Jobineries

Blogue de Gilles G. Jobin, Gatineau, Québec.

mardi 22 mai 2012

Miette 39 : Charbonnier est maître chez soi

La propriété

Charbonnier est maître chez soi.

Sommaire. - « La propriété, c'est le vol. » - Personne n'est convaincu. - Je garde mon bien, gardez le vôtre. - Les animaux chez eux. - À la chasse. - François Ier et le charbonnier.

Proudhon a bien essayé de convertir en vérité son fameux paradoxe : « La propriété, c'est le vol ». Malgré tout son talent et la force de sa dialectique, il n'y a que médiocrement réussi. Quiconque possède quelque chose considère qu'il l'a bel et bien gagné et n'a aucun goût pour en opérer la restitution.

Jaloux de son bien, on défend d'y toucher, on entend en user et en abuser à sa fantaisie, sans que personne se permette d'y trouver à redire. On se déclare libre d'agir chez soi et d'y commander à sa guise; tout être vivant, homme ou animal, a la même et identique conception. Il ferait beau voir d'aller déranger un chien dans sa niche, troubler un sanglier dans sa bauge, relancer un aigle dans son aire, rendre visite à un lion dans son repaire ; on serait reçu de la jolie façon.

Chacun se regarde comme le maître en sa demeure ; le charbonnier n'est donc pas seul de son espèce. S'il a personnifié l'apanage de la toute puissance à domicile, cela tient à une aventure dont nous sommes redevables au roi François Ier.

Celui-ci s'était égaré dans une forêt, en chassant (à cette époque les rois s'égaraient beaucoup à la chasse);

Mais pour être un grand roi, l'on n'en est pas moins homme,

l'exercice lui avait donné de l'appétit : il entra dans la première maison venue, habitée par un charbonnier. Ce brave homme, très hospitalier, n'avait jamais mis les pieds à la cour de France et n'en connaissait pas le souverain. Il lui fit bon accueil, le réconforta de son mieux, mais se réserva la première place à table disant que « charbonnier doit rester maître chez lui ».

François Ier, aussi spirituel qu'il était brave, s'amusa beaucoup de la prétention et se garda bien de se faire connaître en réclamant ses prérogatives. Ce n'eût pas été un charbonnier, qu'il n'aurait certes pas agi différemment, devant estimer que

Par droit et par raison
Chacun est maître en sa maison.

Émile Genest, Miettes du passé, Collection Hetzel, 1913. Voir la note du transcripteur.

lundi 21 mai 2012

Lettre ouverte au quotidien Le Droit

Monsieur, Madame,

Je désire, par la présente, manifester mon désaccord profond envers votre choix à la UNE de votre édition du samedi 19 mai.

En effet :

1 - Ce sondage n’est pas probabiliste et, donc, non scientifique ;
2 - Les répondants l’ont fait AVANT de connaître le contenu de la loi 78. C’est donc un bel exemple de désinformation, laissant entendre que près de 66% des répondants sont d’accord avec ladite loi ;
3 - L’image qui associe les 34% à un personnage masqué portant un pack-sack est carrément insultante pour ceux qui croient que cette loi est une erreur. Vous associez les gens ayant une opinion contraire au gouvernement à une image souvent reliée aux personnes aux intentions douteuses.

Pour toutes ces raisons, je considère que cette UNE désinforme et insulte l’intelligence de vos lecteurs. Cela se rapproche fortement du journalisme-poubelle. Je ne m’attendais certainement pas à ce que le quotidien francophone le plus lu en Outaouais pût devenir aussi démagogue.

Je vous demande de vous excuser - à la UNE - auprès de vos lecteurs.

Gilles G. Jobin
Gatineau.

Mise à jour du 23 mai 2012 : Ce matin, en page 2, Le Droit a publié ses excuses.

mercredi 16 mai 2012

Ah, miss Fru...

Sur l'heure du midi, j'écoute parfois le Club des Ex à Radio-Canada.

Hier, Liza Frulla a lancé un commentaire du genre :

« J'aimerais bien savoir ce que les gens (je ne parle pas de ceux qui sont sur Twitter et autres réseaux du genre) pense de ... » suivi de son bla-bla sur le vaste appui de la population au gouvernement Charest dans sa persistance à vouloir maintenir la hausse des frais de scolarité.

Mais que voulait-elle dire exactement ? Car, évidemment, je me suis senti un peu piqué par un tel propos. Comme si, parce ce que parfois je donne mon opinion sur Twitter, j'étais moins «crédible» que la majorité silencieuse. Comme si les participants aux réseaux sociaux étaient tous des grandes gueules et des chialeux sans aucune profondeur.

Puis, j'ai pensé qu'elle voulait peut-être dire le... contraire ! Serait-ce en effet, que les gens qui suivent les débats sur les réseaux sociaux sont plus critiques face au gouvernement, alors que la majorité silencieuse et non «Internet-active», se fiant à TVA, Radio-Canada et les quotidiens traditionnels serait plus «compréhensive» à l'égard de la position gouvernementale ?

Une chose est certaine, le non-verbal (et le verbal !) de madame Frulla laissait plutôt voir un mépris envers les «Internet-actifs» et une grande sagesse envers tous ces gens qui répètent ce qu'on nous martèle sans cesse dans nos médias traditionnels : « la juste part », « les étudiants inflexibles » , « les leaders (sic et resic) étudiants», « les gauchistes étudiants », « les policiers qui font respecter efficacement l'ordre », etc.

jeudi 10 mai 2012

La musique, la vie