Jobineries

Blogue de Gilles G. Jobin, Gatineau, Québec.

vendredi 24 novembre 2006

Et nos DG?

L'inconvénient de parler trop vite,
c'est qu'après avoir dit des choses,
on se met dans l'embarras de les penser.
Albert Brie


Il m'est toujours difficile d'en laisser passer une...

Par exemple, cette nouvelle rapportée sur plusieurs sites, mais ente autres, celui de Zone Libre en Éducation (Grics).

L'auteur de l'article signale qu'au regard de l'implantation du logiciel libre dans l'administration publique « la France est très nettement en avance sur le Québec dans ce domaine. » De la part d'un leader dans le monde de l'informatique scolaire, je me bidonne quand je vois une réflexion pareille. Qu'attend donc cette société à but non lucratif pour installer Linux dans les portables des directeurs généraux des commissions scolaires ? Si des députés peuvent comprendre Linux, me semble que nos DG n'auront certainement pas de problèmes eux non plus ! C'est beau de parler, de vanter les mérites du libre, mais tant qu'on ne fait que parler, les choses n'avancent pas vraiment. Et pourtant la GRICS, dont je le rappelle le conseil d'administration est composé de DG des CS, a le pouvoir de changer ces choses.

samedi 18 novembre 2006

Blogospherus

La blogosphère est-elle réelle ? Premier test de viralité pure de la blogosphère francophone.

Le test m'intéresse, d'autant plus qu'une jolie citation du Peuple des Connecteurs (quelques autres ) est en épigraphe du commentaire original.

mercredi 15 novembre 2006

Idiot-proof

Je pense qu'il faut réfléchir sur la fermeture d'un produit en éducation. On parle souvent de logiciel idiot-proof, c'est-à-dire d'un produit que même un imbécile ne pourra détourner des fonctionnalités prévues.

Squeak a cet immense avantage d'être dans le parfait opposé : on peut en effet à peu près tout « briser » dans cet univers. Cela a pour effet de déstabiliser grandement les enseignants qui ont besoin de sécurité quand ils mettent les enfants devant la machine. Cette dernière, pour eux, n'est souvent qu'un ustensile servant à exécuter certaines tâches précises plutôt qu'un outil permettant l'exploration d'idées. À l'école, on applique des idées et il viendrait à très peu de gens qu'on peut aussi en explorer à l'aide de l'informatique.

Le LOGO possédait (et possède toujours) cette capacité. Je me rappelle, au début des années 80, un conseiller pédagogique qui a rédigé un pas à pas pédagoplate pour sécuriser, non pas les élèves, mais les enseignants. Mais ce sont évidemment les élèves qui étaient pognés à suivre ce pas à pas. Ce conseiller était complètement à côté de la track. 25 ans plus tard, a-t-on vraiment évolué ?

Mais comment peut-on penser que ces enseignants développeront, dans le cadre de leur travail, la culture de la machine source d'exploration d'idées puissantes si on ne leur fournit pas un ordinateur personnel et s'ils restent toujours dépendants des services informatiques ?

À mon sens, donner à chaque enseignant de la province un ordinateur portable est une condition essentielle à l'application du programme de formation. Tant qu'elle ne sera pas remplie, on en restera à l'ordi-ustensile. Et on se reverra dans 25 ans...

mardi 14 novembre 2006

Déjà 30 ans

À tous ceux pour qui le 15 novembre est un 1er janvier, bonne et heureuse année.
Albert Brie, Le mot du silencieux (Affaire de perspective), Le Devoir
Je n'ai plus l'année précise où se trouve dans Le Devoir cette citation d'Albert Brie. Mais c'était probablement autour de 1977 ou 1978. Brie voulait signaler la prise du pouvoir par le PQ en 1976.

J'avais voté à Québec. Je pense que j'ai fait un beau X à côté du nom de Claude Morin, celui qui était, on l'a su plus tard, à la solde de la GRC.

En 83 lors de la négociation au secteur public, Lévesque et sa gang diminuaient mon salaire de 20%. Mais ce que je n'ai jamais digéré est la campagne de dénigrement menée par le gouvernement au regard de la profession enseignante. ll ne faut pas oublier que si le PQ avait été porté au pouvoir c'était en grande partie grâce à un appui massif des enseignants. Il m'est vraiment impossible d'oublier cet affront dégradant... Depuis, je sais que les politiciens sont tous pareils. À cet égard, je cite souvent Herriot:
Dans les ruines du théâtre romain de Vaison, on a trouvé des statues de personnages municipaux à têtes interchangeables. Comment ne pas admirer la sagesse de cette invention ?
Le 15 novembre n'est pas un premier janvier pour moi. Ce n'est qu'un 15 novembre, comme tous les autres.

Gricsomanie

Il m'a bien fait rire cet article de la GRICS (Zone libre en éducation) sur le syndrome Bayrou. L'article se termine par un précieux conseil : « Sachez qu’il vaut mieux avouer sa dépendance aux logiciels propriétaires que de tomber dans le piège du syndrome Bayrou. »

Paraphrasons : « Sachez qu’il vaut mieux avouer sa dépendance à la GRICS que de procéder à une véritable implantation du logiciel libre dans le système d'éducation. »

jeudi 9 novembre 2006

100%

Très bel article que celui d'Audrey Miller sur l'Infobourg.

Mon seul questionnement porte sur cette petite phrase du chapeau : « Voici un projet des plus originaux et 100 % réforme [...] » qui laisse, à la lecture du texte, sous-entendre qu'un projet qui intègre plusieurs matières est « réforme ». Comment juger qu'un projet est 100 % réforme ? Quelle(s) différence(s) y a-t-il avec les projets qui intégraient plusieurs matières avant l'adoption du renouveau pédagogique ? D'après moi, pour juger si un projet respecte l'esprit de la réforme, il faut, entre autres, s'assurer que les critères d'évaluation du programme ont bien été activés en cours d'apprentissage, et non pas seulement sur les productions des élèves. Aussi, il serait intéressant de jeter un oeil sur les portfolios d'apprentissage de ces enfants pour voir, par rapport à leurs compétences au départ du projet, ce qu'ils ont développé.

L'article décrit bien le projet, comme nous l'aurions fait il y a 7 ou 8 ans, mais nous laisse, réformement parlant, un peu sur notre faim.

lundi 6 novembre 2006

Le droit de lire


Réclamons la lecture comme instrument de pouvoir personnel,

formation de l’esprit, mobilisation du rêve,
une lecture qui ne recherche ni note de passage, ni objectifs, ni performance, mais qui soit libre et gratuite activité, perte de temps nécessaire et délicieuse pour recharger les neurones et combattre l’insipidité.

Le Manifeste

samedi 4 novembre 2006

Que dire ?

Même si elle croit que la majorité du corps professoral de Montréal fait preuve de professionnalisme, Mme de Courcy a averti l'Alliance des professeures et des professeurs de Montréal, membre de la FAE, que les mécanismes de supervision des enseignants seront accentués. Les directions d'école les rencontreront plus régulièrement, et les écoles de Montréal seront appelées à vérifier les connaissances des élèves plus souvent, en donnant des examens institutionnels.
Cyberpresse
Hé, hé... Deux observations.

1- La présidente de la CSDM veut vérifier « les connaissances ». Pourtant, les enseignants sont tenus de développer des compétences. Fait-elle la différence ? En fait, par son propos, la présidente approuve les enseignants « délinquants ». En effet, ces enseignants ne croient pas au developpement des compétences, et continuent d'enseigner seulement des connaissances. Le ministre remettra-t-il à l'ordre madame la Présidente ?
2- Pendant que les conseillers pédagogiques feront des « examens institutionnels », ils ne trouveront certainement pas le temps d'accompagner les enseignants dans l'implantation du renouveau pédagogique. Et hop ! les années quatre-vingt qui nous reviennent subito presto. Donc, pour vérifier le travail des enseignants, on fera passer des tests aux élèves. Ah ! la logique des gestionnaires...

On n'est pas près de s'en sortir...