Jobineries

Blogue de Gilles G. Jobin, Gatineau, Québec.

mardi 21 août 2012

Chemin faisant, page 243

Quand on lève les yeux, comme le champ est grand devant soi !

Il ne faut que du bon sens pour n'être pas ridicule.

Il faut parfois beaucoup de temps pour comprendre la vérité.

Quand je souffre, je ne puis m'empêcher de dire : S'ils me voyaient, quelle bonne journée pour mes envieux!

La douleur a beau nous montrer qu'elle nous aime, nous, nous ne l'aimons pas.

L'amour-propre, c'est plus que l'amour de soi, c'est l'amour de tout ce qu'on fait.

Anne Barratin, Chemin faisant, Ed. Lemerre, Paris, 1894

Lire le premier billet consacré à cette série.

lundi 20 août 2012

Chemin faisant, page 242

Il y a des hommes qui ne peuvent pas compromettre, comme il est des venins qui ne peuvent prendre.

Le littérateur qui sent devant lui son public en écrivant lui appartient trop ; il faut être soi, puis lui.

Je reconnais le degré de mon amitié à ma susceptibilité pour ceux qu'on analyse devant moi.

Quand tu me montreras l'Homme dont nul n'a médit, je commencerai à m'affliger qu'on ait médit de moi.

L'amour de nous-même nous fait tout accepter.

Comment se plaindre, quand on a trouvé des amis plus jaloux que nous-même de notre succès?

Anne Barratin, Chemin faisant, Ed. Lemerre, Paris, 1894

Lire le premier billet consacré à cette série.

dimanche 19 août 2012

Chemin faisant, page 241

On a l'esprit gros comme le corps.

L'oeuf est pondu ; mangez-le comme vous voudrez.

Les bois ne donnent pas tous la même ombre, mais font tous la même cendre.

On a vite mangé toutes ses économies de prudence et de sagesse.

Quel est le plus grand tort d'une dame de compagnie? D'occuper la place d'êtres rêvés ou absents.

Qu'il y a de douces redites, d'innocentes bêtises et de majuscules naïvetés!

Anne Barratin, Chemin faisant, Ed. Lemerre, Paris, 1894

Lire le premier billet consacré à cette série.

samedi 18 août 2012

Chemin faisant, page 240

Le malheur attendrit surtout celui qui le porte.

L'épreuve, la seule décoration que nous n'osions pas solliciter.

La joie se fatigue aussi et montre par là qu'elle est de l'homme.

Pour l'Allemand, le Rhin c'est le Jourdain.

Que de quartiers d'audace on concède à un imbécile, quand on lui demande pardon !

Plus que toute autre, l'Allemande a besoin d'être simple pour charmer.

Anne Barratin, Chemin faisant, Ed. Lemerre, Paris, 1894

Lire le premier billet consacré à cette série.

vendredi 17 août 2012

Chemin faisant, page 239

Un indiscret ne s'effraie pas plus d'un échec qu'une guêpe d'un coup d'éventail.

Quand Dieu a dit à l'homme : Aime et espère, il lui a dit : Souffre et tais-toi.

Nous prenons le succès de toutes lèvres, tant nous l'aimons.

La joie est une héritière qui fait sonner sa bourse en marchant.

Occuper les autres d'eux-mêmes, c'est toujours les servir à leur goût.

Une médisance se prélasse triomphalement sur les lèvres d'un bavard, comme le singe de la fable sur le dos du dauphin.

Anne Barratin, Chemin faisant, Ed. Lemerre, Paris, 1894

Lire le premier billet consacré à cette série.

jeudi 16 août 2012

Chemin faisant, page 238

Une âme délicate fait de ses promesses des serments.

Bien des amitiés nous flattent plus qu'elles ne nous consolent.

À dix ans de distance, une folie peut devenir une raison.

On garde ses lettres d'amour autant par vanité que par amour.

Faute d'aigles, l'Académie accepte les pigeons.

Soutenir l'exemple qu'on a donné, c'est là qu'est la pierre de touche !

Il y a dans le premier baiser reçu quelque chose de l'émotion que donne l'Océan quand nous le voyons pour la première fois.

Anne Barratin, Chemin faisant, Ed. Lemerre, Paris, 1894

Lire le premier billet consacré à cette série.

mercredi 15 août 2012

Chemin faisant, page 237

Les étrangers auront beau dire, la réplique est de race française.

La sobriété poétise le vieillard, comme le clair de lune le paysage.

Quand on est jeune, une prétention impose comme un habit chamarré ; plus tard on déshabille simplement mademoiselle, on laisse simplement attendre monsieur.

On est toujours l'enfant de son temps, encore plus que l'enfant de sa mère.

La peur est reniée par ceux qui l'éprouvent; c'est un de ces sentiments qu'on n'avoue pas.

Les petits souvenirs s'arrangent fort bien avec les grands, tout ce monde-là fait bon ménage dans le coeur.

Anne Barratin, Chemin faisant, Ed. Lemerre, Paris, 1894

Lire le premier billet consacré à cette série.

lundi 13 août 2012

Chemin faisant, page 235

Il y a des gens qui, dans leurs manières, rappellent les vieilles douairières et les vieilles dentelles qui les ont entourés.

La passion et le droit ne réclament pas de la même manière.

Il y a des défauts dont nous sommes fiers, et ceux-là, nous sommes sûrs de les garder longtemps.

On pleure les premières illusions perdues d'un oeil, et les dernières des deux yeux.

Un envieux me fait toujours l'effet d'un voleur ; réfléchissez bien, entre eux, il n'y a que la pince-monseigneur.

Rien n'aide mieux l'amant que le printemps ; il lui prête ses roses avant qu'elles soient ouvertes, ses douceurs pour attendre, ses audaces pour avancer.

Anne Barratin, Chemin faisant, Ed. Lemerre, Paris, 1894

Lire le premier billet consacré à cette série.

dimanche 12 août 2012

Chemin faisant, page 234

Pour faire une belle entrée, il faut de la confiance en soi-même; pour faire une belle sortie, il faut les qualités contraires.

A quoi bon ? Quand cette phrase-là s'empare de nous, adieu courage ! adieu vertu !

Pour l'Allemand, la femme est bien moins une compagne qu'une marmite à enfants.

L'ombre des êtres aimés nous protège toujours.

Les coquettes ont peur des dates, comme les coupables des témoins.

La faute du prêtre est comme la tache d'huile : elle va loin.

Anne Barratin, Chemin faisant, Ed. Lemerre, Paris, 1894

Lire le premier billet consacré à cette série.

samedi 11 août 2012

Chemin faisant, page 233

La nature ne numérote qu'un très petit nombre d'individus.

On apprend aussi à se servir de soi-même.

L'esprit peut avoir aussi l'oreille dure.

Blâme qui veut, fait mieux qui peut.

Hardi avec la vie, doux avec la douleur, soumis avec la mort.

Les regrets se dissolvent dans les espérances.

Pour régner, une crainte étrangle une autre crainte.

Anne Barratin, Chemin faisant, Ed. Lemerre, Paris, 1894

Lire le premier billet consacré à cette série.

vendredi 10 août 2012

Chemin faisant, page 232

Se faire désirer, ce n'est ni un mal ni un bien, c'est un essai : nous désirera-t-on ?

Le bon ton ne s'enrhume jamais, il ne s'expose pas.

Le jasmin proclame son parfum, l'innocence ignore le sien.

La soumission à tous les préjugés fait le héros mondain.

Il y a des gens qui ont l'air de filer le temps à la quenouille tant ils le prennent avec douceur !

Anne Barratin, Chemin faisant, Ed. Lemerre, Paris, 1894

Lire le premier billet consacré à cette série.

mercredi 8 août 2012

Chemin faisant, page 231

On va quelquefois au bagne à cause de son associé : pensez-y, belle Italie!

Tout ce qui est dit n'est plus à nous et ne peut plus, hélas! le redevenir.

Le coeur fait irruption dans l'âme, et c'est alors que commence le combat.

La langue Italienne sent le boudoir, le baiser entre deux portes.

Être au goût de tous, ce serait si peu flatteur !

L'insulte n'est pas l'ironie ; l'ironie, c'est l'insulte habillée.

Rien n'est agréable comme un couvert intime : en sortir pour donner de grands dîners, c'est comprendre combien il est dur de faire de la clientèle au lieu de faire de la science ou de l'art.

Anne Barratin, Chemin faisant, Ed. Lemerre, Paris, 1894

Lire le premier billet consacré à cette série.

< 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 32 33 34 35 36 37 38 39 40 >