Jobineries

Blogue de Gilles G. Jobin, Gatineau, Québec.

dimanche 25 janvier 2009

Citations de Jules Payot

[...] toutes ces belles disciplines, qui devaient être un instrument de culture, n'ont été pour beaucoup qu'un instrument de torture. (p. 21)

L'art de se servir des livres a une importance capitale. On peut dire que tous les hommes de talent se sont formés par les livres. C'est que les livres respectent l'originalité : chaque lecteur s'assimile ceux qui correspondent à ses inclinations profondes. D'autre part, le livre attend, ce que le professeur ne fait jamais. (p. 62)

N'est-il pas manifeste que nos programmes avec leur entassement de matières hétéroclites, avec la hâte trépidante qu'ils imposent aux professeurs et aux élèves, sont directement contraires à toute méthode fructueuse ? Ils donnent aux enfants des habitudes de travail bâclé et détruisent en eux tout essai d'énergie mentale. (p. 69)

La mise en oeuvre de nos énergies profondes est la source des plus grandes joies de la vie et quand l'enfant a goûté à cette allégresse il est sauvé : il ne pourra plus galvauder son énergie à des besognes somnolentes. Nous disons que la réforme urgente est de cesser de gaver les élèves de vocables morts et d'utiliser leur cerveau comme un entrepôt des pensées d'autrui. Il est urgent d'en faire des esprits libres. (p. 100)

Dans une lettre, Combarieu, inspecteur de l'Académie de Paris, me signalait combien l'enseignement abstrait de la grammaire était vain et il ajoutait : « Les Grecs ont eu quatre ou cinq siècles de grande production littéraire avant de savoir distinguer un substantif d'un adjectif et de savoir ce qu'est un mode. » (p. 167)

Les mathématiques ne sont qu'un outil. Que dirait-on d'un ouvrier qui passerait sa vie à aiguiser son outil sans jamais s'en servir ? Le calcul est une machine qui ne rend que ce qu'on y a mis. Si l'on n'y met aucune réalité, il ne rend que du vent. (p. 196)

Plusieurs autres extraits sur Au fil de mes lectures.

Nota. Dernier paragraphe corrigé suite au commentaire ci-dessous.

samedi 24 janvier 2009

Bossuet

Hier, en entrant dans la salle de réunion, je trouve sur le tableau cette citation :
Déformation de collectionneur oblige, je vérifiai immédiatement sur Internet son exactitude ; en guillemettant la phrase dans Google, un seul résultat apparu, ce qui, évidemment, éveilla ma suspicion.
En réalité, la phrase exacte se trouve dans son Instruction sur les états d'oraison. Premier Traité, où sont exposées les erreurs des faux mystiques de nos jours, Livre V, pp. 95-96 publié en 1697.
[...] La réflexion affermit nos actes; et cet affermissement nous est nécessaire tant que nous sommes dans cette vie, où nous ne voyons qu'en partie, comme dit saint Paul (7 Cor. XIII, 9), c'est-à-dire imparfaitement. De la faiblesse de nos vues vient celle de nos résolutions. En cet état, Dieu a voulu mettre dans l'esprit humain la force, pour ainsi parler, de redoubler ses actes par la réflexion, pour donner de la fermeté à ses mouvements directs. Ainsi, les actes directs ont quelque chose de plus simple, de plus naturel, de plus sincère peut-être, qui vient plus du fond, si vous voulez ; mais les réflexions qui ont la force de les confirmer venant par-dessus, elles font dire à David : J'ai juré, et j'ai résolu de garder les lois de votre justice. (Psal. CXVIII, 106.)
C'est pourquoi la réflexion est appelée l'œil de l'âme, parce que l'acte direct n'étant le plus souvent assez aperçu, la réflexion, en l'apercevant, raffermit avec connaissance, et comme par un jugement confirmalif.
Si on tient à bien citer Bossuet, il aurait fallu écrire :
[...] La réflexion est appelée l'œil de l'âme [...] (1697)

Notons par ailleurs que la date donnée sur le tableau est celle de sa naissance.

samedi 3 janvier 2009

Des règles

« Now to consult the rules of composition before making a picture is a little like consulting the law of gravitation before going for a walk. Such rules and laws are deduced from the accomplished fact ; they are the products of reflection... »
- Edward Weston. Réf.