La politique est l'art d'empêcher les gens de se mêler de ce qui les regarde.
Paul Valéry


Manchette dans le Matinternet d'aujourd'hui :
Après plus de huit heures de négociations, le premier ministre de l'Ontario Dalton McGiunty a obtenu de son homologue fédéral Paul Martin 5,75 milliards $ sur cinq ans, pour combler l'écart fiscal dont la province se dit victime.
Admirable, ce huit heures pour arriver à une entente de plusieurs milliards. Explications possibles :
  • Les négociateurs sont vraiment compétents;
  • Les négociateurs sont des amis;
  • La province de l'Ontario est cruciale à la réélection de Martin.
Évidemment, je penche pour la première hypothèse car il faut être un esprit tordu pour croire un tant soit peu à la troisième possibilité.

Je réfléchis au fait qu'au Québec, on attend depuis deux ans le renouvellement de plusieurs conventions collectives. Deux ans. Explications possibles :
  • Les négociateurs sont vraiment incompétents;
  • Les négociateurs sont des amis et sont bien payés;
  • Les élections sont dans trois ans.
Voilà deux possibilités que je suggère pour accélérer un peu le processus :
  • Que des observateurs sans droit de parole puissent assister aux négos et qu'ils écrivent un petit blogue d'opinion en ce qui concerne les discussions. Plusieurs observateurs signifient plusieurs points de vue. Cela nous permettrait de poser de bonnes questions à nos représentants politiques et syndicaux.
  • Que ces négociations soient directement accessibles du web (par transcription ou par webcam) de manière à ce que tous les gens qui s'y intéressent puissent juger par eux-mêmes de la bonne foi des représentants gouvernementaux et syndicaux.
Je crois que le secret dont on tient pour acquis comme faisant partie intrinsèque de toutes négociations est un frein à l'efficacité. Je crois que comme dans le logiciel libre où le code source est toujours visible, on doit pouvoir accéder à ce qui se dit vraiment autour de ces tables.