Jobineries

Blogue de Gilles G. Jobin, Gatineau, Québec.

jeudi 18 août 2005

Le chemin

Caminante, no hay camino,
Se hace el camino al andar

Antonio Machado

(Voyageur, il n'y a pas de chemin, Le chemin se trace en marchant)

lundi 25 juillet 2005

Enfermons le poète...

Souvent, en marchant, je longe la polyvalente Émile-Nelligan, angle Villeneuve et Hôtel-de-Ville. Un nom est honoré, et ce nom véhicule électivement l'idée de la poésie. L'édifice, lui, est un « bloc » fonctionnel : un bunker, pas de fenêtres, ou si peu - l'enfermement.
Paul Chamberland

jeudi 21 juillet 2005

Bouquiner

L'art de bouquiner devrait définitivement faire partie des cours qui sont dispensés à l'école.
Geneviève Bolduc, Le Monde d'Allie, 21 juillet 2005

dimanche 12 juin 2005

Glanure

Les travaux actuels des mathématiciens qui, par « abstraction réfléchissante » tirent des opérations nouvelles d'opérations déjà connues ou des structures nouvelles de la comparaison de structures antérieures, aboutissent à enrichir les notions les plus fondamentales, sans les contredire pour autant, mais en les réorganisant de façon imprévue.
Jean Piaget, Psychologie et épistémologie, Denoël/Gonthier, 1970

mercredi 8 juin 2005

Glanure

« Il faut toujours qu'une connaissance ait une valeur d'organisation ou plus exactement une valeur de réorganisation. S'instruire c'est prendre conscience de la valeur de division des cellules du savoir. Et toujours la connaissance est prise dans le doublet du rationalisme appliqué : il faut toujours qu'un fait juge une méthode, il faut toujours qu'une méthode ait la sanction d'un fait. L'empirisme et le rationalisme ont alors un dialogue quotidien. »
Gaston Bachelard, Le rationalisme appliqué, PUF 1949.

Le chapitre d'où cet extrait est tiré porte le très beau titre de « La surveillance intellectuelle de soi. »

samedi 28 mai 2005

Pi

Thirty-nine places of PI suffice for computing the circumference of a circle girdling the known universe with an error no greater than the radius of a hydrogen atom!
Clifford Pickover, Keys to Infinity, p.62, Wiley, 1995

Comédie de la hiérarchie

«En général, si vous voulez bien faire votre travail dans une entreprise, il faut le faire CONTRE vos supérieurs hiérarchiques - mais évidemment sans qu'ils le sachent. Mais avancer ainsi masqué est bien épuisant. Et puis il faut se débarrasser du besoin d'être approuvé, ce qui n'est pas toujours évident. Il vaut mieux connaître un peu la nature humaine, apprendre à désobéir aux ordres stupides sans le montrer, jouer la «comédie de la hiérarchie» et en connaître les principes (de Peter, ha ha ha), déterminer vos propres lois, et objectifs. Solitude, autonomie : samouraï !»
Jean-Pascal, Journal, mai 2005.


Lecture suggérée : Jacques Sternberg, Vivre en survivant, Éd. Tchou, 1977

mardi 24 mai 2005

Glanures

[William James (1842-1910)] affirme que la vérité est relative aux procédures de vérification expérimentale, à la communauté d'une époque, à un contexte théorique, etc. Elle n'est donc pas la propriété inhérente d'un énoncé; elle n'est qu'un «événement» - c'est-à-dire une affirmation momentanément et partiellement juste, et fiable.
La Philosophie de A à Z, p.231, Hatier, 2000

[Bertrand Russell (1871-1970)] refuse de faire de l'esprit et de la matière deux substances indépendantes. Récusant la notion de «sujet», il en vient à considérer le monde mental et le monde physique comme deux expressions différentes d'une même substance neutre.
La Philosophie de A à Z, p. 396, Hatier, 2000

samedi 21 mai 2005

Citation quotidienne

L'évaluation, cancer du système d'éducation.

mercredi 18 mai 2005

Citation quotidienne

« Lorsque tu vas à l'aventure, laisse quelque trace de ton passage, qui te guidera au retour... Mais si tu arrives à un endroit infranchissable ou dangereux, pense que la trace que tu as laissée pourrait égarer ceux qui viendraient à la suivre. Retourne donc sur tes pas et efface la trace de ton passage. Cela s'adresse à quiconque veut laisser en ce monde des traces de son passage. Et même sans le vouloir, on laisse toujours des traces. Réponds de tes traces devant tes semblables. »
René Daumal, Le Mont Analogue

mardi 17 mai 2005

Cri

« Sésame, ouvre-toi : je veux sortir ! »
Stanislaw Jerzy Lec, Nouvelles pensées échevelées, p.91, Rivages poche n°306.

vendredi 6 mai 2005

C'était le bon temps ! J'ai trouvé.

Réçu ce matin dans un courriel :
Pourriez-vous m'aider à localiser cette citation de Rivarol ? « Ah ! c'était le bon temps ! J'étais bien malheureux. »

Avant de poursuivre plus avant la lecture de ce billet, décrivant mon processus de recherche, peut-être aimeriez-vous d'abord essayer de trouver la réponse?

Mon premier réflexe a été... Google! dans lequel j'ai entré directement la citation au cas où elle se trouverait sur le Net. Le résultat fut infructueux. J'ai alors cherché sur les deux phrases suivantes : «J'étais bien malheureux» et «c'était le bon temps». Toujours pas de réponse. Je suis donc allé dans mes bases de données. J'en ai une (tout à fait privée) de 160000 citations. Plusieurs citations contenaient les mots "malheureux" et "j'étais", mais rien ne se rapprochait de celle recherchée. Quant au Robert des citations, il y en a plusieurs de Rivarol, mais rien qui ne ressemble à l'objet convoité. J'ai laissé passer un petit cinq minutes, le temps de lire quelques billets de mon agrégateur. Puis, curieusement, j'ai eu l'idée de retourner sur Google, mais en féminisant la citation : «... j'étais bien malheureuse.» et là, Oh ! joie, une phrase de l'opéra Sophie Arnould de Pierné. (En passant, j'adore la musique de piano de ce compositeur.) Le librettiste Gabriel Nigond met la citation dans la bouche de Sophie Arnould. Comme cette dernière est une cantatrice célèbre du 18è siècle, il est donc très possible que la dame ait effectivement prononcé cette phrase. J'ai donc ouvert l'Encyclopédie des Citations de P. Dupré (1959) mais Arnould n'y est pas indexée. Par contre, l'index des mots clefs m'indique deux phrases très près de ce que je cherche :

Nous n'avions pas le sou mais nous étions contents;
Nous étions malheureux, c'était là le bon temps.
Jean-François Collin d'Harleville (1755-1806), Mes souvenirs.

Et Dupré, en bon encyclopédiste, fait le lien vers une autre citation, celle-là de Claude de Rulhière (1735-1791) : «Oh! C'était le bon temps, j'étais bien malheureuse !» tirée de Épitre. Sur le renversement de ma fortune.

J'ai ensuite vérifié dans le tome 1 des Citations Française du Robert, sous Rulhière. Il est encore plus précis :

Un jour une actrice fameuse
Me contait les fureurs de son premier amant;
Moitié riant, moitié charmant:
«Oh ! c'était le bon temps, j'étais bien malheureuse!»


L'actrice fameuse serait Sophie Arnould.

Quinze minutes après réception du courriel, mon correspondant avait sa réponse.

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