Jobineries

Blogue de Gilles G. Jobin, Gatineau, Québec.

jeudi 20 septembre 2007

Ibidem

En feuilletant Pour connaître la pensée de Bachelard (Paul Ginestier, Bordas, 1968), je suis tombé sur cette belle citation du philosophe :
On croit faire comprendre sans se donner la peine de faire sentir. (Ibid., p. 207)

Voulant en savoir un peu sur le contexte entourant de la citation, je me suis rendu à la référence de la citation précédente du livre. Ginestier y citait La pluralité cohérente de la chimie moderne, 1932. Or je possède cette édition. Une visite à la page 207 est demeurée infructueuse. J'ai parcouru une dizaine de pages entourant la 207, mais sans succès.

J'ai donc lancé la recherche sur le web, via le Google classique avec un résultat tristement infructueux.

Nouvelle recherche, mais cette fois dans le Google books. Et hop! la phrase est bien trouvée dans l'Eau et les rêves, dont je possède l'édition de poche. J'ai retrouvé la citation à la page 175.

L'eau et les rêves est souvent cité dans le Ginestier. Il se trouve d'ailleurs donné en référence juste avant la citation tirée de La pluralité. Il faut donc conclure que le ibidem faisait référence à la citation précédent la précédente !

Pourtant dans le Guide de la communication écrite (Marie Malo, Québec Amérique, 1996, page 182), on indique bien que l'abréviation « ibidem » est employée lorsqu'on cite la même source plus d'une fois et ce, de manière consécutive.

vendredi 14 septembre 2007

Encore Serres

Quelques citations tirées de l'entrevue accordée par Michel Serres à Philosophie Magazine N°11 de juillet-août :
L'une des plus grandes découvertes des sciences est la datation, qui permet la réconciliation des sciences exactes et des sciences humaines.
[...] Nous lisons à présent la nature comme nous lisons des livres. La science a découvert et généralisé l'idée de Galilée selon laquelle la nature était écrite, notamment en langage mathématique.
Lorsque j'ai commencé à philosopher, les maîtres-mots de la philosophie et des sciences humaines étaient : l'Autre et la Différence. Aujourd'hui, ce n'est plus l'Autre, mais le Même ; ce n'est plus la Différence, mais la Communauté.
Les universités sont encore [...] à demi médiévales. La séparation des sciences et des lettres est un artefact universitaire, créé de toute pièce par l'enseignement. Il a été convenu que l'on sait soit du latin, du grec ou de la littérature moderne, soit de la biologie ou de la physique. Mais cette séparation artificielle n'existait ni chez les Grecs, ni chez les Romains, ni même à l'âge classique. Diderot tente, au XVIIIe siècle, de comprendre ce que dit le mathématicien d'Alembert, et Voltaire traduit Newton. L'université a créé l'étrange catégorie d'ignorant cultivé.
[...] Toute une ère du fonctionnement du cognitif se trouve du côté du calculable, de l'arithmétique et des algorithmes dont la philosophie n'a jamais vraiment pris acte. En épistémologie, on est toujours en retard d'une science.
[...] Philosopher, c'est anticiper.
[...] Tintin, c'est le Jules Verne des sciences humaines.
[...] Beaucoup de nos institutions se trouvent comme ces étoiles dont nous recevons la lumière et dont les astrophysiciens nous disent qu'elles sont mortes depuis bien longtemps.

mercredi 12 septembre 2007

Pensée pour moi-même

Dans l'enseignement de la mathématique, le problème n'est pas la mathématique, c'est l'enseignement.