mardi 3 mai 2005
Par Gilles Jobin,
mardi 3 mai 2005
:: Briberies
Les « Je comprends ! » sont souvent partiellement ou totalement faux. Ce qu'on pense peut n'être qu'un mirage. Il faut absolument s'écrier « Je doute ! ». Et surtout douter de multiples façons et à toute altitude.
John Mason, L'esprit mathématique, p. 108, Modulo, 1994
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lundi 2 mai 2005
Par Gilles Jobin,
lundi 2 mai 2005
:: Briberies
Obscurum per obscurius.
L'obscur par le plus obscur.
Beau proverbe latin qui se dit d'une explication qui, loin d'éclaircir une question, l'embrouille. À retenir.
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Par Gilles Jobin,
lundi 2 mai 2005
:: Briberies
Qu'est-ce qu'un vistemboir? J'ai trouvé ce mot dans
L'ombre du vent de
Carlos Ruiz Zafón (Grasset, page 107) :
«[...] Tomás passait la plus grande partie de son temps enfermé dans sa chambre, à construire des vistemboirs incompréhensibles.»
Tous mes dictionnaires sont absolument silencieux. Cette absence est venue confirmer mon impression du vague empire du traducteur sur l'oeuvre. Je n'ai pas le livre écrit en espagnol et je me demande bien quel mot espagnol appelle cette traduction. Si jamais vous avez accès au livre dans sa langue d'origine, la phrase se trouve vers la troisième page du chapite 12 dans le paragraphe qui commence par «
Malgré ses airs belliqueux, Tomás était une âme pacifique [...]». J'aimerais bien connaître le mot choisi par Zafón et sa traduction plus... traditionnelle !
Donc, absent des dictionnaires, je me suis tourné vers mon ami Google qui m'apprend,
via ce site, que je ne suis pas le seul qui s'interroge sur ce mot. Une chose est assurée, je tenterai de mettre la main sur le livre de Jacques Perret (Le Machin, 1953) qui contiendrait cet étonnant néologisme. En fait, une des nouvelles du livre porterait le nom de
Vistemboir !
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mardi 19 avril 2005
Par Gilles Jobin,
mardi 19 avril 2005
:: Briberies
« Si un livre, réputé bon, vous coûte à lire, surmontez-vous. Habituez-vous à comprendre ce que vous n'aimez pas, afin d'arriver à aimer ce que vous n'aviez pas compris. L'esprit a ses injustices, ses partialités, ses éloignements instinctifs. Je connais des gens qui s'y sont pris à plusieurs fois pour goûter cet admirable Montaigne qui devrait être le livre de chevet de tout littérateur. On ne s'assimile rien instantanément. »
Antoine Albalat, La Formation du Style par l'assimilation des Auteurs, Armand Collin, 1901
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samedi 16 avril 2005
Par Gilles Jobin,
samedi 16 avril 2005
:: Briberies
«Ce genre de livre [le manuel scolaire -GGJ] n’a guère d’intérêt que durant les premières semaines, le temps que s’éteigne le feu d’un nouveau bouquin. Après cela, ça n’a guère plus de piquant qu’un vieux magazine dans une salle d’attente de dentiste.»
François Guité dans un commentaire sur son blogue.
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samedi 9 avril 2005
Par Gilles Jobin,
samedi 9 avril 2005
:: Briberies
Le talent n'est qu'une aptitude qui se développe. On peut en acquérir deux ou trois fois plus qu'on en a. « J'apprends tous les jours à écrire », disait Buffon, qui ajoutait, d'ailleurs, ce mot si vrai : « Le génie n'est qu'une longue patience. »
Qui a travaillé plus sa forme que Boileau ? Et il n'était pas le seul à faire difficilement des vers faciles. La Fontaine n'a atteint le naturel qu'en refaisant près de dix fois la même fable. Taine, qui a feuilleté ses manuscrits à la Bibliothèque nationale, était épouvanté de les voir noircis de ratures. Voiture, Guez de Balzac et d'autres auteurs n'ont survécu que par leur profonde conscience de stylistes et leur continuelle soif de perfection. La Bruyère n'a publié qu'un livre qui est parfait. Pascal est le dernier mot de la netteté condensée, qu'on ne réalise que par le labeur. Montesquieu se raturait sans cesse. Chateaubriand nous apprend qu'il a refait jusqu'à dix fois la même page. Buffon recopia dix-huit fois ses Époques de la nature. Flaubert, on le sait, s'est tué à la peine. Pascal nous dit qu'il a refait jusqu'à quinze fois certaines Provinciales.
Si tous nos classiques avaient raconté leus procédés de composition, on verrait que Flaubert n'a pas été le seul à lutter contre les tortures de la phrase. Le style de la plupart des grands prosateurs sent le travail. Le travail est visible dans Boileau, Montesquieu, Buffon. Non seulement, je crois qu'il ne faut pas leur en faire un reproche, mais j'oserais dire que cette constante application, qui se manifeste à toutes leurs pages, ajoute un charme de plus à leur lecture, de même que la science d'orchestration augmente, pour les connaisseurs, l'attrait d'une audition musicale. Il n'y a guère que La Fontaine qui échappe à cette loi et chez qui le travail ne se sente pas. Or, c'est précisément celui qui a le plus travaillé !
Le principe de l'effort au travail, du continuel raturage est donc indiscutable. Il faut l'adopter a priori, aveuglément.
Antoine Albalat, L'art d'écrire, Armand Collin, p. 175
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mercredi 6 avril 2005
Par Gilles Jobin,
mercredi 6 avril 2005
:: Briberies
« Je sais que les nombres sont beaux. S'ils ne le sont pas, rien ne l'est. » Surnommé l'homme qui n'aimait que les nombres, Paul Erdös, disparu en 1996 à 83 ans, était hongrois, surdoué et quelque peu excentrique. Il a parcouru le monde, d'université en centre de recherche, stimulant partout où il passait la créativité mathématique. Cosignataire de plus de 1 500 articles sur les sujets mathématiques les plus divers, il faisait mine de dormir aux conférences les plus sérieuses. En lien avec la période historique tourmentée qu'il avait traversée, et qui n'avait pas épargné sa vie personnelle, il manifestait par des aphorismes un pessimisme universel, auquel seul l'univers du nombre, « le seul vraiment éternel », échappait. Il vouait une passion quasi mystique aux preuves « élémentaires », les plus élégantes et les plus courtes, qui selon lui constitueraient le Livre où Dieu aurait consigné les preuves parfaites des théorèmes mathématiques.
Anita Castiel, Interstices

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jeudi 31 mars 2005
Par Gilles Jobin,
jeudi 31 mars 2005
:: Briberies
Je viens d'ajouter les
épigraphes du deuxième tome de
Philosophie de l'éducation de
J. Leif. Au chapitre
« Éducation et psychologie », Leif pose l'épigraphe ci-dessous :
« L'individu est la seule réalité. Plus nous nous en écartons, plus nous lui substituons des idées abstraites sur l'Homo-sapiens, plus nous risquons de nous tromper. En ce siècle de bouleversements sociaux et de changements rapides, il est désirable d'en savoir beaucoup plus sur les êtres humains pris individuellement que nous ne le faisons, car beaucoup dépend des qualités mentales et morales de chacun d'eux. »
G. J. Jung, Essai d'exploration de l'inconscient.
Remarquez le nom de l'auteur :
G. J. Jung ! C'est la première fois que je vois Jung affublé des initiales G. J. Je soupçonne ici une jolie coquille de l'auteur. Peut-être que Leif avait prévu qu'un jour, un autre G. J. s'attarderait à la chose...
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mercredi 30 mars 2005
Par Gilles Jobin,
mercredi 30 mars 2005
:: Briberies
[...] du vide absolu assez bien emballé.
JP,
Maison-page.
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lundi 28 mars 2005
Par Gilles Jobin,
lundi 28 mars 2005
:: Briberies
[...] la vie est une succession d'attentes de la part des autres.
Dans un commentaire de
Lavomatic laissé sur le
Bloc-notes de Miss.
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vendredi 25 mars 2005
Par Gilles Jobin,
vendredi 25 mars 2005
:: Briberies
«
Sur la Toile française, il est difficile de trouver des extraits en ligne. Il y a, bien sûr, quantité de citations, et le site de Gilles Jobin, avec son air un peu désuet, remplit bien cet office. »
Le Monde.fr, L'être et le Net, 24 mars 2005
L'article du
Monde.fr est consacré à l'influence actuelle de Sartre via la Grande Toile. Le qualificatif d'
air désuet m'a fait sourire.
Au fil de mes lectures n'est certainement pas le summum de la mise en page HTML. Mais derrière cette désuète apparence se cache tout de même une puissante base de données (
MySql) qui, couplée avec des petits scripts
PHP, permet une consultation rapide et efficace.
Dans le
Trésor de la langue française informatisé, on définit désuet ainsi :
Qui n'est plus en usage, dont on a perdu l'habitude, passé de mode. Puis, un peu plus loin, on trouve une remarque :
Le terme peut être senti comme péj., mais, en association avec charme (ou un équivalent), il acquiert souvent une coloration méliorative pour qualifier quelque chose de vieillot et de ce fait attendrissant.Avec ses 1000 visites quotidiennes,
Au fil de mes lectures fait certainement partie des habitudes de quelques internautes. Je me plais donc à penser que
Monde.fr trouve un certain charme à mon site.
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vendredi 18 mars 2005
Par Gilles Jobin,
vendredi 18 mars 2005
:: Briberies
[...] un réseau n'est pas une hiérarchie.
Enfin, parce que le monde change et que ce qui est arrivé à la musique arrivera à la littérature: la gratuité des idées est inéluctable. Les auteurs y trouveront leur compte. Les bibliothèques s'y inventeront un nouveau rôle. Et les journaux seront là pour aider à distinguer l'essentiel de l'accessoire. Distinguer: décidément, l'un des plus beaux mots de la langue française.
J. Attali, Demain, c'était hier (14 mars 2005)
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