Jobineries

Blogue de Gilles G. Jobin, Gatineau, Québec.

dimanche 13 janvier 2013

De toutes les Paroisses, page 132

Un grand front semble donner de l'air au cerveau.

Promène-toi avec une belle pensée, elle t'en amènera d'autres.

Le beau intimide, c'est un maître.

Ne mendie aucune affection, elle ne te serait pas longtemps chère.

L'ami de tous ignore l'amitié.

Pour leur en donner plus de regrets la nature a voulu que les fautes des mères se payassent sur leurs enfants.

Les vrais mondains n'aiment à vivre que dans leur bocal.

Anne Barratin, De toutes les Paroisses, Ed. Lemerre, Paris, 1913

mercredi 9 janvier 2013

Les conseils de Willingham

À la fin de son billet TBI, Ipad et autres passions technophiles, Normand Baillargeon reformule trois conseils de Wilingham quant à l’utilisation des NTIC en classe. Les voici en caractères gras avec, en dessous de chacun, mon point de vue.

Découragez la pratique du multitâche chez vos élèves, tout particulièrement quand ce qu’ils et elles doivent faire est important.

Important ? Important pour qui ? Comme les conseils s'adressent aux enseignants, je suppose que ce sont eux qui doivent juger de «l'importance.» Effectivement, je pense que pour résoudre un problème complexe, la concentration est nécessaire ; mais, franchement, croyez-vous vraiment qu'un élève trouve «important» cette résolution ? Mon conseil : partez de ce qui est important pour votre élève. Et à partir de là, apprenez-lui le français correct, les maths, l'histoire, etc.

Ne vous demandez pas tant ce que vous pourriez faire avec telle ou telle technologie, mais décidez ce que vous devez ou voulez faire et demandez-vous si telle ou telle technologie peut ou non vous aider, vous aider non seulement à le faire, mais aussi à le faire mieux.

Ah... ! En fait, il faut plutôt vous demander : est-ce que la technologie utilisée par l'élève lui permet de mieux APPRENDRE. Si la réponse est non, foutez-moi cette techno dehors !

Consultez pour vous inspirer des sites sur lesquels des collègues partagent le fruit de leurs expériences avec les NTIC.

Consultez!? J'opte plutôt pour le conseil suivant : démarrez votre propre blogue, et déposez-y vos réflexions, vos interrogations, vos questionnements, etc. Dépassez la simple consultation ; je dis PARTAGEZ !

mardi 8 janvier 2013

J’enseigne et je veux utiliser Twitter

Écoles : établissements où l'on apprend à des enfants ce qu'il leur est indispensable de savoir pour devenir des professeurs.
(Sacha Guitry, Toutes réflexions faites)


J’enseigne et je veux utiliser Twitter : par où commencer ? est le titre d’un billet d’Audry Miller publié sur l’Infobourg.

La réponse apportée par madame Miller est intéressante, mais j’examinerai la question sous un angle différent.

Posons-nous les questions ci-dessous :

« j’enseigne le français, et je veux utiliser Antidote : par où commencer? »
« j’enseigne les maths et je veux utiliser Geogebra : par où commencer? »

Sommes-nous alors dans le même type de réflexion ?

D’abord, je pense que pour « utiliser », il faut être UTILISATEUR. J’entends ici un utilisateur régulier, une personne qui trouve pour elle-même de la pertinence, du sens et des avantages concrets.

Pourquoi demander à des élèves d’exploiter le potentiel d’Antidote si vous-même ne l’utilisez pas ? Pourquoi demander à des élèves d’avoir recours à Geogebra si vous n’en profitez pas vous-même pour faire des maths ? (En passant, quel prof de maths « fait » des maths ?)

Twitter est du même ordre. Pourquoi demander aux autres de s’en servir si, dans votre quotidien, il n’existe pas ?

Règle importante : Vous devez utiliser à titre personnel l’outil que vous espérez pouvoir « vendre » aux élèves.

Pour la suite, nous tiendrons pour acquis que vous êtes un bon twitteur. Pour avoir une idée de comment en user avec des élèves, plusieurs aspects sont à considérer :

1 - Le côté technique ;
2 - le côté Commission scolaire ;
3 - le côté pédagogique.

1 - Techniquement parlant, il faut bien sûr que Twitter soit «accessible» de l’école. Bien entendu, certains argumenteront que si ce n’est pas le cas, les élèves peuvent toujours y accéder de la maison. Pour ma part, je me dis que si l’école est trop frileuse pour permettre l'accès Twitter, elle ne mérite pas que j’me fende le c.. en quatre pour innover. J’en resterais donc au « j’enseigne ». Évidemment, puisque vous êtes un utilisateur de Twitter, vous pourrez y partager votre joie de travailler dans une école moderne... ou votre frustration devant un conseil d’établissement pusillanime.

2 - La cs et ses règles. Il faut voir ce que la commission scolaire exige lorsque vous faites du réseau social avec vos élèves. Si les règles sont trop complexes, laissez tomber votre projet, et continuez seulement avec votre «j’enseigne». Si en 2013, votre CS ne comprend encore ce qu'est l'intégration des TIC, je doute que vous puissiez y changer quelque chose.

3 - La pédagogie. L’article de madame Miller procure quelques bonnes pistes. Pour ma part, je ne vois pas trop l’intérêt d’utiliser Twitter avec des élèves. Ces derniers sont presque tous sur Facebook ; pourquoi alors ne pas l’exploiter pour votre projet ? Par contre, si, dans votre pratique de Twitter, certaines idées d’une utilisation pédagogique surviennent, je ne peux que vous encourager (à la condition que les deux premiers points soient réglés) à tenter l’expérience. Mais n’oubliez pas une chose importante : Twitter c’est d’abord votre projet puisqu’il est entré dans votre vie) ; ce n'est pas le projet de l'élève. Je pense qu’il est beaucoup plus important d’imaginer comment Twitter pourrait s’intégrer aux projets et aux apprentissages de vos élèves. Mais ça, c’est passer du paradigme d’enseignement à celui de l’apprentissage...

Twitter, Antidote, Geogebra, etc., tous ces beaux outils sont vraiment intéressants. Sont-ils « pédagogiques » ? S’ils aident un élève à apprendre, alors ils le sont ; s’ils aident un enseignant à enseigner... c’est une tout autre histoire.