Jobineries

Blogue de Gilles G. Jobin, Gatineau, Québec.

samedi 25 octobre 2014

Renard et la religion

« La religion est l'excuse de leur pensée paresseuse. Vous leur donnez, de l'univers, une explication toute faite, bien médiocre. Ils se gardent d'en chercher une autre, d'abord parce qu'ils sont incapables de chercher, ensuite parce que ça leur est bien égal.
Il n'y a rien de plus bassement pratique que la religion.
Vous dites que je suis athée, parce que nous ne cherchons pas Dieu de la même façon ; ou, plutôt, vous croyez l'avoir trouvé. Je vous félicite. Je le cherche encore. Je le chercherai dix ans, vingt ans, s'il me prête vie. Je crains de ne pouvoir le trouver : je le chercherai quand même, s'il existe. Il me saura peut-être gré de mon effort. Et peut-être qu'il aura pitié de votre confiance béate, de votre foi paresseuse et un peu niaise. »
Jules Renard, Journal, 14 septembre 1903.

mardi 30 septembre 2014

Le plus grand

«Si l'on me demande quel est le plus grand de tous les hommes : Celui-là, dirai-je, qui est le meilleur. Et si l'on ajoute : Quel est le meilleur ? - Celui-là, répondrai-je, qui a le mieux mérité du genre humain.»
William Jones (1746-1794), rapporté par Le Magasin Pittoresque, 1851, p. 278.

lundi 29 septembre 2014

Vanité

Les hommes sont si vains, si faibles, que souvent l'envie de faire du bruit les fait avancer des chose dont ils ne possèdent pas la conviction; et après tout, je ne sais si un homme est jamais parfaitement sûr de ce qu'il pense réellement.
Chateaubriand, Essai historique, politique et moral sur les révolutions.

lundi 25 août 2014

Puzzle

Ce vide
qui exige
satisfaction

samedi 2 août 2014

Les voyages

Trouvé dans "Le magasin pittoresque" vol. 46, 1878.

Un sot disait à Socrate :
- On prétend qu'il est utile de connaître les pays étrangers. Pour moi, je voyage beaucoup, et cela ne me sert à rien.
Socrate lui répondit :
- Ce qui vous arrive est tout simple : vous voyagez avec vous.

vendredi 7 mars 2014

Soap

Entendu dans un soap :

«Toujours je t'aimerai; et je t'assure que ce n'est pas près de changer.»

mardi 20 novembre 2012

Mon métier : le jeu.

« Pour Pauline Kergomard, grande pédagogue française du début du XXe siècle et spécialiste de la petite enfance, le jeu est même "le travail de l'enfance, c'est son métier, c'est sa vie." ».
Helayel et Causse-Mergui, 100 idées pour aider les élèves «dyscalculiques», Alta Communication, 2011.

vendredi 13 avril 2012

Le savoir graalisé

« L'enseignant n'est plus ni le garant ni le conservateur d'un savoir graalisé et son flicage des élèves qui surfent sur internet vire au chant du cygne d'une pédagogie révolue et ne voulant pas faire sa révolution. »
Emmanuel Jaffelin, Le Monde du 12 avril 2012.

mercredi 28 mars 2012

Stiegler et le marketing

« [...] L’écriture se produit aujourd’hui à la vitesse de la lumière par l’intermédiaire d’une machine. Mais c’est toujours de l’écriture. Qu’est-ce qu’une université ? En fait, l’Université, qui est apparue au début du XIXe siècle en Europe, vient de l’Académie au sens de Platon. L’Université, appelons-la le monde académique, qu’est-ce que c’est ? C’est ce qui transforme le caractère empoisonnant de l’écriture en quelque chose de bénéfique. « On dit qu’avec l’écriture, les sophistes ont détruit la vie collective, et bien moi, répond Platon, je vais faire une école, que j’appellerai l’Académie, qui produit des livres, des manuels, et je fais en sorte que l’écriture soit mise au service des mathématiques, du droit et de la philosophie. » C’est ce qu’il faut faire aujourd’hui. On nous dit que cela va se faire par le marché, mais le marché, il ne faut pas y compter. Le marché, ce sont les sophistes.
Les profs ne sont pas armés intellectuellement pour suivre notre vie technicisée, ils n’ont actuellement aucune critique là-dessus. Il faut donc repenser en totalité l’Université. Il faut surtout comprendre que le numérique est en train de faire exploser ce qui est à la base de l’Université du XIXe siècle. Il faut repenser tout cela. En totalité. En fait, l’informatique est absolument partout, et on n’enseigne pas ça à l’école. On ne l’a pas même enseigné aux profs. Alors ils ne sont pas intellectuellement armés pour faire face à une génération bardée de smart phones, de caméras, de transformateurs. Il n’y a aucune réflexion sur ces changements, ni en France ni en Europe. »
Bernard Stiegler, Le marketing détruit tous les outils du savoir.

dimanche 12 février 2012

Ma réalité, ma réalité pour de l'ombre !

Tout près de l'ombre d'un rocher,
J'aperçus l'ombre d'un cocher
Qui, tenant l'ombre d'une brosse,
En frottait l'ombre d'un carrosse.
Nicolas Perrault (1624-1662)

mercredi 8 février 2012

Citations quotidiennes 08.02.12

Nous croyons parfois que la chance nous sourit. C'est à un autre qu'elle souriait, comme ces femmes de rêve que l'on rencontre dans la rue et que, dans notre dos, un autre attendait.
Paul Guth (La chance, p.65, Hachette (Coll. Notes et maximes), 1963 )

Plus les hommes font des serments pour être crus, moins ils doivent l'être. Des serments prodigués en vain, contre la loi de Dieu, ne doivent point acquérir de crédit chez les hommes.
Alexander Pope (Maximes et réflexions morales, trad. Jean de Serré de Rieux / Graphie moderne G. Jobin , p.17, Impr. G. Smith, Londres, 1739)

[...] ce sont les fausses pistes qui font les grands savants. C'est rarement - dans la biographie comme dans les autres sciences - en cherchant une chose qu'on la trouve ; c'est presque toujours en en cherchant une autre. N'appelez pas cela hasard. Il n'y a pas de hasard en bibliographie. On trouve parce que l'on cherche et quand on cherche avec flair, instinct et intelligence, on prend des notes.
Ces notes précieuses se rapprochent à un certain jour d'autres notes et forment un tout lumineux.
Jules Richard (L'art de former une bibliothèque, p.106, Éd. Rouveyre & G. Blond, 1883)

[...] L'on doit obéir, quand l'équité commande.
Pierre-Jean-Baptiste Choudard, dit Desforges (La Femme jalouse, acte 5, sc. 7 (D'Aranville), 1785)

Nous travaillons dur pour libérer l'extraordinaire énergie qui se trouve cachée dans l'atome et dans son noyau. Si nous ne consacrons pas une énergie égale - oui, et autant d'argent - à libérer le potentiel de chaque individu, alors le décalage énorme qui existe entre le niveau des ressources énergétiques physiques et celui des ressources humaines va nous condamner à une destruction universelle bien méritée.
Carl Rogers (Liberté pour apprendre?, Éd. Dunob)

Voir Au fil de mes lectures.

mardi 7 février 2012

Citations quotidiennes 07.02.12

[Ivan Ilitch, tout juste avant de mourir :] C'était la lumière avant, maintenant ce sont les ténèbres. J'étais ici ; et maintenant, où vais-je ? Où ?
Léon Tolstoï (La mort d'Ivan Ilitch, p.78, in Les oeuvres littéraires de Tolstoï, vol. XI, Éd. Rencontre)

[...] en proportion de leur nombre, les Écossais et les Irlandais - les Celtes - fournissent plus d'artistes. Mais c'est peut-être que , leur pays étant plus pauvre, ils consacrent plus de temps à penser au lieu de gagner de l'argent.
Pierre Mille (dans la préface du livre de Chesterton Le club des métiers bizarres, éd. Gallimard)

La mort n'était bonne que parce qu'elle supprimait l'être d'un coup, pour toujours. Oh ! dormir comme les pierres, rentrer dans l'argile, n'être plus !
Émile Zola (La mort d'Olivier Bécaille, p.31, Librio n°42)

[...] le merle était le symbole de tous ceux qui font toujours un pas de côté tout en restant dans le droit chemin.
Arthur Keelt (Le merle, trad. Jean-Bernard Pouy, p.146, L'Atalante, 2002)

Je savais très bien ce que c'était, un psychologue : un petit monsieur qui vous posait des questions, dans un français bizarre, dont vous compreniez les mots mais pas les phrases ; [...].
Philippe Blasband (Max et Minnie, p.49, Éd. Gallimard/nrf, 1996)

Voir Au fil de mes lectures.

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