28 novembre 2012

De toutes les Paroisses, page 86

Tous les grands horizons sont féconds en promesses, tous les grands yeux aussi semblent pleins de richesses.

L'être qui a besoin de se sauver perd facilement sa délicatesse.

Il y a des gens qui ne sont jamais satisfaits : les deux mains pleines, ils en voudraient pouvoir tendre une troisième.

En pensant, il nous semble penser avec tous ceux qui pensent ou qui pensèrent.

La douceur n'est pas toujours de mise.

Comme tu partirais serein si tu savais, jeune mourant, ce que t'aurait demandé la vie!

Anne Barratin, De toutes les Paroisses, Ed. Lemerre, Paris, 1913

mardi 27 novembre 2012

De toutes les Paroisses, page 85

Prêts pour le malheur, c'est quelquefois le bonheur qui nous embarque.

Ayons des projets doux, pour avoir des réveils sereins.

Quand une femme commence à prêcher l'indépendance, à en revendiquer les droits, son mari fera bien de réfléchir.

Que c'est commode, une bourse, pour se faire aimer!

Heureuse encore la vieillesse qui ne lutte qu'avec elle-même!

Quand la moisson est jaunie, ne crois pas tout gagné.

Anne Barratin, De toutes les Paroisses, Ed. Lemerre, Paris, 1913

lundi 26 novembre 2012

De toutes les Paroisses, page 84

Que de Messalines en robes blanches et à ceintures bleues !

Je n'ai pas beaucoup d'admiration pour la pudeur des jeunes filles modernes, elle est un peu trop en chair pour mon goût.

Aimons nos amis tout à fait en dehors de leur bourse, si c'est possible.

On peut arriver à aimer la mort et à aimer son ennemi.

Les âmes saintes portent leur peine comme une guirlande de roses, avec amour et respect.

Anne Barratin, De toutes les Paroisses, Ed. Lemerre, Paris, 1913

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