Jobineries

Blogue de Gilles G. Jobin, Gatineau, Québec.

dimanche 23 avril 2006

Niaiserie

Sur une liste publique, je répondais à un message nous invitant à écouter une entrevue de Joseph Facal.

Suite à cette écoute, voici mon intervention :
Et bien ! Réforme = enfant laissé à lui-même.
Diable, il me semble que Facal aurait tout au moins dû lire le programme de formation : cela lui aurait évité de dire une telle niaiserie.
Cette réponse aurait choqué certaines oreilles, car je viens de recevoir un courriel privé du gardien de la liste me demandant poliment d'éviter un tel mot... Un peu plus loin dans le courriel, une explication possible : «[Le débat] risque de dégénérer en invective, ce que nos lecteurs ne souhaitent surtout pas.» Peut-être aurais-je dû utiliser le mot absurdité au lieu de niaiserie...

vendredi 21 avril 2006

La santé

L'importance du processus est une autre découverte. Les buts et les aboutissements importent moins. Il est plus urgent d'apprendre que d'accumuler des informations. La bienveillance vaut mieux que la surveillance. Les moyens sont les fins. Le voyage est la destination.
Marylin Ferguson, Les enfants du verseau, trad. Guy Beney, p.78, Calmann-Lévy.


Via Affordance.info, j'apprends que bloguer retarderait la maladie d'Elzheimer.
On est toujours enclin à appuyer les experts qui confirment nos pensées. Je suis bien convaincu que si on ne veut pas que notre cerveau « s'ostéoporise », le garder en forme par des défis cérébraux demeure le meilleur moyen.
J'ai toujours admiré ces chefs d'orchestre qui, dans un âge fort avancé, sont encore capables de bien diriger des symphonies ; ou encore, dans les tournois d'échecs, ces « p'tits vieux » qui arrivent toujours à massacrer des « p'tits jeunes » bourrés de talent.
Il faut que nos ainés puissent se garder intellectuellement jeunes et, à mon avis, l'informatique est un extraordinaire outil pour entretenir la flamme d'une pensée vivante. À moins que cela ne soit déjà fait, n'y aurait-il pas lieu d'installer des dizaines d'ordinateurs (un labo?) dans les centres d'accueil ? L'école a-t-elle regardé la possibilité d'envoyer des jeunes dans ces centres pour accompagner nos aînés dans leur apprentissage de l'Internet? Nos aînés ont des choses très intéressantes à partager, pourquoi ne pas leur faciliter la tâche en leur enseignant comment publier sur le web?

lundi 17 avril 2006

La joie

On m'a déjà dit que dans la vie, il n'y a que deux sentiments, la tristesse et la joie. Lorsque l'on ma annoncé que je serais récipiendaire d'un prix Chapo, remis au colloque de l'Aquops, c'est cette joie, joie d'être reconnu par ses pairs, qui m'a immédiatement envahi.



Voici le texte, écrit conjointement par Pierre Lachance et Benoit St-André, lu par Pierre, lors de la remise du prix :
Gilles G. Jobin, que dire à propos de ce pédagogue qui ne soit pas futile ? Car Gilles n'apprécie pas la futilité et les discours vides. Alors soyons concis et amorçons avec son implication, non non... sa dévotion pour la philosophie du logiciel libre. Gilles n'est pas du genre à se laisser aller à de grands discours sur le libre, mais plutôt du genre à agir. Il est un des principaux programmeurs du Cyberfolio (un portfolio numérique utilisé par plusieurs éducateurs), du Bulletin informatisé, du CyberPif, etc. Des applications qu'il offre librement sous la licence GPL. Du côté de la documentation, il participe au site communautaire LinuxEdu-Québec.org avec quelques-uns de ses «ti-amis» et blogue régulièrement sur ses Jobineries.

Sa vision de l'intégration des TIC mérite d'être partagée et encouragée. Pour Gilles, les TIC ne sont pas qu'ustensiles, elles changent la façon d'apprendre, de créer, de penser même. C'est dans cette optique qu'il a cette année, en tant qu'animateur au Service local du RÉCIT de la Commission scolaire au Coeur-des-Vallées, en Outaouais, mis en place des blogues pour des groupes d'élèves. Blogues qui permettent, entre autres aux élèves de développer leur compétence à communiquer, leur estime de soi, leur vision du monde, leur esprit critique, etc. Gilles, au nom de ces élèves à qui tu as permis d'explorer cette technologie, nous te remercions.

En tant que pédagogue Gilles met beaucoup d'efforts pour les élèves et les enseignants. On peut évidemment en dire autant et même beaucoup plus pour sa famille. Gilles est du genre à offrir en cadeau un nom de domaine et un site web à ses proches, support compris. Un cadeau qui illustre bien son amour profond pour le fouillis organisé qu'est le web. Gilles ne veut pas de ces sites qui réorganisent, ou plutôt qui tentent de réorganiser le web avec des listes de sites présélectionnés. Centraliser les ressources est une autre aberration pour notre ami. Pour lui être en mesure d'exploiter un moteur de recherche efficacement est une compétence que tout le monde devrait développer.

Malgré cet amour pour le web, Gilles n'aime pas dupliquer ce qui existe déjà. C'est pourquoi il a mis en ligne il y a quelques années un site de citations «Au fil de mes lectures» et qu'il protège ses citations avec rigueur. En date du 8 avril, plus de 15800 citations et 500 auteurs composaient sa base de données. Et si vous vous demandez si M. Jobin a tous lu ces livres, sa réponse ne peut qu'être que oui. Gilles lit tout le temps sur divers sujets. Un livropathe, une encyclopédie sur pattes ou un homme d'une culture exceptionnelle, peu importe le qualificatif qu'on lui donne. Gilles est notre ami et nous en sommes fiers.
Petite précision : Le Cyberpif n'est pas ma « création », mais plutôt celle de Nathalie Lehoux qui, à partir des sources du Cyberfolio, a fait un superbe outil pour l'approche orientante.

Un grand merci à tous ceux qui ont pensé à soumettre ma candidature à l'Aquops. Merci aussi à Pierre, Benoit et Judith qui ont eu la merveilleuse idée de m'offrir, en plus, un cadeau fort original... mais cela fera l'objet d'un billet futur.

vendredi 14 avril 2006

Existe-t-il une solution?

Jeudi matin, au colloque de l'Aquops, j'ai assisté à l'atelier 3108 - Maths branchées, développement accéléré de compétences ! animé par Isabelle Cloutier enseignante en mathématique à l'école La Poudrière et Jean-Claude Chaîné, animateur RÉCIT. L'énergie, l'enthousiasme, le professionnalisme, l'engagement des animateurs étaient communicatifs.
L'atelier est bien décrit à l'hyperlien donné plus haut et, lorsque j'aurai l'adresse du site de ce projet, je l'ajouterai à ce billet dans les lianes.
Je veux surtout discuter ici d'un état de fait : l'enseignante a tout développé sur son temps personnel, autrement dit, en bénévolat. Bien sûr, je connais très peu d'enseignants qui ne mettent pas de temps en dehors de leurs heures régulières de travail. Mais, clairement, madame Cloutier a mis énormément de son temps pour que ce projet puisse vivre.
Et c'est là que je questionne notre organisation scolaire, organisation sur laquelle, clairement, nous (enseignants, conseillers pédagogiques, élèves) n'avons aucune emprise. Nous avons là un excellent projet qui a reçu un appui matériel certain (ordinateurs, beaux bureaux, filages, etc.) mais où l'enseignante n'avait aucun temps de préparation, d'organisation pédagogique, de réflexion qui, à mon avis, devrait normalement accompagner la réalisation d'un tel projet. Je le répète, l'enseignante, très professionnelle, a tout fait sur son temps personnel, hors les heures de travail.
Lorsque j'ai posé la question sur cet état, Jean-Claude m'a répondu quelque chose du genre : « Tu as raison. Mais je pense qu'en montrant ces beaux projets, nos dirigeants comprendront la nécessité d'une réorganisation du travail. ». Le problème, c'est que cela fait plus de 20 ans qu'on affiche des beaux projets menés à bout de souffle par des pédagogues et que les administrateurs n'ont pas encore compris cette nécessité de donner du temps aux enseignants. C'est un peu comme s'ils se fiaient sur le bénévolat des enseignants. Je juge cette situation absolument inacceptable en 2006. Je fais partie des personnes très découragées par les choix administratifs de ne pas investir dans les ressources humaines qui réalisent ces projets. C'est dommage à dire, mais je crois que si cet investissement ne se réalise pas, on ne devrait tout simplement pas actualiser ces projets. Tout le monde a un bout à faire ; clairement, les enseignants ont toujours été prêts à le faire. Mais est-ce le cas des directeurs d'école? des DG des commissions scolaires (en excluant tout au moins Ronald Canuel, directeur général à la cs Eastern Townships)? de ceux qui, finalement ont les $$$ pour appuyer concrètement les êtres humains qui réalisent ces projets. Mais nous n'avons aucun contrôle sur les choix décidés par ces importantes personnes. D'ailleurs, elles sont payées pour les faire, ces choix. C'est donc à ces gens d'en assumer les responsabilités : si nos administrateurs ne veulent pas investir en accordant du temps à ces enseignants dédiés à leur travail, que cela se dise : « Dans notre commission scolaire, nous (directeurs d'école, DG) ne développons pas la compétence TIC car nous n'en avons pas les moyens pour appuyer les enseignants ! »
L'essoufflement des pédagogues doit cesser : ou on croit dans les TIC, ou on balance simplement cette compétence. Comme vous tous sans doute, j'ai entendu des explications du genre
- Faut que tu comprennes : on est déjà débordés par notre tâche administrative, on n'a pas un gros budget, etc.
Bien sûr, je comprends, je comprends mais :
- Cela signifie-t-il que vous avez décidé de ne pas développer la compétence TIC dans votre école. Je veux juste avoir un oui ou un non. Et si c'est un « non », comment appuierez-vous les enseignants?
Et la litanie revient « on est déjà débordés par notre tâche administrative, on n'a pas un gros budget, etc. »
Et bien qu'ils « litanisent » entre eux, nos tristes administrateurs. Pour ma part, dans ma vie, j'ai autre chose à faire que de compenser pour leur manque de leadership pédagogique...



mercredi 12 avril 2006

Live à l'Aquops


Ce billet est écrit alors que j'anime un atelier sur l'aventure des blogues. La description est ici. J'ose espérer que quelques participants laisseront des commentaires. Pour suivre le plan de la rencontre, veuillez vous rendre là.

Lianes


PhiloBlogue
Le blogue de Jean Raymond
Blogue PEI
HistoBlogue
L'application Dotclear
L'application B2evolution

lundi 10 avril 2006

Aquops 2006

Je pars ce matin pour Québec. Le colloque de l'Aquops est le rendez-vous des pédagogues ayant un fort intérêt pour les TIC. Encore cette année, j'anime quelques ateliers.

Demain, avec mon ami Benoit St-André, je passe la journée autour de PHP/MySql. Nous attendons cinquante participants qui, mains sur les touches, s'initieront aux deux langages. La description complète est ici.

Puis, mercredi après-midi, j'anime une petite heure autour des blogues scolaires. Ce sera l'occasion pour moi de faire le point sur cette aventure vécue au cours de l'année. Description ici.

Mes seuls regrets sont de ne pouvoir assister à l'atelier donné par ma fille Marie-Élaine car il se donne mardi avant midi, en même temps que le PHP/MySQL. Je suis tellement fier de la voir s'impliquer dans le domaine complexe des technologies scolaires  ! Puis, je manquerai l'atelier animé par Éric Riopel de la commission scolaire des Affluents et Marie-Josée Benoît de l'école Esther-Blondin. Ils animent en même temps que moi (mercredi après-midi) l'atelier sur le portfolio numérique au préscolaire, portfolio que Marie et moi avons développé en 2000.

Ce colloque est un moment fort et unique permettant des échanges variés et riches entre des intervenants ayant à coeur le développement de la compétence TIC.