La croyance est un moyen de connaissance. Le héros découvre à tous une réalité qui ne se montre que parce qu'elle est pensée par lui. L'imagination du héros fait exister ce qui est.
Pierre Vadeboncoeur (L'humanité improvisée, p.129, Éd. Bellarmin, 2000)

[Le goût des restaurants] est un goût qui trahit carence, pauvreté, détresse. C'est pourquoi les grands chefs sont si grincheux, les gourmets si maniaques et snobants. Il faut dire la vérité : le spectacle qu'offrent ceux qui mangent dans les plus grands restaurants est lugubre.
Pascal Quignard (Vie secrète, p.50, Gallimard NRF 1998)

Personne n'éprouve de l'affection pour un individu considéré en lui-même. Une substance abstraite, indépendante de toute qualité perceptible, n'a rien de désirable pour nous. Celui qui ambitionne d'être aimé pour son être même est injuste. Il ne voit pas, pour reprendre la célèbre formule de Pascal, que « le moi est haïssable ». Seul le paraître suscite le désir. C'est peut-être regrettable. Pourtant c'est ainsi « On n'aime donc jamais personne, lit-on dans les Pensées, mais seulement des qualités. » Cela ne signifie pas que l'amour n'existe pas. Simplement, au moment où un sentiment nous porte vers l'intelligence d'une personne, ou au-devant de sa beauté, etc., ce n'est pas à la personne elle-même que nous sommes attachés. Seules les qualités périssables qu'elle manifeste constituent les objets de notre tendresse. Pourquoi le moi serait-il digne d'un amour qu'il n'est pas capable d'éprouver pour autrui ? Le moi doit se rendre à l'évidence : il est seul. Radicalement. Il est perdu au milieu du monde. Pour toujours.
Jean-Marie Frey (Le moi n'est pas maître dans sa propre maison (Freud), p.32, Pleins Feux coll. Variations, n°13)

Il y a des encouragements à la lecture qui sont de vrais actes de terrorisme.
Annie François (Bouquiner, p.164, Ed. du Seuil, 2000)

[...] La guerre a des lois que partout on respecte.
Antoine Marin Lemierre (La Veuve du Malabar, acte 3, sc. 1 (Le Général), 1780)

Réf. Au fil de mes lectures.