Jobineries

Blogue de Gilles G. Jobin, Gatineau, Québec.

vendredi 31 décembre 2010

Open-minded and skeptical

Trouvé grâce à un gazouillis de Mario Asselin.

« I will teach students. I will not teach "testable material." Increasing student test scores has never been a morally defensible goal. What students need is to become culturally and scientifically literate, to learn to think critically and do research and synthesize data, to become both open-minded and skeptical, to respect themselves and others and love learning, to understand whatever they read and be able to articulate themselves with clarity and confidence. Some of that might be measured, to some degree, by standardized tests but when their scores become ends unto themselves, then we have sold out ourselves and our students. »
Larry Strauss, 2011: The Year of the Subversive Educator

jeudi 30 décembre 2010

Citascope



Vous trouverez d'autres citations de H. Mankell sur Au fil de mes lectures.

mercredi 29 décembre 2010

Apprendre et étudier

« Pour apprendre vite, il faut étudier lentement. »

J’ai entendu cette citation au FM de Radio-Canada au milieu des années quatre-vingt.

Il y avait alors une émission qui passait à 18 h, animée par Normand Séguin : Plaisir de table. Je ne suis plus sûr du titre, ni de la formulation exacte de la citation, d’ailleurs !

J’aimais bien cette émission qui, à mon souvenir, durait une heure. M. Séguin citait une phrase (souvent d’un musicien) puis faisait tourner conséquemment la musique.

Il y a quelques années, j’avais écrit à l’animateur. Il m’avait alors répondu que la réalisatrice de l’émission était décédée, et qu’il ne savait plus où se trouvaient ses fiches de citations.

Toujours est-il que cette maxime m’était restée dans la tête, et que, péniblement, depuis près de 25 ans, je cherchais son origine exacte.

Ai-je résolu le mystère ? Tout au moins, j’ai la sensation que le voile se lève tout doucement. Voyez cet extrait :

Tout le monde demande une méthode pour bien étudier. Quelque méthode qu'on suive, elle sera inutile, si l’on s'en sert pour apprendre vite. Il n'y a, pour devenir savant, qu'une méthode assurée, c'est d'étudier lentement et avec ordre.

C’est à la page 127 du livre Réflexions sur les défauts d’autrui et les fruits que chacun en peut retirer pour éviter ceux des personnes du Siècle (1734) par Pierre de Villiers.

Un peu plus loin dans ce livre, on trouve l’extrait suivant :

« C'est pour obliger les hommes à devenir savants qu'on a établi les examens dans les Écoles publiques : mais ce moyen, après tout, ne sert guères qu'à faire des demi-savants. Quand on n'étudie que pour être examiné, on étudie presque toujours mal. ».

Ce monsieur semble avoir beaucoup pour me plaire, non ?

lundi 20 décembre 2010

L'enchantement

[...] Un monde où on se comprend moins les uns les autres, c’est d’abord un monde où on se comprend mal soi-même. Quand on n’est pas en mesure de prendre une distance réflexive à l’égard de ses propres impulsions, on n’est pas préparé à comprendre celles des autres. On est l’ennemi des autres parce qu’on se voit soi-même en étranger, qui inquiète et fait peur.

Comment se fait-il que l’enchantement des histoires écoutées se perde quand on les lit soi-même ? Il faudrait que soit communiquée aux enfants l’idée qu’apprendre à lire, c’est accéder à un pouvoir, celui de faire vivre les mots, dont seuls auparavant les adultes étaient détenteurs.

[...] Un « lecteur » c’est quelqu’un qui pense qu’il y a une dimension de la vie auxquelles on n’a accès que par les livres.

Vous trouvez que la « subversion » est revendiquée partout ? Moi je vois plutôt le contraire: une soumission incroyable aux modes et à la mode, un désir de faire «comme les autres» et de ne pas être en reste dans ses achats, ses habitudes alimentaires, ses façons de vivre de se vêtir… Un conformisme pesant règne sous le nom « d’individualisme », une peur de la liberté, de la singularité, une haine de l’exception derrière l’éloge convenu de la différence. C’est du reste ce qui fait qu’on fuit les livres. Parce qu’ils sont toujours un pas de côté par rapport aux modèles ambiants. Ils proposent deux choses, qu’on redoute : un face-à-face avec l’imaginaire d’autrui, un face-à-face avec son propre imaginaire, avec son « moi ». Vite, refermer le livre et retourner à la gluante unanimité, au collant unanimisme d’un show télévisé ! Si le livre émancipe, c’est d’abord parce qu’il arrache au collectif. Et l’individu moderne n’aime que cela. Même s’il en critique les variantes « totalitaires ».

Extraits de Danièle Sallenave tirés de l'entretien : « Lirons-nous demain ? »