Jobineries

Blogue de Gilles G. Jobin, Gatineau, Québec.

jeudi 29 septembre 2005

Négo

Rencontre syndicale hier soir. Je n'ai pu m'empêcher de soumettre mon moyen de pression aux animateurs.

Je crois que ce qui fait le plus mal au gouvernement, c'est lorsqu'on s'attaque à son image. Car, à mon sens, ces hommes et femmes politiques n'existent que par l'image. Donc, il faut s'attaquer à celle-ci, la rendre la plus noire possible si effectivement elle est noire.

Le contrat de travail est échu depuis quelques années. Et là, on me répond que les parties se rencontrent une fois par deux semaines (diable, que font-ils le restant du temps?) et nos négociateurs se font dire de revenir dans deux semaines, car les nogiciateurs du gouvernement n'ont pas le mandat de négocier, c'est-à-dire, ne peuvent rien proposer d'autres que ce qui est sur la table depuis deux ans déjà.

Il faut jouer sur cette idiotie. Dire à la population : «Voyez ! le gouvernement paye des fonctionnaires à ne rien faire depuis deux ans car ils répètent toujours la même chose alors qu'ils devraient être payés pour négocier. Ce gouvernement bousille vos taxes en embauchant des fonctionnaires qui ne savent pas négocier alors que c'est leur principal travail. Ces fonctionnaires nous disent qu'ils n'ont aucune marge de manoeuvre. Pourquoi alors les garde-t-on sur le payrol? Le gouvernement devrait le foutre à la porte au lieu de les payer à ne rien faire.»

Et puis, je crois encore qu'il faut rendre public tout ce qui se dit sur la table. Que ce soit par des documents vidéo (enregistrement des séances de négos) ou par les transcriptions complètes des échanges. Si c'est par des transcriptions, on sélectionne les parties les plus juteuses, on convoque une conférence de presse et on lance le tout à population. Comme ça, on laisse cette dernière se faire sa propre tête sur les allégations de mauvaise foi, de part et d'autre, des parties. On n'est pas trop porté à élire des gens de mauvaise foi...

Et je ne pense pas qu'un gouvernement aimerait se faire prendre en flagrant délit d'imposteur. On aurait peut-être le droit alors à de véritables négociations.

Les moyens de pression suggérés (la grève, port du noir, envoi d'un bulletin à Charest, etc.) sont enfantillages. Il faut attaquer, et très agressivement, l'image même des politiciens en prouvant que ces politiciens/administrateurs sont incompétents, car ils payent des employés, avec notre argent, à ne rien faire.

lundi 26 septembre 2005

L'évolution

Ce matin, cette lecture m'a bien fait rire.

vendredi 16 septembre 2005

WikiQuote

Il semble que Wikiquote, version française, soit menacé de disparition. C'est un site de citations français qui forcerait la fermeture pour cause de plagiat.

En ce qui me concerne, je sais que plusieurs de «mes» citations se retrouvent sur Wikiquote (et sur bien d'autres sites français de citations!). Évidemment, c'est toujours un peu frustrant de voir qu'avec un simple copie-colle et un réarrangement mineur du fichier, on donne l'illusion d'avoir travaillé très fort et de passer pour un collaborateur à la connaissance universelle. Il reste que piller en tout ou en partie une base de données, c'est, à mon avis, répréhensible.

Je ne veux pas vraiment parler de cette question de plagiat, mais plutôt de ma décision, lors de la création de Wikiquote, de ne pas y participer.

D'abord, lorsque j'ai pris connaissance d'outils Wiki (bien avant Wikiquote), j'ai immédiatement pensé transférer toute ma base de données sous cette forme. Avec quelques scripts, cela eût été relativement simple à faire. Puis, je me suis rendu compte que la base perdrait de son efficacité. En effet, les pages wikis sont créées à la volée. Par exemple, sur un site de citations, il peut être intéressant d'avoir une page bonheur où toutes les citations faisant référence à ce thème s'y trouveraient. Prenons la citation de Beaumarchais : «L'amour n'est que le roman du coeur, c'est le plaisir qui en est l'histoire.» tirée du Mariage de Figaro. Pour que le wiki soit efficace, il faudrait que cette même citation se retrouve sur le thème «amour», «plaisir» et pourquoi pas, «coeur». Par ailleurs, on devrait aussi la trouver sous Beaumarchais et sous l'oeuvre Mariage de Figaro. C'est donc dire qu'en ajoutant cette citation, il faut penser à l'ajouter sur plusieurs pages wikis pour que l'internaute puisse tomber dessus selon sa propre recherche. Cela n'est vraiment pas pratique, et augmente immensément les risques de bruits autour de la citation. En effet, si un internaute qui veut bien contribuer au site décide de créer une nouvelle page wiki sur, par exemple, le mot roman et y inscrit cette citation sous cette forme : «L'amour n'est que le roman du coeur; c'est le plaisir qui en est l'histoire.» soit un point-virgule au lieu de la virgule, on se retrouve avec deux variantes de la citation. Qui dit vrai? Croyez moi, il est très très difficile de faire une citation exacte. Et, à cet effet, je crois qu'Au fil de mes lectures et Bribes sont les deux seuls sites fiables du web (toutes les langues confondues) où l'internaute peut toujours vérifier par lui-même la citation. J'ai trouvé énormément d'erreurs sur tous les autres sites à citations même ceux qui sont abondamment «sponsorisés ».

C'est donc pour cela que je crois qu'un Wiki n'est vraiment pas un bon outil pour un site à citations collaboratif.

Pour qu'un tel site fonctionne, il faudrait :
  1. Qu'un formulaire permette à l'internaute de soumettre une citation.
  2. Que les champs du formulaire soient rigoureusement remplis. Parmi ces champs, l'auteur, la référence exacte, le traducteur, la citation précise.
  3. Qu'une équipe de vérificateurs (des bibliothécaires?) puissent valider la citation avant de l'accepter sur le site.
Pour le reste, il suffit de faire un site comme n'importe quel site de citations sur la toile qui permet une recherche par auteur ou par mot-clé.

Une autre belle possibilité serait de mettre sur pied un équipe de volontaires qui entreraient les citations tirées de recueils qui sont maintenant du domaine public.

samedi 10 septembre 2005

Aquops

À la prochaine rencontre des RÉCIT, l'AQUOPS viendra « recueillir nos besoins, attentes et enjeux relatifs à l'intégration des TIC et ce à l'égard de deux sujets: l'AQUOPS (mission et buts) et la programmation de son prochain colloque (ateliers et journée thématique).»

Depuis l'annonce de ses difficultés et la menace de sa disparition au printemps dernier, je me posais de sérieuses questions sur le rôle de cette organisation au Québec. Par exemple, l'Aquops sert-elle à autre chose que l'organisation d'un très bon colloque? L'Aquops a-t-elle une influence sur l'intégration des TIC? L'Aquops est-elle utile à ses membres? Quelle est donc la véritable place de l'AQUOPS dans le paysage pédagotic provincial?

Or je sentais, et je sens toujours, que l'Association est une force, mais une force molle. Autrement dit, à part l'organisation et la réalisation de son colloque, on voit peu l'exercice de son leadership. Par ailleurs, qu'on y soit membre ou pas ne semble pas faire de différence au niveau de notre travail quotidien. C'est pourtant une force car tous ses membres ont une vision enthousiaste des TIC. Comment l'Aquops peut-elle dynamiser cette force? Ci-dessous, my two cent.

Je pense que l'Aquops devrait immédiatement ouvrir son site à l'accueil de matériel pédagogique sous licence libre. Je pense en effet qu'il est temps d'offrir aux enseignants et aux enfants des manuels scolaires entièrement libres. Actuellement, notre gouvernement finance des éditeurs qui nous vendent leurs livres dont ils demeurent propriétaires.

Je crois que l'Aquops devrait centraliser les efforts des pédagogues québécois (mondiaux?) qui désirent rendre publics et librement accessibles leurs écrits, leurs notes de cours, leurs préparations de cours, leurs textes pédagogiques, etc.

Je pense que l'Aquops pourrait innover en facilitant le travail de ces partageurs de la connaissance en créant une espèce de wiki dans le style wikipedia, mais concentré sur les manuels scolaires.

Je pense que l'Aquops pourrait mettre sur pied des équipes de bénévoles (pour tous les domaines disciplinaires) qui se chargeraient de faire vivre les projets (élaboration/écriture/conception).

Je pense que l'Aquops pourrait établir une liste de programmeurs bénévoles prêts à mettre un peu de temps sur des illustrations dynamiques de grands pans de cette connaissance : animations FLASH, animations JAVA, etc. Tout doit être ouvert !

Il ne s'agit pas ici pour l'Association de faire comme bien d'autres le faisaient dans le temps (vous vous rappelez les «envoyez-nous vos projets, on va les centraliser sur notre site, etc.» ?). Ces sites n'étaient que des collectionneurs de contenu. Il faut devenir GÉNÉRATEUR de contenu. Un générateur de contenu aide à la construction de ce contenu par exemple en suggérant des améliorations, en proposant des animations associées au contenu, en aidant/stimulant/soutenant la création de contenu, et plus encore... (Voir ici pour un exemple brillant de contenu libre.)

Il faut absolument commencer la nouvelle ère du partage éditorial des connaissances dans le domaine de la pédagogie. Si l'Aquops ne prend pas ce créneau, quelqu'un d'autre le fera, car cette voie est, je le crois profondément, incontournable. Il faut donc agir immédiatement.

Vous le savez, je suis entièrement vendu à la cause du logiciel libre en éducation. Je suis aussi profondément convaincu qu'il faut offrir à nos enseignants et nos élèves du matériel adaptable à leurs besoins. Que l'AQUOPS prenne un véritable leadership dans ce domaine serait une excellente nouvelle !

mardi 6 septembre 2005

Nathalie Cloutier

C'est toujours pour moi un immense plaisir d'écouter Nathalie Cloutier. Cette dame, que vous ne connaissez probablement pas, est lectrice de nouvelles à Espace Musique. Elle est sans doute la meilleure lectrice que j'ai jamais entendue, à part, peut-être, mais dans un tout autre registre, Andréanne Laffont. Si vous avez une chance, syntonisez Espace Musique vers la demi-heure. Il y a toujours un petit 2 minutes de nouvelles. Si c'est madame Cloutier au micro, prenez le temps de bien l'écouter. L'intonation de sa voix est très particulière. Ses fins de phrases sont uniques. Vraiment. Fantaisie : qu'elle me lise à haute voix un Christian Bobin. Puis, pour le thrill, un Thomas Bernhard.

Note 1 : Je m'ennuie terriblement de la Chaîne culturelle. Avec la venue d'Espace Musique, je n'écoute à peu près plus la radio. Il me semble que Radio-Canada a fait une véritable gaffe en effectuant ce changement.

Note 2 : Andréanne Laffont. Je me demande ce qu'elle est devenue. Elle était une grande animatrice des années 70. D'ailleurs, pourquoi croyez-vous qu'une de mes filles se prénomme Andréanne?

Note 3 : J'ai recherché le courriel de Nathalie Cloutier sur le site de Radio-Canada pour lui signaler toute mon admiration, mais peine perdue... Alors, si jamais elle fait une petite recherche sous son nom sur le web. peut-être tombera-t-elle sur mon billet faisant l'éloge de son merveilleux talent...