Jobineries

Blogue de Gilles G. Jobin, Gatineau, Québec.

mercredi 21 décembre 2011

Citations quotidiennes 21.12.11

[...] il n'y a pas de remède plus efficace aux excès délirants de l'amour... que le mariage.
Donna Leon (Mort à La Fenice, trad. William Olivier Desmond, p.126, Quebecor, 1997)

[Je ne veux pas finir] dans un hôpital. À gueuler comme tout le monde, à pisser le sang, en sentant la panique monter alors que tu perçois la mort imminente. Entouré de gens dévoués certes, mais qui n'en restent pas moins des professionnels pour qui ta mort ne sera qu'une de plus dans le Grand Anonymat. Je veux une mort personnelle, égocentrique tu vois. Un truc vraiment centré sur ma petite personne, avec des gens qui prendraient conscience avec moi que c'est fini, que je m'en vais. Je veux pas d'une mort professionnelle comme on en fait aujourd'hui, ça dédramatise tellement tout.
Maxime Chattam (L'âme du mal, p.281, Michel Lafon, 2002)

De quel prix est le monde auprès de la vie ? et de quel prix est la vie, sinon pour la donner ?
Paul Claudel (L'Annonce faite à Marie, p.198, Livre de Poche no980)

[...] la lucidité est une passion aveugle.
Roger Nimier (Histoire d'un amour, p.154, Folio n°233)

Car les détails, comme chacun le sait, conduisent à la vertu et au bonheur; les généralités sont, au point de vue intellectuel, des maux inévitables. Ce ne sont pas les philosophes, mais bien ceux qui s'adonnent au bois découpé et aux collections de timbres, qui constituent l'armature de la société.
Aldous Huxley (Le meilleur des mondes, trad. Jules Castier , p.30, Livre de poche, n°346|347)

Voir Au fil de mes lectures.

mardi 20 décembre 2011

Citations quotidiennes 20.12.11

Le peuple écoute, croit, et hait les délateurs.
Si dans sa rage aveugle il peut tout se permettre,
Il punit les forfaits qu'on l'excite à commettre.
Jacques-Corentin Royou (Phocion, acte 2, sc. 2 (Olympe), 1817)

L'homme n'est content de soi que lorsqu'il écoute toujours la raison, ou qu'il ne l'écoute jamais.
Étienne Coenilhé (Pensées diverses in Les Moralistes oubliés d'Alfred Bougeard, p.18, Michel Lévy, 1858)

[...] Le repentir,
Du Dieu qui va frapper, suspend, éteint la foudre,
Et désarmant son bras, le force à nous absoudre.
François-Thomas-Marie de Baculard D'Arnaud (Le Comte de Comminge, acte 3, sc. 4 (le Père Abbé), 1764)

C'est la même chose que penser et être.
Parménide (Les penseurs grecs avant Socrate, trad. Jean Voilquin, p.94, Garnier-Flammarion n° 31)

Mon ami, mon très cher ami, c'est le conte qui te le dit : le retour à la racine n'est jamais la fin du voyage.
Iomomba Emongo (La vraie histoire de la princesse Osango, p.54, Mémoire d'encrier, 2006)

Voir Au fil de mes lectures.

lundi 19 décembre 2011

Citations quotidiennes 19.12.11

On peut considérer les mathématiques comme une sorte de catalogue de tous les motifs (pattern) possibles. Certains de ces motifs sont des nombres, d'autres sont des formes, etc. En ce sens, il est inévitable que le monde soit décrit par les mathématiques. Il faut qu'il y ait un motif dans le monde pour que nous puissions exister. Mais le grand mystère est de savoir pourquoi des motifs si simples sont-ils si utiles et si puissants ? Pourquoi autant d'information sur le monde peut-elle être aussi drastiquement compressée en de si petites formules mathématiques ?
John Barrow (De la science des limites et des limites de la science, p.309, in La Complexité, vertiges et promesses, Le Pommier/Poche, 2006)

The major strides which have been made, in mathematics as in the sciences have resulted from the quest for knowledge for its own sake.
Richard R. Skemp (The psychology of learning mathematics, p.126 Penguin Books)

L'évidence est une illusion irréfutable.
Maurice Chapelan (Amours amour, p.143, Grasset, 1967)

Je suis impressionné par la façon dont notre esprit résiste aux nouvelles idées, mais aussi par la facilité avec laquelle il les admet lorsqu'il le désire ou s'y trouve obligé.
Heinz Pagels (L'Univers Quantique, InterÉditions, trad. Jacques Corday, p.328)

Vous savez, l'inventeur des menottes, des fers et des chaînes ne se serait jamais douté de l'utilisation que ces conceptions d'un âge plus rude et plus simple que le nôtre auraient un jour dans le monde moderne! Si j'étais à la place des promoteurs immobiliers et des responsables de l'aménagement du territoire en banlieue, j'en prévoirais au minimum une paire au mur de chaque foyer. Quand les banlieusards seraient fatigués de la télévision, du ping-pong ou des autres activités, quelles qu'elles soient, qu'ils pratiquent dans leur foyer, ils pourraient s'enchaîner les uns les autres, se jeter aux fers pour un moment. Tout le monde adorerait ça. On entendrait les épouses: "Mon mari m'a jetée aux fers, hier soir. C'était formidable. Le vôtre ne vous l'a jamais fait?". Les enfants se hâteraient de rentrer de l'école à la maison car leur mère les y attendrait pour les enchaîner. Cela permettrait aux enfants d'enrichir leur imagination, ce que le télé leur interdit, et je ne doute pas que la délinquance juvénile en serait considérablement diminuée. Quand le père rentrerait à son tour, les autres membres de la famille pourraient se saisir de lui et le jeter aux fers pour lui apprendre à être assez stupide pour travailler toute une journée dans le but de subvenir aux besoins du ménage. Les vieux parents ennuyeux pourraient être enchaînés dans le garage. On leur libérerait les mains une fois par mois, pour leur permettre d'endosser leur chèque de sécurité sociale ou leur retraite. Les fers et les chaînes permettraient la construction d'une vie plus belle pour tous.
J. Kennedy Toole (La conjuration des imbéciles, trad. Jean-Pierre Carasso, p.322 Robert Laffont)

Voir Au fil de mes lectures.

dimanche 18 décembre 2011

Citations quotidiennes 18.12.11

Cette recommandation [Aime ton prochain comme toi-même] paraît, à première vue, irréprochable [mais] à voir ce que la plupart des gens font de leur vie, à voir ce qu'ils font de leur intelligence, je n'ai pas envie qu'ils m'aiment comme eux-mêmes.
Amin Maalouf (Le Périple de Baldassare, p.90, Livre de Poche, n°15244)

Plus on rencontre des difficultés dans la vie, plus on a en soi de fierté et de contentement de soi-même...
Tristan Bernard (Monsieur Codomat, p.187 , in Théâtre complet 1, Calmann-Lévy, 1925)

[...] Sans la faiblesse humaine,
Et toujours curieuse et toujours incertaine,
Ces oracles menteurs languiraient sans crédit:
La faiblesse consulte, et la crainte accomplit.
Antoine Marin Lemierre (Hypermnestre, acte 2, sc. 2 (Hypermnestre), 1758)

Comment peut-on voir cette beauté de l'âme bonne ? Reviens en toi-même et regarde : si tu ne vois pas encore la beauté en toi, fais comme le sculpteur d'une statue qui doit devenir belle ; il enlève une partie, il gratte, il polit, il essuie jusqu'à ce qu'il dégage de belles lignes dans le marbre ; comme lui, enlève le superflu, redresse ce qui est oblique, nettoie ce qui est sombre pour le rendre brillant, et ne cesse pas de sculpter ta propre statue, jusqu'à ce que l'éclat divin de la vertu se manifeste, jusqu'à ce que tu voies la tempérance siégeant sur un trône sacré. Es-tu devenu cela ? Est-ce que tu vois cela ? Est-ce que tu as avec toi-même un commerce pur, sans aucun obstacle à ton unification, sans que rien d'autre soit mélangé intérieurement avec toi-même ? Es-tu tout entier une lumière véritable, non pas une lumière de dimension ou de forme mesurables qui peut diminuer ou augmenter indéfiniment de grandeur, mais une lumière absolument sans mesure, parce qu'elle est supérieure à toute mesure et à toute quantité ? Te vois-tu dans cet état ? Tu es alors devenu une vision ; aie confiance en toi ; même en restant ici, tu as monté ; et tu n'as pas plus besoin de guide ; fixe ton regard et vois.
Plotin (Ennéades, I, VI, cité par Dominique Doucet dans Ne cesse pas de sculpter ta propre statue, trad. Émile Bréhier, p.9, Pleins Feux coll. Variations, 2005)

[...] je pense que nous devons changer notre mode de relation au monde. Voyons ce monde à travers le mythe de la créativité continuelle et écartons-nous de la notion de contrôle pour nous rapprocher de celle de la participation responsable, de telle façon que la science qualitative devienne fondamentalement éthique ou esthétique... Peut-être serait-il important s'insister davantage sur l'esthétique, la beauté que sur l'éthique.
Brian Goodwin (Vers une science qualitative, p.185, in La Complexité, vertiges et promesses, Le Pommier/Poche, 2006)

Voir Au fil de mes lectures.

samedi 17 décembre 2011

Citations quotidiennes 17.12.11

« La vraie critique se fait en causant : c'est en allant au scrutin de toutes les opinions que la critique composerait son résultat le plus complet et le plus juste », a dit Sainte-Beuve.
Pierre Descaves (Le théâtre, p.123, Hachette, Notes et maximes, 1963)

La gloire n'est qu'une opinion dictée par l'amour propre qui nous flatte de mériter les égards des hommes pendant notre vie, et leur vénération après notre mort.
Alexander Pope (Maximes et réflexions morales, trad. Jean de Serré de Rieux / Graphie moderne G. Jobin , p.51, Impr. G. Smith, Londres, 1739)

Logique et vérité sont deux choses très différentes. Mais elles se confondent pour l'esprit qui est le créateur de cette logique.
Theodor Sturgeon (Les plus qu'humains, trad. Michel Chrestien, Éd. J'ai Lu n° 355)

Il n'est au monde rien de plus rare qu'une personne que l'on peut supporter tous les jours.
Giacomo Leopardi (Pensées, trad. Joël Gayraud, p.62, Éd. Allia, 1994)

Il n'y a pas pires crétins que les hommes qui ne sont même pas capables, de temps à autre, de naître de la dernière pluie !
Fred Vargas (Debout les morts, p.114, J'ai Lu - Policier, n°5482)

Voir Au fil de mes lectures.

vendredi 16 décembre 2011

Citations quotidiennes 16.12.11

Les femmes à leur coeur même savent mentir.
Charles Gaugiran Nanteuil (L'Amour et le Procès, sc. 7 (Sainval), 1820)

Moi qui prends très au sérieux le fait d'écrire et encore plus celui de publier, moi qui ne peux me détacher d'un texte sans avoir scruté chaque mot, interrogé le moindre silence, l'idée que je doive traîner comme un boulet tous ces guillemets dont j'abuse, l'idée que chaque page sombre puisse alimenter les ténèbres, chaque virgule peser sur la balance cosmique, la vision de mes entournures boiteuses boitant derrière moi pour l'éternité, tout cela me remplit d'effroi.
Marité Villeneuve (Le cortège de Mozart, p.60, in Virages n°39, 2007)

La meilleure façon de se défendre est de ne pas imiter l'offenseur.
Marc-Aurèle (Pensées pour moi-même, trad. Frédérique Vervliet, p.76, Éd. Arléa n° 9)

Comment peut-on s'attendre à voir les hommes recevoir de bonne grâce les conseils qu'on leur donne sur leur conduite quand on les voit rejeter avec dédain les avertissements qui regardent un danger présent qui les menace.
Jonathan Swift (Pensées détachées, morales et divertissantes in Le conte du tonneau II, p.131, Henri Scheurleer, 1757)

Il faut agir tant que l'on vit. Mais quoi ? faut-il agir à la fin de la vie comme au milieu ou au commencement. À cette époque, notre action ne doit-elle pas être dirigée autrement que dans d'autres temps ? Faut-il agir pour ce qui fuit ou pour ce qui s'approche ?
Joseph Joubert (Carnets t.1, p.641, nrf/Gallimard, 1994)

Voir Au fil de mes lectures.

mercredi 14 décembre 2011

Citations quotidiennes 15.12.11

On peut bien se connaître soi-même mais on ne s'examine point assez pour cela, et l'on se soucie d'avantage de paraître tel qu'on doit être que d'être en effet ce qu'on doit.
Marquise de Sablé (Maximes (19), in Moralistes du XVIIe siècle, p. 246-255, Éd. Bouquins)

Dans l'univers entier, il n'existe pas une seule chose qui soit.
Gustav Meyrinck (Les quatres frères du la lune. Un document, Éd. Retz-Franco Maria Ricci, trad. Marcel Schneider, p.60)

[Selon saint Jérôme], il n'y a point de plus grande tentation que de n'être pas tenté.
Saint-Cyran (Maximes, p. 73, in Moralistes du XVIIe siècle, Bouquins, 1992)

Je ne m'explique que par généralités comme tous les gens seuls.
Françoise Sagan (Le cheval évanoui, p.52, Livre de Poche n°2543)

Je ne connais plus d'énigmes : les choses arrivent, voilà l'unique sagesse.
Robert Musil (Les désarrois de l'élève Törless, trad. Philippe Jaccottet, p.211, Points R 14)

Voir Au fil de mes lectures.

Citations quotidiennes 14.12.11

Nous naissons tous fous. Quelques-uns le demeurent.
Samuel Beckett (En attendant Godot, p.113, Éd. de Minuit, 1952)

C'est quand même un anachronisme permanent que celui qui consiste à juger les autres à l'aune de ce que nous sommes aujourd'hui.
Yasmina Reza (Dans la luge d'Arthur Schopenhauer, p.55, Albin Michel, 2005)

S'habituer à suivre sa voie sans prêter trop attention à ce qui se déroule autour de soi. Ne pas craindre d'être nombriliste. Peut-être est-ce de cette façon qu'on peut le moins heurter les autres.
Gilles Archambault (Les plaisirs de la mélancolie, p.100, Éd. Boréal, 1994)

Nous sommes aujourd'hui exactement dans la position des gens qui ont découvert le microscope de Leeuwenhoek à la fin du XVIIe siècle. Mettez une goutte d'eau dans le microscope : vous observerez des tas de choses dont vous n'aviez pas idée. Utilisez votre ordinateur: vous réaliserez des calculs que vous ne pouviez pas faire avec du papier et un crayon et vous observerez là aussi un tas de choses dont vous n'aviez pas idée !
[...]
[L'ordinateur] est un instrument d'exploration.
Ivar Ekeland (Hasard, chaos et mathématiques, p.266, in La Complexité, vertiges et promesses, Le Pommier/Poche, 2006)

Le seul qui ait été injuste envers moi est le frère de celui envers qui j'ai été injuste.
Khalil Gibran (Le sable et l'écume, Albin-Michel, trad. Jean-Pierre Dahdah, p. 90)

Voir Au fil de mes lectures.

mardi 13 décembre 2011

Citations quotidiennes 13.12.11

Comment peut-on voir cette beauté de l'âme bonne ? Reviens en toi-même et regarde : si tu ne vois pas encore la beauté en toi, fais comme le sculpteur d'une statue qui doit devenir belle ; il enlève une partie, il gratte, il polit, il essuie jusqu'à ce qu'il dégage de belles lignes dans le marbre ; comme lui, enlève le superflu, redresse ce qui est oblique, nettoie ce qui est sombre pour le rendre brillant, et ne cesse pas de sculpter ta propre statue, jusqu'à ce que l'éclat divin de la vertu se manifeste, jusqu'à ce que tu voies la tempérance siégeant sur un trône sacré. Es-tu devenu cela ? Est-ce que tu vois cela ? Est-ce que tu as avec toi-même un commerce pur, sans aucun obstacle à ton unification, sans que rien d'autre soit mélangé intérieurement avec toi-même ? Es-tu tout entier une lumière véritable, non pas une lumière de dimension ou de forme mesurables qui peut diminuer ou augmenter indéfiniment de grandeur, mais une lumière absolument sans mesure, parce qu'elle est supérieure à toute mesure et à toute quantité ? Te vois-tu dans cet état ? Tu es alors devenu une vision ; aie confiance en toi ; même en restant ici, tu as monté ; et tu n'as pas plus besoin de guide ; fixe ton regard et vois.
Plotin (Ennéades, I, VI, cité par Dominique Doucet dans Ne cesse pas de sculpter ta propre statue, trad. Émile Bréhier, p.9, Pleins Feux coll. Variations, 2005)

La conscience doit faire partie de l'image du monde ! Et la science n'a même pas encore commencé à travailler dans cette direction...
Andrei Linde (L'inflation chaotique de l'univers, p.357, in La Complexité, vertiges et promesses, Le Pommier/Poche, 2006)

Vous qui écrivez, prenez une matière proportionnée à vos forces ; soupesez longuement ce que vos épaules peuvent ou ne peuvent pas porter. Si vous choisissez un sujet qui vous convienne, vous ne manquerez ni d'abondance, ni de cette clarté qui vient de l'ordre.
Horace (Art Poétique p. 260 in Oeuvres, Garnier-Flammarion n° 159)

[...] L'homme en tous les temps sent quelque jouissance
Auprès des heureux qu'il a faits.
François-Antoine-Eugène de Planard (Le Faux Paysan, acte 1, sc. 2 (Le comte), 1811)

La neige, le chaos, les tempêtes. [...] La vie bouge dans tous les sens. Que maîtrise-t-on, au juste ?
Henning Mankell (L'Homme qui souriait, trad. Anna Gibson, p.65, Seuil/Policiers, 2005)

Source : Au fil de mes lectures.

lundi 12 décembre 2011

Citations quotidiennes 12.12.11

Chacun, sortant de l'école, devrait savoir ce qui caractérise la science comme méthode, ne rien ignorer de ses principes et avoir fait un tour au moins qualitatif des principaux résultats des différentes sciences.
Normand Baillargeon (Liliane est au Lycée, p.64, Flammarion Antidote, 2011)

Nous aimons tous à savoir ce qui peut nous faire souffrir.
Federico Garcia Lorca (Les noces de sang, trad. Marcelle Auclair, p.147, Livre de poche, n°996)

Ce sont les petites habitudes plus que les grandes décisions qui construisent un vrai couple.
Nicci French (Feu de glace, trad. Emmanuelle Delanoë-Brun , p.13, Pocket n°11339)

La vie est un dépôt confié par le Ciel ;
Oser en disposer, c'est être criminel.
Jean-Baptiste Gresset (Édouard III, acte 4, sc. 7 (Vorcestre), 1740)

La philosophie est écrite dans cet immense livre qui se tient toujours ouvert devant nos yeux, je veux dire l'univers, mais on ne peut le comprendre si l'on ne s'applique d'abord à en comprendre la langue et à connaître les caractères avec lesquels il est écrit. Il est écrit dans la langue mathématique et ses caractères sont des triangles, des cercles et autres figures géométriques, sans le moyen desquels il est humainement impossible d'en comprendre un mot. Sans eux, c'est une errance dans un labyrinthe obscur.
Galilée (L'Essayeur, p.141, Société d'Édition «Les Belles Lettres», trad. C. Chauviré, 1979. Cité par Michel Élie Martin dans «La nature est une livre écrit en langage mathématique», Pleins Feux, 2002)

dimanche 11 décembre 2011

Citations quotidiennes 11.12.11

L'amour, mon cher ami, c'est avant tout une question de terrain. Ça pousse ou ça ne pousse pas. Il y a des fleurs très jolies même sur des caillasses et de l'herbe, bête et jaune, sur des sols admirables.
Daniel Boulanger (La dame de coeur, p.46, Folio n°2108)

Quoi qu'en pense la raison, il faut penser avec la vie, et quoi qu'en pense la vie, il faut rationaliser la pensée.
Miguel de Unamuno (Le sentiment tragique de la vie, trad. Marcel Faure-Beaulieu, p.175, Idées/Gallimard n°68)

C'est surtout lorsqu'il y a va de notre amour-propre que nous avons le courage de nos opinions.
Louis Dumur (Petits aphorismes (Sur l'amour-propre, 19), p.120, Mercure de France T. 4, Février 1892)

Personne n'est d'accord avec l'image que donnent les autres de vous.
Henri Bouillier (Préface dans Journal de Jules Renard, p.i, Éd. Robert Laffont, coll. Bouquins.)

Que l'avenir passe et s'incline,
Dans le champ où la main divine
Jeta les siècles pour engrais.
Amédée Couder (L'Architecture et l'Industrie, en épigraphe du livre «Deux horizons» du même auteur, E. Dentu, Paris, 1862)

samedi 10 décembre 2011

Citations quotidiennes 10.12.11

« Je pense, donc je suis ». C'est vrai chaque fois que je le dis. Et quand je ne le dis plus ? Nous ne savons pas trop. Descartes n'a-t-il pas échoué dans son projet de trouver d'autres énoncés aussi certains que celui-là ? Assurément. Et les sceptiques ricanent ? Cela n'a rien d'étonnant. Mais je pense, donc je suis, cela est vrai. C'est certes peu de chose. Mais après tout, c'est déjà ça.
Denis Moreau (Je pense, donc je suis (Descartes), p.41, Éd. Pleins Feux, 2004)

L'esprit, joint à la beauté, double les jouissances des sens par l'imagination, et ennoblit le plaisir animal.
A. Basta (Bribes in Les Moralistes oubliés d'Alfred Bougeard, p.241, Michel Lévy, 1858)

Si tu veux critiquer, fais l'humour pas la haine.
Paul Carvel (Sel d'esprit (989), Laetoli, 2005)

[...] souvent ce qu'on estime, ennuie.
Marivaux (L'heureux stratagème, p.245, in Théâtre, Robert Laffont, coll. Les Cent Chefs-d'oeuvre)

L'art de mettre en scène est l'art d'accommoder les contingences.
Pierre Descaves (Le théâtre, p.54, Hachette, Notes et maximes, 1963)

Source : Au fil de mes lectures.

< 1 2 3 >