Jobineries

Blogue de Gilles G. Jobin, Gatineau, Québec.

dimanche 12 février 2012

Ma réalité, ma réalité pour de l'ombre !

Tout près de l'ombre d'un rocher,
J'aperçus l'ombre d'un cocher
Qui, tenant l'ombre d'une brosse,
En frottait l'ombre d'un carrosse.
Nicolas Perrault (1624-1662)

mercredi 8 février 2012

Citations quotidiennes 08.02.12

Nous croyons parfois que la chance nous sourit. C'est à un autre qu'elle souriait, comme ces femmes de rêve que l'on rencontre dans la rue et que, dans notre dos, un autre attendait.
Paul Guth (La chance, p.65, Hachette (Coll. Notes et maximes), 1963 )

Plus les hommes font des serments pour être crus, moins ils doivent l'être. Des serments prodigués en vain, contre la loi de Dieu, ne doivent point acquérir de crédit chez les hommes.
Alexander Pope (Maximes et réflexions morales, trad. Jean de Serré de Rieux / Graphie moderne G. Jobin , p.17, Impr. G. Smith, Londres, 1739)

[...] ce sont les fausses pistes qui font les grands savants. C'est rarement - dans la biographie comme dans les autres sciences - en cherchant une chose qu'on la trouve ; c'est presque toujours en en cherchant une autre. N'appelez pas cela hasard. Il n'y a pas de hasard en bibliographie. On trouve parce que l'on cherche et quand on cherche avec flair, instinct et intelligence, on prend des notes.
Ces notes précieuses se rapprochent à un certain jour d'autres notes et forment un tout lumineux.
Jules Richard (L'art de former une bibliothèque, p.106, Éd. Rouveyre & G. Blond, 1883)

[...] L'on doit obéir, quand l'équité commande.
Pierre-Jean-Baptiste Choudard, dit Desforges (La Femme jalouse, acte 5, sc. 7 (D'Aranville), 1785)

Nous travaillons dur pour libérer l'extraordinaire énergie qui se trouve cachée dans l'atome et dans son noyau. Si nous ne consacrons pas une énergie égale - oui, et autant d'argent - à libérer le potentiel de chaque individu, alors le décalage énorme qui existe entre le niveau des ressources énergétiques physiques et celui des ressources humaines va nous condamner à une destruction universelle bien méritée.
Carl Rogers (Liberté pour apprendre?, Éd. Dunob)

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mardi 7 février 2012

Citations quotidiennes 07.02.12

[Ivan Ilitch, tout juste avant de mourir :] C'était la lumière avant, maintenant ce sont les ténèbres. J'étais ici ; et maintenant, où vais-je ? Où ?
Léon Tolstoï (La mort d'Ivan Ilitch, p.78, in Les oeuvres littéraires de Tolstoï, vol. XI, Éd. Rencontre)

[...] en proportion de leur nombre, les Écossais et les Irlandais - les Celtes - fournissent plus d'artistes. Mais c'est peut-être que , leur pays étant plus pauvre, ils consacrent plus de temps à penser au lieu de gagner de l'argent.
Pierre Mille (dans la préface du livre de Chesterton Le club des métiers bizarres, éd. Gallimard)

La mort n'était bonne que parce qu'elle supprimait l'être d'un coup, pour toujours. Oh ! dormir comme les pierres, rentrer dans l'argile, n'être plus !
Émile Zola (La mort d'Olivier Bécaille, p.31, Librio n°42)

[...] le merle était le symbole de tous ceux qui font toujours un pas de côté tout en restant dans le droit chemin.
Arthur Keelt (Le merle, trad. Jean-Bernard Pouy, p.146, L'Atalante, 2002)

Je savais très bien ce que c'était, un psychologue : un petit monsieur qui vous posait des questions, dans un français bizarre, dont vous compreniez les mots mais pas les phrases ; [...].
Philippe Blasband (Max et Minnie, p.49, Éd. Gallimard/nrf, 1996)

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vendredi 3 février 2012

Citations quotidiennes 03.02.12

[...] il avait cette tournure d'esprit qu'engendrent souvent la jeunesse et l'intelligence lorsqu'elles se trouvent étroitement alliées: une tendance vraiment exagérée au scepticisme.
Gilbert Keith Chesterton (Curieuse affaire de l'agent de location, trad. K. St Clair Gray, p.105 in Le club des métiers bizarres, Gallimard)

Lorsque vous avez perdu l'être qui vous était le plus proche, tout vous paraît vide, vous pouvez regardez où vous voulez, tout est vide, et vous regardez et regardez et vous voyez que tout est vraiment vide, et cela pour toujours [...].
Thomas Bernhard (Maîtres anciens, trad. Gilberte Lambrichs, p.235, Folio n°2276)

Le fait de « n'avoir qu'à tourner le bouton » ne saurait nous dispenser d'apporter à l'émission une sorte de vigilance de principe, que l'on ne refuse pas dans toute salle publique où « l'on a payé sa place ». Sans quoi, mieux vaut faire autre chose. Or il est certain que la télévision doit sa mauvaise réputation à la facilité d'usage et, partant, au fait que les gens se font un malin plaisir de « négliger son existence », comme si, en mangeant des spaghetti pendant que chante la Callas, ou en sablant le champagne lors de la retransmission de la messe de minuit, ils se vengeaient sourdement des usages imposés dans la société et se libéraient par là même.
André Brincourt (La télévision, p.24, Hachette, Coll. Notes et maximes, 1965)

Mais qu'est-ce au fond que le communautarisme ? C'est à la fois une pensée de la différence, qui rigidifie celle-ci en posant des frontières étanches qui interdisent toute communication et tout mélange entre les groupes humains, et une pensée de l'identité, c'est-à-dire de l'uniformité de tous les membres du groupe. À l'encontre de l'existentialisme qui met l'accent sur la décision de l'individu, le communautarisme prétend que ce dernier est déterminé par une nature immuable et qu'il est défini exhaustivement par une essence, qui est la propriété commune à tous les éléments de l'ensemble.
Étienne Naveau (La foule, c'est le mensonge (Kierkegaard), p.19, Pleins Feux, coll. Variations, 2002)

Sans éclats de rire avant, les baisers sont fades.
Erri De Luca (Trois chevaux, trad. Danièle Valin, p.34, Folio n°3678)

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jeudi 2 février 2012

Citations quotidiennes 02.02.12

Tout naturellement, j'aime les jaquettes. Mal ajustées aux livres, n'épousant pas leur corps, glissantes et bâillantes, je les aime, car je les jette. Alors, le livre est rendu à sa vérité, à sa candide simplicité originelle.
Annie François (Bouquiner, p.45, Ed. du Seuil, 2000)

Ce qui fait surtout notre misère, ce n'est pas la violence de nos passions, mais la faiblesse de nos vertus. Joseph Roux (Pensées, p.124, Lemerre, 1885)

Les hommes découvrent que pour la difficile entreprise de comprendre le monde - ce qui devrait être le but implicite de tout philosophe - il faut de la longueur de temps, et un esprit sans dogmatisme.
Bertrand Russell (Ma conception du monde, trad. Louis Evrard, p.20, idées/nrf n°17)

Nous sommes tous des imposteurs dans l'ensemble de ce monde, nous prétendons tous être quelque chose que nous ne sommes pas. Nous ne sommes pas des corps qui vont et viennent, nous ne sommes pas des atomes et des molécules, nous sommes des idées de l'Être, indestructibles, impérissables, et peu importe que nous soyons fortement persuadés du contraire...
Richard Bach (Illusions, trad. Guy Casaril, p. 142, Éd. J'ai Lu # 2111)

La volupté ne dure qu'un instant ; la vertu est immortelle.
Périandre (Moralistes anciens, p.534, choix de Louis Aimé-Martin, Lefèvre et Chapentier, Paris, 1844)

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mercredi 1 février 2012

Citations quotidiennes 01.02.12

Nous avons longtemps souffert comme des bêtes. Il serait temps de souffrir comme des hommes.
Jacques Bergier (Cité par Louis Pauwels dans Les dernières chaînes, p.163, Pocket n°10493)

[...] La véritable indépendance, n'est-ce pas de vivre avec les êtres qui vous plaisent ?
Alfred Capus (Notre jeunesse, acte 2, sc.15 (Lucienne), in Théâtre complet, Vol. V, p.108, Arthème Fayard, 1910)

Dans un auteur. fécond , chaque situation, chaque fait rappelle une foule d'idées et de sentiments, et lorsqu'en même temps cet auteur a du goût et de l'art, ces idées, ces sentiments fortifient l'impression principale. Ainsi lorsque Camoëns dans la Lusiade, peint le départ de Vasco de Gama et de ses compagnons pour une navigation hasardeuse, il les représente préparant leurs âmes à la mort par des prières, et accompagnés par de longues processions de religieux qui font des voeux pour eux. Il peint la foule qui remplit le rivage, des mères, des épouses, des soeurs. Il répète le discours d'une mère à son fils qui part, d'une épouse à son époux, d'un sage vieillard qui démêle les causes et les suites d'une si vaste entreprise, la vanité de la gloire, les désastres qui accompagnent les conquêtes. C'est plus que de raconter un embarquement.
Dans la peinture que Virgile fait du sac de Troye, lorsqu'Énée se rend au palais de Priam pour le défendre contre les Grecs qui l'assiègent, il y pénètre par une porte dérobée. Combien cette circonstance. qui n'est qu'explicative de la narration, se trouve relevée par l'observation qu'il fait que c'était par ce chemin que dans des temps plus heureux, Andromaque avait coutume de conduire Astyanax auprès de Priam ! À l'instant le lecteur fait un rapprochement de ces moments de tranquillité et de bonheur, avec les horreurs du massacre qu'il décrit ; et cette pensée a quelque chose d'attendrissant, comme tout ce qui tient aux regrets.
Jean-Baptiste Say (Petit volume contenant quelques aperçus des hommes et de la société, p.32, Deterville, 1817)

L'invention et les progrès des sciences sont de la même nature. Ces progrès ne sont que l'invention renouvelée, une suite de vues semblables, et peut-être d'efforts à peu près égaux.
Jean-Sylvain Bailly (Histoire de l'astronomie ancienne, p.19, Frères Debure, 1781)

[...] Toute lecture, sans exception, est une représentation.
Anne Fadiman (Ex-libris, trad. Catherine Pierre , p.163, Mille et une nuits, 2004)

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